-->

Les Possedes

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу Les Possedes, Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch-- . Жанр: Классическая проза. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 326
Читать онлайн

Les Possedes читать книгу онлайн

Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

Перейти на страницу:

– Verkhovensky y sera?

– Non, il n’y sera pas. Verkhovensky part d’ici demain à onze heures du matin.

– Je m’en doutais, fit Chatoff d’une voix sourde et irritée; – il s’est sauvé, le misérable! ajouta-t-il en frappant du poing sur sa cuisse.

Des pensées tumultueuses l’agitaient. Erkel le regardait fixement et attendait sa réponse en silence.

– Comment donc ferez-vous? Une presse n’est pas un objet si facile à emporter.

– Il ne sera pas nécessaire de la prendre. Vous nous indiquerez seulement l’endroit, et nous nous bornerons à nous assurer qu’elle s’y trouve en effet. Nous savons où elle est enterrée, sans connaître exactement la place. Vous ne l’avez révélée à personne encore?

Les yeux de Chatoff se fixèrent sur l’enseigne.

– Comment un blanc-bec comme vous s’est-il aussi fourré là dedans? Eh! mais il leur en faut aussi de pareils? Allons, retirez-vous! E-eh! Ce coquin-là vous a tous trompés et a pris la fuite.

Erkel considérait son interlocuteur avec un calme imperturbable, mais il ne paraissait pas comprendre.

– Verkhovensky s’est enfui, Verkhovensky! poursuivit Chatoff en grinçant des dents.

– Mais non, il est encore ici, il n’est pas parti. C’est seulement demain qu’il s’en va, observa Erkel d’un ton doux et persuasif. – Je tenais tout particulièrement à ce qu’il se trouvât là comme témoin; mes instructions l’exigeaient (il parlait avec l’abandon d’un jouvenceau sans expérience). Mais il a refusé, sous prétexte qu’il devait partir, et le fait est qu’il est très pressé de s’en aller.

Le regard de Chatoff se porta de nouveau avec une expression de pitié sur le visage du nigaud, puis soudain il agita le bras comme pour chasser ce sentiment.

– Bien, j’irai, déclara-t-il brusquement, – et maintenant décampez!

– Je passerai donc chez vous à six heures précises, répondit Erkel, qui, après un salut poli, se retira tranquillement.

– Petit imbécile! ne put s’empêcher de lui crier Chatoff du haut de l’escalier.

– Quoi? demanda l’enseigne, déjà arrivé en bas.

– Rien, allez-vous-en.

– Je croyais que vous aviez dit quelque chose.

II

Erkel était un «petit imbécile» en ce sens qu’il se laissait influencer par la pensée d’autrui, mais, comme agent subalterne, comme homme d’exécution, il ne manquait pas d’intelligence, ni même d’astuce. Fanatiquement dévoué à «l’œuvre commune», c'est-à-dire, au fond, à Pierre Stépanovitch, il agissait suivant les instructions qu’il avait reçues de celui-ci à la séance où les rôles avaient été distribués aux nôtres pour le lendemain. Entre autres recommandations, il avait été enjoint à l’enseigne de bien observer, pendant qu’il accomplirait son mandat, dans quelle conditions se trouvait Chatoff, et lorsque ce dernier, en causant sur le carré, s’échappa à dire que sa femme était revenue chez lui, Erkel, avec un machiavélisme instinctif, ne témoigna aucun désir d’en savoir davantage, bien qu’il comprit que ce fait contribuerait puissamment à la réussite de leur entreprise.

