Cyteen, vol. 1
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Il ne se contentait pas d’étudier des informations. Il orchestrait tout, se dit Justin. Le grand jeu. Entretien du suspense. Secrets.
Alors qu’il était quant à lui dans l’incapacité de placer ses réactions sous contrôle.
Giraud lisait, ou feignait de lire. Son expression se fit plus sévère, lorsqu’il releva la tête.
— Je constate que vous n’êtes pas un amateur de bandétudes. N’est-ce pas paradoxal, pour un concepteur ?
— Elles ne m’inspirent guère confiance. Pourriez-vous me le reprocher ?
— Vous évitez même les bandes ludiques.
— J’ai peu de loisirs.
— Je ne peux accepter cette réponse. Vous ne vous êtes pas présenté à Petros, pour vos visites de contrôle. Vous ne prenez pas plus d’une bande par mois, à quelque chose près. Oui, votre attitude est bien étrange.
Il ne dit rien. Il avait épuisé sa réserve de reparties désinvoltes.
— Même Grant s’abstient d’aller au labo pour recevoir les siennes. Il utilise un appareil domestique. Ce n’est pas conforme au règlement.
— Rien ne l’y oblige, dès l’instant où il s’estime satisfait. Je ne vois pas pourquoi vous vous sentez concernés. Grant est intelligent, et il possède une excellente capacité d’assimilationc
— Agit-il ainsi sur vos instructions ?
— Non.
— Vous savez, intervint Petros, Grant se suffit à lui-même, il est adapté. Il n’a pas besoin du soutien des bandes aussi souvent que la plupart des autres Alpha. Mais compte tenu de ce qu’il a subi, il serait préférable qu’il prenne des bandes-profondes. Pour nous permettre de nous assurer que tout va bien.
— Compte tenu de ce que vouslui avez fait subir, voulez-vous dire. Non !
— Il obéit donc à vos instructions, fit Giraud.
— Non. Je le laisse libre de ses choix. Il agit sans contrainte. Il bénéficie de ce droit au même titre que moi, pour autant que je le sache.
— Je doute que des concepteurs auxquels les bandes inspirent une phobie aient leur place à Reseune.
— Allez au diable.
— Du calme. Détendez-vous, intervint Denys. Giraud, nous n’avons rien à lui reprocher sur le plan professionnel. Pas plus qu’à son azi, d’ailleurs. Là n’est pas la question.
— Ari n’a pas été la seule victime de ce meurtre, déclara Petros. Justin en a souffert. Grant aussi. Vous ne pouvez en faire abstraction. Nous sommes en présence d’un jeune homme qui n’était alors qu’un adolescent, la cible innocente des agissements répréhensibles de cette femme. Je n’ai rien voulu précipiter. Je me suis contenté de le surveiller. Je lui ai demandé de passer à mon bureau, afin de m’entretenir avec lui. N’est-ce pas exact, Justin ?
— Si.
— Mais vous n’êtes pas venu.
— Non.
La panique l’assaillait. Il se sentait mal.
— La situation qui résulte de la mise en œuvre du Projet vous déplaît, n’est-ce pas ?
— Vivre et laisser vivre, c’est mon principe. Je suis désolé, pour cette gosse. Je présume que vous avez pris connaissance de tous les propos que Grant et moi avons pu échanger dans notre appartement. J’espère que les passages intimes vous ont bien amusés.
— Justin.
— Vous pouvez aller au diable, Petros.
— Dites-moi la vérité. Vous arrive-t-il encore d’avoir des flashes-bandes ?
— Non.
— Est-ce bien la vérité ?
— Oui, absolument.
— Vous sentiez-vous tendu, quand vous êtes allé à cette soirée ?
— Bien sûr que non. Pourquoi l’aurais-je été ?
Petros se tourna vers Giraud.
— Je crois pourtant que c’est l’explication. Il était stressé. Comme son azi, d’ailleurs. Ari l’a perçu. Voilà tout. Je pense à un incident fortuit. Ce qui m’inquiète le plus, c’est l’état d’esprit de Justin. Il serait préférable qu’il regagne sa section, assiste aux réunions familiales, et qu’il tente de se comporter le plus normalement possible. Je déconseille tout nouveau psychosondage. Il n’est déjà que trop tendu. Et je veux qu’il vienne me consulter.
Denys s’adressa à son frère :
— Si tu croisque la sensibilité d’Ari est supérieure à la moyenne, tu dois tenir compte du fait que Justin ne lui a pas inspiré la moindre appréhension. Malgré sa propre tension, elle n’en a pas été effrayée. Bien au contraire.
