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Les trois mousquetaires

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Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 272
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Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

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Felton ne faisait qu’exprimer à l’égard du duc le sentiment d’exécration que tous les Anglais avaient voué à celui que les catholiques eux-mêmes appelaient l’exacteur, le concussionnaire, le débauché, et que les puritains appelaient tout simplement Satan.

«Oh! mon Dieu! mon Dieu! s’écria Milady, quand je vous supplie d’envoyer à cet homme le châtiment qui lui est dû, vous savez que ce n’est pas ma propre vengeance que je poursuis, mais la délivrance de tout un peuple que j’implore.

– Le connaissez-vous donc?» demanda Felton.

«Enfin, il m’interroge», se dit en elle-même Milady au comble de la joie d’en être arrivée si vite à un si grand résultat.

«Oh! si je le connais! oh, oui! pour mon malheur, pour mon malheur éternel.»

Et Milady se tordit les bras comme arrivée au paroxysme de la douleur. Felton sentit sans doute en lui-même que sa force l’abandonnait, et il fit quelques pas vers la porte; la prisonnière, qui ne le perdait pas de vue, bondit à sa poursuite et l’arrêta.

«Monsieur! s’écria-t-elle, soyez bon, soyez clément, écoutez ma prière: ce couteau que la fatale prudence du baron m’a enlevé, parce qu’il sait l’usage que j’en veux faire; oh! écoutez-moi jusqu’au bout! ce couteau, rendez-le moi une minute seulement, par grâce, par pitié! J’embrasse vos genoux; voyez, vous fermerez la porte, ce n’est pas à vous que j’en veux: Dieu! vous en vouloir, à vous, le seul être juste, bon et compatissant que j’aie rencontré! à vous, mon sauveur peut-être! une minute, ce couteau, une minute, une seule, et je vous le rends par le guichet de la porte; rien qu’une minute, monsieur Felton, et vous m’aurez sauvé l’honneur!

– Vous tuer! s’écria Felton avec terreur, oubliant de retirer ses mains des mains de la prisonnière; vous tuer!

– J’ai dit, monsieur, murmura Milady en baissant la voix et en se laissant tomber affaissée sur le parquet, j’ai dit mon secret! il sait tout! mon Dieu, je suis perdue!»

Felton demeurait debout, immobile et indécis.

«Il doute encore, pensa Milady, je n’ai pas été assez vraie.»

On entendit marcher dans le corridor; Milady reconnut le pas de Lord de Winter. Felton le reconnut aussi et s’avança vers la porte.

Milady s’élança.

«Oh! pas un mot, dit-elle d’une voix concentrée, pas un mot de tout ce que je vous ai dit à cet homme, ou je suis perdue, et c’est vous, vous…»

Puis, comme les pas se rapprochaient, elle se tut de peur qu’on n’entendit sa voix, appuyant avec un geste de terreur infinie sa belle main sur la bouche de Felton. Felton repoussa doucement Milady, qui alla tomber sur une chaise longue.

Lord de Winter passa devant la porte sans s’arrêter, et l’on entendit le bruit des pas qui s’éloignaient.

Felton, pâle comme la mort, resta quelques instants l’oreille tendue et écoutant, puis quand le bruit se fut éteint tout à fait, il respira comme un homme qui sort d’un songe, et s’élança hors de l’appartement.

«Ah! dit Milady en écoutant à son tour le bruit des pas de Felton, qui s’éloignaient dans la direction opposée à ceux de Lord de Winter, enfin tu es donc à moi!»

Puis son front se rembrunit.

«S’il parle au baron, dit-elle, je suis perdue, car le baron, qui sait bien que je ne me tuerai pas, me mettra devant lui un couteau entre les mains, et il verra bien que tout ce grand désespoir n’était qu’un jeu.»

Elle alla se placer devant sa glace et se regarda; jamais elle n’avait été si belle.

«Oh! oui! dit-elle en souriant, mais il ne lui parlera pas.»

Le soir, Lord de Winter accompagna le souper.

– Monsieur, lui dit Milady, votre présence est-elle un accessoire obligé de ma captivité, et ne pourriez-vous pas m’épargner ce surcroît de tortures que me causent vos visites?

