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Les trois mousquetaires

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Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

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Au bout de cent pas, comme le terrain allait en descendant, il ne pouvait plus voir que le mât du sloop.

Il courut aussitôt dans la direction de Portsmouth, dont il voyait en face de lui, à un demi-mille à peu près, se dessiner dans la brume du matin les tours et les maisons.

Au-delà de Portsmouth, la mer était couverte de vaisseaux dont on voyait les mâts, pareils à une forêt de peupliers dépouillés par l’hiver, se balancer sous le souffle du vent.

Felton, dans sa marche rapide, repassait ce que dix années de méditations ascétiques et un long séjour au milieu des puritains lui avaient fourni d’accusations vraies ou fausses contre le favori de Jacques VI et de Charles Ier.

Lorsqu’il comparait les crimes publics de ce ministre, crimes éclatants, crimes européens, si on pouvait le dire, avec les crimes privés et inconnus dont l’avait chargé Milady, Felton trouvait que le plus coupable des deux hommes que renfermait Buckingham était celui dont le public ne connaissait pas la vie. C’est que son amour si étrange, si nouveau, si ardent, lui faisait voir les accusations infâmes et imaginaires de Lady de Winter, comme on voit au travers d’un verre grossissant, à l’état de monstres effroyables, des atomes imperceptibles en réalité auprès d’une fourmi.

La rapidité de sa course allumait encore son sang: l’idée qu’il laissait derrière lui, exposée à une vengeance effroyable, la femme qu’il aimait ou plutôt qu’il adorait comme une sainte, I’émotion passée, sa fatigue présente, tout exaltait encore son âme au-dessus des sentiments humains.

Il entra à Portsmouth vers les huit heures du matin; toute la population était sur pied; le tambour battait dans les rues et sur le port; les troupes d’embarquement descendaient vers la mer.

Felton arriva au palais de l’Amirauté, couvert de poussière et ruisselant de sueur; son visage, ordinairement si pâle, était pourpre de chaleur et de colère. La sentinelle voulut le repousser; mais Felton appela le chef du poste, et tirant de sa poche la lettre dont il était porteur:

«Message pressé de la part de Lord de Winter», dit-il.

Au nom de Lord de Winter, qu’on savait l’un des plus intimes de Sa Grâce, le chef de poste donna l’ordre de laisser passer Felton, qui, du reste, portait lui-même l’uniforme d’officier de marine.

Felton s’élança dans le palais.

Au moment où il entrait dans le vestibule un homme entrait aussi, poudreux, hors d’haleine, laissant à la porte un cheval de poste qui en arrivant tomba sur les deux genoux.

Felton et lui s’adressèrent en même temps à Patrick, le valet de chambre de confiance du duc. Felton nomma le baron de Winter, l’inconnu ne voulut nommer personne, et prétendit que c’était au duc seul qu’il pouvait se faire connaître. Tous deux insistaient pour passer l’un avant l’autre.

Patrick, qui savait que Lord de Winter était en affaires de service et en relations d’amitié avec le duc, donna la préférence à celui qui venait en son nom. L’autre fut forcé d’attendre, et il fut facile de voir combien il maudissait ce retard.

Le valet de chambre fit traverser à Felton une grande salle dans laquelle attendaient les députés de La Rochelle conduits par le prince de Soubise, et l’introduisit dans un cabinet où Buckingham, sortant du bain, achevait sa toilette, à laquelle, cette fois comme toujours, il accordait une attention extraordinaire.

«Le lieutenant Felton, dit Patrick, de la part de Lord de Winter.

– De la part de Lord de Winter! répéta Buckingham, faites entrer.»

Felton entra. En ce moment Buckingham jetait sur un canapé une riche robe de chambre brochée d’or, pour endosser un pourpoint de velours bleu tout brodé de perles.

«Pourquoi le baron n’est-il pas venu lui-même? demanda Buckingham, je l’attendais ce matin.

– Il m’a chargé de dire à Votre Grâce, répondit Felton, qu’il regrettait fort de ne pas avoir cet honneur, mais qu’il en était empêché par la garde qu’il est obligé de faire au château.

– Oui, oui, dit Buckingham, je sais cela, il a une prisonnière.

– C’est justement de cette prisonnière que je voulais parler à Votre Grâce, reprit Felton.

– Eh bien, parlez.

– Ce que j’ai à vous dire ne peut être entendu que de vous, Milord.

