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Les Possedes

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Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

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CHAPITRE IX [24] UNE PERQUISITION CHEZ STEPAN TROPHIMOVITCH.

Sur ces entrefaites se produisit un incident qui m’étonna, et qui mit sens dessus dessous Stépan Trophimovitch. À huit heures du matin, Nastasia accourut chez moi et m’apprit qu’une perquisition avait eu lieu dans le domicile de son maître. D’abord je ne pus rien comprendre aux paroles de la servante, sinon que des employés étaient venus saisir des papiers, qu’un soldat en avait fait un paquet et l’avait «emporté dans une brouette». Je me rendis aussitôt chez Stépan Trophimovitch.

Je le trouvai dans un singulier état: il était défait et agité, mais en même temps son visage offrait une incontestable expression de triomphe. Sur la table, au milieu de la chambre, bouillait le samovar à côté d’un verre de thé auquel on n’avait pas encore touché. Stépan Trophimovitch allait d’un coin à l’autre sans se rendre compte de ses mouvements. Il portait sa camisole rouge accoutumée, mais, en m’apercevant, il se hâta de passer son gilet et sa redingote, ce qu’il ne faisait jamais quand un de ses intimes le surprenait en déshabillé. Il me serra chaleureusement la main.

– Enfin un ami! (il soupira profondément.) Cher, je n’ai envoyé que chez vous, personne ne sait rien. Il faut dire à Nastasia de fermer la porte et de ne laisser entrer personne, excepté, bien entendu, ces gens-là… Vous comprenez?

Il me regarda d’un œil inquiet, comme s’il eût attendu une réponse. Naturellement, je m’empressai de le questionner; son récit incohérent, souvent interrompu et rempli de détails inutiles, m’apprit tant bien que mal qu’à sept heures du matin était «brusquement» arrivé chez lui un employé du gouverneur…

– Pardon, j’ai oublié son nom. Il n’est pas du pays, mais il paraît que Lembke l’a amené avec lui; quelque chose de bête et d’allemand dans la physionomie. Il s’appelle Rosenthal.

– N’est-ce pas Blum?

– Blum. En effet, c’est ainsi qu’il s’est nommé. Vous le connaissez? Quelque chose d’hébété et de très content dans la figure, pourtant très sévère, roide et sérieux. Un type de policier subalterne, je m’y connais. Je dormais encore, et, figurez-vous, il a demandé à «jeter un coup d’œil» sur mes livres et sur mes manuscrits, oui, je m’en souviens, il a employé ces mots. Il ne m’a pas arrêté, il s’est borné à saisir des livres… Il se tenait à distance, et, quand il s’est mis à m’expliquer l’objet de sa visite, il paraissait craindre que je… enfin il avait l’air de croire que je tomberais sur lui immédiatement, et que je commencerais à le battre comme plâtre. Tous ces gens de bas étage sont comme ça, quand ils ont affaire à un homme comme il faut. Il va de soi que j’ai tout compris aussitôt. Voilà vingt ans que je m’y prépare. Je lui ai ouvert tous mes tiroirs et lui ai remis toutes mes clefs; je les lui ai données moi-même, je lui ai tout donné. J’étais digne et calme. En fait de livres, il a pris les ouvrages de Hertzen publiés à l’étranger, un exemplaire relié de la «Cloche», quatre copies de mon poème, et enfin tout ça. Ensuite, des papiers, des lettres, et quelques unes de mes ébauches historiques, critiques et politiques. Ils se sont emparés de tout cela. Nastasia dit que le soldat a chargé sur une brouette les objets saisis et qu’on a mis dessus la couverture du traîneau; oui, c’est cela, la couverture.

C’était une hallucination. Qui pouvait y comprendre quelque chose? De nouveau je l’accablai de questions: Blum était-il venu seul ou avec d’autres? Au nom de qui avait-il agi? De quel droit? Comment s’était-il permis cela? Quelles explications avait-il données?

