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Les Possedes

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Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

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Il y eut de nouveau un silence.

– Ils sont rusés; dimanche ils s’étaient concertés, lâcha-t-il tout à coup.

– Oh! sans doute, répondis-je en dressant l’oreille, – tout cela n’était qu’une comédie arrangée d’avance, comédie fort mal jouée et dont les ficelles sautaient aux yeux.

– Je ne parle pas de cela. Savez-vous qu’ils ont fait exprès de ne pas cacher ces ficelles, pour qu’elles fussent remarquées de ceux… qui devaient les voir? Comprenez-vous?

– Non, je ne comprends pas.

– Tant mieux. Passons. Je suis fort agacé aujourd’hui.

– Mais pourquoi donc avez-vous disputé avec lui, Stépan Trophimovitch? demandai-je d’un ton de reproche.

– Je voulais le convertir. Oui, vous pouvez rire, en effet. Cette pauvre tante, elle entendra de belles choses! Oh! mon ami, le croirez-vous? tantôt j’ai reconnu en moi un patriote! Du reste, je me suis toujours senti Russe… un vrai Russe, d’ailleurs, ne peut pas être autrement que vous et moi. Il y a là dedans quelque chose d’aveugle et de louche.

– Certainement, répondis-je.

– Mon ami, la vérité vraie est toujours invraisemblable, savez-vous cela? Pour rendre la vérité vraisemblable, il faut absolument l’additionner de mensonge. C’est ce que les hommes ont toujours fait. Il y a peut-être ici quelque chose que nous ne comprenons pas. Qu’en pensez-vous? y a-t-il quelque chose d’incompris pour nous dans ce cri de triomphe? Je le voudrais.

Je gardai le silence. Il se tut aussi pendant fort longtemps.

– C’est, dit-on, l’esprit français… fit-il soudain avec véhémence, – mensonge! il en a toujours été ainsi. Pourquoi calomnier l’esprit français? Il n’y a ici que la paresse russe, notre humiliante impuissance à produire une idée, notre dégoûtant parasitisme. Ils sont tout simplement des paresseux, et l’esprit français n’a rien à voir là dedans. Oh! les Russes devraient être exterminés pour le bien de l’humanité comme de malfaisants parasites! Ce n’étaient nullement là nos aspirations; je n’y comprends rien. J’ai cessé de comprendre! «Si chez vous, lui crié-je, on met la guillotine au premier plan, c’est uniquement parce qu’il n’y a rien de plus facile que de couper des têtes, et rien de plus difficile que d’avoir une idée! Vous êtes des paresseux! votre drapeau est une guenille, une impuissance! Ces charrettes qui apportent du blé aux hommes sont, dit-on, plus utiles que la Madone Sixtine. Mais comprends donc que le malheur est tout aussi nécessaire à l’homme que le bonheur!» Il rit. «Toi, dit-il, tu es là à faire des phrases pendant que tu reposes tes membres (il s’est servi d’un terme beaucoup plus cru) sur un confortable divan de velours…» Et remarquez où l’on en arrive avec ce tutoiement que les pères et les fils ont adopté entre eux, c’est très bien quand ils sont d’accord, mais s’ils s’injurient?

La conversation resta de nouveau suspendue durant une minute, puis Stépan Trophimovitch se souleva à demi par un brusque mouvement.

– Cher, acheva-t-il, – savez-vous que cela finira nécessairement par quelque chose?

– Sans doute, dis-je.

– Vous ne comprenez pas. Passons. Mais… d’ordinaire dans le monde rien ne finit, mais ici il y aura nécessairement une fin, nécessairement!

Il se leva, se promena dans la chambre comme un homme très agité, puis, à bout de forces, se recoucha sur le divan.

