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Les trois mousquetaires

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Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les trois mousquetaires читать книгу онлайн

Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

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Les deux époux, quoiqu’ils ne se fussent pas vus depuis plus de huit jours, et que pendant cette semaine de graves événements eussent passé entre eux, s’abordèrent donc avec une certaine préoccupation; néanmoins, M. Bonacieux manifesta une joie réelle et s’avança vers sa femme à bras ouverts.

Mme Bonacieux lui présenta le front.

«Causons un peu, dit-elle.

– Comment? dit Bonacieux étonné.

– Oui, sans doute, j’ai une chose de la plus haute importance à vous dire.

– Au fait, et moi aussi, j’ai quelques questions assez sérieuses à vous adresser. Expliquez-moi un peu votre enlèvement, je vous prie.

– Il ne s’agit point de cela pour le moment, dit Mme Bonacieux.

– Et de quoi s’agit-il donc? de ma captivité?

– Je l’ai apprise le jour même; mais comme vous n’étiez coupable d’aucun crime, comme vous n’étiez complice d’aucune intrigue, comme vous ne saviez rien enfin qui pût vous compromettre, ni vous, ni personne, je n’ai attaché à cet événement que l’importance qu’il méritait.

– Vous en parlez bien à votre aise, madame! reprit Bonacieux blessé du peu d’intérêt que lui témoignait sa femme; savez-vous que j’ai été plongé un jour et une nuit dans un cachot de la Bastille?

– Un jour et une nuit sont bientôt passés; laissons donc votre captivité, et revenons à ce qui m’amène près de vous.

– Comment? ce qui vous amène près de moi! N’est-ce donc pas le désir de revoir un mari dont vous êtes séparée depuis huit jours? demanda le mercier piqué au vif.

– C’est cela d’abord, et autre chose ensuite.

– Parlez!

– Une chose du plus haut intérêt et de laquelle dépend notre fortune à venir peut-être.

– Notre fortune a fort changé de face depuis que je vous ai vue, madame Bonacieux, et je ne serais pas étonné que d’ici à quelques mois elle ne fît envie à beaucoup de gens.

– Oui, surtout si vous voulez suivre les instructions que je vais vous donner.

– À moi?

– Oui, à vous. Il y a une bonne et sainte action à faire, monsieur, et beaucoup d’argent à gagner en même temps.»

Mme Bonacieux savait qu’en parlant d’argent à son mari, elle le prenait par son faible.

Mais un homme, fût-ce un mercier, lorsqu’il a causé dix minutes avec le cardinal de Richelieu, n’est plus le même homme.

«Beaucoup d’argent à gagner! dit Bonacieux en allongeant les lèvres.

– Oui, beaucoup.

– Combien, à peu près?

– Mille pistoles peut-être.

– Ce que vous avez à me demander est donc bien grave?

– Oui.

– Que faut-il faire?

– Vous partirez sur-le-champ, je vous remettrai un papier dont vous ne vous dessaisirez sous aucun prétexte, et que vous remettrez en main propre.

– Et pour où partirai-je?

– Pour Londres.

– Moi, pour Londres! Allons donc, vous raillez, je n’ai pas affaire à Londres.

– Mais d’autres ont besoin que vous y alliez.

– Quels sont ces autres? Je vous avertis, je ne fais plus rien en aveugle, et je veux savoir non seulement à quoi je m’expose, mais encore pour qui je m’expose.

– Une personne illustre vous envoie, une personne illustre vous attend: la récompense dépassera vos désirs, voilà tout ce que je puis vous promettre.

– Des intrigues encore, toujours des intrigues! merci, je m’en défie maintenant, et M. le cardinal m’a éclairé là-dessus.

– Le cardinal! s’écria Mme Bonacieux, vous avez vu le cardinal?

– Il m’a fait appeler, répondit fièrement le mercier.

– Et vous vous êtes rendu à son invitation, imprudent que vous êtes.

– Je dois dire que je n’avais pas le choix de m’y rendre ou de ne pas m’y rendre, car j’étais entre deux gardes. Il est vrai encore de dire que, comme alors je ne connaissais pas Son Éminence, si j’avais pu me dispenser de cette visite, j’en eusse été fort enchanté.

– Il vous a donc maltraité? il vous a donc fait des menaces?

– Il m’a tendu la main et m’a appelé son ami, - son ami! entendez-vous, madame? - je suis l’ami du grand cardinal!

