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Le mariage de Fantomas (Свадьба Фантомаса)

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Le mariage de Fantomas (Свадьба Фантомаса)
Название: Le mariage de Fantomas (Свадьба Фантомаса)
Дата добавления: 15 январь 2020
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Le mariage de Fantomas (Свадьба Фантомаса) - читать бесплатно онлайн , автор Аллен Марсель

продолжение серии книг про Фантомаса

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C’était, en effet, Dupont de l’Aube, le sénateur ambassadeur d’Espagne, qui, conformément aux habitudes contractées depuis qu’il avait doublé le cap de la cinquantaine, fréquentait avec une assiduité inquiétante pour sa santé les boîtes de nuit de Montmartre.

M. Dupont de l’Aube, toutefois, paraissait fort gêné et, loin d’accepter l’invitation de la jeune personne il s’excusa :

— Je suis désolé, mademoiselle, de ne pouvoir vous être agréable, mais ce soir je suis pris, obligé de m’en aller. Excusez-moi.

Le sénateur tournait les talons, s’esquivait avec rapidité. Le visage de Delphine s’attrista ; lorsque le sénateur fut parti elle grommela, rageuse :

— C’est bien ça les hommes, ils ne savent jamais ce qu’ils veulent. L’autre soir au skating, c’était le plus acharné et voilà que maintenant il me dédaigne.

Delphine soupira :

— Oh je comprends bien. Ce n’est pas le premier. Tous les hommes que j’ai connus, lorsqu’ils ont appris ma profession et su que je n’étais pas une vulgaire grue, que je travaillais honnêtement, se sont débinés. Il faut dire, ajoutait-elle, que je ne fais pas un métier ordinaire. Probable que cela les dégoûte de savoir que je suis dans les Pompes funèbres.

Delphine Fargeaux, résignée, se leva, régla sa consommation, quitta l’établissement.

C’était un curieux caractère que celui de cette petite femme, amoureuse de l’amour et du plaisir avant tout, et qui venait traîner dans des établissements ordinairement fréquentés seulement par des filles vénales.

Assurément Delphine Fargeaux cherchait un amant et elle n’était pas une vertu assez farouche pour ne pas faire de consciencieuses expériences, mais elle répugnait à l’idée de faire la noce et elle aurait préféré de beaucoup une affection sincère et durable plutôt que ces caprices de passage, dont elle connaissait les satisfactions éphémères et aussi les rancœurs plus durables.

— Tout cela, était-elle en train de conclure, c’est la faute au métier que j’exerce. Si j’étais une simple grue, du soir au matin et du matin au soir, j’aurais plus de succès.

Delphine, sur cette réflexion amère, quitta le restaurant du Moulin-Rouge et, d’un pas nonchalant, se dirigea vers un autre établissement d’apparence moins élégante, mais assurément aussi fréquenté que celui qu’elle venait de quitter. C’était encore un restaurant de nuit, faisant l’angle du boulevard et de la rue Lepic, que les habitués de Montmartre désignaient familièrement sous le nom de La Boîte à Joseph.

La clientèle y était moins distinguée, la tenue moins sévère, les femmes décolletées, les habits noirs y étaient rares et l’établissement possédait au premier étage une clientèle d’habitués qui, paisiblement, jouaient au billard.

Il n’y avait pas, chez Joseph, de tziganes, mais un simple piano sur lequel tapait consciencieusement, jusqu’à trois heures du matin, une malheureuse femme au teint fané, à la poitrine étroite, aux yeux rougis par les veilles.

Delphine Fargeaux venait à peine d’entrer là, s’arrêtant machinalement sur le seuil, prise à la gorge par l’odeur de tabac, qu’elle s’entendit appeler.

Delphine fronça le sourcil en apercevant le consommateur qui lui offrait une place à sa table.

— Encore lui, grommela-t-elle.

Mais cependant Delphine, quelques instants après, s’asseyait auprès du personnage. C’était Coquard, le courtier de la maison Ange de Villars.

Coquard, avec ses allures communes et son énervante gaieté, était cependant un brave garçon et, bien que grand buveur de bocks, il était sentimental.

Le courtier était tout heureux d’avoir obtenu que Delphine acceptât son invitation :

— On va faire un gentil petit souper ? proposa-t-il, l’œil allumé.

Il éprouva un certain dépit lorsque Delphine lui répondit qu’elle ne voulait accepter qu’un bock, mais le courtier, néanmoins, qui avait son idée, lui prit tendrement la main, lui murmurant à l’oreille des paroles persuasives.

