La main coupee (Отрезанная рука)
La main coupee (Отрезанная рука) читать книгу онлайн
продолжение серии книг про Фантомаса
Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала
— Mais enfin…
— Non, pas un mot.
Puis, comme M. de Vaugreland demeurait muet de stupéfaction, Fantômas se hâtait d’ajouter :
— N’imaginez rien, même, n’essayez point de comprendre. Faites remettre cet argent à Ivan Ivanovitch et vous verrez que cet officier, misérable et miséreux, s’empressera de lever l’ancre et de repartir vers son pays, vous verrez. Et ne vous effrayez plus, cher monsieur, si quelque jour je vous fais passer ma carte. Ce serait tout bonnement que j’aurais une communication intéressante à vous faire et non point, croyez-le bien, que je redeviendrais le bandit que l’on a connu.
Dans un éclat de rire diabolique, Fantômas ajouta :
— Parbleu, monsieur de Vaugreland, si vous n’étiez pas si timide, vous marqueriez d’une croix blanche cette journée où Fantômas devient un peu votre associé.
24 – MALHEURS DE BOUZILLE
À peine Denise s’était-elle enfuie, disparaissant au tournant de la route, que Fandor, comme un homme qui se réveille d’un rêve, décidait d’agir coûte que coûte.
— Il faut que nous sortions de toutes ces aventures, songeait l’énergique jeune homme. Il faut que Fantômas paie sa dette. Il faut que Denise soit enfin délivrée de la menace terrible que son père constitue pour elle.
Le journaliste, à grands pas, remontait vers la villa d’Isabelle de Guerray.
— Juve doit être là, songeait-il, que diable, il faudra bien qu’il m’aide, il faudra bien qu’une bonne fois il abandonne ses soupçons et qu’il vienne enquêter avec moi.
Malheureusement, Fandor ignorait complètement ce qu’avait fait Juve depuis qu’il s’était séparé de lui.
Il eut une violente émotion en apercevant le policier au moment même où celui-ci quittait la maison d’Isabelle de Guerray.
— Juve, commença Fandor d’une voix qui tremblait un peu, j’ai à vous parler.
— Parle, Fandor, mais d’abord, es-tu au courant de ce qui s’est passé ?
— Non, quoi encore ?
— Un terrible assassinat vient d’avoir lieu, Fandor.
— Mon Dieu.
— Isabelle de Guerray est morte.
— Isabelle de Guerray ?
— Oui, et sais-tu qui l’a tuée ?
— Qui ?
Très froidement et regardant bien Fandor en face, Juve annonçait en scandant les syllabes :
— Je ne te ferai pas languir, Fandor : l’homme qui a tué Isabelle de Guerray, c’est sans doute Fantômas. Mais Fantômas, sais-tu qui c’est ?
— Qui ?
— C’est Ivan Ivanovitch.
À peine Juve avait-il prononcé ces paroles dont il escomptait tant d’effet : « Le coupable, c’est Ivan Ivanovitch », que Fandor tout simplement éclatait de rire, d’un grand rire naturel, d’un rire de franche gaieté.
— Ah çà, gronda Juve, que trouves-tu de si plaisant ?
— Excusez-moi, Juve, cet éclat de rire est absolument idiot, c’est un fou rire nerveux. Vraiment, vous croyez qu’Ivan Ivanovitch est coupable ? Pourquoi ?
— Pourquoi Ivan est le coupable ? mais, Fandor, parce que tout le prouve, oui, tout.
Fandor cependant ne se démontait pas…
— Vraiment ? vous avez tant de preuves que cela, Juve ? mes félicitations. Au moins on ne vous reprochera pas d’hésiter. Mais enfin, voulez-vous me permettre cependant de remarquer qu’il serait plus intéressant d’avoir une seule preuve bien certaine.
— Tais-toi, Fandor, je ne veux plus t’entendre défendre cet homme, ce misérable, Fantômas.
— Mais, Juve…
— Tais-toi. Tu me demandes une preuve certaine, je l’ai. C’est la morte qui a parlé. C’est Isabelle de Guerray elle-même qui a écrit sur une glace le nom de son meurtrier, c’est elle qui a dénoncé son assassin.
Et Juve expliqua à Fandor le résultat de l’enquête qu’il venait de faire autour du cadavre de la demi-mondaine.
Juve, quelques instants après, concluait :
— Tu le vois, il n’y a plus à s’y tromper, le doute n’est plus possible, c’est bien Ivan Ivanovitch le coupable.
Fandor qui avait déjà ri, rien qu’en entendant accuser Ivan Ivanovitch, riait encore.
