-->

Les Possedes

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу Les Possedes, Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch-- . Жанр: Классическая проза. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 326
Читать онлайн

Les Possedes читать книгу онлайн

Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

Перейти на страницу:

CHAPITRE V LA VOYAGEUSE.

I

Le malheur de Lisa et la mort de Marie Timoféievna terrifièrent Chatoff. J’ai déjà dit que je l’avais rencontré ce matin-là; il me parut bouleversé. Entre autres choses, il m’apprit que la veille, à neuf heures du soir (c'est-à-dire trois heures avant l’incendie), il s’était rendu chez Marie Timoféievna. Il alla dans la matinée visiter les cadavres, mais, d’après ce que je puis savoir, il ne fit part de ses soupçons à personne. Cependant, vers la fin de la journée, une violente tempête éclata dans son âme et… et je crois pouvoir l’affirmer, à la tombée de la nuit il y eut un moment où il voulut se lever, se rendre à la police et révéler tout. Ce qu’était ce tout, – lui-même ne le savait. Naturellement cette démarche n’eût eu d’autre résultat que de le faire arrêter comme conspirateur. Il n’avait aucune preuve contre ceux à qui il imputait les crimes récemment commis, il n’avait que de vagues conjectures qui, pour lui seul, équivalaient à une certitude. Mais, ainsi qu’il le disait lui-même, il était prêt à se perdre pourvu qu’il pût «écraser les coquins». En prévoyant chez Chatoff cette explosion de colère, Pierre Stépanovitch avait donc deviné juste, et il n’ignorait pas qu’il risquait gros à différer d’un jour l’exécution de son terrible dessein. Sans doute, en cette circonstance comme toujours, il obéit aux inspirations de sa présomptueuse confiance en soi et de son mépris pour toutes ces «petites gens», notamment pour Chatoff dont, à l’étranger déjà, il raillait l’ «idiotisme pleurnicheur». Un homme aussi dénué de malice paraissait évidemment à Pierre Stépanovitch un adversaire fort peu redoutable. Et pourtant, si les «coquins» échappèrent à une dénonciation, ils ne le durent qu’à un incident tout à fait inattendu…

Entre sept et huit heures du soir (au moment même où les «nôtres» réunis chez Erkel attendaient avec colère l’arrivée de Pierre Stépanovitch), Chatoff, souffrant d’une migraine accompagnée de légers frissons, était couché sur son lit au milieu de l’obscurité; aucune bougie n’éclairait sa chambre. Il ne savait à quoi se décider, et cette irrésolution était pour lui un cruel supplice. Peu à peu il s’endormit, et durant son court sommeil il eut une sorte de cauchemar: il lui semblait qu’il était garrotté sur son lit, incapable de mouvoir un membre; sur ces entrefaites, un bruit terrible faisait trembler toute la maison: des coups violents étaient frappés contre le mur, contre la grand’porte; on cognait aussi chez Chatoff et chez Kiriloff; en même temps le dormeur s’entendait appeler avec un accent plaintif par une voix lointaine qui lui était connue, mais dont le son l’affectait douloureusement. Il s’éveilla en sursaut, se souleva un peu sur son lit, et s’aperçut avec étonnement que l’on continuait de cogner à la grand’porte; sans être à beaucoup près aussi forts qu’ils le lui avaient paru en rêve, les coups étaient fréquents et obstinés; en bas, sous la porte cochère, retentissait toujours la voix étrange et «douloureuse»; à la vérité, elle n’était pas du tout plaintive, mais au contraire impatiente et irritée; par intervalles se faisait entendre une autre voix plus contenue et plus ordinaire. Chatoff sauta à bas de son lit, alla ouvrir le vasistas et passa sa tête en dehors.

– Qui est là? cria-t-il, littéralement glacé d’effroi.

– Si vous êtes Chatoff, fit-on d’en bas, – veuillez répondre franchement et honnêtement: consentez-vous, oui ou non, à me recevoir chez vous?

La voix était ferme, coupante; il la reconnut!

– Marie!… C’est toi?

