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Les trois mousquetaires

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Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

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«Toujours est-il, dit Milady en regardant autour d’elle et en ramenant ses yeux sur le jeune officier avec le plus gracieux sourire, que je suis prisonnière; mais ce ne sera pas pour longtemps, j’en suis sûre, ajouta-t-elle, ma conscience et votre politesse, monsieur, m’en sont garants.»

Si flatteur que fût le compliment, l’officier ne répondit rien; mais, tirant de sa ceinture un petit sifflet d’argent pareil à celui dont se servent les contremaîtres sur les bâtiments de guerre, il siffla trois fois, sur trois modulations différentes: alors plusieurs hommes parurent, dételèrent les chevaux fumants et emmenèrent la voiture sous une remise.

Puis l’officier, toujours avec la même politesse calme, invita sa prisonnière à entrer dans la maison. Celle-ci, toujours avec son même visage souriant, lui prit le bras, et entra avec lui sous une porte basse et cintrée qui, par une voûte éclairée seulement au fond, conduisait à un escalier de pierre tournant autour d’une arête de pierre; puis on s’arrêta devant une porte massive qui, après l’introduction dans la serrure d’une clef que le jeune homme portait sur lui, roula lourdement sur ses gonds et donna ouverture à la chambre destinée à Milady.

D’un seul regard, la prisonnière embrassa l’appartement dans ses moindres détails.

C’était une chambre dont l’ameublement était à la fois bien propre pour une prison et bien sévère pour une habitation d’homme libre; cependant, des barreaux aux fenêtres et des verrous extérieurs à la porte décidaient le procès en faveur de la prison.

Un instant toute la force d’âme de cette créature, trempée cependant aux sources les plus vigoureuses, l’abandonna; elle tomba sur un fauteuil, croisant les bras, baissant la tête, et s’attendant à chaque instant à voir entrer un juge pour l’interroger.

Mais personne n’entra, que deux ou trois soldats de marine qui apportèrent les malles et les caisses, les déposèrent dans un coin et se retirèrent sans rien dire.

L’officier présidait à tous ces détails avec le même calme que Milady lui avait constamment vu, ne prononçant pas une parole lui-même, et se faisant obéir d’un geste de sa main ou d’un coup de son sifflet.

On eût dit qu’entre cet homme et ses inférieurs la langue parlée n’existait pas ou devenait inutile.

Enfin Milady n’y put tenir plus longtemps, elle rompit le silence:

«Au nom du Ciel, monsieur! s’écria-t-elle, que veut dire tout ce qui se passe? Fixez mes irrésolutions; j’ai du courage pour tout danger que je prévois, pour tout malheur que je comprends. Où suis-je et que suis-je ici? suis-je libre, pourquoi ces barreaux et ces portes? suis-je prisonnière, quel crime ai-je commis?

– Vous êtes ici dans l’appartement qui vous est destiné, madame. J’ai reçu l’ordre d’aller vous prendre en mer et de vous conduire en ce château: cet ordre, je l’ai accompli, je crois, avec toute la rigidité d’un soldat, mais aussi avec toute la courtoisie d’un gentilhomme. Là se termine, du moins jusqu’à présent, la charge que j’avais à remplir près de vous, le reste regarde une autre personne.

– Et cette autre personne, quelle est-elle? demanda Milady; ne pouvez-vous me dire son nom?…»

En ce moment on entendit par les escaliers un grand bruit d’éperons; quelques voix passèrent et s’éteignirent, et le bruit d’un pas isolé se rapprocha de la porte.

«Cette personne, la voici, madame», dit l’officier en démasquant le passage, et en se rangeant dans l’attitude du respect et de la soumission.

En même temps, la porte s’ouvrit; un homme parut sur le seuil.

Il était sans chapeau, portait l’épée au côté, et froissait un mouchoir entre ses doigts.

Milady crut reconnaître cette ombre dans l’ombre, elle s’appuya d’une main sur le bras de son fauteuil, et avança la tête comme pour aller au-devant d’une certitude.

Alors l’étranger s’avança lentement; et, à mesure qu’il s’avançait en entrant dans le cercle de lumière projeté par la lampe, Milady se reculait involontairement.

