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Les Possedes

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Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

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Plus tard j’ai beaucoup étudié Nicolas Vsévolodovitch, et je sais nombre d’anecdotes sur son compte. Je le comparerais volontiers à certains personnages d’autrefois dont le souvenir s’est conservé à l’état de légende dans notre société. Le dékabriste [7] L…ine, par exemple, a, dit-on, cherché toute sa vie le danger; la sensation du péril l’enivrait et était devenue un besoin de sa nature; jeune, il se battait en duel à propos de bottes; en Sibérie, il allait chasser l’ours, n’ayant pour toute arme qu’un couteau; il aimait à rencontrer dans les bois les forçats évadés qui, soit dit en passant, sont plus à craindre que les ours. Assurément ces braves légendaires étaient susceptibles d’éprouver, et peut-être même à un haut degré, le sentiment de la peur; autrement ils auraient été beaucoup plus calmes et n’auraient pas transformé la sensation du danger en un besoin de leur nature. Mais vaincre en eux la poltronnerie, avoir conscience de cette victoire et penser que rien ne pouvait les faire reculer, – voilà, sans doute, ce qui les séduisait. Avant d’être envoyé en Sibérie, ce L…ine avait, durant un certain temps, lutté contre la faim et gagné sa vie par un travail pénible; il appartenait cependant à une famille riche, mais il s’était résigné à la misère plutôt que de se soumettre à la volonté paternelle qu’il jugeait injuste. Donc il comprenait la lutte sous toutes les formes; ce n’était pas seulement dans la chasse à l’ours et dans les duels qu’il appréciait chez lui le stoïcisme et la force de caractère.

Mais le nervosisme de la génération actuelle n’admet même plus le besoin de ces sensations franches et immédiates que recherchaient avec une telle ardeur certaines personnalités inquiètes du bon vieux temps. Nicolas Vsévolodovitch aurait peut-être méprisé L…ine comme un fanfaron et une bravache, – à la vérité, il ne le lui aurait pas dit en face. Sur le terrain, il était tout aussi courageux que le célèbre dékabriste, et, le cas échéant, il aurait déployé la même intrépidité que lui vis-à-vis d’un ours ou d’un brigand rencontré dans un bois. Seulement, il n’aurait trouvé aucun plaisir dans cette lutte, il l’eût acceptée avec indolence et ennui, comme on subit une nécessité désagréable. Pour la colère, ni L…ine, ni même Lermontoff ne pouvaient être comparés à Nicolas Vsévolodovitch; la colère de celui-ci était froide, calme, raisonnable, si l’on peut ainsi parler, – par conséquent plus terrible qu’aucun autre. Je le répète: tel que je l’ai connu, il était homme à égorger incontinent l’individu de qui il aurait reçu un soufflet ou quelque offense analogue.

Et néanmoins, dans la circonstance présente, il en fut tout autrement.

La violence du coup l’avait fait chanceler. Dès qu’il eut recouvré l’équilibre, son premier mouvement fut de saisir Chatoff par les épaules, mais, presque au même instant, il retira ses mains, les croisa derrière son dos, et, pâle comme un linge, regarda silencieusement Chatoff. Chose étrange, il n’y avait aucune flamme dans son regard. Au bout de dix secondes, – je suis sûr de ne pas mentir, – ses yeux étaient devenus froids et calmes. Seulement sa pâleur était effrayante. J’ignore, naturellement ce qui se passait au-dedans de lui; je me borne à rapporter le spectacle dont je fus témoin. Un homme qui saisirait une barre de fer rougie au feu et la tiendrait dans sa main durant dix secondes pour essayer sa force d’âme, – cet homme là aurait, je crois, une impression pareille à celle qu’éprouvait alors Nicolas Vsévolodovitch.

Le premier des deux qui baissa les yeux fut Chatoff, évidemment il fut forcé de les baisser. Ensuite il tourna lentement sur ses talons et se retira, mais sa démarche n’était plus la même que tantôt, quand il s’était approché de Nicolas Vsévolodovitch. Il sortit sans bruit, la tête inclinée vers le plancher, tandis qu’un mouvement particulièrement disgracieux soulevait ses épaules. Chemin faisant, il semblait raisonner à part soi et dialoguer avec lui-même. Après avoir traversé le salon en prenant ses précautions pour ne rien culbuter sur son passage, il entrebâilla la porte et se glissa presque de côté dans l’étroite ouverture.

Saisissant sa mère par l’épaule et Maurice Nikolaïévitch par le bras, Élisabeth Nikolaïevna se mit en devoir de les entraîner à sa suite hors de la chambre, mais tout à coup elle poussa un cri effrayant et tomba évanouie sur le parquet. En ce moment je crois encore entendre le bruit que fit le choc de sa nuque contre le tapis.

DEUXIÈME PARTIE

CHAPITRE PREMIER LA NUIT.

I

Huit jours s’écoulèrent. Maintenant que tout cela est passé et que j’en écris la chronique, nous savons de quoi il s’agissait; mais alors nous en étions réduits aux conjectures, et naturellement nous faisions les suppositions les plus étranges. Pendant les premiers temps, Stépan Trophimovitch et moi, nous restâmes enfermés, attendant avec inquiétude ce qui allait arriver. À vrai dire, je sortais encore un peu, et je rapportais à mon malheureux compagnon les nouvelles sans lesquelles il lui aurait été impossible de vivre.

