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Les trois mousquetaires

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Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 272
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Les trois mousquetaires читать книгу онлайн

Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

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Tout à coup, au détour du chemin, elle vit reluire des chapeaux galonnés et flotter des plumes; elle compta deux, puis cinq puis huit cavaliers; l’un d’eux précédait tous les autres de deux longueurs de cheval.

Milady poussa un rugissement étouffé. Dans celui qui tenait la tête elle reconnut d’Artagnan.

«Oh! mon Dieu! mon Dieu! s’écria Mme Bonacieux, qu’y a-t-il donc?

– C’est l’uniforme des gardes de M. le cardinal; pas un instant à perdre! s’écria Milady. Fuyons, fuyons!

– Oui, oui, fuyons», répéta Mme Bonacieux, mais sans pouvoir faire un pas, clouée qu’elle était à sa place par la terreur.

On entendit les cavaliers qui passaient sous la fenêtre.

«Venez donc! mais venez donc! s’écriait Milady en essayant de traîner la jeune femme par le bras. Grâce au jardin, nous pouvons fuir encore, j’ai la clef, mais hâtons-nous, dans cinq minutes il serait trop tard.»

Mme Bonacieux essaya de marcher, fit deux pas et tomba sur ses genoux.

Milady essaya de la soulever et de l’emporter, mais elle ne put en venir à bout.

En ce moment on entendit le roulement de la voiture, qui à la vue des mousquetaires partait au galop. Puis, trois ou quatre coups de feu retentirent.

«Une dernière fois, voulez-vous venir? s’écria Milady.

– Oh! mon Dieu! mon Dieu! vous voyez bien que les forces me manquent; vous voyez bien que je ne puis marcher: fuyez seule.

– Fuir seule! vous laisser ici! non, non, jamais», s’écria Milady.

Tout à coup, un éclair livide jaillit de ses yeux; d’un bond, éperdue, elle courut à la table, versa dans le verre de Mme Bonacieux le contenu d’un chaton de bague qu’elle ouvrit avec une promptitude singulière.

C’était un grain rougeâtre qui se fondit aussitôt.

Puis, prenant le verre d’une main ferme:

«Buvez, dit-elle, ce vin vous donnera des forces, buvez.»

Et elle approcha le verre des lèvres de la jeune femme qui but machinalement.

«Ah! ce n’est pas ainsi que je voulais me venger, dit Milady en reposant avec un sourire infernal le verre sur la table, mais, ma foi! on fait ce qu’on peut.»

Et elle s’élança hors de l’appartement.

Mme Bonacieux la regarda fuir, sans pouvoir la suivre; elle était comme ces gens qui rêvent qu’on les poursuit et qui essayent vainement de marcher.

Quelques minutes se passèrent, un bruit affreux retentissait à la porte; à chaque instant Mme Bonacieux s’attendait à voir reparaître Milady, qui ne reparaissait pas.

Plusieurs fois, de terreur sans doute, la sueur monta froide à son front brûlant.

Enfin elle entendit le grincement des grilles qu’on ouvrait, le bruit des bottes et des éperons retentit par les escaliers; il se faisait un grand murmure de voix qui allaient se rapprochant, et au milieu desquelles il lui semblait entendre prononcer son nom.

Tout à coup elle jeta un grand cri de joie et s’élança vers la porte, elle avait reconnu la voix de d’Artagnan.

«D’Artagnan! d’Artagnan! s’écria-t-elle, est-ce vous? Par ici, par ici.

– Constance! Constance! répondit le jeune homme, où êtes-vous? mon Dieu!»

Au même moment, la porte de la cellule céda au choc plutôt qu’elle ne s’ouvrit; plusieurs hommes se précipitèrent dans la chambre; Mme Bonacieux était tombée dans un fauteuil sans pouvoir faire un mouvement.

D’Artagnan jeta un pistolet encore fumant qu’il tenait à la main, et tomba à genoux devant sa maîtresse, Athos repassa le sien à sa ceinture; Porthos et Aramis, qui tenaient leurs épées nues, les remirent au fourreau.

«Oh! d’Artagnan! mon bien-aimé d’Artagnan! tu viens donc enfin, tu ne m’avais pas trompée, c’est bien toi!

– Oui, oui, Constance! réunis!

– Oh!elle avait beau dire que tu ne viendrais pas, j’espérais sourdement; je n’ai pas voulu fuir; oh! comme j’ai bien fait, comme je suis heureuse!»

À ce mot, elle, Athos, qui s’était assis tranquillement, se leva tout à coup.

«Elle! qui, elle? demanda d’Artagnan.