– Il était seul, bien seul; du reste, il y avait encore quelqu’un dans l’antichambre, oui, je m’en souviens, et puis… Du reste, il me semble qu’il y avait encore quelqu’un, et que dans le vestibule se tenait un garde. Il faut demander à Nastasia; elle sait tout cela mieux que moi. J’étais surexcité, voyez-vous. Il parlait, parlait… un tas de choses; du reste, il a très peu parlé, et c’est moi qui ai parlé tout le temps… J’ai raconté ma vie, naturellement, à ce seul point de vue… J’étais surexcité, mais digne, je vous l’assure. Cependant je crois avoir pleuré, j’en ai peur. La brouette, ils l’ont prise chez un boutiquier, ici, à côté.

– Oh! Seigneur, comment tout cela a-t-il pu se faire! Mais, pour l’amour de Dieu, soyez plus précis, Stépan Trophimovitch; voyons, c’est un rêve, ce que vous racontez là!

– Cher, je suis moi-même comme dans un rêve… Savez-vous, il a prononcé le nom de Téliatnikoff, et je pense que celui-là était aussi caché dans le vestibule. Oui, je me rappelle, il a parlé du procureur et, je crois, de Dmitri Mitritch… qui me doit encore quinze roubles que je lui ai gagnées au jeu, soit dit en passant. Enfin je n’ai pas trop compris. Mais j’ai été plus rusé qu’eux, et que m’importe Dmitri Mitritch? Je crois que je l’ai instamment prié de ne pas ébruiter l’affaire, je l’ai sollicité à plusieurs reprises, je crains même de m’être abaissé, comment croyez-vous? Enfin il a consenti… Oui, je me rappelle, c’est lui-même qui m’a demandé cela: il m’a dit qu’il valait mieux tenir la chose secrète, parce qu’il était venu seulement pour «jeter un coup d’œil» et rien de plus…et que si l’on ne trouvait rien, il n’y aurait rien… Si bien que nous avons tout terminé en amis, je suis tout à fait content.

– Ainsi, il vous avait offert les garanties d’usage en pareil cas, et c’est vous-même qui les avez refusées! m’écriai-je dans un accès d’amicale indignation.

– Oui, l’absence de garanties est préférable. Et pourquoi faire du scandale? Jusqu’à présent, nous avons procédé en amis, cela vaut mieux… Vous savez, si l’on apprend dans notre ville… mes ennemis… et puis à quoi bon ce procureur, ce cochon de notre procureur, qui deux fois m’a manqué de politesse et qu’on a rossé à plaisir l’autre année chez cette charmante et belle Nathalie Pavlovna, quand il se cacha dans son boudoir? Et puis, mon ami, épargnez-moi vos observations et ne me démoralisez pas, je vous prie, car, quand un homme est malheureux, il n’y a rien de plus insupportable pour lui que de s’entendre dire par cent amis qu’il a fait une sottise. Asseyez-vous pourtant, et buvez une tasse de thé; j’avoue que je suis fort fatigué… si je me couchais pour un moment et si je m’appliquais autour de la tête un linge trempé dans du vinaigre, qu’en pensez-vous?

– Vous ferez très bien, répondis-je, – vous devriez même vous mettre de la glace sur la tête. Vous avez les nerfs très agités, vous êtes pâle, et vos mains tremblent. Couchez-vous, reposez-vous un peu, vous reprendrez votre récit plus tard. Je resterai près de vous en attendant.

Il hésitait à suivre mon conseil, mais j’insistai. Nastasia apporta une tasse remplie de vinaigre, je mouillai un essuie-mains et j’en entourai la tête de Stépan Trophimovitch. Ensuite Nastasia monta sur la table et se mit en devoir d’allumer une lampe dans le coin devant l’icône. Le fait m’étonna, car rien de semblable n’avait jamais eu lieu dans la maison.

– J’ai donné cet ordre tantôt, immédiatement après leur départ, murmura Stépan Trophimovitch en me regardant d’un air fin: – quand on a de ces choses là dans sa chambre et qu’on vient vous arrêter, cela impose, et ils doivent rapporter ce qu’ils ont vu…

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