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Le Petit Chose

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Le Petit Chose
Название: Le Petit Chose
Автор: Daudet Alphonse
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 286
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Le Petit Chose читать книгу онлайн

Le Petit Chose - читать бесплатно онлайн , автор Daudet Alphonse

'Le Petit Chose' para?t en feuilleton en 1867. Daudet s'inspire des souvenirs d'une jeunesse douloureuse: humiliations ? l'?cole, m?pris pour le petit provencal, exp?rience de r?p?titeur au coll?ge et enfin coup de foudre pour une belle jeune femme. L'?crivain manifeste une tendresse, une piti? et un respect remarquables ? l'?gard des malchanceux et des d?sh?rit?s de la vie.

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«Monsieur Jacques Eyssette, rue Bonaparte, à Paris.

«Pardonne-moi, mon bien-aimé Jacques, la douleur que je viens te causer. Toi qui ne pleurais plus, je vais te faire pleurer encore une fois; ce sera la dernière par exemple… Quand tu recevras cette lettre, ton pauvre Daniel sera mort…»

Ici, le vacarme de l'étude redouble; le petit Chose s'interrompt et distribue quelques punitions de droite et de gauche, mais gravement, sans colère, Puis il continue:

«Vois-tu! Jacques, j'étais trop malheureux. Je ne pouvais pas faire autrement que de me tuer. Mon avenir est perdu: on m'a chassé du collège: – c'est pour une histoire de femme, des choses trop longues à te raconter; puis, j'ai fait des dettes, je ne sais plus travailler, j'ai honte, je m'ennuie, j'ai le dégoût, la vie me fait peur… J'aime mieux m'en aller…»

Le petit Chose est obligé de s'interrompre encore:

«Cinq cents vers à l'élève Soubeyrol! Fouque et Loupi en retenue dimanche!» Ceci fait, il achève sa lettre:

«Adieu, Jacques! J'en aurais encore long à te dire, mais je sens que je vais pleurer, et les élèves me regardent. Dis à maman que j'ai glissé du haut d'un rocher, en promenade, ou bien que je me suis noyé, en patinant. Enfin, invente une histoire, mais que la pauvre femme ignore toujours la vérité!… Embrasse-la bien pour moi, cette chère mère; embrasse aussi notre père, et tâche de leur reconstruire vite un beau foyer… Adieu! je t'aime. Souviens-toi de Daniel.»

Cette lettre terminée, le petit Chose en commence tout de suite une autre ainsi conçue:

«Monsieur l'abbé, je vous prie de faire parvenir à mon frère Jacques la lettre que je laisse pour lui. En même temps, vous couperez de mes cheveux, et vous en ferez un petit paquet pour ma mère.

«Je vous demande pardon du mal que je vous donne. Je me suis tué parce que j'étais trop malheureux ici. Vous seul, monsieur l'abbé, vous êtes toujours montré très bon pour moi. Je vous en remercie.

«DANIEL EYSSETTE.»

Après quoi, le petit Chose met cette lettre et celle de Jacques sous une même grande enveloppe, avec cette suscription: «La personne qui trouvera la première mon cadavre, est priée de remettre ce pli entre les mains de l'abbé Germane.» Puis, toutes ses affaires terminées, il attend tranquillement la fin de l'étude.

L'étude est finie. On soupe, on fait la prière, on monte au dortoir.

Les élèves se couchent; le petit Chose se promène de long en large, attendant qu'ils soient endormis.

Voici maintenant M. Viot qui fait sa ronde; on entend le cliquetis mystérieux de ses clefs et le bruit sourd de ses chaussons sur le parquet. «Bonsoir, monsieur Viot! murmure le petit Chose. – Bonsoir, monsieur!» répond à voix basse le surveillant; puis il s'éloigne, ses pas se perdent dans le corridor.

Le petit Chose est seul. Il ouvre la porte doucement et s'arrête un instant sur le palier pour voir si les élèves ne se réveillent pas; mais tout est tranquille dans le dortoir.

Alors il descend, il se glisse à petits pas dans l'ombre des murs. La tramontane souffle tristement par-dessous les portes. Au bas de l'escalier, en passant devant le péristyle, il aperçoit la cour blanche de neige, entre ses quatre grands corps de logis tout sombres.

