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Les trois mousquetaires

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Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les trois mousquetaires читать книгу онлайн

Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

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– Alors vous vous obstinez à poursuivre cette thèse?

– Je me sens appelé à traiter celle-là, et non pas une autre; je vais donc la continuer, et demain j’espère que vous serez satisfait des corrections que j’y aurai faites d’après vos avis.

– Travaillez lentement, dit le curé, nous vous laissons dans des dispositions excellentes.

– Oui, le terrain est tout ensemencé, dit le jésuite, et nous n’avons pas à craindre qu’une partie du grain soit tombée sur la pierre, l’autre le long du chemin, et que les oiseaux du ciel aient mangé le reste, aves cœli coznederunt illam.

– Que la peste t’étouffe avec ton latin! dit d’Artagnan, qui se sentait au bout de ses forces.

– Adieu, mon fils, dit le curé, à demain.

– À demain, jeune téméraire, dit le jésuite; vous promettez d’être une des lumières de l’Église; veuille le Ciel que cette lumière ne soit pas un feu dévorant.»

D’Artagnan, qui pendant une heure s’était rongé les ongles d’impatience, commençait à attaquer la chair.

Les deux hommes noirs se levèrent, saluèrent Aramis et d’Artagnan, et s’avancèrent vers la porte. Bazin, qui s’était tenu debout et qui avait écouté toute cette controverse avec une pieuse jubilation, s’élança vers eux, prit le bréviaire du curé, le missel du jésuite, et marcha respectueusement devant eux pour leur frayer le chemin.

Aramis les conduisit jusqu’au bas de l’escalier et remonta aussitôt près de d’Artagnan qui rêvait encore.

Restés seuls, les deux amis gardèrent d’abord un silence embarrassé; cependant il fallait que l’un des deux le rompît le premier, et comme d’Artagnan paraissait décidé à laisser cet honneur à son ami:

«Vous le voyez, dit Aramis, vous me trouvez revenu à mes idées fondamentales.

– Oui, la grâce efficace vous a touché, comme disait ce monsieur tout à l’heure.

– Oh! ces plans de retraite sont formés depuis longtemps; et vous m’en avez déjà ouï parler, n’est-ce pas, mon ami?

– Sans doute, mais je vous avoue que j’ai cru que vous plaisantiez.

– Avec ces sortes de choses! Oh! d’Artagnan!

– Dame! on plaisante bien avec la mort.

– Et l’on a tort, d’Artagnan: car la mort, c’est la porte qui conduit à la perdition ou au salut.

– D’accord; mais, s’il vous plaît, ne théologisons pas, Aramis; vous devez en avoir assez pour le reste de la journée: quant à moi, j’ai à peu près oublié le peu de latin que je n’ai jamais su; puis, je vous l’avouerai, je n’ai rien mangé depuis ce matin dix heures, et j’ai une faim de tous les diables.

– Nous dînerons tout à l’heure, cher ami; seulement, vous vous rappellerez que c’est aujourd’hui vendredi; or, dans un pareil jour, je ne puis ni voir, ni manger de la chair. Si vous voulez vous contenter de mon dîner, il se compose de tétragones cuits et de fruits.

– Qu’entendez-vous par tétragones? demanda d’Artagnan avec inquiétude.

– J’entends des épinards, reprit Aramis, mais pour vous j’ajouterai des œufs, et c’est une grave infraction à la règle, car les œufs sont viande, puisqu’ils engendrent le poulet.

– Ce festin n’est pas succulent, mais n’importe; pour rester avec vous, je le subirai.

– Je vous suis reconnaissant du sacrifice, dit Aramis; mais s’il ne profite pas à votre corps, il profitera, soyez-en certain, à votre âme.

– Ainsi, décidément, Aramis, vous entrez en religion. Que vont dire nos amis, que va dire M. de Tréville? Ils vous traiteront de déserteur, je vous en préviens.

– Je n’entre pas en religion, j’y rentre. C’est Église que j’avais désertée pour le monde, car vous savez que je me suis fait violence pour prendre la casaque de mousquetaire.

– Moi, je n’en sais rien.

– Vous ignorez comment j’ai quitté le séminaire?

– Tout à fait.

– Voici mon histoire; d’ailleurs les Écritures disent: «Confessez-vous les uns aux autres», et je me confesse à vous, d’Artagnan.

– Et moi, je vous donne l’absolution d’avance, vous voyez que je suis bon homme.

– Ne plaisantez pas avec les choses saintes, mon ami.

– Alors, dites, je vous écoute.

