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Les trois mousquetaires

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Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 272
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Les trois mousquetaires читать книгу онлайн

Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

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– Et pourquoi aujourd’hui plutôt qu’hier et que demain? Que vous est-il donc arrivé aujourd’hui, qui vous donne de si méchantes idées?

– Cette blessure, mon cher d’Artagnan, m’a été un avertissement du Ciel.

– Cette blessure? bah! elle est à peu près guérie, et je suis sûr qu’aujourd’hui ce n’est pas celle-là qui vous fait le plus souffrir.

– Et laquelle? demanda Aramis en rougissant.

– Vous en avez une au cœur, Aramis, une plus vive et plus sanglante, une blessure faite par une femme.»

L’œil d’Aramis étincela malgré lui.

«Ah! dit-il en dissimulant son émotion sous une feinte négligence, ne parlez pas de ces choses-là; moi, penser à ces choses-là! avoir des chagrins d’amour? Vanitas vanitatum! Me serais-je donc, à votre avis, retourné la cervelle, et pour qui? pour quelque grisette, pour quelque fille de chambre, à qui j’aurais fait la cour dans une garnison, fi!

– Pardon, mon cher Aramis, mais je croyais que vous portiez vos visées plus haut.

– Plus haut? et que suis-je pour avoir tant d’ambition? un pauvre mousquetaire fort gueux et fort obscur, qui hait les servitudes et se trouve grandement déplacé dans le monde!

– Aramis, Aramis! s’écria d’Artagnan en regardant son ami avec un air de doute.

– Poussière, je rentre dans la poussière. La vie est pleine d’humiliations et de douleurs, continua-t-il en s’assombrissant; tous les fils qui la rattachent au bonheur se rompent tour à tour dans la main de l’homme, surtout les fils d’or. O mon cher d’Artagnan! reprit Aramis en donnant à sa voix une légère teinte d’amertume, croyez-moi, cachez bien vos plaies quand vous en aurez. Le silence est la dernière joie des malheureux; gardez-vous de mettre qui que ce soit sur la trace de vos douleurs, les curieux pompent nos larmes comme les mouches font du sang d’un daim blessé.

– Hélas, mon cher Aramis, dit d’Artagnan en poussant à son tour un profond soupir, c’est mon histoire à moi-même que vous faites là.

– Comment?

– Oui, une femme que j’aimais, que j’adorais, vient de m’être enlevée de force. Je ne sais pas où elle est, où on l’a conduite; elle est peut-être prisonnière, elle est peut-être morte.

– Mais vous avez au moins la consolation de vous dire qu’elle ne vous a pas quitté volontairement; que si vous n’avez point de ses nouvelles, c’est que toute communication avec vous lui est interdite, tandis que…

– Tandis que…

– Rien, reprit Aramis, rien.

– Ainsi, vous renoncez à jamais au monde, c’est un parti pris, une résolution arrêtée?

– À tout jamais. Vous êtes mon ami aujourd’hui demain vous ne serez plus pour moi qu’une ombre; où plutôt même, vous n’existerez plus. Quant au monde, c’est un sépulcre et pas autre chose.

– Diable! c’est fort triste ce que vous me dites là.

– Que voulez-vous! ma vocation m’attire, elle m’enlève.

D’Artagnan sourit et ne répondit point. Aramis continua:

«Et cependant, tandis que je tiens encore à la terre j’eusse voulu vous parler de vous, de nos amis.

– Et moi, dit d’Artagnan, j’eusse voulu vous parler de vous-même, mais je vous vois si détaché de tout; les amours, vous en faites fi; les amis sont des ombres, le monde est un sépulcre.

– Hélas! vous le verrez par vous-même, dit Aramis avec un soupir.

– N’en parlons donc plus, dit d’Artagnan, et brûlons cette lettre qui, sans doute, vous annonçait quelque nouvelle infidélité de votre grisette ou de votre fille de chambre.

– Quelle lettre? s’écria vivement Aramis.

– Une lettre qui était venue chez vous en votre absence et qu’on m’a remise pour vous.

– Mais de qui cette lettre?

– Ah! de quelque suivante éplorée, de quelque grisette au désespoir; la fille de chambre de Mme de Chevreuse peut-être, qui aura été obligée de retourner à Tours avec sa maîtresse, et qui, pour se faire pimpante, aura pris du papier parfumé et aura cacheté sa lettre avec une couronne de duchesse.

