La Reine Margot Tome I

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La Reine Margot Tome I
Название: La Reine Margot Tome I
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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La Reine Margot Tome I - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Sur fond de guerres sanglantes, de Saint Barth?l?my ainsi que de la lutte entre Catherine de M?dicis et Henri de Navarre, la premi?re ?pouse de ce dernier, Marguerite de Valois, appel?e la reine Margot, entretient des intrigues amoureuses notoires et violentes… Roman historique qui reste avant tout un roman, ce livre nous fait sentir l'atmosph?re de cette ?poque et appr?hender l'histoire de notre pays!

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Coconnas respira; il se crut débarrassé de son fantôme. Pendant deux ou trois heures son sang circula dans ses veines plus calme et plus rafraîchi qu’il n’avait jamais encore été depuis le moment du duel; un jour d’absence de La Mole eût rendu la connaissance à Coconnas, huit jours l’eussent guéri peut-être; malheureusement La Mole rentra au bout de deux heures.

Cette rentrée fut pour le Piémontais un véritable coup de poignard, et, quoique La Mole ne rentrât point seul, Coconnas n’eut pas un regard pour son compagnon.

Son compagnon méritait cependant bien qu’on le regardât.

C’était un homme d’une quarantaine d’années, court, trapu, vigoureux, avec des cheveux noirs qui descendaient jusqu’aux sourcils, et une barbe noire qui, contre la mode du temps, couvrait tout le bas de son visage; mais le nouveau venu paraissait peu s’occuper de mode. Il avait une espèce de justaucorps de cuir tout maculé de taches brunes, de chausses sang-de-bœuf, un maillot rouge, de gros souliers de cuir montant au-dessus de la cheville, un bonnet de la même couleur que ses chausses, et la taille serrée par une large ceinture à laquelle pendait un couteau caché dans sa gaine.

Cet étrange personnage, dont la présence semblait une anomalie dans le Louvre, jeta sur une chaise le manteau brun qui l’enveloppait, et s’approcha brutalement du lit de Coconnas, dont les yeux, comme par une fascination singulière, demeuraient constamment fixés sur La Mole, qui se tenait à distance. Il regarda le malade, et secouant la tête:

– Vous avez attendu bien tard, mon gentilhomme! dit-il.

– Je ne pouvais pas sortir plus tôt, dit La Mole.

– Eh! pardieu! il fallait m’envoyer chercher.

– Par qui?

– Ah! c’est vrai! J’oubliais où nous sommes. Je l’avais dit à ces dames; mais elles n’ont point voulu m’écouter. Si l’on avait suivi mes ordonnances, au lieu de s’en rapporter à celles de cet âne bâté que l’on nomme Ambroise Paré, vous seriez depuis longtemps en état ou de courir les aventures ensemble, ou de vous redonner un autre coup d’épée si c’était votre bon plaisir; enfin on verra. Entend-il raison, votre ami?

– Pas trop.

– Tirez la langue, mon gentilhomme. Coconnas tira la langue à La Mole en faisant une si affreuse grimace, que l’examinateur secoua une seconde fois la tête.

– Oh! oh! murmura-t-il, contraction des muscles. Il n’y a pas de temps à perdre. Ce soir même je vous enverrai une potion toute préparée qu’on lui fera prendre en trois fois, d’heure en heure: une fois à minuit, une fois à une heure, une fois à deux heures.

– Bien.

– Mais qui la lui fera prendre, cette potion?

– Moi.

– Vous-même?

– Oui.

– Vous m’en donnez votre parole?

– Foi de gentilhomme!

– Et si quelque médecin voulait en soustraire la moindre partie pour la décomposer et voir de quels ingrédients elle est formée…

– Je la renverserais jusqu’à la dernière goutte.

– Foi de gentilhomme aussi?

– Je vous le jure.

– Par qui vous enverrai-je cette potion?

– Par qui vous voudrez.

– Mais mon envoyé…

– Eh bien?

– Comment pénétrera-t-il jusqu’à vous?

– C’est prévu. Il dira qu’il vient de la part de M. René le parfumeur.

– Ce Florentin qui demeure sur le pont Saint-Michel?

– Justement. Il a ses entrées au Louvre à toute heure du jour et de la nuit. L’homme sourit.

– En effet, dit-il, c’est bien le moins que lui doive la reine mère. C’est dit, on viendra de la part de maître René le parfumeur. Je puis bien prendre son nom une fois: il a assez souvent, sans être patenté, exercé ma profession.

– Eh bien, dit La Mole, je compte donc sur vous?

– Comptez-y.

– Quant au paiement…

– Oh! nous réglerons cela avec le gentilhomme lui-même quand il sera sur pied.

– Et soyez tranquille, je crois qu’il sera en état de vous récompenser généreusement.

– Moi aussi, je crois. Mais, ajouta-t-il avec un singulier sourire, comme ce n’est pas l’habitude des gens qui ont affaire à moi d’être reconnaissants, cela ne m’étonnerait point qu’une fois sur ses pieds il oubliât ou plutôt ne se souciât point de se souvenir de moi.

– Bon! bon! dit La Mole en souriant à son tour; en ce cas je serai là pour lui en rafraîchir la mémoire.

– Allons, soit! dans deux heures vous aurez la potion.

– Au revoir.

– Vous dites?

– Au revoir. L’homme sourit.

– Moi, reprit-il, j’ai l’habitude de dire toujours adieu. Adieu donc, monsieur de la Mole; dans deux heures vous aurez votre potion. Vous entendez, elle doit être prise à minuit… en trois doses… d’heure en heure.

Sur quoi il sourit, et La Mole resta seul avec Coconnas.

Coconnas avait entendu toute cette conversation, mais n’y avait rien compris: un vain bruit de paroles, un vain cliquetis de mots étaient arrivés jusqu’à lui. De tout cet entretien, il n’avait retenu que le mot: Minuit.

Il continua donc de suivre de son regard ardent La Mole, qui continua, lui, de demeurer dans la chambre, rêvant et se promenant.

Le docteur inconnu tint parole, et à l’heure dite envoya la potion, que La Mole mit sur un petit réchaud d’argent. Puis, cette précaution prise, il se coucha.

Cette action de La Mole donna un peu de repos à Coconnas; il essaya de fermer les yeux à son tour, mais son assoupissement fiévreux n’était qu’une suite de sa veille délirante. Le même fantôme qui le poursuivait le jour venait le relancer la nuit; à travers ses paupières arides, il continuait de voir La Mole toujours menaçant, puis une voix répétait à son oreille: Minuit! minuit! minuit!

Tout à coup le timbre vibrant de l’horloge s’éveilla dans la nuit et frappa douze fois. Coconnas rouvrit ses yeux enflammés; le souffle ardent de sa poitrine dévorait ses lèvres arides; une soif inextinguible consumait son gosier embrasé; la petite lampe de nuit brûlait comme d’habitude, et à sa terne lueur faisait danser mille fantômes aux regards vacillants de Coconnas.

Il vit alors, chose effrayante! La Mole descendre de son lit; puis, après avoir fait un tour ou deux dans sa chambre, comme fait l’épervier devant l’oiseau qu’il fascine, s’avancer jusqu’à lui en lui montrant le poing. Coconnas étendit la main vers son poignard, le saisit par le manche, et s’apprêta à éventrer son ennemi.

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