– Comment donc, chère sœur! dit de Winter, ne m’avez-vous pas sentimentalement annoncé, de cette jolie bouche si cruelle pour moi aujourd’hui, que vous veniez en Angleterre à cette seule fin de me voir tout à votre aise, jouissance dont, me disiez-vous, vous ressentiez si vivement la privation, que vous avez tout risqué pour cela, mal de mer, tempête, captivité! eh bien, me voilà, soyez satisfaite; d’ailleurs, cette fois ma visite a un motif.»

Milady frissonna, elle crut que Felton avait parlé; jamais de sa vie, peut-être, cette femme, qui avait éprouvé tant d’émotions puissantes et opposées, n’avait senti battre son cœur si violemment.

Elle était assise; Lord de Winter prit un fauteuil, le tira à son côté et s’assit auprès d’elle, puis prenant dans sa poche un papier qu’il déploya lentement:

«Tenez, lui dit-il, je voulais vous montrer cette espèce de passeport que j’ai rédigé moi-même et qui vous servira désormais de numéro d’ordre dans la vie que je consens à vous laisser.»

Puis ramenant ses yeux de Milady sur le papier, il lut:

«Ordre de conduire à…» Le nom est en blanc, interrompit de Winter: si vous avez quelque préférence, vous me l’indiquerez; et pour peu que ce soit à un millier de lieues de Londres, il sera fait droit à votre requête. Je reprends donc: «Ordre de conduire à… la nommée Charlotte Backson, flétrie par la justice du royaume de France, mais libérée après châtiment; elle demeurera dans cette résidence, sans jamais s’en écarter de plus de trois lieues. En cas de tentative d’évasion, la peine de mort lui sera appliquée. Elle touchera cinq shillings par jour pour son logement et sa nourriture.»

«Cet ordre ne me concerne pas, répondit froidement Milady, puisqu’un autre nom que le mien y est porté.

– Un nom! Est-ce que vous en avez un?

– J’ai celui de votre frère.

– Vous vous trompez, mon frère n’est que votre second mari, et le premier vit encore. Dites-moi son nom et je le mettrai en place du nom de Charlotte Backson. Non?… vous ne voulez pas?… vous gardez le silence? C’est bien! vous serez écrouée sous le nom de Charlotte Backson.»

Milady demeura silencieuse; seulement, cette fois ce n’était plus par affectation, mais par terreur: elle crut l’ordre prêt à être exécuté: elle pensa que Lord de Winter avait avancé son départ; elle crut qu’elle était condamnée à partir le soir même. Tout dans son esprit fut donc perdu pendant un instant, quand tout à coup elle s’aperçut que l’ordre n’était revêtu d’aucune signature.

La joie qu’elle ressentit de cette découverte fut si grande, qu’elle ne put la cacher.

«Oui, oui, dit Lord de Winter, qui s’aperçut de ce qui se passait en elle, oui, vous cherchez la signature, et vous vous dites: tout n’est pas perdu, puisque cet acte n’est pas signé; on me le montre pour m’effrayer, voilà tout. Vous vous trompez: demain cet ordre sera envoyé à Lord Buckingham; après-demain il reviendra signé de sa main et revêtu de son sceau, et vingt-quatre heures après, c’est moi qui vous en réponds, il recevra son commencement d’exécution. Adieu, madame, voilà tout ce que j’avais à vous dire.

– Et moi je vous répondrai, monsieur, que cet abus de pouvoir, que cet exil sous un nom supposé sont une infamie.

– Aimez-vous mieux être pendue sous votre vrai nom, Milady? Vous le savez, les lois anglaises sont inexorables sur l’abus que l’on fait du mariage; expliquez-vous franchement: quoique mon nom ou plutôt le nom de mon frère se trouve mêlé dans tout cela, je risquerai le scandale d’un procès public pour être sûr que du coup je serai débarrassé de vous.»

Milady ne répondit pas, mais devint pâle comme un cadavre.

«Oh! je vois que vous aimez mieux la pérégrination. À merveille, madame, et il y a un vieux proverbe qui dit que les voyages forment la jeunesse. Ma foi! vous n’avez pas tort, après tout, et la vie est bonne. C’est pour cela que je ne me soucie pas que vous me l’ôtiez. Reste donc à régler l’affaire des cinq shillings; je me montre un peu parcimonieux, n’est-ce pas? cela tient à ce que je ne me soucie pas que vous corrompiez vos gardiens. D’ailleurs il vous restera toujours vos charmes pour les séduire. Usez-en si votre échec avec Felton ne vous a pas dégoûtée des tentatives de ce genre.»

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