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Les souliers du mort (Ботинки мертвеца)

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Les souliers du mort (Ботинки мертвеца)
Название: Les souliers du mort (Ботинки мертвеца)
Дата добавления: 15 январь 2020
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Les souliers du mort (Ботинки мертвеца) - читать бесплатно онлайн , автор Аллен Марсель

продолжение серии книг про Фантомаса

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— Monsieur m’excusera, mais monsieur se trompe, seulement monsieur sait que d’habitude je ne me trompe point.

— En effet, reconnut Juve.

Le vieux Jean avait, c’était l’exacte vérité, un flair tout spécial pour reconnaître de loin la qualité des individus qui sonnaient à la porte de Juve.

Il écartait impitoyablement les visites fâcheuses, les importuns. Il était rare, au contraire, qu’il ne fît pas bon accueil aux personnages intéressants.

— Donc, reprenait le policier, tu me conseilles de recevoir ce bonhomme ?

— Je ne me permettrai pas de donner un conseil à monsieur, mais il me semble…

— C’est bon, fais entrer !

Résigné à perdre quelques instants. Juve referma le dossier qu’il étudiait et attendit le personnage que le vieux Jean introduisit quelques instants après.

Le domestique avait fait un fidèle portrait de cet individu. Son âge était difficile à deviner, car il semblait à la fois très vieux et très jeune, il devait en réalité avoir une trentaine d’années, mais les vices et la misère l’avaient sans doute profondément flétri.

L’individu tenait à la main un chapeau melon d’une nuance grise, orné de nombreuses taches de graisse. Il portait un paletot jaune auquel il manquait plusieurs boutons, son pantalon était gris, ses bottines étaient d’un cuir travaillé, bordure jaune, tige blanche, il tenait enfin à la main une canne dont la béquille était certainement faite d’un cuivre dédoré.

Juve vit tout cela en un clin d’œil, mais surtout, il vit le visage, la face bouffie, les lèvres glabres découvrant une bouche édentée, l’œil droit qui louchait, le front tout marqué de taches de petite vérole.

Alors Juve se leva et cordialement tendit la main au personnage :

— Comment ? C’est vous, Émile ? Par quel hasard ?

— Ça n’est pas un effet du hasard, répondit l’individu d’une voix faubourienne, ignoblement canaille. V’là deux jours, bien comptés, que je me trotte après vous, monsieur Juve et des fois, sauf votre respect, faudra que vous me donniez un peu de pèze parce que j’ai fait des dépenses.

— Mais que me voulez-vous, mon bon ?

— Moi, rien ; c’est vous qui allez me vouloir quelque chose.

— Tenez, asseyez-vous, Émile. Nous avons à causer à ce qu’il paraît ?

— Oui, monsieur Juve.

— Eh bien, parlez.

L’individu tira de sa poche un mouchoir jaune dont il se servit pour éponger son front.

— Il fait rien chaud à cette heure, déclara-t-il.

Juve abonda dans ce sens :

— En effet, vous avez raison. Il fait très chaud.

Mais, à ce moment, le policier sourit finement. En fait, il brûlait d’impatience à l’idée de ce que l’homme allait lui raconter, il affectait pourtant de n’être point pressé, sachant fort bien qu’avec des amis de l’espèce de cet Émile il ne fallait pas avoir l’air d’attacher trop d’importance à leur récit. Émile tomba d’ailleurs dans le piège que Juve lui tendait :

— Ah ! bien tout de même, dit-il, j’aurais cru, monsieur Juve, que ma venue vous aurait plus épastrouillé que cela. L’autre jour, au Nocturn-Hôtel, vous sembliez pourtant bien allumé.

Juve sourit. Quel était donc l’individu qu’il avait devant lui ? C’était tout simplement le garçon d’hôtel, vaguement indicateur de la police, que le policier avait eu la bonne fortune de rencontrer au Nocturn-Hôtellorsqu’il s’y était rendu sur les indications du chasseur du Crocodile.

— Émile, reprit Juve, je vous écoute.

— Eh bien, v’là ce qui est de la chose.

Émile se gratta le front, fit tourner au bout de son doigt son chapeau melon, puis enfin se décida à parler :

— Pour lors, des fois, l’autre jour, quand c’est que vous êtes venu à mon garni, m’sieur Juve, vous m’avez dit : « Est-ce que tu ne connais pas par hasard un nommé Baraban et sa poule ? » C’est bien ça que vous m’avez dit, hein ?

