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Les trois mousquetaires

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Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 318
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Les trois mousquetaires читать книгу онлайн

Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

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– Vous nous conterez cela?

– Dès ce soir.»

En effet, dès le soir même d’Artagnan se rendit au logis d’Athos, qu’il trouva en train de vider sa bouteille de vin d’Espagne, occupation qu’il accomplissait religieusement tous les soirs.

Il lui raconta ce qui s’était passé entre le cardinal et lui, et tirant le brevet de sa poche:

«Tenez, mon cher Athos, voilà, dit-il, qui vous revient tout naturellement.»

Athos sourit de son doux et charmant sourire.

«Amis, dit-il, pour Athos c’est trop; pour le comte de La Fère, c’est trop peu. Gardez ce brevet, il est à vous; hélas, mon Dieu! vous l’avez acheté assez cher.»

D’Artagnan sortit de la chambre d’Athos, et entra dans celle de Porthos.

Il le trouva vêtu d’un magnifique habit, couvert de broderies splendides, et se mirant dans une glace.

«Ah! ah! dit Porthos, c’est vous, cher ami! comment trouvez-vous que ce vêtement me va?

– À merveille, dit d’Artagnan, mais je viens vous proposer un habit qui vous ira mieux encore.

– Lequel? demanda Porthos.

– Celui de lieutenant aux mousquetaires.

D’Artagnan raconta à Porthos son entrevue avec le cardinal, et tirant le brevet de sa poche:

«Tenez, mon cher, dit-il, écrivez votre nom là-dessus, et soyez bon chef pour moi.

Porthos jeta les yeux sur le brevet, et le rendit à d’Artagnan, au grand étonnement du jeune homme.

«Oui, dit-il, cela me flatterait beaucoup, mais je n’aurais pas assez longtemps à jouir de cette faveur. Pendant notre expédition de Béthune, le mari de ma duchesse est mort; de sorte que, mon cher, le coffre du défunt me tendant les bras, j’épouse la veuve. Tenez, j’essayais mon habit de noce; gardez la lieutenance, mon cher, gardez.»

Et il rendit le brevet à d’Artagnan.

Le jeune homme entra chez Aramis.

Il le trouva agenouillé devant un prie-Dieu, le front appuyé contre son livre d’heures ouvert.

Il lui raconta son entrevue avec le cardinal, et tirant pour la troisième fois son brevet de sa poche:

«Vous, notre ami, notre lumière, notre protecteur invisible, dit-il, acceptez ce brevet; vous l’avez mérité plus que personne, par votre sagesse et vos conseils toujours suivis de si heureux résultats.

– Hélas, cher ami! dit Aramis, nos dernières aventures m’ont dégoûté tout à fait de la vie d’homme d’épée. Cette fois, mon parti est pris irrévocablement, après le siège j’entre chez les lazaristes. Gardez ce brevet, d’Artagnan, le métier des armes vous convient, vous serez un brave et aventureux capitaine.»

D’Artagnan, l’œil humide de reconnaissance et brillant de joie, revint à Athos, qu’il trouva toujours attablé et mirant son dernier verre de malaga à la lueur de la lampe.

«Eh bien, dit-il, eux aussi m’ont refusé.

– C’est que personne, cher ami, n’en était plus digne que vous.»

Il prit une plume, écrivit sur le brevet le nom de d’Artagnan, et le lui remit.

«Je n’aurai donc plus d’amis, dit le jeune homme, hélas! plus rien, que d’amers souvenirs…»

Et il laissa tomber sa tête entre ses deux mains, tandis que deux larmes roulaient le long de ses joues.

«Vous êtes jeune, vous, répondit Athos, et vos souvenirs amers ont le temps de se changer en doux souvenirs!»

ÉPILOGUE

La Rochelle, privée du secours de la flotte anglaise et de la division promise par Buckingham, se rendit après un siège d’un an. Le 28 octobre 1628, on signa la capitulation.

Le roi fit son entrée à Paris le 23 décembre de la même année. On lui fit un triomphe comme s’il revenait de vaincre l’ennemi et non des Français. Il entra par le faubourg Saint-Jacques sous des arcs de verdure.

D’Artagnan prit possession de son grade. Porthos quitta le service et épousa, dans le courant de l’année suivante, Mme Coquenard, le coffre tant convoité contenait huit cent mille livres.

Mousqueton eut une livrée magnifique, et de plus la satisfaction, qu’il avait ambitionnée toute sa vie, de monter derrière un carrosse doré.

Aramis, après un voyage en Lorraine, disparut tout à coup et cessa d’écrire à ses amis. On apprit plus tard, par Mme de Chevreuse, qui le dit à deux ou trois de ses amants, qu’il avait pris l’habit dans un couvent de Nancy.

Bazin devint frère lai.

Athos resta mousquetaire sous les ordres de d’Artagnan jusqu’en 1633, époque à laquelle, à la suite d’un voyage qu’il fit en Touraine, il quitta aussi le service sous prétexte qu’il venait de recueillir un petit héritage en Roussillon.

Grimaud suivit Athos.

D’Artagnan se battit trois fois avec Rochefort et le blessa trois fois.

«Je vous tuerai probablement à la quatrième, lui dit-il en lui tendant la main pour le relever.

– Il vaut donc mieux, pour vous et pour moi, que nous en restions là, répondit le blessé. Corbleu! je suis plus votre ami que vous ne pensez, car dès la première rencontre j’aurais pu, en disant un mot au cardinal, vous faire couper le cou.»

Ils s’embrassèrent cette fois, mais de bon cœur et sans arrière-pensée.

Planchet obtint de Rochefort le grade de sergent dans les gardes.

M. Bonacieux vivait fort tranquille, ignorant parfaitement ce qu’était devenue sa femme et ne s’en inquiétant guère. Un jour, il eut l’imprudence de se rappeler au souvenir du cardinal; le cardinal lui fit répondre qu’il allait pourvoir à ce qu’il ne manquât jamais de rien désormais.

En effet, le lendemain, M. Bonacieux, étant sorti à sept heures du soir de chez lui pour se rendre au Louvre, ne reparut plus rue des Fossoyeurs; l’avis de ceux qui parurent les mieux informés fut qu’il était nourri et logé dans quelque château royal aux frais de sa généreuse Éminence.

FIN

(1844)

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