Le vendredi matin, Pierre Stépanovitch alla quelque part dans le district, et resta absent jusqu’au lundi. J’appris son départ de la bouche de Lipoutine qui, au cours de la conversation, me dit aussi que les Lébiadkine s’étaient transportés de l’autre côté de la rivière, dans le faubourg de la Poterie. «J’ai moi-même fait leur déménagement», ajouta Lipoutine; ensuite, sans transition, il m’annonça qu’Élisabeth Nikolaïevna allait épouser Maurice Nikolaïévitch; les bans n’étaient pas encore publiés, mais les promesses de mariage avaient été échangées, et c’était une affaire finie. Le lendemain, je rencontrai Élisabeth Nikolaïevna qui se promenait à cheval, escortée de Maurice Nikolaïévitch; c’était la première sortie de la jeune fille depuis sa maladie. Elle tourna vers moi des yeux brillants, se mit à rire et me fit de la tête un salut très amical. Je racontai tout cela à Stépan Trophimovitch; il n’accorda une certaine attention qu’à la nouvelle concernant les Lébiadkine.

Maintenant que j’ai décrit notre situation énigmatique durant ces huit jours où nous ne savions encore rien, je passe au récit des événements ultérieurs; je les rapporterai tels qu’ils nous apparaissent aujourd’hui, à la lumière des révélations qui ont surgi dernièrement.

À partir du lundi commença, à proprement parler, une «nouvelle histoire».

III

Il était sept heures du soir. Nicolas Vsévolodovitch se trouvait seul dans son cabinet; cette chambre qui lui avait toujours plu particulièrement était haute de plafond; des meubles assez lourds, d’ancien style, la garnissaient; des tapis couvraient le plancher. Assis sur le coin d’un divan, le jeune homme était habillé comme s’il avait eu à sortir, quoiqu’il ne se proposât d’aller nulle part. Sur la table en face de lui était posée une lampe munie d’un abat-jour. Les côtés et les coins de la vaste pièce restaient dans l’ombre. Le regard de Nicolas Vsévolodovitch avait une expression pensive, concentrée et un peu inquiète; son visage était fatigué et légèrement amaigri. Il souffrait, en effet, d’une fluxion; pour le surplus, la voix publique avait exagéré. La dent prétendument cassée n’avait été qu’ébranlée, et maintenant elle s’était raffermie; la lèvre supérieure avait été fendue intérieurement, mais la plaie s’était cicatrisée. Quant à la fluxion, si elle subsistait encore au bout de huit jours, la faute en était au malade qui se refusait à voir un médecin et préférait attendre du temps seul sa guérison. Non content de repousser les secours de la science, il souffrait à peine que sa mère lui fit chaque jour une visite d’une minute; quand il la laissait entrer dans sa chambre, c’était toujours à l’approche de la nuit et avant qu’on eût apporté la lampe. Il ne recevait pas non plus Pierre Stépanovitch, qui, pourtant, avant son départ, venait deux et trois fois par jour chez Barbara Pétrovna. Le lundi matin, après trois jours d’absence, Pierre Stépanovitch reparut chez nous; il courut toute la ville, dîna chez Julie Mikhaïlovna, et, le soir, se rendit chez Barbara Pétrovna qui l’attendait avec impatience. La consigne fut levée, Nicolas Vsévolodovitch consentit à recevoir le visiteur. La générale conduisit elle-même ce dernier jusqu’à la porte du cabinet de son fils; depuis longtemps elle désirait cette entrevue, et Pierre Stépanovitch lui avait donné sa parole qu’en sortant de chez Nicolas il viendrait la lui raconter. Barbara Pétrovna frappa timidement, et, ne recevant pas de réponse, se permit d’entre-bâiller la porte.

– Nicolas, puis-je introduire Pierre Stépanovitch? demanda-t-elle d’un ton bas en cherchant des yeux le visage de son fils que la lampe lui masquait.

Pierre Stépanovitch fit lui-même la réponse:

– On le peut, on le peut, sans doute! cria-t-il gaiement, et, ouvrant la porte, il entra.

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