— Très joli tout ça, Juve, mais, excusez-moi de vous affirmer que c’est radicalement faux. Si vous avez une preuve qu’Ivan Ivanovitch est le coupable, j’ai la preuve irréfutable de son innocence.
Et Fandor parlait avec une telle assurance que Juve, une seconde, se demanda si par hasard le journaliste ne disait pas la vérité, si Ivan Ivanovitch n’était pas réellement innocent du meurtre d’Isabelle de Guerray…
Fandor mentait. Impossible.
— Donne-moi cette preuve qu’Ivan Ivanovitch n’a pas tué Isabelle de Guerray ?
— Depuis hier soir, dit Fandor, je sais où est Ivan Ivanovitch. Depuis le moment où Isabelle de Guerray a été vue, vivante, au Casino, jusqu’au moment où on l’a retrouvée morte, chez elle, je puis justifier de l’emploi du temps d’Ivan Ivanovitch, que je n’ai pas quitté d’une semelle.
Il conta alors à Juve, comment, lui, Fandor, aidé de Bouzille, avait appréhendé l’officier, comment le commandant du Skobeleffavait été conduit de force dans la demeure de Bouzille, comment il s’y trouvait encore.
— Je ne sais plus où j’en suis. Il me semble que je deviens fou. Si tu dis la vérité, Fandor, Ivan Ivanovitch ne peut être le coupable. Mais je me prends à douter ?… oui, à douter…
— À douter de moi ? Vous doutez de moi, Juve ? vous ne pouvez me croire ? vous supposez que j’invente une histoire à plaisir ? Soit. Les minutes sont trop graves pour que je m’offense de vos suppositions. Venez. Allons voir ensemble Ivan Ivanovitch, prisonnier chez Bouzille.
— Allons-y.
— Fandor, demanda le policier, sais-tu que j’ai retrouvé tes traces dans la maison d’Isabelle de Guerray ? Qu’étais-tu venu faire chez cette femme ?
— J’étais venu… commença Fandor.
Mais le journaliste s’interrompit.
Répondre à Juve, c’était lui avouer qu’il avait vu la fille de Fantômas, et qu’il avait favorisé sa fuite.
— Juve, je ne puis vous renseigner à ce sujet. Supposez ce que vous voudrez. Vous êtes libre. Si j’étais chez Isabelle de Guerray, c’est que j’avais le droit d’y être, mais je ne puis vous expliquer ma conduite. D’ailleurs, Juve, tout ce malentendu, je vous en donne ma parole, finira quand vous aurez reconnu qu’Ivan Ivanovitch n’est pour rien, n’a jamais été pour rien dans les scandales dont vous cherchez les coupables. Cela, vous allez le savoir dans quelques minutes… Juve, dépêchez-vous d’aller retrouver Ivan Ivanovitch chez Bouzille. Vous n’avez pas besoin de moi ? moi, je vais aller chez Isabelle de Guerray faire mon enquête pour trouver le véritable assassin.
— Oui, Fandor, j’irai seul chez Bouzille.
***
Vingt minutes plus tard, Juve était assis sur une caisse renversée, dans la demeure de Bouzille et causait avec le chemineau :
— Enfin, Bouzille, vous me comprenez bien, j’imagine ? je parle clairement, je pense ? Fandor m’a dit : « Moi et Bouzille, nous avons arrêté et attaché Ivan Ivanovitch. Ivan Ivanovitch est donc prisonnier chez Bouzille, allez-y, Juve, vous l’y trouverez. » Or, je ne vois pas d’Ivan Ivanovitch ici, pourquoi ?
— Ah, M. Fandor vous a dit cela ? Eh bien, monsieur Juve, si Ivan Ivanovitch était ici, sûr et probable que vous le verriez.
— Il ne s’agit pas de ça, Bouzille. Je vois bien qu’Ivan Ivanovitch n’est pas là, mais y a-t-il été ? en d’autres termes, Fandor m’a-t-il menti ?
— C’est pas gentil, monsieur Juve, de dire ça de votre ami.
— Bouzille, répondez-moi, nom d’un chien : Ivan Ivanovitch s’est-il enfui ? est-il parti d’ici ? oui ou non ?
Et Bouzille songeait :
« Si M. Juve sait que, pour trois louis, j’ai rendu l’officier à la liberté, sûr et certain qu’il va se fâcher.
— Monsieur Juve, vrai de vrai, je ne comprends rien à ce que vous me racontez. Vous êtes là à vous tourmenter. Pourquoi donc ? bien sûr que non, jamais Ivan Ivanovitch n’a été prisonnier ici. Tout ça c’est des histoires.
— Ah ! nom de Dieu de nom de Dieu ! (c’était Juve qui se mettait en colère).