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La main coupee (Отрезанная рука)

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La main coupee (Отрезанная рука)
Название: La main coupee (Отрезанная рука)
Дата добавления: 15 январь 2020
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La main coupee (Отрезанная рука) - читать бесплатно онлайн , автор Аллен Марсель

продолжение серии книг про Фантомаса

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Et tout en parlant, Juve continuait à sourire, point trop fâché, somme toute, d’avoir eu l’occasion de remettre à sa place, un peu vigoureusement peut-être, le vaniteux directeur de la Société des Bains.

Juve était même très content de la leçon donnée à M. de Vaugreland, lorsque la porte du cabinet directorial s’ouvrit.

C’était un huissier qui pénétrait dans la pièce, il avait vainement frappé, ni Juve, ni M. de Vaugreland n’avaient entendu son appel, tant ils étaient occupés par leur propre discussion :

— Que voulez-vous ? demanda M. de Vaugreland…

— Vous remettre une dépêche urgente, monsieur le directeur. C’est le sémaphore qui vient de la faire porter, avec prière de vous la remettre immédiatement.

— Bien, passez-moi ça.

M. de Vaugreland qui, dans son for intérieur, était très satisfait de n’avoir point de réponse immédiate à faire à Juve, décacheta vivement le télégramme, y jeta les yeux.

Or, tandis qu’il lisait le texte de la dépêche, M. de Vaugreland, qui était un brave homme, ne pouvait s’empêcher de frémir. Juve le voyait pâlir un peu, et, lui aussi, oublia ses ressentiments pour s’informer d’une voix soudain alarmée :

— Pas de fâcheuse nouvelle, j’espère ? Il ne s’agit pas…

Sans précautions oratoires, M. de Vaugreland qui achevait de déchiffrer le télégramme, répondit :

— Il s’agit de votre ami Fandor. Ah, c’est abominable. Lisez, monsieur Juve, lisez vite. Si je comprends bien, on serait en train de l’assassiner.

Il s’agissait de Fandor.

Juve arracha le télégramme, y jeta un coup d’œil. Ce télégramme était presque incompréhensible :

«  Du croiseurSkobeleff où je me trouve, je crois urgent de signaler à la direction du Casino de Monaco pour quelle en avertisse qui de droit et spécialement le policier Juve, des faits suivants : actuellement, à la pointe nord de la falaise, on aperçoit de mon bord un homme qui semble être suspendu dans le vide au bout d’une corde et qui, assurément, court les plus grands dangers. Autant qu’il a été possible d’observer les événements, étant donnée la grande distance où nous nous trouvons, il a semblé à l’officier de quart qui m’en a fait rapport que l’individu qui est ainsi suspendu dans le vide a été attaché là de force par une bande de rôdeurs aux accoutrements inquiétants. Il est impossible duSkobeleff de distinguer exactement les traits de l’homme ainsi en danger de mort, mais toutefois il peut être intéressant de signaler que sa silhouette paraît être celle du journaliste Jérôme Fandor. Je câble ces détails par télégraphie sans fil et signe de mon nom et de mes qualités.

Ivan Ivanovitch, Commandant duSkobeleff .

Était-ce possible ?

Fandor courait-il un danger épouvantable ? C’était Ivan Ivanovitch, précisément, qui faisait avertir Juve ? N’était-ce pas un piège que l’officier russe voulait tendre au policier ?

En courant au secours de Fandor, Juve n’allait-il pas tomber dans un guet-apens ?

Juve, bouleversé, relisait la dépêche, lorsque M. de Vaugreland l’interrompit :

— Eh bien ? À quoi diable pensez-vous, monsieur Juve ? Vous ne courez pas au secours de votre ami ?

Visiblement, Juve hésitait :

— Si, si, dit-il, au contraire, je me précipite.

Et tout en parlant de la sorte, Juve, qui relisait toujours le télégramme et s’étonnait de sa signature, quittait, sans se presser, le bureau de M. de Vaugreland.

Or, à peine Juve avait-il fermé sur lui la porte du cabinet directorial, à peine s’était-il engagé dans la longue galerie qui y menait, que le policier sursauta : Juve venait d’apercevoir Ivan Ivanovitch qui descendait l’escalier devant lui, sifflotant un petit air. Juve s’arrêta, changea d’idée, s’élança, pour s’arrêter aussitôt. Lui sauter au collet ? On risquait d’apprendre que rien n’empêchait le commandant en second du Skobeleffde signer du nom de son chef les radiotélégrammes expédiés du bord.

