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Fernande

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Fernande
Название: Fernande
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Fernande читать книгу онлайн

Fernande - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

La baronne de Barth?le attend son vieil ami et amant le comte de Montgiroux, pair de France. Son fils Maurice, mari? ? la ni?ce du comte, se meurt de fi?vre c?r?brale. Sur la suggestion du m?decin de Maurice, la baronne a accept? de faire venir ? son ch?teau Mme Ducoudray qui pourrait apaiser la fi?vre du mourant. ? son arriv?e, la dame apprend le but de sa visite, sauver Maurice – Maurice, pr?nom qui ne lui est pas inconnu. Le comte d?couvre lui que Mme Ducoudray n'autre que Fernande,la courtisane qu’il a pris pour ma?tresse. Arrive ensuite Mme de Neuilly, parente de la baronne, veuve envieuse qui reconna?t en Fernande une ancienne pensionnaire d’orphelinat et qui voudrait bien savoir comment elle s'y est pris pour faire ce riche mariage avec M. Ducoudray. Elle r?v?le que Fernande est de sang noble, fille de la famille de Mormant. Par son entremise, Fernande apprend ? son tour que Maurice est en fait le fils du baron…

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– Eh bien, ce jour-là est aujourd’hui, et je ne vous ai pas envoyé chercher à d’autre fin que de vous avoir près de nous, au contraire, dans cette grave circonstance.

– Mais, madame, s’écria le comte, songez donc qu’il m’est impossible; avec mon caractère… justiciable comme je le suis de l’opinion publique…

– Silence! dit la baronne, voici Clotilde.

En effet, en ce moment même, la jeune femme ouvrait la porte du salon.

CHAPITRE IV

Clotilde venait annoncer à son oncle que Maurice était réveillé et qu’il pouvait entrer dans la chambre du malade. M. de Montgiroux jeta sur elle un coup d’œil rapide: Clotilde était pâle, mais elle paraissait calme et résignée.

En apprenant la cause secrète de la maladie de Maurice, madame de Barthèle et Clotilde, l’une dans un premier mouvement d’amour maternel, l’autre dans un élan de dévouement conjugal, avaient pris la résolution que nous avons dite, résolution que, dans l’inflexibilité de son devoir, qui veut d’abord qu’à quelque prix que ce soit le médecin sauve le malade, le docteur leur avait suggérée. Cette résolution était l’effet d’un sentiment trop naturel et trop légitime pour qu’elles songeassent un seul instant, l’une ou l’autre, au ridicule de la situation dans laquelle la présence d’une femme qui avait été la maîtresse de Maurice allait les placer. Mais M. de Montgiroux, qui, comme on a dû le remarquer, n’était pas l’homme du premier mouvement, avait entrevu tout de suite ce que l’admission d’une femme galante dans la maison de sa nièce avait d’irrégulier et de choquant; en outre, je ne sais quelle inquiétude le préoccupait à l’endroit de cette femme, et lui faisait désirer de ne pas se rencontrer avec elle en présence de la baronne surtout: il avait donc voulu fuir, et madame de Barthèle, usant de sa vieille autorité, l’avait retenu. Le comte, ennemi de toute lutte, cédait avec une sorte d’hésitation craintive; un vague pressentiment lui disait tout bas qu’il devait être mêlé pour quelque chose dans toute cette aventure, et madame de Barthèle allait peut-être avoir elle-même une révélation de ce qui se passait dans l’esprit du noble pair, lorsque Clotilde vint interrompre leur entretien, qui commençait à prendre une chaleur indiscrète.

Elle venait, comme nous l’avons dit, annoncer à son oncle que Maurice était réveillé, et qu’il pouvait entrer auprès du malade.

Madame de Barthèle et M. de Montgiroux se levèrent aussitôt et suivirent Clotilde.

Le comte montait l’escalier en cherchant dans son esprit par quel moyen il pourrait sortir d’embarras, lorsque tout à coup, dirigeant au travers d’une fenêtre, ses regards sur la cour, madame de Barthèle s’écria:

– Ah! voici M. Fabien de Rieulle; nous allons savoir quelque chose de nouveau.

