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Les Possedes

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Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

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Il fut bientôt de notoriété publique que Julie Mikhaïlovna avait fait une visite extraordinaire à Barbara Pétrovna, et que, sur le perron de la maison, on lui avait déclaré que la générale Stavroguine «étant malade ne pouvait la recevoir». On sut aussi que, deux jours après, Julie Mikhaïlovna avait envoyé demander des nouvelles de la santé de Barbara Pétrovna. Finalement on la vit «défendre» partout cette dernière. Faisait-on devant elle quelque allusion à l’histoire du dimanche, sa mine devenait froide et sévère, si bien que, les jours suivants, personne n’osa plus mettre, en sa présence, la conversation sur ce sujet. Ainsi s’accrédita partout l’idée que non seulement Julie Mikhaïlovna n’ignorait rien de cette mystérieuse affaire, mais qu’elle en connaissait aussi le sens caché et qu’elle-même était pour quelque chose là dedans. Je noterai à ce propos que la gouvernante commençait à acquérir chez nous cette haute influence, but de tous ses efforts, et que déjà elle se voyait «entourée». Dans le monde beaucoup de gens lui trouvaient de l’esprit pratique et du tact. Par sa protection s’expliquaient pour nous jusqu’à un certain point les rapides succès de Pierre Stépanovitch dans notre société, – succès dont Stépan Trophimovitch était alors très frappé.

Peut-être nous trompions-nous un peu, lui et moi. Quatre jours après son apparition dans notre ville, Pierre Stépanovitch y connaissait déjà à peu près tout le monde. Il était arrivé le dimanche, et le mardi je le rencontrai se promenant en calèche avec Artémi Pétrovitch Gaganoff, homme fier, irascible et d’un commerce assez difficile nonobstant ses façons mondaines. Pierre Stépanovitch était aussi reçu dans la maison du gouverneur, où sa position fut tout de suite celle d’un intime; presque chaque jour il dînait à la table de Julie Mikhaïlovna. Il avait fait en Suisse la connaissance de cette dame, mais il n’en était pas moins singulier qu’un homme considéré naguère, à tort ou à raison, comme un réfugié politique, eût si vite réussi à se faufiler dans l’entourage de Son Excellence. À l’étranger, Pierre Stépanovitch avait pris part à des publications et à des congrès socialistes, «ce qu’on pouvait même prouver par les journaux», comme me le disait avec irritation Alexis Téliatnikoff, ce jeune favori d’Ivan Osipovitch qui, après le départ de son protecteur, avait dû, hélas! quitter le service. Quoi qu’il en soit, une chose était certaine: de retour dans sa chère patrie, l’ancien révolutionnaire, loin d’être inquiété, avait au contraire trouvé en haut lieu des sympathies et des encouragements: donc on s’était peut-être trop pressé de voir en lui un conspirateur ayant des comptes à régler avec la troisième section. Un jour, Lipoutine me parla tout bas d’un bruit qui courait au sujet de Pierre Stépanovitch: rentré en Russie, il avait, disait-on, fait amende honorable de ses erreurs passées, et acheté la faveur du gouvernement en dénonçant plusieurs de ses coreligionnaires politiques. Je rapportai ce vilain propos à Stépan Trophimovitch, et il en fut très préoccupé, bien qu’il ne se trouvât guère alors en état de réfléchir. On découvrit plus tard que Pierre Stépanovitch était arrivé chez nous muni des meilleures références. Du moins, la lettre de recommandation qu’il remit à la gouvernante émanait d’une vieille dame dont le mari comptait parmi les hommes les plus influents de la capitale. Cette vieille dame, marraine de Julie Mikhaïlovna, lui écrivait que le comte K… avait fait, par l’entremise de Nicolas Vsévolodovitch, la connaissance de Pierre Stépanovitch, et qu’il le tenait pour «un jeune homme de mérite malgré ses anciens égarements». Julie Mikhaïlovna mettait tous ses soins à conserver le peu de relations qu’elle avait dans la société dirigeante de Pétersbourg, elle accueillit donc avec une extrême affabilité le nouveau venu recommandé par sa marraine. Je noterai encore, pour mémoire, que le grand écrivain se montra fort aimable à l’égard de Pierre Stépanovitch et lui adressa tout de suite une invitation. Un tel empressement chez un homme aussi infatué de lui-même étonna au plus haut point Stépan Trophimovitch, mais je m’expliquai facilement le fait. Ignorant l’état vrai des choses, M. Karmazinoff croyait l’avenir de la Russie entre les mains de la jeunesse révolutionnaire, et il s’aplatissait d’autant plus devant les nihilistes que ceux-ci ne faisaient aucune attention à lui.

