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Les trois mousquetaires

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Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les trois mousquetaires читать книгу онлайн

Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

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– Non.

– Ainsi, c’est pour moi seul que vous vous êtes donne la peine de traverser la Manche?

– Pour vous seul.

– Peste! quelle tendresse, ma sœur!

– Mais ne suis-je pas votre plus proche parente? demanda Milady du ton de la plus touchante naïveté.

– Et même ma seule héritière, n’est-ce pas?» dit à son tour Lord de Winter, en fixant ses yeux sur ceux de Milady.

Quelque puissance qu’elle eût sur elle-même, Milady ne put s’empêcher de tressaillir, et comme, en prononçant les dernières paroles qu’il avait dites, Lord de Winter avait posé la main sur le bras de sa sœur, ce tressaillement ne lui échappa point.

En effet, le coup était direct et profond. La première idée qui vint à l’esprit de Milady fut qu’elle avait été trahie par Ketty, et que celle-ci avait raconté au baron cette aversion intéressée dont elle avait imprudemment laissé échapper des marques devant sa suivante; elle se rappela aussi la sortie furieuse et imprudente qu’elle avait faite contre d’Artagnan, lorsqu’il avait sauvé la vie de son beau-frère.

«Je ne comprends pas, Milord, dit-elle pour gagner du temps et faire parler son adversaire. Que voulez-vous dire? et y a-t-il quelque sens inconnu caché sous vos paroles?

– Oh! mon Dieu, non, dit Lord de Winter avec une apparente bonhomie; vous avez le désir de me voir, et vous venez en Angleterre. J’apprends ce désir, ou plutôt je me doute que vous l’éprouvez, et afin de vous épargner tous les ennuis d’une arrivée nocturne dans un port, toutes les fatigues d’un débarquement, j’envoie un de mes officiers au-devant de vous; je mets une voiture à ses ordres, et il vous amène ici dans ce château, dont je suis gouverneur, où je viens tous les jours, et où, pour que notre double désir de nous voir soit satisfait, je vous fais préparer une chambre. Qu’y a-t-il dans tout ce que je dis là de plus étonnant que dans ce que vous m’avez dit?

– Non, ce que je trouve d’étonnant, c’est que vous ayez été prévenu de mon arrivée.

– C’est cependant la chose la plus simple, ma chère sœur: n’avez-vous pas vu que le capitaine de votre petit bâtiment avait, en entrant dans la rade, envoyé en avant et afin d’obtenir son entrée dans le port, un petit canot porteur de son livre de loch et de son registre d’équipage? Je suis commandant du port, on m’a apporté ce livre, j’y ai reconnu votre nom. Mon cœur m’a dit ce que vient de me confier votre bouche, c’est-à-dire dans quel but vous vous exposiez aux dangers d’une mer si périlleuse ou tout au moins si fatigante en ce moment, et j’ai envoyé mon cutter au-devant de vous. Vous savez le reste.»

Milady comprit que Lord de Winter mentait et n’en fut que plus effrayée.

«Mon frère, continua-t-elle, n’est-ce pas Milord Buckingham que je vis sur la jetée, le soir, en arrivant?

– Lui-même. Ah! je comprends que sa vue vous ait frappée, reprit Lord de Winter: vous venez d’un pays où l’on doit beaucoup s’occuper de lui, et je sais que ses armements contre la France préoccupent fort votre ami le cardinal.

– Mon ami le cardinal! s’écria Milady, voyant que, sur ce point comme sur l’autre, Lord de Winter paraissait instruit de tout.

– N’est-il donc point votre ami? reprit négligemment le baron; ah! pardon, je le croyais; mais nous reviendrons à Milord duc plus tard, ne nous écartons point du tour sentimental que la conversation avait pris: vous veniez, disiez-vous, pour me voir?

– Oui.

– Eh bien, je vous ai répondu que vous seriez servie à souhait et que nous nous verrions tous les jours.

– Dois-je donc demeurer éternellement ici? demanda Milady avec un certain effroi.

– Vous trouveriez-vous mal logée, ma sœur? demandez ce qui vous manque, et je m’empresserai de vous le faire donner.

– Mais je n’ai ni mes femmes ni mes gens…

– Vous aurez tout cela, madame; dites-moi sur quel pied votre premier mari avait monté votre maison; quoique je ne sois que votre beau-frère, je vous la monterai sur un pied pareil.

– Mon premier mari! s’écria Milady en regardant Lord de Winter avec des yeux effarés.

– Oui, votre mari français; je ne parle pas de mon frère. Au reste, si vous l’avez oublié, comme il vit encore, je pourrais lui écrire et il me ferait passer des renseignements à ce sujet.»

Une sueur froide perla sur le front de Milady.

