Cyteen, vol. 1
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— Il a précisé qu’ils nous permettraient bientôt de téléphoner à Jordan.
— C’est bien vrai ?
Il en avait été lui aussi décontenancé. Pourquoi lui accordaient-ils cette faveur au moment où ils avaient le moins de raisons de les ménager, alors qu’ils auraient pu utiliser la force pour le conduire à l’hôpital ? Ils venaient de le lui prouver.
Un fait nouveau avait dû se produire.
10
— Musique, ordonna Justin au concierge sitôt après avoir franchi le seuil.
L’appareil obtempéra puis annonça le nombre d’appels reçus pendant leur absence : aucun.
— Je constate que notre compagnie n’est plus guère recherchée, commenta-t-il.
Il était rare qu’ils ne soient pas contactés par des collègues qui souhaitaient obtenir des précisions sur le travail en cours et n’avaient pu les joindre à leur bureau.
— Ah, inconstance des hommes ! surenchérit Grant.
Il alla poser son attaché-case sur la table, rangea sa veste dans la penderie et gagna le bar pour préparer deux cocktails.
— Tu as droit à un double. Retire tes chaussures et mets-toi à ton aise. Je pense que tu en as besoin.
Justin s’assit, se débarrassa de ses souliers, se pencha en arrière et but. Whisky et eau, un goût annonciateur de soulagement pour quelqu’un d’hypertendu. Grant avait pris la petite ardoise en plastique qu’ils utilisaient pour se dire tout ce qu’ils n’osaient exprimer à haute voix et écrivit :
Pouvons-nous les croire, lorsqu’ils parlent d’interrompre les écoutes ?
Justin secoua la tête, posa son verre sur la marche supérieure du puits central tapissé de coussins et s’étira pour attraper la tablette : Il suffira d’échanger quelques informations fantaisistes pour les prendre en flagrant délit.
Au tour de Grant, qui hochait la tête : Une idée ?
À lui : Pas encore. Je réfléchis.
Grant : Ai-je raison de croire qu’il me faudra attendre d’aller nourrir les poissons pour pouvoir apprendre ce qui s’est passé ?
Lui : Compliqué. Dangereux. Petros exige que je passe le voir et m’entretienne avec lui.
Grant, inquiet : Une question non formulée.
Lui : Ils ont des soupçons, pour les flashes-bandes.
Grant : Il souligna le mot entretienneet y ajouta un point d’interrogation.
Lui : Denys a affirmé qu’ils ne feraient « aucun sondage ».Puis il précisa, après coup : Ils ont compris que j’ai peur des bandes. Je ne suis pas rassuré. Je crains qu’ils n’aient analysé ma voix. Si c’est le cas, je me suis trahi. Et Petros pourra découvrir bien des choses. Pendant longtempsc j’ai tenté de me convaincre que ces flashes étaient dus au traumatisme. À présent, je pencherais plutôt pour un blocage bâclé. Peut-être ont-ils voulu faire de moi ce que je suis devenu.
Grant lut et se renfrogna. Il réfléchit, écrivit, effaça la phrase, recommença. Encore. Un succinct : Je ne crois pas. Je pense aux trop nombreux sondages.
Lui : Alors, pourquoi as-tu pris cette ardoise pour dialoguer avec moi alors que nous sommes dans notre appartement ?Souligné trois fois.
Grant haussa imperceptiblement les sourcils. Il écrivit : Parce que aucune possibilité n’est à exclure, celle d’un blocage mental décidé en haut lieu exceptée. Ton esprit a subi des dommages. Quand Giraud y a pénétré, Ari n’avait pas terminé ses manipulations. Si ce n’est pas suffisant, rien ne le serait. Quoi qu’ait pu effectuer cette femme, ce devait être à la fois profond et subtil. Nous savons de quoi elle était capable. Et quand Giraud est entré par effraction il a dû casser quelque chose.
Justin but une gorgée de whisky et sentit le froid le pénétrer. Il mâchonna le style pendant un instant avant de répondre : Il avait visionné les bandes et savait ce qu’elle venait de me faire subir. C’est un spécialiste du psychset des militaires, et ce n’est pas fait pour me rassurer. S’il a obtenu un statut de Spécial c’est pour des raisons politiques, pas pour ses compétences. Dieu seul peut savoir ce que m’a fait cet homme. Ou encore Petros.
