Cyteen, vol. 1
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Phaedra obéit aussitôt. Elle faisait partie de sonéquipe et était compétente. Jane sortit de la cuisine et suivit le couloir sur les talons de l’azie, puis elle prit à gauche dans le corridor de verre et de pierre, passa devant la salle à manger et la bibliothèque, et atteignit le séjour.
Où Julia l’attendait, assise sur le divan pendant que la petite Gloria âgée de trois ans jouait sur le tapis.
— Que diable fais-tu ici ?
Julia sursauta et la regarda.
— Je viens de conduire Gloria chez le dentiste. Rien de grave, un simple contrôle. Il m’est venu à l’esprit d’en profiter pour passer te voir.
— Tu n’as pas eu une excellente idée.
Les lèvres de sa fille se pincèrent.
— Je m’avoue touchée par ton accueil chaleureux.
Jane prit une inspiration puis s’assit en calant ses mains entre ses genoux. Gloria se leva. Un autre bébé, qui cherchait ce qu’il pourrait détruire. Rien n’était placé à portée d’un enfant de deux ans, dans cet appartement, mais sa petite-fille avait trois ans et était grande pour son âge.
— Écoute, Julia. Tu connais la situation. Tu sais que tu ne dois pas venir me voir avec Gloria.
— Elle ne risque pas de lui transmettre une maladie, tu sais. J’étais dans les parages et j’ai pensé que nous pourrions peut-être aller déjeuner quelque part.
— Là n’est pas la question. La sécurité nous surveille. Tu le sais. Je ne peux pas déroger aux règles établies. Tu dois le comprendre. Tu n’es plus une gosse. Tu as vingt-deux ans et il serait presque temps quec
— Je voulais te proposer de déjeuner avec moi.
Et avec Gloria. Seigneur ! Elle était déjà à bout de nerfs.
— Nous ironsc
La fillette venait d’atteindre la bibliothèque et s’intéressait à une poterie.
— Gloria, bon sang !
Comme les platythères, les enfants de trois ans ne se détournaient jamais de l’objectif qu’ils s’étaient fixé. Elle se leva pour saisir la fillette et la tirer en arrière, la traîner vers le divan. Et cette chipie se mit alors à hurler : un beuglement assourdissant qui se réverbéra dans le couloir au bout duquel l’autre petit monstre devait tenter de noyer sa nourrice. Jane modifia sa prise afin de pouvoir coller sa paume sur la petite bouche.
— Ferme-la, bon Dieu ! Julia, débarrasse-moi immédiatement de cette peste !
— C’est ta petite-fille !
— Qu’est-ce que ça change ? Fais-la disparaître !
Gloria devenait hystérique. Elle se débattait et lui donnait des coups de pied dans les tibias.
— Dehors, bordel !
Julia en eut le souffle coupé. Outrée, elle libéra sa fille des griffes de sa mère, ce qui eut pour effet de déboucher Gloria qui se mit à hurler comme si on l’écorchait vive.
— Dehors !cria Jane. Et fais-la taire, bon sang !
— Tu n’aimes pas ta propre petite-fille !
— Mais si, mais si. Nous irons déjeuner ensemble demain ! Tu pourras l’amener !Mais fais quelque chose pour qu’elle se taise !
— Gloria n’est pas une de tes foutues azies !
— Julia ! Surveille ton langage ! Ce ne sont pas des choses à dire.
— Tu as une petite-fille ! Et tu m’as, moi !Mais tu t’en fiches !
Nouveaux hurlements hystériques de la fillette.
— Je n’ai pas le temps d’en discuter ! Dehors !
— Sois maudite !
Gloria hurlait toujours. Julia se mit à pleurer et prit son enfant dans ses bras, pour l’emporter vers la porte et la franchirc enfin.
Jane resta figée au milieu de la pièce redevenue silencieuse, l’estomac brassé. Julia paraissait un peu plus énergique, ce qui avait failli saboter le Projet. Il n’était pas prévuqu’Ari connût une autre petite fille. Ils progressaient toujours à tâtons. De légères modifications dans sa perception du soi alors qu’elle façonnait les bases de sa personnalité pourraient avoir des répercussions considérables sur son avenir. Mais si tout était conforme au modèle pendant ses premières années d’existence, sans doute pourrait-elle s’adapteraux déviations de parcours ultérieures.