Puis, lorsqu’elle n’eut plus aucun doute:

«Eh quoi! mon frère! s’écria-t-elle au comble de la stupeur, c’est vous vous?

– Oui, belle dame! répondit Lord de Winter en faisant un salut moitié courtois, moitié ironique, moi-même.

– Mais alors, ce château?

– Est à moi.

– Cette chambre?

– C’est la vôtre.

– Je suis donc votre prisonnière?

– À peu près.

– Mais c’est un affreux abus de la force!

– Pas de grands mots; asseyons-nous, et causons tranquillement, comme il convient de faire entre un frère et une sœur.»

Puis, se retournant vers la porte, et voyant que le jeune officier attendait ses derniers ordres:

«C’est bien, dit-il, je vous remercie; maintenant, laissez-nous, monsieur Felton.»

CHAPITRE L

CAUSERIE D’UN FRÈRE AVEC SA SŒUR

Pendant le temps que Lord de Winter mit à fermer la porte, à pousser un volet et à approcher un siège du fauteuil de sa belle-sœur, Milady, rêveuse, plongea son regard dans les profondeurs de la possibilité, et découvrit toute la trame qu’elle n’avait pas même pu entrevoir, tant qu’elle ignorait en quelles mains elle était tombée. Elle connaissait son beau-frère pour un bon gentilhomme, franc-chasseur, joueur intrépide, entreprenant près des femmes, mais d’une force inférieure à la sienne à l’endroit de l’intrigue. Comment avait-il pu découvrir son arrivée? la faire saisir? Pourquoi la retenait-il?

Athos lui avait bien dit quelques mots qui prouvaient que la conversation qu’elle avait eue avec le cardinal était tombée dans des oreilles étrangères; mais elle ne pouvait admettre qu’il eût pu creuser une contre-mine si prompte et si hardie.

Elle craignit bien plutôt que ses précédentes opérations en Angleterre n’eussent été découvertes. Buckingham pouvait avoir deviné que c’était elle qui avait coupé les deux ferrets, et se venger de cette petite trahison; mais Buckingham était incapable de se porter à aucun excès contre une femme, surtout si cette femme était censée avoir agi par un sentiment de jalousie.

Cette supposition lui parut la plus probable; il lui sembla qu’on voulait se venger du passé, et non aller au-devant de l’avenir. Toutefois, et en tout cas, elle s’applaudit d’être tombée entre les mains de son beau-frère, dont elle comptait avoir bon marché, plutôt qu’entre celles d’un ennemi direct et intelligent.

«Oui, causons, mon frère, dit-elle avec une espèce d’enjouement, décidée qu’elle était à tirer de la conversation, malgré toute la dissimulation que pourrait y apporter Lord de Winter, les éclaircissements dont elle avait besoin pour régler sa conduite à venir.

– Vous vous êtes donc décidée à revenir en Angleterre, dit Lord de Winter, malgré la résolution que vous m’aviez si souvent manifestée à Paris de ne jamais remettre les pieds sur le territoire de la Grande-Bretagne?»

Milady répondit à une question par une autre question.

«Avant tout, dit-elle, apprenez-moi donc comment vous m’avez fait guetter assez sévèrement pour être d’avance prévenu non seulement de mon arrivée, mais encore du jour, de l’heure et du port où j’arrivais.»

Lord de Winter adopta la même tactique que Milady, pensant que, puisque sa belle-sœur l’employait, ce devait être la bonne.

«Mais, dites-moi vous-même, ma chère sœur, reprit-il, ce que vous venez faire en Angleterre.

– Mais je viens vous voir, reprit Milady, sans savoir combien elle aggravait, par cette réponse, les soupçons qu’avait fait naître dans l’esprit de son beau-frère la lettre de d’Artagnan, et voulant seulement capter la bienveillance de son auditeur par un mensonge.

– Ah! me voir? dit sournoisement Lord de Winter.

– Sans doute, vous voir. Qu’y a-t-il d’étonnant à cela?

– Et vous n’avez pas, en venant en Angleterre, d’autre but que de me voir?

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