«Vous raillez, dit-elle d’une voix sourde.

– En ai-je l’air? demanda le baron en se relevant et en faisant un pas en arrière.

– Ou plutôt vous m’insultez, continua-t-elle en pressant de ses mains crispées les deux bras du fauteuil et en se soulevant sur ses poignets.

– Vous insulter, moi! dit Lord de Winter avec mépris; en vérité, madame, croyez-vous que ce soit possible?

– En vérité, monsieur, dit Milady, vous êtes ou ivre ou insensé; sortez et envoyez-moi une femme.

– Des femmes sont bien indiscrètes, ma sœur! ne pourrais-je pas vous servir de suivante? de cette façon tous nos secrets resteraient en famille.

– Insolent! s’écria Milady, et, comme mue par un ressort, elle bondit sur le baron, qui l’attendait avec impassibilité, mais une main cependant sur la garde de son épée.

– Eh! eh! dit-il, je sais que vous avez l’habitude d’assassiner les gens, mais je me défendrai, moi, je vous en préviens, fût-ce contre vous.

– Oh! vous avez raison, dit Milady, et vous me faites l’effet d’être assez lâche pour porter la main sur une femme.

– Peut-être que oui, d’ailleurs j’aurais mon excuse: ma main ne serait pas la première main d’homme qui se serait posée sur vous, j’imagine.»

Et le baron indiqua d’un geste lent et accusateur l’épaule gauche de Milady, qu’il toucha presque du doigt.

Milady poussa un rugissement sourd, et se recula jusque dans l’angle de la chambre, comme une panthère qui veut s’acculer pour s’élancer.

«Oh! rugissez tant que vous voudrez, s’écria Lord de Winter, mais n’essayez pas de mordre, car, je vous en préviens, la chose tournerait à votre préjudice: il n’y a pas ici de procureurs qui règlent d’avance les successions, il n’y a pas de chevalier errant qui vienne me chercher querelle pour la belle dame que je retiens prisonnière; mais je tiens tout prêts des juges qui disposeront d’une femme assez éhontée pour venir se glisser, bigame, dans le lit de Lord de Winter, mon frère aîné, et ces juges, je vous en préviens, vous enverront à un bourreau qui vous fera les deux épaules pareilles.»

Les yeux de Milady lançaient de tels éclairs, que quoiqu’il fût homme et armé devant une femme désarmée il sentit le froid de la peur se glisser jusqu’au fond de son âme; il n’en continua pas moins, mais avec une fureur croissante:

«Oui, je comprends, après avoir hérité de mon frère, il vous eût été doux d’hériter de moi; mais, sachez-le d’avance, vous pouvez me tuer ou me faire tuer, mes précautions sont prises, pas un penny de ce que je possède ne passera dans vos mains. N’êtes-vous pas déjà assez riche, vous qui possédez près d’un million, et ne pouviez-vous vous arrêter dans votre route fatale, si vous ne faisiez le mal que pour la jouissance infinie et suprême de le faire? Oh! tenez, je vous le dis, si la mémoire de mon frère ne m’était sacrée, vous iriez pourrir dans un cachot d’État ou rassasier à Tyburn la curiosité des matelots; je me tairai, mais vous, supportez tranquillement votre captivité; dans quinze ou vingt jours je pars pour La Rochelle avec l’armée; mais la veille de mon départ, un vaisseau viendra vous prendre, que je verrai partir et qui vous conduira dans nos colonies du Sud; et, soyez tranquille, je vous adjoindrai un compagnon qui vous brûlera la cervelle à la première tentative que vous risquerez pour revenir en Angleterre ou sur le continent.»

Milady écoutait avec une attention qui dilatait ses yeux enflammés.

«Oui, mais à cette heure, continua Lord de Winter, vous demeurerez dans ce château: les murailles en sont épaisses, les portes en sont fortes, les barreaux en sont solides; d’ailleurs votre fenêtre donne à pic sur la mer: les hommes de mon équipage, qui me sont dévoués à la vie et à la mort, montent la garde autour de cet appartement, et surveillent tous les passages qui conduisent à la cour; puis arrivée à la cour, il vous resterait encore trois grilles à traverser. La consigne est précise: un pas, un geste, un mot qui simule une évasion, et l’on fait feu sur vous; si l’on vous tue, la justice anglaise m’aura, je l’espère, quelque obligation de lui avoir épargné de la besogne. Ah! vos traits reprennent leur calme, votre visage retrouve son assurance: Quinze jours, vingt jours dites-vous, bah! d’ici là, j’ai l’esprit inventif, il me viendra quelque idée; j’ai l’esprit infernal, et je trouverai quelque victime. D’ici à quinze jours, vous dites-vous, je serai hors d’ici. Ah! ah! essayez!»

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