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Les Possedes

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Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

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– Qu’avez-vous donc? cria avec une sorte de rage Nicolas Vsévolodovitch.

Mais la frayeur de Marie Timoféievna ne dura qu’un instant; un sourire sceptique et désagréable fit grimacer ses lèvres.

– Prince, levez-vous, je vous prie, et entrez, dit-elle tout à coup d’un ton ferme et impérieux.

– Comment, entrez? Où voulez-vous que j’entre?

– Pendant ces cinq années, je n’ai fait que me représenter de quelle manière il entrerait. Levez-vous tout de suite et retirez-vous derrière la porte, dans l’autre chambre. Je serai assise ici comme si je ne m’attendais à rien, j’aurai un livre dans les mains, et tout à coup vous apparaîtrez après cinq ans d’absence. Je veux voir cette scène.

Nicolas Vsévolodovitch grinçait des dents et grommelait à part soi des paroles inintelligibles.

– Assez, dit-il en frappant sur la table. – Je vous prie de m’écouter, Marie Timoféievna. Tâchez, s’il vous plaît, de me prêter toute votre attention. Vous n’êtes pas tout à fait folle! laissa-t-il échapper dans un mouvement d’impatience. – Demain je rendrai public notre mariage. Jamais vous n’habiterez un palais, détrompez-vous à cet égard. Voulez-vous passer toute votre vie avec moi? seulement ce sera fort loin d’ici. Nous irons demeurer dans les montagnes de la Suisse, il y a là un endroit… Soyez tranquille, je ne vous abandonnerai jamais et ne vous mettrai pas dans une maison de santé. J’ai assez d’argent pour vivre sans rien demander à personne. Vous aurez une servante; vous ne vous occuperez d’aucun travail. Tous vos désirs réalisables seront satisfaits. Vous prierez, vous irez où vous voudrez, et vous ferez ce que bon vous semblera. Je ne vous toucherai pas. Je ne bougerai pas non plus du lieu où nous serons fixés. Si vous voulez, je ne vous adresserai jamais la parole. Vous pourrez, si cela vous plaît, me raconter chaque soir vos histoires, comme autrefois à Pétersbourg. Je vous ferai des lectures si vous le désirez. Mais aussi vous devrez passer toute votre vie dans le même endroit, et c’est un pays triste. Vous consentez? Vous ne regretterez pas votre résolution, vous ne m’infligerez pas le supplice de vos malédictions et de vos larmes?

Elle avait écouté avec une attention extraordinaire et réfléchit longtemps en silence.

– Tout cela me paraît invraisemblable, dit-elle enfin d’un ton sarcastique. – Ainsi je passerai peut-être quarante ans dans ces montagnes.

Elle se mit à rire.

– Eh bien, oui, nous y passerons quarante ans, répondit en fronçant le sourcil Nicolas Vsévolodovitch.

– Hum… pour rien au monde je n’irai là.

– Même avec moi?

– Mais qui êtes-vous donc pour que j’aille avec vous? Quarante années durant être perchée sur une montagne avec lui – il me la baille belle! Et quels gens patients nous avons aujourd’hui en vérité! Non, il ne se peut pas que le faucon soit devenu un hibou. Ce n’est pas là mon prince! déclara-t-elle en relevant fièrement la tête.

Le visage de Nicolas Vsévolodovitch s’assombrit.

– Pourquoi m’appelez-vous prince et… et pour qui me prenez-vous? demanda-t-il vivement.

– Comment? Est-ce que vous n’êtes pas prince?

– Je ne l’ai même jamais été.

– Ainsi vous-même, vous avouez carrément devant moi que vous n’êtes pas prince!

– Je vous répète que je ne l’ai jamais été.

Elle frappa ses mains l’une contre l’autre.

– Seigneur! Je m’attendais à tout de la part de ses ennemis, mais je n’aurais jamais cru possible une pareille insolence! Vit-il encore? vociféra-t-elle hors d’elle-même en s’élançant sur Nicolas Vsévolodovitch, – tu l’as tué, n’est-ce pas? Avoue!

Stavroguine fit un saut en arrière.

– Pour qui me prends-tu? dit-il; ses traits étaient affreusement altérés, mais il était difficile en ce moment de faire peur à Marie Timoféievna, elle poursuivit avec un accent de triomphe:

– Qui le connaît? Qui sait ce que tu es et d’où tu sors? Mais durant ces cinq années mon cœur a pressenti toute l’intrigue! Je m’étonnais aussi, je me disais: Qu’est ce que c’est que ce chat-huant? Non, mon cher, tu es un mauvais acteur, pire même que Lébiadkine. Présente mes hommages à la comtesse et dis-lui que je la prie d’envoyer quelqu’un de plus propre. Elle t’a payé, parle! Tu es employé comme marmiton chez elle! j’ai percé à jour votre imposture, je vous comprends tous, jusqu’au dernier!

Il la saisit avec force par le bras; elle lui rit au nez:

– Quant à lui ressembler, ça, oui, tu lui ressembles beaucoup, tu pourrais même être son parent, – homme fourbe! Mais le mien est un faucon à l’œil perçant et un prince, tandis que toi tu es une chouette et un marchand! Le mien ne se laisse pas marcher sur le pied; toi, Chatouchka (il est bien gentil, je l’aime beaucoup!), Chatouchka t’a donné un soufflet, mon Lébiadkine me l’a raconté. Et pourquoi avais-tu peur, ce jour-là, quand tu es entré? Qui est-ce qui t’avait effrayé? Quand j’ai vu ton bas visage, au moment où je suis tombée et où tu m’as relevée, j’ai senti comme un ver qui se glissait dans mon cœur: Ce n’est pas lui, me suis-je dit, ce n’est pas lui! Mon faucon n’aurait jamais rougi de moi devant une demoiselle du grand monde! Ô Seigneur! Pendant cinq années entières, mon seul bonheur a été de penser que mon faucon était quelque part, là-bas derrière les montagnes, qu’il vivait, qu’il volait en regardant le soleil… Parle, imposteur, as-tu reçu une grosse somme pour jouer ce rôle? T’as-t-on payé cher? Moi, je ne t’aurais pas donné un groch [14]. Ha, ha, ha! Ha, ha, ha!…

– Oh! Idiote, fit en grinçant des dents Nicolas Vsévolodovitch qui lui serrait toujours le bras.

– Hors d’ici, imposteur! ordonna-t-elle, je suis la femme de mon prince, je n’ai pas peur de ton couteau!

– De mon couteau?

– Oui, de ton couteau. Tu as un couteau dans ta poche. Tu pensais que je dormais, mais je l’ai vu: quand tu es entré tout à l’heure, tu as tiré un couteau!

– Que dis-tu, malheureuse? De quels rêves es-tu le jouet cria Nicolas Vsévolodovitch, et il repoussa Marie Timoféievna d’une façon si rude que la tête et les épaules de la folle heurtèrent violemment contre le divan. Il s’enfuit, mais elle courut après lui et, tout en boitant, le poursuivit jusque sur le perron. Lébiadkine, effrayé, la ramena de force dans la maison; toutefois, avant que le visiteur eût disparu, elle put encore lui jeter à travers les ténèbres cette apostrophe accompagnée d’un rire strident:

– Grichka Ot-rep-ieff, a-na-thème!

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