– Du grand cardinal!

– Lui contesteriez-vous ce titre, par hasard, madame?

– Je ne lui conteste rien, mais je vous dis que la faveur d’un ministre est éphémère, et qu’il faut être fou pour s’attacher à un ministre; il est des pouvoirs au-dessus du sien, qui ne reposent pas sur le caprice d’un homme ou l’issue d’un événement; c’est à ces pouvoirs qu’il faut se rallier.

– J’en suis fâché, madame, mais je ne connais pas d’autre pouvoir que celui du grand homme que j’ai l’honneur de servir.

– Vous servez le cardinal?

– Oui, madame, et comme son serviteur je ne permettrai pas que vous vous livriez à des complots contre la sûreté de l’État, et que vous serviez, vous, les intrigues d’une femme qui n’est pas française et qui a le cœur espagnol. Heureusement, le grand cardinal est là, son regard vigilant surveille et pénètre jusqu’au fond du cœur.»

Bonacieux répétait mot pour mot une phrase qu’il avait entendu dire au comte de Rochefort; mais la pauvre femme, qui avait compté sur son mari et qui, dans cet espoir, avait répondu de lui à la reine, n’en frémit pas moins, et du danger dans lequel elle avait failli se jeter, et de l’impuissance dans laquelle elle se trouvait. Cependant connaissant la faiblesse et surtout la cupidité de son mari elle ne désespérait pas de l’amener à ses fins.

«Ah! vous êtes cardinaliste, monsieur, s’écria-t-elle ah! vous servez le parti de ceux qui maltraitent votre femme et qui insultent votre reine!

– Les intérêts particuliers ne sont rien devant les intérêts de tous. Je suis pour ceux qui sauvent État», dit avec emphase Bonacieux.

C’était une autre phrase du comte de Rochefort, qu’il avait retenue et qu’il trouvait l’occasion de placer.

«Et savez-vous ce que c’est que État dont vous parlez? dit Mme Bonacieux en haussant les épaules. Contentez-vous d’être un bourgeois sans finesse aucune, et tournez-vous du côté qui vous offre le plus d’avantages.

– Eh! eh! dit Bonacieux en frappant sur un sac à la panse arrondie et qui rendit un son argentin; que dites-vous de ceci, madame la prêcheuse?

– D’où vient cet argent?

– Vous ne devinez pas?

– Du cardinal?

– De lui et de mon ami le comte de Rochefort.

– Le comte de Rochefort! mais c’est lui qui m’a enlevée!

– Cela se peut, madame.

– Et vous recevez de l’argent de cet homme?

– Ne m’avez-vous pas dit que cet enlèvement était tout politique?

– Oui; mais cet enlèvement avait pour but de me faire trahir ma maîtresse, de m’arracher par des tortures des aveux qui pussent compromettre l’honneur et peut-être la vie de mon auguste maîtresse.

– Madame, reprit Bonacieux, votre auguste maîtresse est une perfide Espagnole, et ce que le cardinal fait est bien fait.

– Monsieur, dit la jeune femme, je vous savais lâche, avare et imbécile, mais je ne vous savais pas infâme!

– Madame, dit Bonacieux, qui n’avait jamais vu sa femme en colère, et qui reculait devant le courroux conjugal; madame, que dites-vous donc?

– Je dis que vous êtes un misérable! continua Mme Bonacieux, qui vit qu’elle reprenait quelque influence sur son mari. Ah! vous faites de la politique, vous! et de la politique cardinaliste encore! Ah! vous vous vendez, corps et âme, au démon pour de l’argent.

– Non, mais au cardinal.

– C’est la même chose! s’écria la jeune femme. Qui dit Richelieu, dit Satan.

– Taisez-vous, madame, taisez-vous, on pourrait vous entendre!

– Oui, vous avez raison, et je serais honteuse pour vous de votre lâcheté.

– Mais qu’exigez-vous donc de moi? voyons!

– Je vous l’ai dit: que vous partiez à l’instant même, monsieur, que vous accomplissiez loyalement la commission dont je daigne vous charger, et à cette condition j’oublie tout, je pardonne, et il y a plus-elle lui tendit la main - je vous rends mon amitié.»

Bonacieux était poltron et avare; mais il aimait sa femme: il fut attendri. Un homme de cinquante ans ne tient pas longtemps rancune à une femme de vingt-trois. Mme Bonacieux vit qu’il hésitait:

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