— Ah, si vous vouliez, Delphine, on pourrait s’arranger pour être heureux tous les deux ; vous savez combien je vous aime et, puisque nous sommes l’un et l’autre dans le même commerce, nous pourrions nous associer aussi bien de cœur que de fait. Je suis sûr qu’à nous deux nous réussirions très bien et si jamais le patron venait à se retirer, il y aurait une belle place à prendre, hein, Delphine, voyez-vous cela ? la première maison de Pompes funèbres de Paris : Ange de Villars, successeurs Coquard et C ie.

Évidemment Coquard s’illusionnait sur l’effet que produisaient ses propositions, car Delphine s’était levée, brusquement :

— Vous me dégoûtez, se contenta-t-elle de dire, je fais le métier que j’ai par nécessité et pour vivre ; si vous croyez que j’y trouve du charme, non vrai, vous faites erreur.

Interloqué, Coquard insista :

— Mais cependant, Delphine, il n’y a pas de sot métier, et ce que nous faisons n’a rien de déshonorant.

— Possible, conclut Delphine, mais ce n’est pas une raison pour que la profession me plaise ! Adieu !

Laissant Coquard tout interdit, Delphine, nerveuse, quitta l’établissement.

Non loin du Moulin-Rouge, à quelques pas de la Boîte à Joseph, se trouve encore le Diabolo, un établissement, celui-là, de dernière catégorie, une effroyable boîte où se donnent rendez-vous les miséreux du voisinage, les apaches du quartier et aussi toute la population interlope qui vit de la grande vie des restaurants chics et de onze heures du soir à six heures du matin, côtoie les noctambules.

Le plus souvent on se tient debout au Diabolopour consommer devant le comptoir, tant l’affluence y est nombreuse et tant on passe vite sans s’attarder.

Ce soir-là, cependant, deux hommes ne quittaient pas l’établissement, ils y étaient depuis une bonne demi-heure, ils avaient absorbé au moins une demi-douzaine de consommations variées. Ils avaient des silhouettes caricaturales, et quiconque les voyait une fois ne pouvait les oublier.

C’était d’abord un fleuriste, à la barbe embroussaillée, célèbre dans le quartier par ses bons mots et ses saillies ; c’était Bouzille, l’inénarrable Bouzille, vieux Parisien de pure race, ayant exercé les métiers les plus extraordinaires et les plus différents.

Bouzille buvait en compagnie d’un homme dont les consommateurs se seraient volontiers écartés, s’ils avaient su sa profession. Cet homme, en effet, n’était autre que Barnabé, le fossoyeur du cimetière Montmartre.

Les deux amis, tout en choquant leurs verres avant de les vider, discutaient politique avec animation :

— Moi, proférait Barnabé, terriblement ivre, si j’étais le gouvernement, j’obligerais les bourgeois à payer les retraites ouvrières aux ouvriers à partir de quarante ans.

Bouzille approuva, en ajoutant :

— Seulement faudrait aussi que le gouvernement vende le tabac gratuit.

— Le tabac ? dit Barnabé, je m’en fous, je ne fume pas. Non, si j’étais le gouvernement, ce que je vendrais gratuit et obligatoire, ce serait le demi-setier. Tout honnête homme dans la société moderne doit avoir droit à son demi-setier chaque matin et chaque soir.

— Le fait est, reconnut l’autre, que ce n’est pas de trop.

— La révolution nous donnera cela, vois-tu, mon vieux Bouzille, il est temps d’en finir. Tiens, buvons à sa santé, nom de nom !

Le fossoyeur qui venait de proférer cette dernière exclamation, demeura interdit. Son compagnon, soudain, avait disparu :

— Ah, nom de Dieu ! répéta Barnabé, ça c’est plutôt rosse. Il profite de ce que j’ai du vent dans les voiles et du pèze dans mes profondes pour se débiner sans raquer. Mais je le retrouverai ce salaud de Bouzille et comment que je l’arrangerai si jamais il me tombe entre les pattes.

Bouzille, en effet, s’était éclipsé, et sans dire mot à personne, avait bondi hors du Diabolo. Ce n’était pas uniquement pour laisser à Barnabé la charge totale des consommations. Bouzille était un honnête homme ; or, une demi-heure auparavant, il avait reçu une gratification d’un client pour faire une commission et Bouzille voulait gagner son argent.

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