– En effet, Fabien entrait dans la cour, à pic sur un tilbury.

– En ce cas, ma chère enfant, dit M. de Montgiroux en s’arrêtant sous l’impression spontanée d’une terreur dont il ne pouvait pas se rendre compte, retourne auprès de ton mari; dans un instant je suis près de toi; mais, comme madame de Barthèle, j’ai hâte de savoir quelle nouvelle nous apporte ce monsieur.

Et il s’élança après la baronne, afin de ne point la laisser un instant seule avec le nouveau venu.

Ce nouveau venu, sur lequel force nous est de jeter les yeux, tandis qu’il saute légèrement de son tilbury et qu’il monte les marches du perron en rajustant le léger désordre qu’une course rapide avait amené dans sa toilette, était un jeune homme de vingt-sept à vingt-huit ans, beau garçon dans toute l’acception du mot, et qui, à des yeux superficiels, pouvait passer pour un homme d’une suprême élégance. C’était, comme nous l’avons dit, l’ami ou plutôt le compagnon de Maurice; car, lorsque nous aurons à mettre ce dernier en scène, nous essayerons de démontrer quelle nuance imperceptible aux regards vulgaires creusait cependant un abîme entre ces deux hommes.

Grâce à l’empressement de M. de Montgiroux, et à sa connaissance des localités, il put entrer par une porte tandis que Fabien entrait par l’autre.

– Eh bien, mon cher monsieur de Rieulle, dit la mère de Maurice, que venez-vous nous apprendre? Parlez, parlez!

Mais, comme le jeune homme ouvrait la bouche pour répondre, il reconnut M. de Montgiroux.

Madame de Barthèle s’aperçut qu’à cette vue une légère hésitation se peignait sur la figure de Fabien.

– Oh! cela ne fait rien, dit-elle; parlez, parlez! M. de Montgiroux est du complot.

Fabien regarda M. de Montgiroux, et son hésitation parut se changer en étonnement. Quant à l’homme d’État, ne voulant pas compromettre la gravité de son caractère, il se contenta de faire un mouvement de tête en signe d’adhésion.

– Eh bien, madame, répondit Fabien, tout a réussi selon vos désirs et selon nos espérances: la personne en question accepte la partie de campagne.

– Et quand l’entrevue doit-elle avoir lieu? demanda madame de Barthèle avec une sorte d’anxiété. N’oublions pas que chaque moment de retard peut compromettre la vie de Maurice.

– Le rendez-vous est donné pour ce matin même, et, dans peu d’instants, nous verrons sans doute arriver la personne.

Et Fabien jeta un regard sur le comte, pour voir quel effet produirait sur lui l’annonce de cette prochaine arrivée; mais le comte, qui avait eu le temps de remettre son masque d’homme politique, resta impassible.

– Elle n’a point fait de difficultés? demanda madame de Barthèle.

– Il n’a été question, répondit le jeune homme, que d’une simple visite à la campagne; une maison à vendre a été le prétexte dont Léon de Vaux s’est servi pour déterminer la personne à venir à Fontenay en sa compagnie; pendant la route, il se charge de la préparer doucement à rendre le service que vous réclamez d’elle.

– Mais alors ne craignez-vous pas qu’elle ne refuse d’aller plus loin?

– Quand elle saura la situation dans laquelle se trouve Maurice, j’espère que le souvenir d’une ancienne amitié surmontera toute autre considération.

– Oui, et j’espère comme vous, dit madame de Barthèle enchantée.

– Mais, monsieur, demanda le comte d’une voix qui, malgré toute la puissance de l’homme d’État sur lui-même, n’était pas exempte d’émotion, comment s’appelle cette personne, s’il vous plaît?

– Comment! vous ne savez pas de qui il est question? demanda Fabien.

– Aucunement. Je sais qu’il est question d’une femme jeune et jolie; mais vous n’avez pas encore prononcé son nom.

– Alors, vous l’ignorez?

– Complètement.

– Elle se nomme madame Ducoudray, répondit Fabien de Rieulle en s’inclinant avec le plus grand sang-froid.

– Madame Ducoudray? répéta M. de Montgiroux avec un sentiment visible de joie. Je ne la connais pas.

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