Le mariage de Fantomas (Свадьба Фантомаса)
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продолжение серии книг про Фантомаса
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— Madame, appela Fandor.
Mais l’Espagnole ne l’écoutait pas, elle sortit du restaurant :
— Il ne sera pas dit que je perdrai sa trace ! s’exclama le journaliste.
Il jeta une pièce d’argent sur la table, n’attendit point la monnaie et se précipita sur les traces de la Recuerda. Mais le hasard voulut qu’une foule de gens, de joyeux noctambules, qu’accompagnaient des demi-mondaines, entrât à ce moment dans l’établissement.
Lorsque Fandor se retrouva dans la rue, les quelques secondes qui s’étaient passées avaient suffi à rompre la filature que le journaliste voulait assurer pour savoir où la Recuerda allait retrouver le mystérieux cocher John, auquel elle devait rapporter le renseignement fourni par son « ami » Fandor.
— Parbleu, se disait le journaliste, quel peut être ce cocher John, sinon un complice de Fantômas, sinon Fantômas lui-même ? Cette Recuerda doit être mêlée à un titre quelconque à la bande de notre effroyable adversaire.
Le journaliste était parvenu à l’entrée du pont Caulaincourt et brusquement, dans son esprit, s’éveillait le souvenir de ce nouveau mystère qui, depuis quelques jours, défrayant la chronique, menaçait de s’étendre comme une vague de terreur sur l’opinion.
Fandor jusqu’alors avait été bien trop préoccupé par les aventures qui lui étaient personnellement survenues pour prêter grande attention aux extravagants phénomènes que l’on signalait de toutes parts. Voici que, désormais, il éprouvait une insurmontable envie de se documenter à son tour sur ce que la rumeur publique appelait déjà : « le Fantôme du Pont Caulaincourt ». Et puis, Fandor faisait un rapprochement dans son esprit. L’apparition de ce spectre n’avait-elle pas coïncidé avec l’époque des obsèques de la nièce de l’infant, ensevelie précisément au cimetière Montmartre ?
Les sinistres apparitions ne s’effectuaient-elles pas depuis le moment où Fantômas, après avoir disparu de Paris pendant quelque temps, venait d’y reparaître ? Et Fandor, machinalement, de son pas tranquille et sûr, montait le pont Caulaincourt à peu près désert à cette heure tardive de la nuit.
C’était, en dessous du pont, l’obscurité et le silence absolus, et sur le large passage qui surplombait le cimetière, la lueur des becs de gaz se reflétait pâlotte sur le métal des larges balustrades et des grands fer en X.
Fandor, accoté à la balustrade, plongea le regard dans la nécropole. Il ne vit rien, et il songeait que vraisemblablement tous ceux qui avaient été témoins, ou qui prétendaient l’être, de l’apparition du spectre, n’étaient que des hallucinés, victimes d’une illusion collective. Fandor haussa les épaules et allait rebrousser chemin, lorsque soudain un bruit frappa son oreille.
Il semblait provenir de l’autre côté du pont. Intrigué, Fandor s’y rendit.
Mais, à peine s’approchait-il des grandes formes de fer que, derrière l’une d’elles, presque à le toucher, surgit une silhouette extraordinaire : celle d’un homme, au visage à demi dissimulé sous un masque noir. Cet homme, à la silhouette élégante était en habit, le plastron de sa chemise faisait une tache blanche qui contrastait nettement avec la teinte sombre de ses vêtements. Et cet homme semblait suspendu dans le vide.
— Le fantôme ! s’écria Fandor.
Mais, au moment même, comme s’il avait été aspiré par la fantastique apparition, Fandor poussait un cri terrible et se trouva précipité dans le vide, la tête la première.
Fandor tomba les mains en avant. Toutefois, il eut la chance de se raccrocher aux balustrades du pont, et, lorsqu’il parvint sur le sol du cimetière, sa chuté était atténuée.
— Eh bien, s’écria le journaliste, en se relevant péniblement, voilà qui n’est pas ordinaire ! Mais quel est le malappris qui m’a vidé de la sorte du haut du pont Caulaincourt ?
Fandor, en avait eu la nette impression que ce n’était point le spectre qui l’attirait, mais bien que quelqu’un, placé derrière lui, l’avait pris brusquement par les jambes et fait basculer sur le parapet du pont.