– Que dites-vous là?

– Tiens, je l’aurai perdue! dit sournoisement le jeune homme en faisant semblant de chercher. Heureusement que le monde est un sépulcre, que les hommes et par conséquent les femmes sont des ombres, que l’amour est un sentiment dont vous faites fi!

– Ah! d’Artagnan, d’Artagnan! s’écria Aramis, tu me fais mourir!

– Enfin, la voici!» dit d’Artagnan.

Et il tira la lettre de sa poche.

Aramis fit un bond, saisit la lettre, la lut ou plutôt la dévora, son visage rayonnait.

«Il paraît que la suivante à un beau style, dit nonchalamment le messager.

– Merci, d’Artagnan! s’écria Aramis presque en délire. Elle a été forcée de retourner à Tours; elle ne m’est pas infidèle, elle m’aime toujours. Viens, mon ami, viens que je t’embrasse, le bonheur m’étouffe!»

Et les deux amis se mirent à danser autour du vénérable saint Chrysostome, piétinant bravement les feuillets de la thèse qui avaient roulé sur le parquet.

En ce moment, Bazin entrait avec les épinards et l’omelette.

«Fuis, malheureux! s’écria Aramis en lui jetant sa calotte au visage; retourne d’où tu viens, remporte ces horribles légumes et cet affreux entremets! demande un lièvre piqué, un chapon gras, un gigot à l’ail et quatre bouteilles de vieux bourgogne.»

Bazin, qui regardait son maître et qui ne comprenait rien à ce changement, laissa mélancoliquement glisser l’omelette dans les épinards, et les épinards sur le parquet.

«Voilà le moment de consacrer votre existence au Roi des Rois, dit d’Artagnan, si vous tenez à lui faire une politesse: Non inutile desiderium in oblatione.

– Allez-vous-en au diable avec votre latin! Mon cher d’Artagnan, buvons, morbleu, buvons frais, buvons beaucoup, et racontez-moi un peu ce qu’on fait là-bas.»

CHAPITRE XXVII

LA FEMME D’ATHOS

«Il reste maintenant à savoir des nouvelles d’Athos, dit d’Artagnan au fringant Aramis, quand il l’eut mis au courant de ce qui s’était passé dans la capitale depuis leur départ, et qu’un excellent dîner leur eut fait oublier à l’un sa thèse, à l’autre sa fatigue.

– Croyez-vous donc qu’il lui soit arrivé malheur? demanda Aramis. Athos est si froid, si brave et manie si habilement son épée.

– Oui, sans doute, et personne ne reconnaît mieux que moi le courage et l’adresse d’Athos, mais j’aime mieux sur mon épée le choc des lances que celui des bâtons, je crains qu’Athos n’ait été étrillé par de la valetaille, les valets sont gens qui frappent fort et ne finissent pas tôt. Voilà pourquoi, je vous l’avoue, je voudrais repartir le plus tôt possible.

– Je tâcherai de vous accompagner, dit Aramis, quoique je ne me sente guère en état de monter à cheval. Hier, j’essayai de la discipline que vous voyez sur ce mur et la douleur m’empêcha de continuer ce pieux exercice.

– C’est qu’aussi, mon cher ami, on n’a jamais vu essayer de guérir un coup d’escopette avec des coups de martinet; mais vous étiez malade, et la maladie rend la tête faible, ce qui fait que je vous excuse.

– Et quand partez-vous?

– Demain, au point du jour; reposez-vous de votre mieux cette nuit, et demain, si vous le pouvez, nous partirons ensemble.

– À demain donc, dit Aramis; car tout de fer que vous êtes, vous devez avoir besoin de repos.»

Le lendemain, lorsque d’Artagnan entra chez Aramis, il le trouva à sa fenêtre.

«Que regardez-vous donc là? demanda d’Artagnan.

– Ma foi! J’admire ces trois magnifiques chevaux que les garçons d’écurie tiennent en bride; c’est un plaisir de prince que de voyager sur de pareilles montures.

– Eh bien, mon cher Aramis, vous vous donnerez ce plaisir-là, car l’un de ces chevaux est à vous.

– Ah! bah, et lequel?

– Celui des trois que vous voudrez: je n’ai pas de préférence.

– Et le riche caparaçon qui le couvre est à moi aussi?

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