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Les trois mousquetaires

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Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les trois mousquetaires читать книгу онлайн

Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

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Aussitôt MM. les échevins, vêtus de leurs robes de drap et précédés de six sergents tenant chacun un flambeau à la main, allèrent au-devant du roi, qu’ils rencontrèrent sur les degrés, où le prévôt des marchands lui fit compliment sur sa bienvenue, compliment auquel Sa Majesté répondit en s’excusant d’être venue si tard, mais en rejetant la faute sur M. le cardinal, lequel l’avait retenue jusqu’à onze heures pour parler des affaires de l’État.

Sa Majesté, en habit de cérémonie, était accompagnée de S.A.R. Monsieur, du comte de Soissons, du grand prieur, du duc de Longueville, du duc d’Elbeuf, du comte d’Harcourt, du comte de La Roche-Guyon, de M. de Liancourt, de M. de Baradas, du comte de Cramail et du chevalier de Souveray.

Chacun remarqua que le roi avait l’air triste et préoccupé.

Un cabinet avait été préparé pour le roi, et un autre pour Monsieur. Dans chacun de ces cabinets étaient déposés des habits de masques. Autant avait été fait pour la reine et pour Mme la présidente. Les seigneurs et les dames de la suite de Leurs Majestés devaient s’habiller deux par deux dans des chambres préparées à cet effet.

Avant d’entrer dans le cabinet, le roi recommanda qu’on le vînt prévenir aussitôt que paraîtrait le cardinal.

Une demi-heure après l’entrée du roi, de nouvelles acclamations retentirent: celles-là annonçaient l’arrivée de la reine: les échevins firent ainsi qu’ils avaient fait déjà et, précédés des sergents, ils s’avancèrent au devant de leur illustre convive.

La reine entra dans la salle: on remarqua que, comme le roi, elle avait l’air triste et surtout fatigué.

Au moment où elle entrait, le rideau d’une petite tribune qui jusque-là était resté fermé s’ouvrit, et l’on vit apparaître la tête pâle du cardinal vêtu en cavalier espagnol. Ses yeux se fixèrent sur ceux de la reine, et un sourire de joie terrible passa sur ses lèvres: la reine n’avait pas ses ferrets de diamants.

La reine resta quelque temps à recevoir les compliments de messieurs de la ville et à répondre aux saluts des dames.

Tout à coup, le roi apparut avec le cardinal à l’une des portes de la salle. Le cardinal lui parlait tout bas, et le roi était très pâle.

Le roi fendit la foule et, sans masque, les rubans de son pourpoint à peine noués, il s’approcha de la reine, et d’une voix altérée:

«Madame, lui dit-il, pourquoi donc, s’il vous plaît, n’avez-vous point vos ferrets de diamants, quand vous savez qu’il m’eût été agréable de les voir?»

La reine étendit son regard autour d’elle, et vit derrière le roi le cardinal qui souriait d’un sourire diabolique.

«Sire, répondit la reine d’une voix altérée, parce qu’au milieu de cette grande foule j’ai craint qu’il ne leur arrivât malheur.

– Et vous avez eu tort, madame! Si je vous ai fait ce cadeau, c’était pour que vous vous en pariez. Je vous dis que vous avez eu tort.»

Et la voix du roi était tremblante de colère; chacun regardait et écoutait avec étonnement, ne comprenant rien à ce qui se passait.

«Sire, dit la reine, je puis les envoyer chercher au Louvre, où ils sont, et ainsi les désirs de Votre Majesté seront accomplis.

– Faites, madame, faites, et cela au plus tôt: car dans une heure le ballet va commencer.»

La reine salua en signe de soumission et suivit les dames qui devaient la conduire à son cabinet.

De son côté, le roi regagna le sien.

Il y eut dans la salle un moment de trouble et de confusion.

Tout le monde avait pu remarquer qu’il s’était passé quelque chose entre le roi et la reine; mais tous deux avaient parlé si bas, que, chacun par respect s’étant éloigné de quelques pas, personne n’avait rien entendu. Les violons sonnaient de toutes leurs forces, mais on ne les écoutait pas.

Le roi sortit le premier de son cabinet; il était en costume de chasse des plus élégants, et Monsieur et les autres seigneurs étaient habillés comme lui. C’était le costume que le roi portait le mieux, et vêtu ainsi il semblait véritablement le premier gentilhomme de son royaume.