– Laissez-nous, Patrick, dit Buckingham, mais tenez-vous à portée de la sonnette; je vous appellerai tout à l’heure.»

Patrick sortit.

«Nous sommes seuls, monsieur, dit Buckingham, parlez.

– Milord, dit Felton, le baron de Winter vous a écrit l’autre jour pour vous prier de signer un ordre d’embarquement relatif à une jeune femme nommée Charlotte Backson.

– Oui, monsieur, et je lui ai répondu de m’apporter ou de m’envoyer cet ordre et que je le signerais.

– Le voici, Milord.

– Donnez», dit le duc.

Et, le prenant des mains de Felton, il jeta sur le papier un coup d’œil rapide. Alors, s’apercevant que c’était bien celui qui lui était annoncé, il le posa sur la table, prit une plume et s’apprêta à signer.

«Pardon, Milord, dit Felton arrêtant le duc, mais Votre Grâce sait-elle que le nom de Charlotte Backson n’est pas le véritable nom de cette jeune femme?

– Oui, monsieur, je le sais, répondit le duc en trempant la plume dans l’encrier.

– Alors, Votre Grâce connaît son véritable nom? demanda Felton d’une voix brève.

– Je le connais.»

Le duc approcha la plume du papier.

«Et, connaissant ce véritable nom, reprit Felton, Monseigneur signera tout de même?

– Sans doute, dit Buckingham, et plutôt deux fois qu’une.

– Je ne puis croire, continua Felton d’une voix qui devenait de plus en plus brève et saccadée, que Sa Grâce sache qu’il s’agit de Lady de Winter…

– Je le sais parfaitement, quoique je sois étonné que vous le sachiez, vous!

– Et Votre Grâce signera cet ordre sans remords?»

Buckingham regarda le jeune homme avec hauteur.

«Ah çà, monsieur, savez-vous bien, lui dit-il, que vous me faites là d’étranges questions, et que je suis bien simple d’y répondre?

– Répondez-y, Monseigneur, dit Felton, la situation est plus grave que vous ne le croyez peut-être.»

Buckingham pensa que le jeune homme, venant de la part de Lord de Winter, parlait sans doute en son nom et se radoucit.

«Sans remords aucun, dit-il, et le baron sait comme moi que Milady de Winter est une grande coupable, et que c’est presque lui faire grâce que de borner sa peine à l’extradition.»

Le duc posa sa plume sur le papier.

«Vous ne signerez pas cet ordre, Milord! dit Felton en faisant un pas vers le duc.

– Je ne signerai pas cet ordre, dit Buckingham, et pourquoi?

– Parce que vous descendrez en vous-même, et que vous rendrez justice à Milady.

– On lui rendra justice en l’envoyant à Tyburn, dit Buckingham; Milady est une infâme.

– Monseigneur, Milady est un ange, vous le savez bien, et je vous demande sa liberté.

– Ah çà, dit Buckingham, êtes-vous fou de me parler ainsi?

– Milord, excusez-moi! je parle comme je puis; je me contiens. Cependant, Milord, songez à ce que vous allez faire, et craignez d’outrepasser la mesure!

– Plaît-il?… Dieu me pardonne! s’écria Buckingham, mais je crois qu’il me menace!

– Non, Milord, je prie encore, et je vous dis: une goutte d’eau suffit pour faire déborder le vase plein, une faute légère peut attirer le châtiment sur la tête épargnée malgré tant de crimes.

– Monsieur Felton, dit Buckingham, vous allez sortir d’ici et vous rendre aux arrêts sur-le-champ.

– Vous allez m’écouter jusqu’au bout, Milord. Vous avez séduit cette jeune fille, vous l’avez outragée, souillée; réparez vos crimes envers elle, laissez-la partir librement, et je n’exigerai pas autre chose de vous.

– Vous n’exigerez pas? dit Buckingham regardant Felton avec étonnement et appuyant sur chacune des syllabes des trois mots qu’il venait de prononcer.

– Milord, continua Felton s’exaltant à mesure qu’il parlait, Milord, prenez garde, toute l’Angleterre est lasse de vos iniquités; Milord, vous avez abusé de la puissance royale que vous avez presque usurpée; Milord, vous êtes en horreur aux hommes et à Dieu; Dieu vous punira plus tard, mais, moi, je vous punirai aujourd’hui.

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