Là-haut, près des toits, veille une lumière: c'est l'abbé Germane qui travaille à son grand ouvrage. Du fond de son cœur le petit Chose envoie un dernier adieu, bien sincère à ce bon abbé; puis il entre dans la salle…

Le vieux gymnase de l'école de marine est plein d'une ombre froide et sinistre. Par les grillages d'une fenêtre un peu de lune descend et vient donner en plein sur le gros anneau de fer – oh! cet anneau, le petit Chose ne fait qu'y penser depuis des heures -, sur le gros anneau de fer qui reluit comme de l'argent… Dans un coin de la salle, un vieil escabeau dormait. Le petit Chose va le prendre, le porte sous l'anneau, et monte dessus; il ne s'est pas trompé, c'est juste à la hauteur qu'il faut. Alors il détache sa cravate, une longue cravate en soie violette qu'il porte chiffonnée autour de son cou, comme un ruban.

Il attache la cravate à l'anneau et fait un nœud coulant… Une heure sonne. Allons! il faut mourir… Avec des mains qui tremblent, le petit Chose ouvre le nœud coulant. Une sorte de fièvre le transporte.

«Adieu, Jacques! Adieu Mme Eyssette!…»

Tout à coup un poignet de fer s'abat sur lui. Il se sent saisi par le milieu du corps et planté debout sur ses pieds, au bas de l'escabeau. En même temps une voix rude et narquoise, qu'il connaît bien, lui dit:

«En voilà une idée, de faire du trapèze à cette heure!» Le petit Chose se retourne, stupéfait.

C'est l'abbé Germane, l'abbé Germane sans sa soutane, en culotte courte, avec son rabat flottant sur son gilet. Sa belle figure laide sourit tristement, à demi éclairée par la lune… Une seule main lui a suffi pour mettre le suicidé par terre; de l'autre main il tient encore sa carafe qu'il vient de remplir à la fontaine de la cour. De voir la tête effarée et les yeux pleins de larmes du petit Chose, l'abbé Germane a cessé de sourire, et il répète, mais cette fois d'une voix douce et presque attendrie:

«Quelle drôle d'idée, mon cher Daniel, de faire du trapèze à cette heure!» Le petit Chose est tout rouge, tout interdit.

«Je ne fais pas du trapèze, monsieur l'abbé, je veux mourir.

– Comment!… mourir?:… Tu as donc bien du chagrin?

– Oh!… répond le petit Chose avec de grosses larmes brûlantes qui roulent sur ses joues.

– Daniel, tu vas venir avec moi», dit l'abbé.

Le petit Daniel fait signe que non et montre l'anneau de fer avec la cravate… L'abbé Germane le prend par la main: «Voyons! monte dans ma chambre; si tu veux te tuer, eh bien, tu te tueras là-haut: il y a du feu, il fait bon.» Mais le petit Chose résiste: «Laissez-moi mourir, monsieur l'abbé. Vous n'avez pas le droit de m'empêcher de mourir.» Un éclair de colère passe dans les yeux du prêtre:

«Ah! c'est comme cela!» dit-il. Et prenant brusquement le petit Chose par la ceinture, il l'emporta sous son bras comme un paquet, malgré sa résistance et ses supplications…

… Nous voici maintenant chez l'abbé Germane: un grand feu brille dans la cheminée, près du feu, il y a une table avec une lampe allumée, des pipes et des tas de papiers chargés de pattes de mouche.

Le petit Chose est assis au coin de la cheminée. Il est très agité, il parle beaucoup, il raconte sa vie, ses malheurs et pourquoi il a voulu en finir. L'abbé l'écoute en souriant; puis, quand l'enfant a bien parlé, bien pleuré, bien dégonflé son pauvre cœur malade, le brave homme lui prend les mains et lui dit très tranquillement:

«Tout cela n'est rien, mon garçon, et tu aurais été joliment bête de te mettre à mort pour si peu… Ton histoire est fort simple: on t'a chassé du collège ce qui, par parenthèse, est un grand bonheur pour toi… – eh bien, il faut partir, partir tout de suite, sans attendre tes huit jours… Tu n'es pas une cuisinière, ventrebleu!… Ton voyage, tes dettes, ne t'en inquiète pas! je m'en charge… L'argent que tu voulais emprunter à ce coquin, c'est moi qui te le prêterai.

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