– Mais ma compagne; celle qui, par amitié pour moi, voulait me soustraire à mes persécuteurs; celle qui, vous prenant pour des gardes du cardinal, vient de s’enfuir.

– Votre compagne, s’écria d’Artagnan, devenant plus pâle que le voile blanc de sa maîtresse, de quelle compagne voulez-vous donc parler?

– De celle dont la voiture était à la porte, d’une femme qui se dit votre amie, d’Artagnan; d’une femme à qui vous avez tout raconté.

– Son nom, son nom! s’écria d’Artagnan; mon Dieu! ne savez-vous donc pas son nom?

– Si fait, on l’a prononcé devant moi, attendez… mais c’est étrange… oh! mon Dieu! ma tête se trouble, je n’y vois plus.

– À moi, mes amis, à moi! ses mains sont glacées, s’écria d’Artagnan, elle se trouve mal; grand Dieu! elle perd connaissance!»

Tandis que Porthos appelait au secours de toute la puissance de sa voix, Aramis courut à la table pour prendre un verre d’eau; mais il s’arrêta en voyant l’horrible altération du visage d’Athos, qui, debout devant la table, les cheveux hérissés, les yeux glacés de stupeur, regardait l’un des verres et semblait en proie au doute le plus horrible.

«Oh! disait Athos, oh! non, c’est impossible! Dieu ne permettrait pas un pareil crime.

– De l’eau, de l’eau, criait d’Artagnan, de l’eau!

«Pauvre femme, pauvre femme!» murmurait Athos d’une voix brisée.

Mme Bonacieux rouvrit les yeux sous les baisers de d’Artagnan.

«Elle revient à elle! s’écria le jeune homme. Oh! mon Dieu, mon Dieu! je te remercie!

– Madame, dit Athos, madame, au nom du Ciel! à qui ce verre vide?

– À moi, monsieur…, répondit la jeune femme d’une voix mourante.

– Mais qui vous a versé ce vin qui était dans ce verre?

– Elle.

– Mais, qui donc, elle?

– Ah! je me souviens, dit Mme Bonacieux, la comtesse de Winter…»

Les quatre amis poussèrent un seul et même cri, mais celui d’Athos domina tous les autres.

En ce moment, le visage de Mme Bonacieux devint livide, une douleur sourde la terrassa, elle tomba haletante dans les bras de Porthos et d’Aramis.

D’Artagnan saisit les mains d’Athos avec une angoisse difficile à décrire.

«Et quoi! dit-il, tu crois…»

Sa voix s’éteignit dans un sanglot.

«Je crois tout, dit Athos en se mordant les lèvres jusqu’au sang.

– D’Artagnan, d’Artagnan! s’écria Mme Bonacieux, où es-tu? ne me quitte pas, tu vois bien que je vais mourir.»

D’Artagnan lâcha les mains d’Athos, qu’il tenait encore entre ses mains crispées, et courut à elle.

Son visage si beau était tout bouleversé, ses yeux vitreux n’avaient déjà plus de regard, un tremblement convulsif agitait son corps, la sueur coulait sur son front.

«Au nom du Ciel! courez appeler; Porthos, Aramis demandez du secours!

– Inutile, dit Athos, inutile, au poison qu’elle verse il n’y a pas de contrepoison.

– Oui, oui, du secours, du secours! murmura Mme Bonacieux; du secours!»

Puis, rassemblant toutes ses forces, elle prit la tête du jeune homme entre ses deux mains, le regarda un instant comme si toute son âme était passée dans son regard, et, avec un cri sanglotant, elle appuya ses lèvres sur les siennes.

«Constance! Constance!» s’écria d’Artagnan.

Un soupir s’échappa de la bouche de Mme Bonacieux, effleurant celle de d’Artagnan; ce soupir, c’était cette âme si chaste et si aimante qui remontait au ciel.

D’Artagnan ne serrait plus qu’un cadavre entre ses bras.

Le jeune homme poussa un cri et tomba près de sa maîtresse, aussi pâle et aussi glacé qu’elle.

Porthos pleura, Aramis montra le poing au ciel, Athos fit le signe de la croix.

En ce moment un homme parut sur la porte, presque aussi pâle que ceux qui étaient dans la chambre, et regarda tout autour de lui, vit Mme Bonacieux morte et d’Artagnan évanoui.

Il apparaissait juste à cet instant de stupeur qui suit les grandes catastrophes.

«Je ne m’étais pas trompé, dit-il, voilà M. d’Artagnan, et vous êtes ses trois amis, MM. Athos, Porthos et Aramis.»

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