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Les trois mousquetaires

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Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 272
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Les trois mousquetaires читать книгу онлайн

Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

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Alors, monsieur, dit Planchet, achetez-moi une montre.

Prends celle-ci, dit Athos, en lui donnant la sienne avec une insouciante générosité, et sois brave garçon. Songe que, si tu parles, si tu bavardes, si tu flânes, tu fais couper le cou à ton maître, qui a si grande confiance dans ta fidélité qu’il nous a répondu de toi. Mais songe aussi que s’il arrive, par ta faute, malheur à d’Artagnan, je te retrouverai partout, et ce sera pour t’ouvrir le ventre.

– Oh! monsieur! dit Planchet, humilié du soupçon et surtout effrayé de l’air calme du mousquetaire.

– Et moi, dit Porthos en roulant ses gros yeux, songe que je t’écorche vif.

– Ah! monsieur!

– Et moi, continua Aramis de sa voix douce et mélodieuse, songe que je te brûle à petit feu comme un sauvage.

– Ah! monsieur!»

Et Planchet se mit à pleurer; nous n’oserions dire si ce fut de terreur, à cause des menaces qui lui étaient faites, ou d’attendrissement de voir quatre amis si étroitement unis.

D’Artagnan lui prit la main, et l’embrassa.

«Vois-tu, Planchet, lui dit-il, ces messieurs te disent tout cela par tendresse pour moi, mais au fond ils t’aiment.

– Ah! monsieur! dit Planchet, ou je réussirai, ou l’on me coupera en quatre; me coupât-on en quatre, soyez convaincu qu’il n’y a pas un morceau qui parlera.»

Il fut décidé que Planchet partirait le lendemain à huit heures du matin, afin, comme il l’avait dit, qu’il pût, pendant la nuit, apprendre la lettre par cœur. Il gagna juste douze heures à cet arrangement; il devait être revenu le seizième jour, à huit heures du soir.

Le matin, au moment où il allait monter à cheval, d’Artagnan, qui se sentait au fond du cœur un faible pour le duc, prit Planchet à part.

«Écoute, lui dit-il, quand tu auras remis la lettre à Lord de Winter et qu’il l’aura lue, tu lui diras encore: “Veillez sur Sa Grâce Lord Buckingham, car on veut l’assassiner.” Mais ceci, Planchet, vois-tu, c’est si grave et si important, que je n’ai pas même voulu avouer à mes amis que je te confierais ce secret, et que pour une commission de capitaine je ne voudrais pas te l’écrire.

– Soyez tranquille, monsieur, dit Planchet, vous verrez si l’on peut compter sur moi.

Et monté sur un excellent cheval, qu’il devait quitter à vingt lieues de là pour prendre la poste, Planchet partit au galop, le cœur un peu serré par la triple promesse que lui avaient faite les mousquetaires, mais du reste dans les meilleures dispositions du monde.

Bazin partit le lendemain matin pour Tours, et eut huit jours pour faire sa commission.

Les quatre amis, pendant toute la durée de ces deux absences, avaient, comme on le comprend bien, plus que jamais l’œil au guet, le nez au vent et l’oreille aux écoutes. Leurs journées se passaient à essayer de surprendre ce qu’on disait, à guetter les allures du cardinal et à flairer les courriers qui arrivaient. Plus d’une fois un tremblement insurmontable les prit, lorsqu’on les appela pour quelque service inattendu. Ils avaient d’ailleurs à se garder pour leur propre sûreté; Milady était un fantôme qui, lorsqu’il était apparu une fois aux gens, ne les laissait pas dormir tranquillement.

Le matin du huitième jour, Bazin, frais comme toujours et souriant selon son habitude, entra dans le cabaret de Parpaillot, comme les quatre amis étaient en train de déjeuner, en disant, selon la convention arrêtée:

«Monsieur Aramis, voici la réponse de votre cousine.»

Les quatre amis échangèrent un coup d’œil joyeux: la moitié de la besogne était faite; il est vrai que c’était la plus courte et la plus facile.

Aramis prit, en rougissant malgré lui, la lettre, qui était d’une écriture grossière et sans orthographe.

«Bon Dieu! s’écria-t-il en riant, décidément j’en désespère; jamais cette pauvre Michon n’écrira comme M. de Voiture.

– Qu’est-ce que cela feut dire, cette baufre Migeon? demanda le Suisse, qui était en train de causer avec les quatre amis quand la lettre était arrivée.

– Oh! mon Dieu! moins que rien, dit Aramis, une petite lingère charmante que j’aimais fort et à qui j’ai demandé quelques lignes de sa main en manière de souvenir.

