-->

Les trois mousquetaires

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу Les trois mousquetaires, Dumas Alexandre-- . Жанр: Классическая проза. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 272
Читать онлайн

Les trois mousquetaires читать книгу онлайн

Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

1 ... 71 72 73 74 75 76 77 78 79 ... 169 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:

– Sans doute.

– Vous voulez rire, d’Artagnan.

– Je ne ris plus depuis que vous parlez français.

– C’est pour moi, ces fontes dorées, cette housse de velours, cette selle chevillée d’argent?

– À vous-même, comme le cheval qui piaffe est à moi, comme cet autre cheval qui caracole est à Athos.

– Peste! ce sont trois bêtes superbes.

– Je suis flatté qu’elles soient de votre goût.

– C’est donc le roi qui vous a fait ce cadeau-là?

– À coup sûr, ce n’est point le cardinal, mais ne vous inquiétez pas d’où ils viennent, et songez seulement qu’un des trois est votre propriété.

– Je prends celui que tient le valet roux.

– À merveille!

– Vive Dieu! s’écria Aramis, voilà qui me fait passer le reste de ma douleur; je monterais là-dessus avec trente balles dans le corps. Ah! sur mon âme, les beaux étriers! Holà! Bazin, venez çà, et à l’instant même.»

Bazin apparut, morne et languissant, sur le seuil de la porte.

«Fourbissez mon épée, redressez mon feutre, brossez mon manteau, et chargez mes pistolets! dit Aramis.

– Cette dernière recommandation est inutile, interrompit d’Artagnan: il y a des pistolets chargés dans vos fontes.»

Bazin soupira.

«Allons, maître Bazin, tranquillisez-vous, dit d’Artagnan; on gagne le royaume des cieux dans toutes les conditions.

– Monsieur était déjà si bon théologien! dit Bazin presque larmoyant; il fût devenu évêque et peut-être cardinal.

– Eh bien, mon pauvre Bazin, voyons, réfléchis un peu; à quoi sert d’être homme d’Église, je te prie? on n’évite pas pour cela d’aller faire la guerre; tu vois bien que le cardinal va faire la première campagne avec le pot en tête et la pertuisane au poing; et M. de Nogaret de La Valette, qu’en dis-tu? il est cardinal aussi, demande à son laquais combien de fois il lui a fait de la charpie.

– Hélas! soupira Bazin, je le sais, monsieur, tout est bouleversé dans le monde aujourd’hui.»

Pendant ce temps, les deux jeunes gens et le pauvre laquais étaient descendus.

«Tiens-moi l’étrier, Bazin», dit Aramis.

Et Aramis s’élança en selle avec sa grâce et sa légèreté ordinaire; mais après quelques voltes et quelques courbettes du noble animal, son cavalier ressentit des douleurs tellement insupportables, qu’il pâlit et chancela. D’Artagnan qui, dans la prévision de cet accident, ne l’avait pas perdu des yeux, s’élança vers lui, le retint dans ses bras et le conduisit à sa chambre.

«C’est bien, mon cher Aramis, soignez-vous, dit-il, j’irai seul à la recherche d’Athos.

– Vous êtes un homme d’airain, lui dit Aramis.

– Non, j’ai du bonheur, voilà tout, mais comment allez-vous vivre en m’attendant? plus de thèse, plus de glose sur les doigts et les bénédictions, hein?»

Aramis sourit.

«Je ferai des vers, dit-il.

– Oui, des vers parfumés à l’odeur du billet de la suivante de Mme de Chevreuse. Enseignez donc la prosodie à Bazin, cela le consolera. Quant au cheval, montez-le tous les jours un peu, et cela vous habituera aux manœuvres.

– Oh! pour cela, soyez tranquille, dit Aramis, vous me retrouverez prêt à vous suivre.»

Ils se dirent adieu et, dix minutes après, d’Artagnan, après avoir recommandé son ami à Bazin et à l’hôtesse, trottait dans la direction d’Amiens.

Comment allait-il retrouver Athos, et même le retrouverait-il?

La position dans laquelle il l’avait laissé était critique; il pouvait bien avoir succombé. Cette idée, en assombrissant son front, lui arracha quelques soupirs et lui fit formuler tout bas quelques serments de vengeance. De tous ses amis, Athos était le plus âgé, et partant le moins rapproché en apparence de ses goûts et de ses sympathies.