Le journaliste était à peine relevé et s’époussetait machinalement, qu’il bondit de côté. Une balle venait de siffler à son oreille et, en même temps, des cris retentirent, des ombres surgirent du cimetière, des hommes se précipitèrent sur lui, s’emparèrent de sa personne.
— Lâchez-moi ! cria Fandor.
Puis, il ne résista plus, c’étaient des agents de police. Cependant que les sergents de ville s’apprêtaient à lui passer les menottes, un homme survint et Fandor le reconnaissait :
— Michel, s’écriait-il, ah, par exemple !
L’interpellé semblait stupéfait, lui aussi, de voir le journaliste. Michel n’était autre que l’un des inspecteurs de la Sûreté subordonnés à Juve. Il reconnut Fandor :
— Que diable faites-vous là ?
— C’est ce que je me demande, poursuivit le journaliste, on vient de me précipiter par-dessus le pont.
Mais, à ce moment, les sergents de ville poussèrent une exclamation et l’un d’eux, lâchant Fandor avisait une sorte de paquet à quelques mètres de là.
C’étaient des vêtements noirs, des habits d’homme d’une finesse extrême, d’une souplesse telle qu’on pouvait les plier en tous sens, les mettre en boule, les faire tenir presque dans le creux de la main.
— Eh bien ? interrogea Fandor, qui considérait cette étrange défroque.
— Eh bien, déclara Michel, abasourdi, ce sont encore les vêtements du spectre.
Puis, avisant le plastron de la chemise, il y montrait une déchirure :
— Vous avez entendu, tout à l’heure, fit-il, cette détonation ?
— Je vous crois, rétorqua Fandor, la balle a sifflé à mon oreille.
Michel poursuivait :
— Et elle est venue frapper le spectre en pleine poitrine, voyez plutôt la déchirure faite dans le plastron.
Des agents grommelaient :
— C’est de plus en plus extraordinaire et incompréhensible.
Puis, l’un d’eux interrogea Michel en désignant Fandor :
— Monsieur l’inspecteur, faut-il emmener cet individu au poste ?
— C’est inutile, déclara-t-il, ce monsieur y viendra volontiers avec moi.
Puis Michel, prenant le bras de Fandor, l’entraîna :
— Je vous assure, commença l’inspecteur de police, que je commence à ne plus rien comprendre à toutes ces histoires-là. Depuis la première apparition, je passe mes nuits avec des agents dans ce cimetière. Je voudrais bien que Juve soit revenu, sûrement, il nous donnerait une explication.
— Juve, fit Fandor, eh oui, où est-il ?
12 – BACKEFELDER S’ÉVADE
Juve avait suivi Fantômas, cependant que le bandit, après lui avoir jeté une échelle de soie, après l’avoir aidé à sortir du piège où il était tombé, le conduisait vers le Château Noir.
Fantômas, à partir du moment où Juve s’était livré à lui, menottes aux poings, ne prononça plus un mot. Il apparaissait à Juve le visage recouvert de la cagoule noire, vêtu de son maillot noir, silhouette énigmatique et mystérieuse, silhouette incompréhensible, silhouette d’horreur.
Une fois de plus, le policier se voyait entre les mains du bandit, à la merci de son plus mortel ennemi. Sa situation était désespérée.
— Fantômas m’épargnera, pensait Juve, tant qu’il croira que je connais la retraite de sa fille, tant qu’il espérera tirer de moi un renseignement utile. Mais du jour où il sera convaincu que je lui ai dit la vérité et que je ne sais pas où est Hélène, salut !
Juve, d’ailleurs, regardait l’avenir en face, raisonnait sur son propre destin avec une complète indifférence.
Si Fandor, dans la boule où il était demeuré prisonnier, n’avait pas frémi en déclarant : « Je suis perdu », parce qu’il avait depuis longtemps fait le sacrifice de sa vie, Juve, de son côté, se répétait avec la même sérénité : « Je suis condamné à mort. »
Les deux amis, les deux héros, acceptaient leur destin avec une égale résignation.
Pourtant, le sort de Juve était un peu moins tragique que celui de Fandor. Juve, en effet, savait que Fandor était libre. Il savait que le journaliste, dans les quarante-huit heures, ne manquerait pas de s’étonner de sa disparition et, à coup sûr, Fandor se mettrait en campagne. Il ferait tout au monde pour retrouver Juve. N’était-ce pas là un motif d’espoir, si vague fût-il ?