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La Reine Margot Tome I

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La Reine Margot Tome I
Название: La Reine Margot Tome I
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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La Reine Margot Tome I читать книгу онлайн

La Reine Margot Tome I - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Sur fond de guerres sanglantes, de Saint Barth?l?my ainsi que de la lutte entre Catherine de M?dicis et Henri de Navarre, la premi?re ?pouse de ce dernier, Marguerite de Valois, appel?e la reine Margot, entretient des intrigues amoureuses notoires et violentes… Roman historique qui reste avant tout un roman, ce livre nous fait sentir l'atmosph?re de cette ?poque et appr?hender l'histoire de notre pays!

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La Mole employa donc une partie de l’argent qu’il avait reçu en partant de sa famille à acheter le plus beau justaucorps de satin blanc et la plus riche broderie de manteau que lui pût procurer le tailleur à la mode. Le même lui fournit encore les bottes de cuir parfumé qu’on portait à cette époque. Le tout lui fut apporté le matin, une demi-heure seulement après l’heure pour laquelle La Mole l’avait demandé, ce qui fait qu’il n’eut trop rien à dire. Il s’habilla rapidement, se regarda dans un miroir, se trouva assez convenablement vêtu, coiffé, parfumé pour être satisfait de lui-même; enfin il s’assura par plusieurs tours faits rapidement dans sa chambre qu’à part plusieurs douleurs assez vives, le bonheur moral ferait taire les incommodités physiques.

Un manteau cerise de son invention, et taillé un peu plus long qu’on ne les portait alors, lui allait particulièrement bien.

Tandis que cette scène se passait au Louvre, une autre du même genre avait lieu à l’hôtel de Guise. Un grand gentilhomme à poil roux examinait devant une glace une raie rougeâtre qui lui traversait désagréablement le visage; il peignait et parfumait sa moustache, et tout en la parfumant, il étendait sur cette malheureuse raie, qui, malgré tous les cosmétiques en usage à cette époque s’obstinait à reparaître, il étendait, dis-je, une triple couche de blanc et de rouge; mais comme l’application était insuffisante, une idée lui vint: un ardent soleil, un soleil d’août dardait ses rayons dans la cour; il descendit dans cette cour, mit son chapeau à la main, et, le nez en l’air et les yeux fermés, il se promena pendant dix minutes, s’exposant volontairement à cette flamme dévorante qui tombait par torrents du ciel.

Au bout de dix minutes, grâce à un coup de soleil de premier ordre, le gentilhomme était arrivé à avoir un visage si éclatant que c’était la raie rouge qui maintenant n’était plus en harmonie avec le reste et qui par comparaison paraissait jaune. Notre gentilhomme ne parut pas moins fort satisfait de cet arc-en-ciel, qu’il rassortit de son mieux avec le reste du visage, grâce à une couche de vermillon qu’il étendit dessus; après quoi il endossa un magnifique habit qu’un tailleur avait mis dans sa chambre avant qu’il eût demandé le tailleur.

Ainsi paré, musqué, armé de pied en cap, il descendit une seconde fois dans la cour et se mit à caresser un grand cheval noir dont la beauté eût été sans égale sans une petite coupure qu’à l’instar de celle de son maître lui avait faite dans une des dernières batailles civiles un sabre de reître.

Néanmoins, enchanté de son cheval comme il l’était de lui-même, ce gentilhomme, que nos lecteurs ont sans doute reconnu sans peine, fut en selle un quart d’heure avant tout le monde, et fit retentir la cour de l’hôtel de Guise des hennissements de son coursier, auxquels répondaient, à mesure qu’il s’en rendait maître, des mordi prononcés sur tous les tons. Au bout d’un instant le cheval, complètement dompté, reconnaissait par sa souplesse et son obéissance la légitime domination de son cavalier; mais la victoire n’avait pas été remportée sans bruit, et ce bruit (c’était peut-être là-dessus que comptait notre gentilhomme), et ce bruit avait attiré aux vitres une dame que notre dompteur de chevaux salua profondément et qui lui sourit de la façon la plus agréable.

Cinq minutes après, madame de Nevers faisait appeler son intendant.