Comme bien on pense, la ville n’avait pas tardé à apprendre le soufflet donné à Nicolas Vsévolodovitch, l’évanouissement d’Élisabeth Nikolaïevna, et les autres incidents survenus dans la journée du dimanche. Mais une chose nous intriguait: par qui tous ces faits avaient-ils pu être portés si vite et si exactement à la connaissance du public? Aucune des personnes qui en avaient été témoins n’avait, semblait-il, le moindre intérêt à les ébruiter. Quant aux domestiques, pas un ne s’était trouvé à cette scène. Lébiadkine seul aurait pu jaser, plutôt parce qu’il ne savait pas retenir sa langue que par esprit de vengeance, car il était sorti alors en proie à une frayeur extrême, et la peur paralyse la rancune. Mais, le lendemain même, Lébiadkine avait brusquement quitté avec sa sœur la maison Philippoff, et l’on ne savait pas ce qu’ils étaient devenus. Chatoff, à qui je voulais demander des nouvelles de Marie Timoféievna, s’était enfermé chez lui, et, pendant ces huit jours, il ne bougea pas de son logement, laissant même en souffrance ses occupations au dehors. Je me rendis à son domicile le mardi et frappai à sa porte. Je n’obtins pas de réponse, mais convaincu, d’après des indices certains, qu’il était chez lui, je cognai une seconde fois. Alors, à ce que je crus remarquer, il sauta en bas de son lit, puis il s’approcha vivement de la porte et me cria de sa voix la plus sonore: «Chatoff est absent!» Là-dessus je m’en allai.

Tout en craignant de porter un jugement téméraire, Stépan Trophimovitch et moi nous nous arrêtâmes finalement à l’idée que le seul auteur des indiscrétions commises devait être Pierre Stépanovitch; pourtant ce dernier, dans un entretien qu’il eut peu après avec son père, lui assura qu’il avait trouvé l’histoire dans toutes les bouches, notamment au club et que la gouvernante et son mari la connaissaient déjà jusque dans ses moindres détails. Voici encore un point à noter: le lundi, c'est-à-dire le lendemain, je rencontrai dans la soirée Lipoutine, et il était déjà parfaitement instruit de tout ce qui s’était passé la veille chez Barbara Pétrovna: donc il avait été informé un des premiers.

Nombre de dames (et des plus mondaines) témoignaient aussi quelque curiosité à l’endroit de l’ «énigmatique boiteuse», comme on appelait Marie Timoféievna. Plusieurs même désiraient vivement la voir et entrer en rapports avec elle; les messieurs qui s’étaient hâtés de faire disparaître les Lébiadkine avaient donc agi avec un à-propos incontestable. Mais ce qui tenait le premier rang dans les préoccupations publiques, c’était l’évanouissement d’Élisabeth Nikolaïevna; tout le monde s’y intéressait par cela seul que cette affaire touchait directement Julie Mikhaïlovna en tant que parente et protectrice de mademoiselle Touchine. Et que ne racontait-on pas? Le mystère même faisait la partie belle au bavardage: les deux maisons ne s’ouvraient plus pour personne; Élisabeth Nikolaïevna, assurait-on, était au lit, en proie à un accès de delirium tremens ; on en disait autant de Nicolas Vsévolodovitch, on ajoutait qu’il avait eu une dent cassée et que sa joue était gonflée par suite d’une fluxion. Bien plus, il se chuchotait dans les coins qu’un assassinat serait peut-être commis chez nous, que Stavroguine n’était pas homme à laisser impuni un tel outrage, et qu’il tuerait Chatoff, mais secrètement, à la façon corse. Cette idée rencontrait beaucoup de faveur; cependant la majorité de notre jeunesse dorée écoutait tout cela avec mépris et d’un air de profonde indifférence; bien entendu, c’était une pose. En général, l’opinion, depuis longtemps hostile à Nicolas Vsévolodovitch, se prononçait vivement contre lui. Les gens de poids eux-mêmes inclinaient à le condamner, sans, du reste, savoir pourquoi. De sourdes rumeurs l’accusaient d’avoir déshonoré Élisabeth Nikolaïevna: on prétendait qu’ils avaient eu ensemble une intrigue en Suisse. Sans doute les hommes sérieux se taisaient, mais ils ne laissaient pas de prêter avidement l’oreille à ce concert de diffamations. Dans un milieu plus restreint circulaient d’autres bruits d’une nature fort étrange: à en croire quelques personnes qui parlaient de cela en fronçant le sourcil, et Dieu sait sur quel fondement, Nicolas Vsévolodovitch remplissait dans notre province une mission particulière, le comte K… l’avait mis en relation à Pétersbourg avec plusieurs sommités du monde politique, et peut-être on l’avait envoyé chez nous comme fonctionnaire en lui donnant certaines instructions spéciales. Les gens raisonnables souriaient, ils faisaient judicieusement remarquer qu’un homme dont la vie n’avait été qu’une suite de scandales, et qui, pour ses débuts chez nous, avait reçu un soufflet, ne répondait guère à l’idée qu’on se fait généralement d’un employé de l’État. À quoi l’on répliquait que la mission de Nicolas Vsévolodovitch n’avait pas, à proprement parler, de caractère officiel, et que, pour un agent secret, le mieux était de ressembler le moins possible à un fonctionnaire public. Cette observation paraissait assez plausible; on savait dans notre ville que le zemstvo [8] de la province était à Pétersbourg l’objet d’une attention particulière. Plusieurs des bruits que je viens de mentionner avaient leur origine dans certains propos obscurs, mais malveillants, tenus au club par Artémi Pétrovitch Gaganoff, ancien capitaine de la garde revenu depuis peu de la capitale. Cet Artémi Pétrovitch, un des plus grands propriétaires de notre province en même temps qu’un des hommes les plus répandus dans la société pétersbourgeoise, était le fils de feu Pierre Pavlovitch Gaganoff, ce respectable vieillard que Nicolas Vsévolodovitch avait si grossièrement insulté quatre ans auparavant.

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