Grant lut et grimaça. Il écrivit : Pas Petros. Giraud. Mais Ivanov ne lui est pas inféodé.
Lui : Ce med m’inspire de la méfiance. Et me voilà condamné à me présenter à ses visites de contrôle, faute de quoi Us risquent de me retirer mon travail, de me déclarer instable, d’annuler mon autorisation Alpha et de te transférer. Tout recommencerait.
Grant s’empara de l’ardoise : Tu es le clone de Jordan. Si tu te révèles aussi compétent que ton père sans programme psychogénique pendant qu’ils poursuivent le projet Rubin, tu pourras faire remettre leurs décisions en question. Moi aussi. Souviens-toi qu’Ari m’a créé à partir d’un généset de Spécial. À nous deux, nous pourrions exercer un contrôle sur cette expérience. Est-ce le but qu’Ari voulait atteindre ? Est-ce pour cela que Giraud désire se débarrasser de nous ?
Il sentit son estomac se nouer. Je ne sais pas,écrivit-il.
Grant : Giraud et Denys ne disposeront que de Rubin pour établir des comparaisons, et rien ne les empêchera de falsifier les résultats. Ils nous assimilent à des gêneurs. Ari n’aurait jamais procédé de cette manière. Elle effectuait des contrôles, dans la mesure où c’est réalisable quand on a affaire au psych d’un être humain. Je crois qu’elle voulait nous voir participer au projet.
Lui : Denys affirme que les chances de réussite sont bonnes mais que le moindre détail risque de tout compromettre, à n’importe quel stade.
Grant : On pourra assimiler l’expérience à un succès si les résultats sont probants. Tu dis toi-même qu’ils n’ont pas l’intention de divulguer quoi que ce soit, si ça marche. Les labos de Reseune ne communiquent jamais leurs découvertes, ils s’en servent pour accroître leurs profits. S’ils reconstituent Ari – je parle d’une Ari capable de reprendre ses précédentes recherches et de les approfondir – ses notes feront-elles l’objet d’une publication ? J’en doute. La Défense signera des contrats importants avec Reseune qui verra son influence s’accroître et bénéficiera d’un secret plus absolu encore. Je ne parle pas des profits. Mais les labos se chargeront de tout, sans jamais communiquer leurs découvertes. Ils travailleront pour les militaires et obtiendront d’eux tout ce qu’ils souhaitent, aussi longtemps que l’armée croira pouvoir reconstituer certains individusc un exploit que nul ne pourrait réaliser sans une documentation aussi importante que celle stockée sous cette montagne, là-bas. Ça durera des années. Des vies entières. Entre-temps, les labos rendront quelques services à la Défense et serviront surtout leurs intérêts. Dis-moi, ai-je bien analysé les motivations des hommes-nés ?
Justin lut et hocha la tête. Son malaise ne cessait d’empirer.
Grant : Vous êtes vraiment bizarres, vous autres les CIT Parce que vous façonnez vous-mêmes vos psychsetsc en plaçant la logique à un niveau superficiel. Les azis savent quant à eux que leurs strates inférieures sont saines. Mais qui suis-je pour oser porter un jugement sur mes propres créateurs ?
11
Jane s’assit au bord du lit et écarta ses cheveux pour permettre à Ollie d’effleurer sa nuque du bout des lèvres.
Dieu merci, l’enfant s’était finalement endormie, et Nelly avait remporté pour un soir l’affrontement de volontés.
Contre une Ari surexcitée. Elle l’avait été toute la journée. Elle voulait retourner chez Valery, pour jouer.
Prendre des mesures s’imposait. Valery devenait un problème, ce qu’elle avait d’ailleurs prévu depuis longtemps. Il faudrait fournir à Ari un nouveau compagnon de jeu. Dans sa vie antérieure, elle n’avait jamais été si proche d’un autre enfant.
Zut ! C’était vraiment un sale tour qu’ils joueraient à cette gosse.
Ollie l’enlaça, la serra contre lui.
— Des soucis ? demanda-t-il.