— Et puis même, se disait Juve, ai-je des preuves formelles contre lui ?

Le policier se contenta de mettre la main à la poche et d’y tâter son inséparable revolver :

— Ma foi, grommelait-il, il est à peu près certain que l’on veut m’attirer dans un guet-apens. Mais il est à peu près certain aussi que l’on s’attend à m’y voir accourir, éperdu d’effroi, volant au secours d’un de mes amis, nullement prêt à me méfier ou à me défendre. Tout cela indique assez ce que je dois faire. Si je laissais s’éloigner cet extraordinaire officier russe et si tout tranquillement je me rendais à l’endroit de la falaise que l’on me désigne ? Un homme averti en vaut deux. Qui sait ? voilà un guet-apens qui pourrait coûter cher à Ivan Ivanovitch et, n’en doutons pas, à Fantômas. Marchons.

28 – AMIS PLUS QUE JAMAIS

Même s’il s’agissait d’un complot et qu’on voulait donner exprès dans le panneau afin de mieux faire face et, comble de ruse, feindre d’être dupe, des précautions s’imposaient.

Et, réfléchissant de la sorte, Juve décida qu’il valait mieux se rendre à l’endroit désigné en passant par la grève, c’est-à-dire par le bas des rochers.

Sitôt dit, sitôt fait. Juve, sans souci des obstacles qui paralysaient sa marche, s’avança, redoublant de précautions à mesure qu’il approchait.

Le point désigné à Juve dans le radio-télégramme était le théâtre rêvé pour une embuscade, lieu désert, à l’écart des routes, négligé des curieux puisque le paysage qu’on découvrait n’était pas très différent de la vue que l’on trouvait un peu plus loin sur la route facilement accessible de la Corniche.

La falaise à cet endroit avait près de soixante mètres de haut, tombait à pic, battue par des flots du large, par gros temps, et à peine séparée des eaux par un étroit sentier taillé à même le rocher, lorsque la mer était calme. C’était sur ce sentier que Juve, hâtant sa marche de minute en minute, avançait.

Soudain, comme le policier débouchait d’une sorte de crique creusée à même les roches, il sursauta, s’arrêta, joignait les mains, puis, en une course folle, se précipitait en avant…

Juve venait, en vérité, d’apercevoir le plus affolant des spectacles.

Devant lui, à moins de cent mètres de distance, il avait vu au milieu de la falaise, à mi-hauteur, lourd fardeau perdu entre les immensités du ciel et de la mer, le corps d’un homme attaché à l’extrémité d’un long filin, que le vent paraissait ballotter en tous sens : Fandor.

Juve ne pouvait avoir aucune idée de la tentative criminelle dont Fandor avait été victime.

En ce moment, le journaliste ne courait aucun danger immédiat. À vrai dire sa situation ne présentait rien de confortable. Il devait, au bout de sa corde, souffrir les affres d’un vertige abominable, plus même, il devait être à moitié étourdi par les coups violents qu’il recevait lorsqu’il se heurtait comme un fétu de paille aux pierres de la falaise, mais il ne courait aucun risque.

« Et pourtant, songeait Juve, ce n’est pas pour rien qu’on l’a conduit ici et suspendu de la sorte.

Mais que faire pour la victime ? Comment aider Fandor à sortir de cette fâcheuse situation ? Le jeune homme était suspendu à quelque cinquante mètres au-dessus de la tête de Juve.

Ce dernier avait levé les yeux, l’angoisse au cœur, de grosses gouttes de sueur qui lui roulaient sur le front, quand il lui fallut retenir un cri d’effroi :

Sur l’extrême bord de la falaise, à vingt mètres d’où partait la corde qui maintenait le pauvre Fandor, une silhouette de femme. Juve ne distinguait pas ses traits, mais parfaitement ses mouvements : elle épaulait une carabine dont le canon bronzé étincelait au soleil. Elle épaulait, elle se disposait certainement à faire feu.

Juve comprenait : Fandor allait servir de cible. C’était une vengeance d’apaches, ça. L’un après l’autre, ils allaient faire feu sur le jeune homme. Fandor était perdu. Juve ne pouvait rien pour Fandor.

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