Ce fut, en effet, ce qui arriva: cette circonstance seule sauva les «coquins» de la dénonciation qui les menaçait, et leur permit de se débarrasser de leur ennemi. Le retour de Marie, en changeant le cours des préoccupations de Chatoff, lui ôta sa sagacité et sa prudence accoutumées. Il eut dès lors bien autre chose en tête que l’idée de sa sécurité personnelle. Quand Erkel lui dit que Pierre Stépanovitch partait le lendemain, il n’hésita pas à le croire; cela d’ailleurs s’accordait si bien avec ses propres conjectures! Rentrés dans la chambre, il s’assit dans un coin, appuya ses coudes sur ses genoux et couvrit son visage de ses mains. D’amères pensées le tourmentaient…

Tout à coup il releva la tête, s’approcha du lit en marchant sur le pointe du pied et se mit à contempler sa femme: «Seigneur! Mais demain matin elle se réveillera avec la fièvre, peut-être même l’a-t-elle déjà! Elle aura sans doute pris un refroidissement. Elle n’est pas habituée à cet affreux climat, et voyager dans un compartiment de troisième classe, subir le vent, la pluie, quand on n’a sur soi qu’un méchant burnous… Et la laisser là, l’abandonner sans secours! Quel petit sac! qu’il est léger! Il ne pèse pas plus de dix livres! La pauvrette, comme ses traits sont altérés! combien elle a souffert! Elle est fière, c’est pour cela qu’elle ne se plaint pas. Mais elle est irritable, fort irritable! C’est la maladie qui en est cause: un ange même, s’il tombait malade, deviendrait irascible. Que son front est sec! Il doit être brûlant. Elle a un cercle bistré au-dessous des yeux et… et pourtant que ce visage est beau! quelle magnifique chevelure! quel…

Il s’arracha brusquement à cette contemplation et alla aussitôt se rasseoir dans son coin; il était comme effrayé à la seule idée de voir dans Marie autre chose qu’une créature malheureuse, souffrante, ayant besoin de secours. – Quoi! je concevrais en ce moment des espérances! Oh! quel homme bas et vil je suis! pensa-t-il, le visage caché dans ses mains, et de nouveau des rêves, des souvenirs revinrent hanter son esprit… et puis encore des espérances.

Il se rappela l’exclamation: «Oh! je n’en puis plus», que sa femme avait proférée à plusieurs reprises d’une voix faible, râlante. «Seigneur! L’abandonner maintenant, quand elle ne possède que huit grivnas; elle m’a tendu son vieux porte-monnaie! Elle est venue chercher du travail, – mais qu’est-ce qu’elle entend à cela? qu’est-ce qu’ils comprennent à la Russie? Ils n’ont pas plus de raison que des enfants, les fantaisies créées par leur imagination sont tout pour eux, et ils se fâchent, les pauvres gens, parce que la Russie ne ressemble pas aux chimères dont ils rêvaient à l’étranger. Ô malheureux, ô innocents!… Tout de même il ne fait pas chaud ici…»

Il se souvint qu’elle s’était plainte du froid, qu’il avait promis d’allumer le poêle. «Il y a ici du bois, on peut en aller chercher, seulement il ne faudrait pas l’éveiller. Du reste, cela n’est pas impossible. Mais que faire du veau? Quand elle se lèvera, elle voudra peut-être manger… Eh bien, nous verrons plus tard; Kiriloff ne se couchera pas de la nuit. Il faudrait la couvrir avec quelque chose, elle dort d’un profond sommeil, mais elle a certainement froid; ah! qu’il fait froid!»

Et, encore une fois, il s’approcha d’elle pour l’examiner; la robe avait un peu remonté, la jambe droite était découverte jusqu’au genou. Il se détourna par un mouvement brusque, presque effrayé; puis il ôta le chaud paletot qu’il portait par-dessus sa vieille redingote, et, s’efforçant de ne pas regarder, il étendit ce vêtement sur la place nue.

Tandis qu’il faisait du feu, contemplait la dormeuse ou rêvait dans un coin, deux ou trois heures s’écoulèrent, et ce fut pendant ce temps que Kiriloff reçut la visite de Verkhovensky et de Lipoutine. À la fin, Chatoff s’endormit aussi dans son coin. Il venait à peine de fermer les yeux, quand un gémissement se fit entendre; Marie s’était éveillée et appelait son époux. Il s’élança vers elle, troublé comme un coupable.

Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название