– Monsieur, demanda-t-elle, a-t-on fait convenablement déjeuner M. le comte Annibal de Coconnas?

– Oui, madame, répondit l’intendant. Il a même ce matin mangé de meilleur appétit encore que d’habitude.

– Bien, monsieur! dit la duchesse. Puis se retournant vers son premier gentilhomme:

– Monsieur d’Arguzon, dit-elle, partons pour le Louvre et tenez l’œil, je vous prie, sur M. le comte Annibal de Coconnas, car il est blessé, par conséquent encore faible, et je ne voudrais pas pour tout au monde qu’il lui arrivât malheur. Cela ferait rire les huguenots, qui lui gardent rancune depuis cette bienheureuse soirée de la Saint-Barthélemy.

Et madame de Nevers, montant à cheval à son tour, partit toute rayonnante pour le Louvre, où était le rendez-vous général.

Il était deux heures de l’après-midi, lorsqu’une file de cavaliers ruisselants d’or, de joyaux et d’habits splendides apparut dans la rue Saint-Denis, débouchant à l’angle du cimetière des Innocents, et se déroulant au soleil entre les deux rangées de maisons sombres comme un immense reptile aux chatoyants anneaux.

XVI Le corps d’un ennemi mort sent toujours bon

Nulle troupe, si riche qu’elle soit, ne peut donner une idée de ce spectacle. Les habits soyeux, riches et éclatants, légués comme une mode splendide par François Ier à ses successeurs, ne s’étaient pas transformés encore dans ces vêtements étriqués et sombres qui furent de mise sous Henri III; de sorte que le costume de Charles IX, moins riche, mais peut-être plus élégant que ceux des époques précédentes, éclatait dans toute sa parfaite harmonie. De nos jours, il n’y a plus de point de comparaison possible avec un semblable cortège; car nous en sommes réduits, pour nos magnificences de parade, à la symétrie et à l’uniforme.

Pages, écuyers, gentilshommes de bas étage, chiens et chevaux marchant sur les flancs et en arrière, faisaient du cortège royal une véritable armée. Derrière cette armée venait le peuple, ou, pour mieux dire, le peuple était partout.

Le peuple suivait, escortait et précédait; il criait à la fois Noël et Haro, car, dans le cortège, on distinguait plusieurs calvinistes ralliés, et le peuple a de la rancune.

C’était le matin, en face de Catherine et du duc de Guise, que Charles IX avait, comme d’une chose toute naturelle, parlé devant Henri de Navarre d’aller visiter le gibet de Montfaucon, ou plutôt le corps mutilé de l’amiral, qui était pendu. Le premier mouvement de Henri avait été de se dispenser de prendre part à cette visite. C’était là où l’attendait Catherine. Aux premiers mots qu’il dit exprimant sa répugnance, elle échangea un coup d’œil et un sourire avec le duc de Guise. Henri surprit l’un et l’autre, les comprit, puis se reprenant tout à coup:

– Mais, au fait, dit-il, pourquoi n’irais-je pas? Je suis catholique et je me dois à ma nouvelle religion. Puis s’adressant à Charles IX:

– Que Votre Majesté compte sur moi, lui dit-il, je serai toujours heureux de l’accompagner partout où elle ira. Et il jeta autour de lui un coup d’œil rapide pour compter les sourcils qui se fronçaient.

Aussi celui de tout le cortège que l’on regardait avec le plus de curiosité, peut-être, était ce fils sans mère, ce roi sans royaume, ce huguenot fait catholique. Sa figure longue et caractérisée, sa tournure un peu vulgaire, sa familiarité avec ses inférieurs, familiarité qu’il portait à un degré presque inconvenant pour un roi, familiarité qui tenait aux habitudes montagnardes de sa jeunesse et qu’il conserva jusqu’à sa mort, le signalaient aux spectateurs, dont quelques-uns lui criaient:

– À la messe, Henriot, à la messe! Ce à quoi Henri répondait:

– J’y ai été hier, j’en viens aujourd’hui, et j’y retournerai demain. Ventre saint gris! il me semble cependant que c’est assez comme cela.

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