Cependant il avait pour ce gentilhomme une préférence marquée. L’air noble et distingué d’Athos, ces éclairs de grandeur qui jaillissaient de temps en temps de l’ombre où il se tenait volontairement enfermé, cette inaltérable égalité d’humeur qui en faisait le plus facile compagnon de la terre, cette gaieté forcée et mordante, cette bravoure qu’on eût appelée aveugle si elle n’eût été le résultat du plus rare sang-froid, tant de qualités attiraient plus que l’estime, plus que l’amitié de d’Artagnan, elles attiraient son admiration.

En effet, considéré même auprès de M. de Tréville, l’élégant et noble courtisan, Athos, dans ses jours de belle humeur, pouvait soutenir avantageusement la comparaison; il était de taille moyenne, mais cette taille était si admirablement prise et si bien proportionnée, que, plus d’une fois, dans ses luttes avec Porthos, il avait fait plier le géant dont la force physique était devenue proverbiale parmi les mousquetaires; sa tête, aux yeux perçants, au nez droit, au menton dessiné comme celui de Brutus, avait un caractère indéfinissable de grandeur et de grâce; ses mains, dont il ne prenait aucun soin, faisaient le désespoir d’Aramis, qui cultivait les siennes à grand renfort de pâte d’amandes et d’huile parfumée; le son de sa voix était pénétrant et mélodieux tout à la fois, et puis, ce qu’il y avait d’indéfinissable dans Athos, qui se faisait toujours obscur et petit, c’était cette science délicate du monde et des usages de la plus brillante société, cette habitude de bonne maison qui perçait comme à son insu dans ses moindres actions.

S’agissait-il d’un repas, Athos l’ordonnait mieux qu’aucun homme du monde, plaçant chaque convive à la place et au rang que lui avaient faits ses ancêtres ou qu’il s’était faits lui-même. S’agissait-il de science héraldique, Athos connaissait toutes les familles nobles du royaume, leur généalogie, leurs alliances, leurs armes et l’origine de leurs armes. L’étiquette n’avait pas de minuties qui lui fussent étrangères, il savait quels étaient les droits des grands propriétaires, il connaissait à fond la vénerie et la fauconnerie, et un jour il avait, en causant de ce grand art, étonné le roi Louis XIII lui-même, qui cependant y était passé maître.

Comme tous les grands seigneurs de cette époque, il montait à cheval et faisait des armes dans la perfection. Il y a plus: son éducation avait été si peu négligée, même sous le rapport des études scolastiques, si rares à cette époque chez les gentilshommes, qu’il souriait aux bribes de latin que détachait Aramis, et qu’avait l’air de comprendre Porthos; deux ou trois fois même, au grand étonnement de ses amis, il lui était arrivé, lorsque Aramis laissait échapper quelque erreur de rudiment, de remettre un verbe à son temps et un nom à son cas. En outre, sa probité était inattaquable, dans ce siècle où les hommes de guerre transigeaient si facilement avec leur religion et leur conscience, les amants avec la délicatesse rigoureuse de nos jours, et les pauvres avec le septième commandement de Dieu. C’était donc un homme fort extraordinaire qu’Athos.

Et cependant, on voyait cette nature si distinguée, cette créature si belle, cette essence si fine, tourner insensiblement vers la vie matérielle, comme les vieillards tournent vers l’imbécillité physique et morale. Athos, dans ses heures de privation, et ces heures étaient fréquentes, s’éteignait dans toute sa partie lumineuse, et son côté brillant disparaissait comme dans une profonde nuit.

Alors, le demi-dieu évanoui, il restait à peine un homme. La tête basse, l’œil terne, la parole lourde et pénible, Athos regardait pendant de longues heures soit sa bouteille et son verre, soit Grimaud, qui, habitué à lui obéir par signes, lisait dans le regard atone de son maître jusqu’à son moindre désir, qu’il satisfaisait aussitôt. La réunion des quatre amis avait-elle lieu dans un de ces moments-là, un mot, échappé avec un violent effort, était tout le contingent qu’Athos fournissait à la conversation. En échange, Athos à lui seul buvait comme quatre, et cela sans qu’il y parût autrement que par un froncement de sourcil plus indiqué et par une tristesse plus profonde.

D’Artagnan, dont nous connaissons l’esprit investigateur et pénétrant, n’avait, quelque intérêt qu’il eût à satisfaire sa curiosité sur ce sujet, pu encore assigner aucune cause à ce marasme, ni en noter les occurrences. Jamais Athos ne recevait de lettres, jamais Athos ne faisait aucune démarche qui ne fût connue de tous ses amis.

1 ... 71 72 73 74 75 76 77 78 79 ... 169 ВПЕРЕД
Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название