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Les trois mousquetaires

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Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 272
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Les trois mousquetaires читать книгу онлайн

Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

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– Buvons, nous ferons mieux.

– Buvez et racontez.

– Au fait, cela se peut, dit Athos en vidant et remplissant son verre, les deux choses vont à merveille ensemble.

– J’écoute», dit d’Artagnan.

Athos se recueillit, et, à mesure qu’il se recueillait, d’Artagnan le voyait pâlir; il en était à cette période de l’ivresse où les buveurs vulgaires tombent et dorment. Lui, il rêvait tout haut sans dormir. Ce somnambulisme de l’ivresse avait quelque chose d’effrayant.

«Vous le voulez absolument? demanda-t-il.

– Je vous en prie, dit d’Artagnan.

– Qu’il soit fait donc comme vous le désirez. Un de mes amis, un de mes amis, entendez-vous bien! pas moi, dit Athos en s’interrompant avec un sourire sombre; un des comtes de ma province, c’est-à-dire du Berry, noble comme un Dandolo ou un Montmorency, devint amoureux à vingt-cinq ans d’une jeune fille de seize, belle comme les amours. À travers la naïveté de son âge perçait un esprit ardent, un esprit non pas de femme, mais de poète; elle ne plaisait pas, elle enivrait; elle vivait dans un petit bourg, près de son frère qui était curé. Tous deux étaient arrivés dans le pays: ils venaient on ne savait d’où; mais en la voyant si belle et en voyant son frère si pieux, on ne songeait pas à leur demander d’où ils venaient. Du reste, on les disait de bonne extraction. Mon ami, qui était le seigneur du pays, aurait pu la séduire ou la prendre de force, à son gré, il était le maître; qui serait venu à l’aide de deux étrangers, de deux inconnus? Malheureusement il était honnête homme, il l’épousa. Le sot, le niais, l’imbécile!

– Mais pourquoi cela, puisqu’il l’aimait? demanda d’Artagnan.

– Attendez donc, dit Athos. Il l’emmena dans son château, et en fit la première dame de sa province; et il faut lui rendre justice, elle tenait parfaitement son rang.

– Eh bien? demanda d’Artagnan.

– Eh bien, un jour qu’elle était à la chasse avec son mari, continua Athos à voix basse et en parlant fort vite, elle tomba de cheval et s’évanouit; le comte s’élança à son secours, et comme elle étouffait dans ses habits, il les fendit avec son poignard et lui découvrit l’épaule. Devinez ce qu’elle avait sur l’épaule, d’Artagnan? dit Athos avec un grand éclat de rire.

– Puis-je le savoir? demanda d’Artagnan.

– Une fleur de lis, dit Athos. Elle était marquée!»

Et Athos vida d’un seul trait le verre qu’il tenait à la main.

«Horreur! s’écria d’Artagnan, que me dites-vous là?

– La vérité. Mon cher, l’ange était un démon. La pauvre fille avait volé.

– Et que fit le comte?

– Le comte était un grand seigneur, il avait sur ses terres droit de justice basse et haute: il acheva de déchirer les habits de la comtesse, il lui lia les mains derrière le dos et la pendit à un arbre.

– Ciel! Athos! un meurtre! s’écria d’Artagnan.

– Oui, un meurtre, pas davantage, dit Athos pâle comme la mort. Mais on me laisse manquer de vin, ce me semble.»

Et Athos saisit au goulot la dernière bouteille qui restait, l’approcha de sa bouche et la vida d’un seul trait, comme il eût fait d’un verre ordinaire.

Puis il laissa tomber sa tête sur ses deux mains; d’Artagnan demeura devant lui, saisi d’épouvante.

«Cela m’a guéri des femmes belles, poétiques et amoureuses, dit Athos en se relevant et sans songer à continuer l’apologue du comte. Dieu vous en accorde autant! Buvons!

– Ainsi elle est morte? balbutia d’Artagnan.

– Parbleu! dit Athos. Mais tendez votre verre. Du jambon, drôle, cria Athos, nous ne pouvons plus boire!

– Et son frère? ajouta timidement d’Artagnan.

– Son frère? reprit Athos.

– Oui, le prêtre?

– Ah! je m’en informai pour le faire pendre à son tour; mais il avait pris les devants, il avait quitté sa cure depuis la veille.

– A-t-on su au moins ce que c’était que ce misérable?

