Cyteen, vol. 1
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— Change-moi les idées. Je ne veux penser à rien, ce soir.
Bon sang, voilà que je me mets même àparler comme Olga.
L’azi la caressa et déposa un baiser sur son épaule.
— Inutile de prendre des gants, Ollie. Je me sens d’humeur à tuer quelqu’un.
Il comprit. Il la repoussa en arrière et entreprit de lui faire oublier tout le reste, en immobilisant ses mains pour se protéger des griffures.
Ollie était un expert. Comme la plupart des azis qui avaient reçu sa formation il savait être un amant merveilleux et faire durer le plaisir. Il remportait sa victoire sur elle avec lenteur et mesure, en la minutant de façon à être d’une efficacité maximale pour sa partenaire.
Ce qu’il faisait sans coup férir. Jane soupira et s’abandonna bientôt à des techniques plus douces. Ce qu’il y avait de formidable, avec un azi, c’était qu’il se tenait toujours prêt à la satisfaire. Et qu’il se préoccupait plus d’apporter du plaisir que d’en prendre. Elle avait eu une douzaine d’amants CIT mais, chose étrange, elle n’éprouvait de l’attachement que pour Ollie. Sans doute ne le soupçonnait-il même pas.
— Je t’aime, lui murmura-t-elle à l’oreille.
Il sommeillait déjà, la tête contre son épaule. Elle fit courir ses doigts dans la chevelure humide de sueur de l’azi qui la regarda, à la fois étonné et ravi.
— Vraiment, Ollie.
— Serac
Il ne dit rien de plus. Peut-être attribuait-il ses propos à son âge, à la sénilité. Il était épuisé. Elle était insomniaque. Mais elle savait qu’il resterait éveillé si elle ressentait le besoin de lui parler. Il lui accordait déjà toute son attention.
— C’est tout, ajouta-t-elle. J’ai pensé qu’il était temps de te le dire.
— Merci.
Il ne bougeait toujours pas. Il paraissait croire qu’elle ne pouvait en rester là.
— C’est tout, fit-elle en caressant son épaule. N’as-tu jamais désiré devenir un CIT ? Recevoir ta dernière bande ? Partir d’ici ?
— Non.
Le sommeil l’abandonnait et sa respiration devenait plus rapide.
— Vraiment pas. Je n’y tiens pas. Il me serait impossible de vous quitter.
— Ne dis pas de bêtises ! Une bande réglerait ce problème.
— Je ne veux pas. Je sais que je regretterais cet endroit. Rien ne pourrait y changer quoi que ce soit. Ne me donnez pas cet ordre.
— Je n’en ai pas l’intention. Je m’interrogeais, voilà tout. Tu ne veux donc pas quitter Reseune. Mais que ferais-tu, si je devais partir ?
— Je m’en irais avec vous !
— Vraiment ?
— Où ?
— À Lointaine. Mais pas avant un certain temps. Je désirais m’assurer que ça ne t’ennuierait pas trop. Parce que je t’aime. Je t’aime plus que tout au monde. Assez pour renoncer à toi et te laisser ici si tel est ton désir, t’emmener avec moi dans le cas contraire, ou faire ce que tu voudras. Je te dois bien ça, après tant d’années. Je ne veux que ton bonheur.
Il se redressa sur un coude, pour répondre : une protestation prompte et sincère de loyauté. Elle posa sa paume sur les lèvres de l’azi, afin de l’empêcher de parler.
— Non. Écoute-moi. Je suis très âgée, Ollie. Je ne suis pas immortelle. Et ils craignent que je ne refuse de m’effacer de l’existence d’Ari, le moment venuc Et cet instant approche. Dans deux ans. Dieu, comme le temps passe ! Parfois, j’ai envie de l’étranglerc Parfois, elle m’inspire de la pitié. Et c’est ce qui les inquiète. Ils craignent que je ne décide de changer les règles du jeu. C’est le fond de l’affaire. Les frères Nyec Ces salopards pensent qu’elle s’attache trop à toi. Ils veulent y remédier. Tu la verras moins souvent. Tu devras à l’avenir te montrer froid et distant avec elle. Ce sont leurs instructions. Il m’arrive de penser qu’ils espèrent me voir tomber raide morte au moment prévu dans ce maudit scénario. J’ai eu un entretien avec Giraud, aujourd’huic
Elle prit une inspiration et sentit des tiraillements, derrière ses yeux et autour de son cœur.