— Ce qui me déplaît tout autant.
Giraud prit une inspiration et se carra dans son fauteuil pour étudier Justin, les sourcils froncés.
— Vous allez suivre les prescriptions de Petros. S’il m’informe que vous refusez de coopérer, vous vous retrouverez en poste dans une station de précip avant le coucher du soleil. C’est compris ?
— Oui, ser.
— Vous continuerez vos travaux. Si vous croisez le chemin d’Ari, vous aurez le choix entre lui adresser ou non la parole. Je vous laisse le soin d’opter pour ce qui devrait le moins l’intriguer. Vous assisterez aux réunions de Famille. Si elle vous parle, répondez-lui avec amabilité, rien de plus. Si vous vous écartez de cette ligne de conduite vous aurez affaire à moi et il est probable que je serai moins conciliant qu’aujourd’hui. Tout cela est valable pour Grant. Je compte sur vous pour le lui faire comprendre. Vous m’avez entendu ?
— Oui, ser.
Comme un azi. Calme. Avec déférence. C’est un piège. Il va se refermer sur toi. Ils te préparent un sale tour.
— Vous pouvez disposer. Abban, ouvre la porte.
L’azi s’exécuta. Justin s’extirpa du fauteuil. Denys fit de même et sortit avec lui. Une fois dans le vestibule, au-delà des gardes, il lui prit le bras et l’accompagna dans le couloir principal.
Puis il le retint et le fit s’arrêter.
— Justin.
Il s’immobilisa. Il tremblait. Mais la méfiance ne lui était d’aucune utilité.
— Justin, vous êtes soumis à une forte tension nerveuse. Mais vous savez – comme moi – qu’il n’a pu se produire le moindre transfert de souvenirs. Ce n’est pasl’Ari que nous avons connue. Nous ne tenons pas à voir s’envenimer nos rapports avec votre famille. Et nous ne voulonspas que vous repreniez le rôle de votre père. J’espère que vous avez conscience de l’importance de ce qui est en jeu.
Il hocha la tête.
— Écoutez-moi, Justin. Giraud vous a fait subir ce sondage. Il sait que vous êtes sincère. Il estc
— Une ordure.
— Ne me compliquez pas les choses, Justin. Suivez les instructions de mon frère. Ne commettez pas la moindre erreur. Vous ne voudriez pas faire de mal à cette enfant. Je le sais. Les actes de la première Aric elle n’en est pas responsable. Il serait injuste de vous venger sur elle.
— J’ai subi les agissements d’Ari sans réagir, bon Dieu, et vous croyez que je pourrais à présent m’en prendre à une enfant ?
— Non, non. Mais réfléchissez à ce que je viens de vous dire. Pensez-y, quand vous la reverrez. Ari vous a détruit. Vous pourriez en faire autant à cette gosse. La blesser. Je veux que vous en preniez conscience.
— Je ne lui ai rien fait !
— Je sais, je sais. Calmez-vous. Respirez à fond et détendez-vous. Écoutez-moi. Si vous savez tirer votre épingle du jeu, vous en obtiendrez des avantages.
— J’en suis convaincu.
Denys le reprit par le bras et le poussa contre le mur. Les gardes sortaient du bureau de Giraud.
— Justin, je voulais vous dire une chosec au sujet de votre requête. Je compte attendre quelques semaines, puis autoriser cette liaison téléphonique. Il ne faudra pas vous étonner des délais de transmissionc votre père est rusé et la sécurité devra analyser vos propos. C’est le mieux que je puisse faire. Vous sentez-vous réconforté ?
— Que me demandez-vous en échange ?
— Rien. Rien du tout. Si ce n’est de veiller à ne pas tout gâcher. Évitez les ennuis. D’accord ?
Il fixait le mur, les motifs du travertin qui se troublaient devant ses yeux. Il sentit Denys tapoter son épaule.
— Je suis désolé. Je saisc vous n’avez pas bénéficié d’un seul jour de répit. Mais je veux vous faire participerau Projet. C’est pourquoi je me suis opposé à Giraud, pour vous garder à Reseune. Ari avait pour vous beaucoup d’estime. Nonc écoutez-moi. Elle vous appréciait. Ne parlons pas de ce qu’elle vous a fait. Je la connaissais, aussi bien que je meconnais. L’antagonisme qui existait entre cette femme et votre père était ancien et profond, mais elle a décidé de vous affecter à sa section sitôt après qu’on lui a communiqué les résultats de vos tests.