– C’était sans doute le premier amant et le complice de la belle, un digne homme qui avait fait semblant d’être curé peut-être pour marier sa maîtresse et lui assurer un sort. Il aura été écartelé, je l’espère.

– Oh! mon Dieu! mon Dieu! fit d’Artagnan, tout étourdi de cette horrible aventure.

– Mangez donc de ce jambon, d’Artagnan, il est exquis, dit Athos en coupant une tranche qu’il mit sur l’assiette du jeune homme. Quel malheur qu’il n’y en ait pas eu seulement quatre comme celui-là dans la cave! j’aurais bu cinquante bouteilles de plus.»

D’Artagnan ne pouvait plus supporter cette conversation, qui l’eût rendu fou; il laissa tomber sa tête sur ses deux mains et fit semblant de s’endormir.

«Les jeunes gens ne savent plus boire, dit Athos en le regardant en pitié, et pourtant celui-là est des meilleurs!…»

CHAPITRE XXVIII

RETOUR

D’Artagnan était resté étourdi de la terrible confidence d’Athos; cependant bien des choses lui paraissaient encore obscures dans cette demi-révélation; d’abord elle avait été faite par un homme tout à fait ivre à un homme qui l’était à moitié, et cependant, malgré ce vague que fait monter au cerveau la fumée de deux ou trois bouteilles de bourgogne, d’Artagnan, en se réveillant le lendemain matin, avait chaque parole d’Athos aussi présente à son esprit que si, à mesure qu’elles étaient tombées de sa bouche, elles s’étaient imprimées dans son esprit. Tout ce doute ne lui donna qu’un plus vif désir d’arriver à une certitude, et il passa chez son ami avec l’intention bien arrêtée de renouer sa conversation de la veille mais il trouva Athos de sens tout à fait rassis, c’est-à-dire le plus fin et le plus impénétrable des hommes.

Au reste, le mousquetaire, après avoir échangé avec lui une poignée de main, alla le premier au-devant de sa pensée.

«J’étais bien ivre hier, mon cher d’Artagnan, dit-il, j’ai senti cela ce matin à ma langue, qui était encore fort épaisse, et à mon pouls qui était encore fort agité; je parie que j’ai dit mille extravagances.»

Et, en disant ces mots, il regarda son ami avec une fixité qui l’embarrassa.

«Mais non pas, répliqua d’Artagnan, et, si je me le rappelle bien, vous n’avez rien dit que de fort ordinaire.

– Ah! vous m’étonnez! Je croyais vous avoir raconté une histoire des plus lamentables.»

Et il regardait le jeune homme comme s’il eût voulu lire au plus profond de son cœur.

«Ma foi! dit d’Artagnan, il paraît que j’étais encore plus ivre que vous, puisque je ne me souviens de rien.»

Athos ne se paya point de cette parole, et il reprit:

«Vous n’êtes pas sans avoir remarqué, mon cher ami, que chacun a son genre d’ivresse, triste ou gaie, moi j’ai l’ivresse triste, et, quand une fois je suis gris, ma manière est de raconter toutes les histoires lugubres que ma sotte nourrice m’a inculquées dans le cerveau. C’est mon défaut; défaut capital, j’en conviens; mais, à cela près, je suis bon buveur.»

Athos disait cela d’une façon si naturelle, que d’Artagnan fut ébranlé dans sa conviction.

«Oh! c’est donc cela, en effet, reprit le jeune homme en essayant de ressaisir la vérité, c’est donc cela que je me souviens, comme, au reste, on se souvient d’un rêve, que nous avons parlé de pendus.

– Ah! vous voyez bien, dit Athos en pâlissant et cependant en essayant de rire, j’en étais sûr, les pendus sont mon cauchemar, à moi.

– Oui, oui, reprit d’Artagnan, et voilà la mémoire qui me revient; oui, il s’agissait… attendez donc… il s’agissait d’une femme.

– Voyez, répondit Athos en devenant presque livide, c’est ma grande histoire de la femme blonde, et quand je raconte celle-là, c’est que je suis ivre mort.

– Oui, c’est cela, dit d’Artagnan, l’histoire de la femme blonde, grande et belle, aux yeux bleus.

– Oui, et pendue.

– Par son mari, qui était un seigneur de votre connaissance, continua d’Artagnan en regardant fixement Athos.

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