– Oui, c’est moi, Marie Chatoff, et je vous assure que je ne puis garder mon cocher une minute de plus.

– Tout de suite… le temps d’allumer une bougie… put à peine articuler Chatoff, qui se hâta de chercher des allumettes. Comme il arrive le plus souvent en pareil cas, il n’en trouva point et laissa choir par terre le chandelier avec la bougie. En bas retentirent de nouveaux cris d’impatience. Il abandonna tout, descendit l’escalier quatre à quatre et courut ouvrir la porte.

– Faites-moi le plaisir de tenir cela un instant, pendant que je réglerai avec cette brute, dit madame Marie Chatoff à son mari en lui tendant un sac à main assez léger; c’était un de ces articles de peu de valeur qu’on fabrique à Dresde avec de la toile à voiles.

– J’ose vous assurer que vous demandez plus qu’il ne vous est dû, poursuivit-elle avec véhémence en s’adressant au cocher. – Si depuis une heure vous me promenez dans les sales rues d’ici, c’est votre faute, parce que vous ne saviez pas trouver cette sotte rue et cette stupide maison. Prenez vos trente kopeks et soyez sûr que vous n’aurez pas davantage.

– Eh! madame, tu m’as toi-même indiqué la rue de l’Ascension, tandis que tu voulais aller rue de l’Épiphanie. Le péréoulok de l’Ascension, c’est fort loin d’ici; cette course-là a éreinté mon cheval.

– Ascension, Épiphanie, – toutes ces sottes dénominations doivent vous être plus familières qu’à moi, vu que vous êtes de la ville. D’ailleurs, vous n’êtes pas juste: j’ai commencé par vous dire de me conduire à la maison Philippoff, et vous m’avez assuré que vous connaissiez cette maison. En tout cas, vous pourrez demain m’appeler devant le juge de paix, mais maintenant je vous prie de me laisser en repos.

– Tenez, voilà encore cinq kopeks! intervint Chatoff, qui se hâta de prendre un piatak dans sa poche et le donna au cocher.

– Ne vous avisez pas de faire cela, je vous prie! protesta la voyageuse, mais l’automédon fouetta son cheval, et Chatoff, prenant sa femme par la main, l’introduisit dans la maison.

– Vite, Marie, vite… tout cela ne signifie rien et – comme tu es trempée! Prends garde, il y a ici un escalier, – quel dommage qu’on ne voit pas clair! – l’escalier est roide, tiens-toi à la rampe, tiens-toi bien; voilà ma chambrette. Excuse-moi, je n’ai pas de feu… Tout de suite!

Il ramassa le chandelier, mais cette fois encore les allumettes furent longues à trouver. Silencieuse et immobile, madame Chatoff attendait debout au milieu de la chambre.

– Grâce à Dieu, enfin! s’écria-t-il joyeusement quand il eut allumé la bougie. Marie Chatoff parcourut le local d’un rapide regard.

– J’avais bien entendu dire que vous viviez dans un taudis, pourtant je ne m’attendais pas à vous trouver ainsi logé, observa-t-elle d’un air de dégoût, et elle s’avança vers le lit.

– Oh! je n’en puis plus! poursuivit la jeune femme en se laissant tomber avec accablement sur la dure couche de Chatoff. – Débarrassez-vous de ce sac, je vous prie, et prenez une chaise. Du reste, faites comme vous voulez. Je suis venue vous demander un asile provisoire, en attendant que je me sois procuré du travail, parce que je ne connais rien ici et que je n’ai pas d’argent. Mais, si je vous gêne, veuillez, s’il vous plaît, le déclarer tout de suite, comme c’est même votre devoir de le faire, si vous êtes un honnête homme. J’ai quelques objets que je puis vendre demain, cela me permettra de me loger en garni quelque part; vous aurez la bonté de me conduire dans un hôtel… Oh! mais que je suis fatiguée!

Chatoff était tout tremblant.

– Tu n’as pas besoin d’aller à l’hôtel, Marie! Pourquoi? À quoi bon? supplia-t-il les mains jointes.

Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название