II

Pierre Stépanovitch passa aussi deux fois chez son père, et, malheureusement pour moi, je me trouvai là chaque fois. Sa première visite eut lieu le mercredi, c'est-à-dire quatre jours seulement après leur première rencontre, encore vînt-il pour affaire. Les comptes entre le père et le fils au sujet du bien de ce dernier se réglèrent sans tapage, grâce à l’intervention de Barbara Pétrovna qui se chargea de tous les frais et désintéressa Pierre Stépanovitch, bien entendu en acquérant le domaine. Elle se contenta d’informer Stépan Trophimovitch que tout était terminé et de lui envoyer par son valet de chambre un papier à signer, ce qu’il fit en silence et avec une extrême dignité. Durant ces jours, j’avais peine à reconnaître notre «vieux», tant il était digne, silencieux et calme. Il n’écrivait même pas à Barbara Pétrovna, chose que j’aurais volontiers considérée comme un prodige. Évidemment il avait trouvé quelque idée qui lui procurait une sorte de sérénité, et il s’affermissait dans cette idée. Du reste, au commencement, il fut malade, surtout le lundi: il eut une cholérine. Il ne pouvait pas non plus se passer de nouvelles, mais c’étaient seulement les faits qui l’intéressaient, et, dès que j’abordais le chapitre des conjectures, il me faisait signe de me taire. Ses deux entrevues avec son fils l’affectèrent douloureusement, sans toutefois ébranler sa fermeté. À la suite de chacune d’elles, il passa le reste de la journée couché sur un divan, ayant autour de la tête une compresse imbibée de vinaigre.

Parfois cependant il me laissait parler. Je croyais aussi remarquer de temps en temps que sa mystérieuse résolution semblait l’abandonner, et qu’il commençait à lutter contre la séduction d’une idée nouvelle. Je soupçonnais qu’il aurait bien voulu se rappeler à l’attention, sortir de sa retraite, livrer une dernière bataille.

– Cher, je les écraserais! laissa-t-il échapper le jeudi soir, après la seconde visite de Pierre Stépanovitch, tandis qu’il était étendu sur un divan, la tête entourée d’un essuie-mains.

C’était la première parole qu’il m’adressait depuis le commencement de la journée.

– «Fils, fils chéri», etc., je conviens que toutes ces expressions sont absurdes et empruntées au lexique des cuisinières, je vois même à présent qu’il y a lieu de les laisser de côté. Je ne lui ai donné ni le manger ni le boire; avant même qu’il soit sevré, je l’ai expédié, comme un colis postal, de Berlin dans le gouvernement de ***; allons, oui, je reconnais tout cela… «Tu ne m’as pas nourri, dit-il, tu t’es débarrassé de moi en m’envoyant au loin comme un colis postal, et, qui plus est, ici tu m’as volé.» «Tu parles de colis postal, répliqué-je, mais, malheureux, toute ma vie j’ai eu le cœur malade en pensant à toi!» Il rit. Allons, je conviens qu’il a raison… va pour colis postal! acheva-t-il comme en délire.

– Passons, reprit-il au bout de cinq minutes. – Je ne comprends pas Tourguénieff. Son Bazaroff est un personnage fictif, dépourvu de toute réalité; eux-mêmes, dans le temps, ont été les premiers à le désavouer, comme ne ressemblant à rien. Ce Bazaroff est un mélange obscur de Nozdreff et de Byron, c’est le mot! Observez-les attentivement: ils gambadent et poussent des cris de joie comme les chiens au soleil, ils sont heureux, ils sont vainqueurs! Où y a-t-il là du byronisme?… Et avec cela quelle agitation! Quelle misérable irritabilité d’amour-propre! quelle banale manie de faire du bruit autour de son nom, sans songer que son nom… Ô caricature! «Voyons, lui crié-je, tel que tu es, se peut-il que tu veuilles t’offrir aux hommes pour remplacer le Christ?» Il rit. Il rit beaucoup, il rit trop, son sourire est étrange, sa mère ne souriait pas ainsi. Il rit toujours.

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