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Les trois mousquetaires

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Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les trois mousquetaires читать книгу онлайн

Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

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– M. le comte de Wardes.»

Le souvenir de la scène de Saint-Germain se présenta aussitôt à l’esprit du présomptueux Gascon; par un mouvement rapide comme la pensée, il déchira l’enveloppe malgré le cri que poussa Ketty en voyant ce qu’il allait faire, ou plutôt ce qu’il faisait.

«Oh! mon Dieu! monsieur le chevalier, dit-elle, que faites-vous?

– Moi, rien!» dit d’Artagnan, et il lut:

«Vous n’avez pas répondu à mon premier billet; êtes-vous donc souffrant, ou bien auriez-vous oublié quels yeux vous me fîtes au bal de Mme de Guise? Voici l’occasion, comte! ne la laissez pas échapper.»

D’Artagnan pâlit; il était blessé dans son amour-propre, il se crut blessé dans son amour.

«Pauvre cher monsieur d’Artagnan! dit Ketty d’une voix pleine de compassion et en serrant de nouveau la main du jeune homme.

– Tu me plains, bonne petite! dit d’Artagnan.

– Oh! oui, de tout mon cœur! car je sais ce que c’est que l’amour, moi!

– Tu sais ce que c’est que l’amour? dit d’Artagnan la regardant pour la première fois avec une certaine attention.

– Hélas! oui.

– Eh bien, au lieu de me plaindre, alors, tu ferais bien mieux de m’aider à me venger de ta maîtresse.

– Et quelle sorte de vengeance voudriez-vous en tirer? Je voudrais triompher d’elle, supplanter mon rival.

– Je ne vous aiderai jamais à cela, monsieur le chevalier! dit vivement Ketty.

– Et pourquoi cela? demanda d’Artagnan.

– Pour deux raisons.

– Lesquelles?

– La première, c’est que jamais ma maîtresse ne vous a aimé.

– Qu’en sais-tu?

– Vous l’avez blessée au cœur.

– Moi! en quoi puis-je l’avoir blessée, moi qui, depuis que je la connais, vis à ses pieds comme un esclave! parle, je t’en prie.

– Je n’avouerais jamais cela qu’à l’homme… qui lirait jusqu’au fond de mon âme!»

D’Artagnan regarda Ketty pour la seconde fois. La jeune fille était d’une fraîcheur et d’une beauté que bien des duchesses eussent achetées de leur couronne.

«Ketty, dit-il, je lirai jusqu’au fond de ton âme quand tu voudras; qu’à cela ne tienne, ma chère enfant.»

Et il lui donna un baiser sous lequel la pauvre enfant devint rouge comme une cerise.

«Oh! non, s’écria Ketty, vous ne m’aimez pas! C’est ma maîtresse que vous aimez, vous me l’avez dit tout à l’heure.

– Et cela t’empêche-t-il de me faire connaître la seconde raison?

– La seconde raison, monsieur le chevalier, reprit Ketty enhardie par le baiser d’abord et ensuite par l’expression des yeux du jeune homme, c’est qu’en amour chacun pour soi.»

Alors seulement d’Artagnan se rappela les coups d’œil languissants de Ketty, ses rencontres dans l’antichambre, sur l’escalier, dans le corridor, ses frôlements de main chaque fois qu’elle le rencontrait, et ses soupirs étouffés; mais, absorbé par le désir de plaire à la grande dame, il avait dédaigné la soubrette: qui chasse l’aigle ne s’inquiète pas du passereau.

Mais cette fois notre Gascon vit d’un seul coup d’œil tout le parti qu’on pouvait tirer de cet amour que Ketty venait d’avouer d’une façon si naïve ou si effrontée: interception des lettres adressées au comte de Wardes, intelligences dans la place, entrée à toute heure dans la chambre de Ketty, contiguë à celle de sa maîtresse. Le perfide, comme on le voit, sacrifiait déjà en idée la pauvre fille pour obtenir Milady de gré ou de force.

«Eh bien, dit-il à la jeune fille, veux-tu, ma chère Ketty, que je te donne une preuve de cet amour dont tu doutes?

– De quel amour? demanda la jeune fille.

– De celui que je suis tout prêt à ressentir pour toi.

– Et quelle est cette preuve?

– Veux-tu que ce soir je passe avec toi le temps que je passe ordinairement avec ta maîtresse?

– Oh! oui, dit Ketty en battant des mains, bien volontiers.

– Eh bien, ma chère enfant, dit d’Artagnan en s’établissant dans un fauteuil, viens çà que je te dise que tu es la plus jolie soubrette que j’aie jamais vue!»