— Ils m’ont proposé la direction de RESEUNESPACE. À Lointaine. Le projet Rubin, sur un plateau et avec de jolis rubans autour.
— Avez-vous accepté ?
Elle hocha la tête, mordit sa lèvre et se reprit.
— Oui. Ce cher Giraud. Vous n’aurez qu’à vous retirer dans la section un lorsqu’elle aura sept ans, m’avaient-ils dit au début. Mais ils ont peur, à présent, et ils veulent m’expédier hors d’atteinte. Ça ne suffit pas,vient de déclarer Giraud. Olga estmorte quand Ari avait sept ans. Vous cloîtrer dans la section un pour sortir de sa vie ne peut suffire, vous serez trop proches.Merde. Et ils m’ont proposé ce poste. Morley s’en va, et je le remplace.
— Vous disiez toujours que vous souhaitiez retourner dans l’espace.
D’autres inspirations.
— C’est exact, Ollie. Je l’ai espéré pendant des années et des années. Jusqu’à ce quec je sois trop âgée pour le faire. Ils m’offrent cela et je découvre que je ne veux plus partir. C’est pénible, pour une gosse de spatiaux. J’ai passé trop de temps sur une planète, et tout ce que j’aime est ici, tout ce qui m’est familier. Je ne désire pas le perdre, voilà toutc
Une autre inspiration.
— Mais ce souhait ne peut être exaucé. Ils ont le choix entre m’accorder une promotion et me mettre au rancart. Je n’ai pas envie de prendre ma retraite. C’est ce qui arrive à ceux qui pensent plus à leur travail qu’à acquérir de la puissance. Ce parvenu de Giraud peut me virer. Tout se résume à cela. Qu’il soit maudit ! Je partirai donc pour Lointaine. Et je devrai tout recommencer de zéro, avec un autre sale morveux qui a des problèmes de santé pour couronner le tout. Merde, Ollie. Rends des services et vois comment on te récompense.
Il caressa ses cheveux, son épaule. Il souffrait, parce qu’elle était son superviseur et qu’elle se sentait malheureuse.
— Eh bien, si tu veux me suivre dans ce merdier, pense un peu à ce que sera ta vie. Je mourrai dans quelque tempsc une simple addition t’en apportera la confirmation. Tu te retrouveras alors seul, à vingt années de lumière de la civilisation. Puis-je condamner à cela quelqu’un dont les choix sont encore plus limités que les miens ? Je ne veux pas te placer dans une telle situation. Si tu te sens bien à Reseune, je t’obtiendrai une bande CIT et tu pourras rester ici, dans le monde civilisé : sans keis, sans croquettes de poisson et sans coursives où les gens marchent au plafondc
— Jane, si je vous dis que je souhaite malgré tout vous accompagner, que me répondrez-vous ? Que je suis un azi stupide ? Je le sais. Mais puis-je vous laisser partir avec un jeunot droit sorti de la Ville ?
— J’ai plus de cent ansc
— C’est secondaire. Je m’en fiche. Ne faites pas notre malheur. Ne me jouez pas cette comédie. Vous souhaitez m’entendre dire que je ne peux me passer de vousc Eh bien, c’est chose faite. Mais il est cruel de m’imposer cette attente. Je peux vous entendre : Bon sang, Ollie, je dois te quitter, je le feraicJe ne veux pas écouter de tels propos pendant deux ans. Je ne veux même pas y penser.
Ollie n’était pas du genre à se laisser bouleverser. Mais il l’était. Elle finit par s’en rendre compte et se redressa pour caresser sa joue.
— Je ne le ferai pas. Merde, c’est bien trop sérieux. Maudit soit Giraud. Maudit soit ce projet. Ollie, il ne faudra plus que tu aies de contacts avec Ari.
Ses sourcils se plissèrent, de désarroi.
— Qu’ont-ils à me reprocher ?
— Rien, rien, rassure-toi. Ils ont constaté qu’elle s’est attachée à toi. Cette saloperie de programme. Ils voulaient t’expédier loin d’ici sans plus attendre et je leur ai rétorqué d’aller au diable. Je les ai menacés de tout laisser tomber, de révéler la vérité à Ari. Ils étaient conscients d’avancer sur un fil et avaient préparé une contre-proposition. Une offre que je m’empresserais d’accepter et une menace : la mise à la retraite. Que pouvais-je faire ? J’ai cédé. J’ai opté pour mon départc et le tien. Je devrais me sentir flattée de cette promotion.