Le cardinal s’approcha du roi et lui remit une boîte. Le roi l’ouvrit et y trouva deux ferrets de diamants.

«Que veut dire cela? demanda-t-il au cardinal.

– Rien, répondit celui-ci; seulement si la reine a les ferrets, ce dont je doute, comptez-les, Sire, et si vous n’en trouvez que dix, demandez à Sa Majesté qui peut lui avoir dérobé les deux ferrets que voici.»

Le roi regarda le cardinal comme pour l’interroger; mais il n’eut le temps de lui adresser aucune question: un cri d’admiration sortit de toutes les bouches. Si le roi semblait le premier gentilhomme de son royaume, la reine était à coup sûr la plus belle femme de France.

Il est vrai que sa toilette de chasseresse lui allait à merveille; elle avait un chapeau de feutre avec des plumes bleues, un surtout en velours gris perle rattaché avec des agrafes de diamants, et une jupe de satin bleu toute brodée d’argent. Sur son épaule gauche étincelaient les ferrets soutenus par un nœud de même couleur que les plumes et la jupe.

Le roi tressaillit de joie et le cardinal de colère; cependant, distants comme ils l’étaient de la reine, ils ne pouvaient compter les ferrets; la reine les avait, seulement en avait-elle dix ou en avait-elle douze?

En ce moment, les violons sonnèrent le signal du ballet. Le roi s’avança vers Mme la présidente, avec laquelle il devait danser, et S.A.R. Monsieur avec la reine. On se mit en place, et le ballet commença.

Le roi figurait en face de la reine, et chaque fois qu’il passait près d’elle, il dévorait du regard ces ferrets, dont il ne pouvait savoir le compte. Une sueur froide couvrait le front du cardinal.

Le ballet dura une heure; il avait seize entrées.

Le ballet finit au milieu des applaudissements de toute la salle, chacun reconduisit sa dame à sa place; mais le roi profita du privilège qu’il avait de laisser la sienne où il se trouvait, pour s’avancer vivement vers la reine.

«Je vous remercie, madame, lui dit-il, de la déférence que vous avez montrée pour mes désirs, mais je crois qu’il vous manque deux ferrets, et je vous les rapporte.»

À ces mots, il tendit à la reine les deux ferrets que lui avait remis le cardinal.

«Comment, Sire! s’écria la jeune reine jouant la surprise, vous m’en donnez encore deux autres; mais alors cela m’en fera donc quatorze?»

En effet, le roi compta, et les douze ferrets se trouvèrent sur l’épaule de Sa Majesté.

Le roi appela le cardinal:

«Eh bien, que signifie cela, monsieur le cardinal? demanda le roi d’un ton sévère.

– Cela signifie, Sire, répondit le cardinal, que je désirais faire accepter ces deux ferrets à Sa Majesté, et que n’osant les lui offrir moi-même, j’ai adopté ce moyen.

– Et j’en suis d’autant plus reconnaissante à Votre Éminence, répondit Anne d’Autriche avec un sourire qui prouvait qu’elle n’était pas dupe de cette ingénieuse galanterie, que je suis certaine que ces deux ferrets vous coûtent aussi cher à eux seuls que les douze autres ont coûté à Sa Majesté.»

Puis, ayant salué le roi et le cardinal, la reine reprit le chemin de la chambre où elle s’était habillée et où elle devait se dévêtir.

L’attention que nous avons été obligés de donner pendant le commencement de ce chapitre aux personnages illustres que nous y avons introduits nous a écartés un instant de celui à qui Anne d’Autriche devait le triomphe inouï qu’elle venait de remporter sur le cardinal, et qui, confondu, ignoré, perdu dans la foule entassée à l’une des portes, regardait de là cette scène compréhensible seulement pour quatre personnes: le roi, la reine, Son Éminence et lui.

La reine venait de regagner sa chambre, et d’Artagnan s’apprêtait à se retirer, lorsqu’il sentit qu’on lui touchait légèrement l’épaule; il se retourna, et vit une jeune femme qui lui faisait signe de la suivre. Cette jeune femme avait le visage couvert d’un loup de velours noir, mais malgré cette précaution, qui, au reste, était bien plutôt prise pour les autres que pour lui, il reconnut à l’instant même son guide ordinaire, la légère et spirituelle Mme Bonacieux.

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