Et il le lui dit tant et si bien, que la pauvre enfant, qui ne demandait pas mieux que de le croire, le crut… Cependant, au grand étonnement de d’Artagnan, la jolie Ketty se défendait avec une certaine résolution.

Le temps passe vite, lorsqu’il se passe en attaques et en défenses.

Minuit sonna, et l’on entendit presque en même temps retentir la sonnette dans la chambre de Milady.

«Grand Dieu! s’écria Ketty, voici ma maîtresse qui m’appelle! Partez, partez vite!»

D’Artagnan se leva, prit son chapeau comme s’il avait l’intention d’obéir; puis, ouvrant vivement la porte d’une grande armoire au lieu d’ouvrir celle de l’escalier, il se blottit dedans au milieu des robes et des peignoirs de Milady.

«Que faites-vous donc?» s’écria Ketty.

D’Artagnan, qui d’avance avait pris la clef, s’enferma dans son armoire sans répondre.

«Eh bien, cria Milady d’une voix aigre, dormez-vous donc que vous ne venez pas quand je sonne?»

Et d’Artagnan entendit qu’on ouvrit violemment la porte de communication.

«Me voici, Milady, me voici», s’écria Ketty en s’élançant à la rencontre de sa maîtresse.

Toutes deux rentrèrent dans la chambre à coucher et comme la porte de communication resta ouverte, d’Artagnan put entendre quelque temps encore Milady gronder sa suivante, puis enfin elle s’apaisa, et la conversation tomba sur lui tandis que Ketty accommodait sa maîtresse.

«Eh bien, dit Milady, je n’ai pas vu notre Gascon ce soir?

– Comment, madame, dit Ketty, il n’est pas venu! Serait-il volage avant d’être heureux?

– Oh non! il faut qu’il ait été empêché par M. de Tréville ou par M. des Essarts. Je m’y connais, Ketty, et je le tiens, celui-là.

– Qu’en fera madame?

– Ce que j’en ferai!… Sois tranquille, Ketty, il y a entre cet homme et moi une chose qu’il ignore… il a manqué me faire perdre mon crédit près de Son Éminence… Oh! je me vengerai!

– Je croyais que madame l’aimait?

– Moi, l’aimer! je le déteste! Un niais, qui tient la vie de Lord de Winter entre ses mains et qui ne le tue pas, et qui me fait perdre trois cent mille livres de rente!

– C’est vrai, dit Ketty, votre fils était le seul héritier de son oncle, et jusqu’à sa majorité vous auriez eu la jouissance de sa fortune.»

D’Artagnan frissonna jusqu’à la moelle des os en entendant cette suave créature lui reprocher, avec cette voix stridente qu’elle avait tant de peine à cacher dans la conversation, de n’avoir pas tué un homme qu’il l’avait vue combler d’amitié.

«Aussi, continua Milady, je me serais déjà vengée sur lui-même, si, je ne sais pourquoi, le cardinal ne m’avait recommandé de le ménager.

– Oh! oui, mais madame n’a point ménagé cette petite femme qu’il aimait.

– Oh! la mercière de la rue des Fossoyeurs: est-ce qu’il n’a pas déjà oublié qu’elle existait? La belle vengeance, ma foi!»

Une sueur froide coulait sur le front de d’Artagnan: c’était donc un monstre que cette femme.

Il se remit à écouter, mais malheureusement la toilette était finie.

«C’est bien, dit Milady, rentrez chez vous et demain tâchez enfin d’avoir une réponse à cette lettre que je vous ai donnée.

– Pour M. de Wardes? dit Ketty.

– Sans doute, pour M. de Wardes.

– En voilà un, dit Ketty, qui m’a bien l’air d’être tout le contraire de ce pauvre M. d’Artagnan.

– Sortez, mademoiselle, dit Milady, je n’aime pas les commentaires.»

D’Artagnan entendit la porte qui se refermait, puis le bruit de deux verrous que mettait Milady afin de s’enfermer chez elle; de son côté, mais le plus doucement qu’elle put, Ketty donna à la serrure un tour de clef; d’Artagnan alors poussa la porte de l’armoire.

«O mon Dieu! dit tout bas Ketty, qu’avez-vous? et comme vous êtes pâle!

– L’abominable créature! murmura d’Artagnan.

– Silence! silence! sortez, dit Ketty; il n’y a qu’une cloison entre ma chambre et celle de Milady, on entend de l’une tout ce qui se dit dans l’autre!

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