— Oui, riposta Juve, j’ai même ajouté, Émile, que si vous pouviez me donner un renseignement me permettant de retrouver la femme qui vient au Nocturn-Hôtelen compagnie de ce bonhomme, je vous paierais très généreusement cette indication.

Émile, à ces mots, fit claquer ses doigts.

— Ça, remarquait-il, on peut pas dire, vous êtes un chic type. Vous ne revenez jamais sur ce que vous jaspinez. Eh bien, le renseignement, le v’là : je vous apporte la photo du Baraban et de la jeunesse qui l’accompagne.

À ce moment, Juve pensa crier de stupéfaction.

Émile venait, en effet, de tirer de sa poche un portefeuille crasseux, il y avait pris une photographie. Le policier tendit la main pour la prendre :

— Attention, minute, des fois, m’sieur Juve, vous me garantissez au moins que si je vous donne ce papier, y aura pas de casse pour moi ?

— Comment avez-vous cette photographie ?

— J’ai l’habitude, m’sieur Juve, chaque fois que je peux, de photographier discrètement les gens de la haute qui viennent avec des poules passer une heure de bon temps dans la maison.

— Bien, je comprends. Émile, donnez-moi cette photographie.

Il tendit la main. Émile insista :

— Pas de casse pour moi, hein ?

— Non, rien à craindre.

Le document passa de la main du garçon d’hôtel dans celle du policier.

— Voilà la chose, il me faudrait vingt francs.

Mais, certes, à cet instant, Juve n’avait nulle envie d’économiser sur le prix que pouvait demander l’individu.

Juve n’en croyait pas ses yeux. La femme dont il avait la photographie sous les yeux, la femme qui s’appuyait au bras de l’oncle Baraban, la femme qui avait accompagné l’oncle Baraban au Nocturn-Hôtel, qui faisait la noce avec lui, qui était sa maîtresse, cette femme-là, Juve la reconnaissait parfaitement, c’était Alice Ricard, c’était l’épouse de Fernand Ricard.

***

Il était quatre heures lorsque Juve arrivait à Vernon, devant la petite maison des Ricard, en compagnie de Fandor, qu’il avait été chercher. Juve n’avait rien confié à Fandor de l’extraordinaire découverte qu’il venait de faire, il lui avait tout simplement dit :

— Viens avec moi, je dois aller interroger Alice Ricard. Tu entendras des choses intéressantes.

Fandor, depuis cette déclaration, ne tenait naturellement pas en place.

— Ah ça, demandait-il encore au moment où Juve et lui pénétraient dans le jardin de la villa, ah ça, Juve, qu’est-ce que vous avez appris ? Vous voilà d’une humeur charmante. C’est signe, à coup sûr, que vous avez découvert quelque chose qui confirme l’hypothèse de la fugue ?

— Attends, tu vas voir !

L’un et l’autre se trouvaient, quelques instants plus tard, en présence de la femme du courtier.

Juve s’inclinait cérémonieusement devant elle et, tout d’abord, s’informait.

— Votre mari n’est pas là, madame ?

— Non, monsieur, répondait Alice, qui avait frémi en reconnaissant le policier, et qui, mal remise encore des émotions de la nuit précédente, se demandait si la visite de Juve n’avait pas quelque mystérieux rapport avec la venue de l’homme noir.

— Mon mari, monsieur, ajoutait Alice, est actuellement en tournée pour ses affaires.

— Très bien, madame.

Juve toussait un peu, puis déclarait :

— Cela vaut beaucoup mieux, car ce que j’ai à vous dire ne doit pas être dit devant M. Ricard.

— Monsieur, je ne vous comprends pas.

— Vous allez me comprendre, madame.

D’un clin d’œil, Juve attira alors l’attention de Fandor, qui n’avait d’ailleurs nul besoin de cet avertissement.

— Vous êtes, reprit Juve, une femme charmante et je ne voudrais pour rien au monde m’exposer à vous causer des ennuis conjugaux.

Juve insista sur le dernier mot. Alice Ricard, plus pâle encore, tressaillit.

— Expliquez-vous clairement.

— Madame, continuait Juve, il faut d’abord que je m’excuse. La police est indiscrète, c’est son métier, c’est son devoir. Croyez bien que la démarche que je fais m’est imposée.

— Mais parlez, monsieur, parlez, par Dieu, que voulez-vous dire ?

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