– J’étais donc au séminaire depuis l’âge de neuf ans, j’en avais vingt dans trois jours, j’allais être abbé, et tout était dit. Un soir que je me rendais, selon mon habitude, dans une maison que je fréquentais avec plaisir - on est jeune que voulez-vous! on est faible - un officier qui me voyait d’un œil jaloux lire les vies des saints à la maîtresse de la maison, entra tout à coup et sans être annoncé. Justement, ce soir-là, j’avais traduit un épisode de Judith, et je venais de communiquer mes vers à la dame qui me faisait toutes sortes de compliments, et, penchée sur mon épaule, les relisait avec moi. La pose, qui était quelque peu abandonnée, je l’avoue, blessa cet officier; il ne dit rien, mais lorsque je sortis, il sortit derrière moi, et me rejoignant:

«- Monsieur l’abbé, dit-il, aimez-vous les coups de canne?

«- Je ne puis le dire, monsieur, répondis-je, personne n’ayant jamais osé m’en donner.

«- Eh bien, écoutez-moi, monsieur l’abbé, si vous retournez dans la maison où je vous ai rencontré ce soir, j’oserai, moi.»

«Je crois que j’eus peur, je devins fort pâle, je sentis les jambes qui me manquaient, je cherchai une réponse que je ne trouvai pas, je me tus.

«L’officier attendait cette réponse, et voyant qu’elle tardait, il se mit à rire, me tourna le dos et rentra dans la maison. Je rentrai au séminaire.

«Je suis bon gentilhomme et j’ai le sang vif, comme vous avez pu le remarquer, mon cher d’Artagnan; l’insulte était terrible, et, tout inconnue qu’elle était restée au monde, je la sentais vivre et remuer au fond de mon cœur. Je déclarai à mes supérieurs que je ne me sentais pas suffisamment préparé pour l’ordination, et, sur ma demande, on remit la cérémonie à un an.

«J’allai trouver le meilleur maître d’armes de Paris, je fis condition avec lui pour prendre une leçon d’escrime chaque jour, et chaque jour, pendant une année, je pris cette leçon. Puis, le jour anniversaire de celui où j’avais été insulté, j’accrochai ma soutane à un clou, je pris un costume complet de cavalier, et je me rendis à un bal que donnait une dame de mes amies, et où je savais que devait se trouver mon homme. C’était rue des Francs-Bourgeois, tout près de la Force.

«En effet, mon officier y était; je m’approchai de lui, comme il chantait un lai d’amour en regardant tendrement une femme, et je l’interrompis au beau milieu du second couplet.

«- Monsieur, lui dis-je, vous déplaît-il toujours que je retourne dans certaine maison de la rue Payenne, et me donnerez-vous encore des coups de carme, s’il me prend fantaisie de vous désobéir?»

«L’officier me regarda avec étonnement, puis il dit:

«- Que me voulez-vous, monsieur? Je ne vous connais pas.

«- Je suis, répondis-je, le petit abbé qui lit les vies des saints et qui traduit Judith en vers.

«- Ah! ah! je me rappelle, dit l’officier en goguenardant; que me voulez-vous?

«- Je voudrais que vous eussiez le loisir de venir faire un tour de promenade avec moi.

«- Demain matin, si vous le voulez bien, et ce sera avec le plus grand plaisir.

«- Non, pas demain matin, s’il vous plaît, tout de suite.

«- Si vous l’exigez absolument…

«- Mais oui, je l’exige.

«- Alors, sortons. Mesdames, dit l’officier, ne vous dérangez pas. Le temps de tuer monsieur seulement, et je reviens vous achever le dernier couplet.»

«Nous sortîmes.

«Je le menai rue Payenne, juste à l’endroit où un an auparavant, heure pour heure, il m’avait fait le compliment que je vous ai rapporté. Il faisait un clair de lune superbe. Nous mîmes l’épée à la main, et à la première passe, je le tuai roide.

– Diable! fit d’Artagnan.

– Or, continua Aramis, comme les dames ne virent pas revenir leur chanteur, et qu’on le trouva rue Payenne avec un grand coup d’épée au travers du corps, on pensa que c’était moi qui l’avait accommodé ainsi, et la chose fit scandale. Je fus donc pour quelque temps forcé de renoncer à la soutane. Athos, dont je fis la connaissance à cette époque, et Porthos, qui m’avait, en dehors de mes leçons d’escrime, appris quelques bottes gaillardes, me décidèrent à demander une casaque de mousquetaire. Le roi avait fort aimé mon père, tué au siège d’Arras, et l’on m’accorda cette casaque. Vous comprenez donc qu’aujourd’hui le moment est venu pour moi de rentrer dans le sein de Église

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