Ari ne devait pas lui demander : Qu’est-ce que c’était, maman ?
L’original avait été une fille unique.
Et maintenant Jane venait de peiner Julia à cause de ce foutu Projet. Le mot mèreétait pour elle un catalyseur et le ferment de tous ses problèmes. Julia était déterminée à devenir une mèreexemplaire. C’était sans doute le seul domaine où la célèbre Jane Strassen avait lamentablement échoué et elle était certaine de la surpasser. Privée d’affection maternelle pendant son enfance, elle commettait l’erreur inverse. Elle pourrissait sa fille, avec son amour dévorant : cette petite peste savait ce qu’il convenait de faire pour obtenir tout ce qu’elle voulait, un peu de cohérence exceptée. Vivre un mois loin de sa mère lui eût fait le plus grand bien. Elle aurait eu besoin d’être prise en main par quelqu’un d’énergique, avant qu’il ne fût trop tard.
Jane fut surprise de constater qu’il était très facile de faire preuve de sagesse, après coup.
5
À nouveau des biosondes. Florian se sentait bizarre, tout devenait confus. Mais il éprouvait toujours cette impression lorsqu’il était assisau bord de cette table, dans cet immense bâtiment. Il sut cependant répondre quand la super lui demanda où devait être placée la biosonde numéro un. À l’emplacement du cœur. Il le savait. Il avait une poupée à laquelle il pouvait mettre des électrodes. En nombre moins important, bien entendu.
La super lui caressa les cheveux.
— C’est parfait, dit-elle. Tu es un petit garçon très éveillé, Florian. Tu es très intelligent. Pourrais-tu me dire quel est ton âge ?
Âge signifiait grand, et plus il devenait grand et intelligent plus il lui fallait utiliser de doigts pour fournir la bonne réponse. À présent il devait lever le premier, l’autre, le suivant et s’arrêter. Ce qui était difficile parce qu’ils voulaient tous se redresser. Mais quand il réussissait il était très fier et la super le prenait dans ses bras.
Et ensuite, il avait droit à un bonbon. Il connaissait les réponses à toutes les questions. Il se sentait tout drôle, mais c’était agréable.
Il aurait malgré tout préféré que la super lui donne tout de suite le bonbon et oublie les électrodes.
6
Ari était dans tous ses états. Elle portait un nouvel ensemble : rouge avec des dessins qui scintillaient sur le devant et une manche. Nelly lui avait brossé les cheveux, jusqu’au moment où ils s’étaient dressés sur sa tête en crépitant, noirs et lustrés. Une fois habillée, elle avait été tourner en rond dans la salle de séjour, pour attendre que maman et Ollie soient prêts à leur tour. Maman était grande et belle dans sa robe argentée assortie à ses cheveux. Ollie les accompagnerait, très élégant dans son costume noir d’azi. Mais Ollie n’était pas un azi comme les autres. Il restait toujours avec maman, et s’il disait quelque chose Ari devait lui obéir. Surtout aujourd’hui, parce qu’ils allaient l’emmener à une fête.
Elle savait qu’il y aurait un tas de grandes personnes, là-bas. Et qu’ensuite Ollie la conduirait chez Valery, où elle retrouverait les autres enfants.
Valery était le petit garçon de sera Schwartz. Des azis les surveilleraient et ils pourraient jouer, manger des glaces sur une table à leur taille. Elle verrait du monde, mais c’était Valery qu’elle préférait. Il avait un vaisseau spatial avec plein de lumières rouges qui clignotaient et un truc en verre qu’il suffisait de tourner pour voir à l’intérieur des jolis dessins qui changeaient tout le temps.
Elle espérait qu’il y aurait des cadeaux. C’était probable, étant donné qu’ils avaient mis leurs plus beaux habits.
Mais ce serait la première fois qu’elle participerait à une fête des grands. Elle suivait le couloir en tenant la main de maman, en tenue d’apparat. Elle se répétait qu’elle devait être bien gentille et ne pas faire de capricesc pour que tous les gens la prennent pour un ange. Surtout s’il y avait des cadeaux.