– Dutieu! dit le Suisse; zi zella il être auzi grante tame que son l’égridure, fous l’être en ponne fordune, mon gamarate!

Aramis lut la lettre et la passa à Athos.

«Voyez donc ce qu’elle m’écrit, Athos», dit-il.

Athos jeta un coup d’œil sur l’épître, et, pour faire évanouir tous les soupçons qui auraient pu naître, lut tout haut:

«Mon cousin, ma sœur et moi devinons très bien les rêves, et nous en avons même une peur affreuse; mais du vôtre, on pourra dire, je l’espère, tout songe est mensonge. Adieu! portez-vous bien, et faites que de temps en temps nous entendions parler de vous.

«Aglé Michon.

«Et de quel rêve parle-t-elle? demanda le dragon, qui s’était approché pendant la lecture.

– Foui, te quel rêfe? dit le Suisse.

– Eh! pardieu! dit Aramis, c’est tout simple, d’un rêve que j’ai fait et que je lui ai raconté.

– Oh! foui, par Tieu! c’être tout simple de ragonter son rêfe; mais moi je ne rêfe jamais.

– Vous êtes fort heureux, dit Athos en se levant, et je voudrais bien pouvoir en dire autant que vous!

– Chamais! reprit le Suisse, enchanté qu’un homme comme Athos lui enviât quelque chose, chamais! chamais!»

D’Artagnan, voyant qu’Athos se levait, en fit autant, prit son bras, et sortit.

Porthos et Aramis restèrent pour faire face aux quolibets du dragon et du Suisse.

Quant à Bazin, il s’alla coucher sur une botte de paille; et comme il avait plus d’imagination que le Suisse, il rêva que M. Aramis, devenu pape, le coiffait d’un chapeau de cardinal.

Mais, comme nous l’avons dit, Bazin n’avait, par son heureux retour, enlevé qu’une partie de l’inquiétude qui aiguillonnait les quatre amis. Les jours de l’attente sont longs, et d’Artagnan surtout aurait parié que les jours avaient maintenant quarante-huit heures. Il oubliait les lenteurs obligées de la navigation, il s’exagérait la puissance de Milady. Il prêtait à cette femme, qui lui apparaissait pareille à un démon, des auxiliaires surnaturels comme elle; il s’imaginait, au moindre bruit, qu’on venait l’arrêter, et qu’on ramenait Planchet pour le confronter avec lui et ses amis. Il y a plus: sa confiance autrefois si grande dans le digne Picard, diminuait de jour en jour. Cette inquiétude était si grande, qu’elle gagnait Porthos et Aramis. Il n’y avait qu’Athos qui demeurât impassible, comme si aucun danger ne s’agitait autour de lui, et qu’il respirât son atmosphère quotidienne.

Le seizième jour surtout, ces signes d’agitation étaient si visibles chez d’Artagnan et ses deux amis, qu’ils ne pouvaient rester en place, et qu’ils erraient comme des ombres sur le chemin par lequel devait revenir Planchet.

«Vraiment, leur disait Athos, vous n’êtes pas des hommes, mais des enfants, pour qu’une femme vous fasse si grand-peur! Et de quoi s’agit-il, après tout? D’être emprisonnés! Eh bien, mais on nous tirera de prison: on en a bien retiré Mme Bonacieux. D’être décapités? Mais tous les jours, dans la tranchée, nous allons joyeusement nous exposer à pis que cela, car un boulet peut nous casser la jambe, et je suis convaincu qu’un chirurgien nous fait plus souffrir en nous coupant la cuisse qu’un bourreau en nous coupant la tête. Demeurez donc tranquilles; dans deux heures, dans quatre, dans six heures, au plus tard, Planchet sera ici: il a promis d’y être, et moi j’ai très grande foi aux promesses de Planchet, qui m’a l’air d’un fort brave garçon.

– Mais s’il n’arrive pas? dit d’Artagnan.

– Eh bien, s’il n’arrive pas, c’est qu’il aura été retardé, voilà tout. Il peut être tombé de cheval, il peut avoir fait une cabriole par-dessus le pont, il peut avoir couru si vite qu’il en ait attrapé une fluxion de poitrine. Eh! messieurs! faisons donc la part des événements. La vie est un chapelet de petites misères que le philosophe égrène en riant. Soyez philosophes comme moi, messieurs, mettez-vous à table et buvons; rien ne fait paraître l’avenir couleur de rose comme de le regarder à travers un verre de chambertin.

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