Cyteen, vol. 1
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En cas d’échec, ce serait une nouvelle affaire Bok ; des efforts considérables qui n’auraient permis d’ajouter à la biographie d’une scientifique exceptionnelle qu’un petit renvoi en bas de pagec un gaspillage d’énergie, de temps et d’argent que Reseune passerait sous silence. Étouffer la vérité n’était pas une nouveauté. À ce jour, le grand public avait entendu des versions très éloignées de la réalité sur le meurtre et les bouleversements qui venaient de se produire dans les laboratoires : réorganisation administrative devenue indispensable suite au décès d’Ariane Emory, avaient déclaré les relations publiques.
Avant de débiter un tas de balivernes sur le testament d’Ari, où elle était censée avoir exposé des projets d’une portée considérable dont les labos étaient les légataires.
S’ils ne parvenaient pas à leurs finsc les répercussions ébranleraient le monde politique, les services administratifs de Reseune et le bureau de la Défense qui avait été dans la confidence. Il eût été impossible de prédire ce que ferait Giraud Nye pour assurer sa protection. Cet homme devraitréussir et, entre-temps, faire de belles promesses aux militaires pour s’emparer du pouvoir d’une façon encore plus absolue qu’Ari ne l’avait fait. Afin d’empêcher la divulgation de ses secrets et de bénéficier des services de certains organismes gouvernementaux qui n’avaient aucune existence officielle. Si Giraud était un tant soit peu malin et s’il ne se produisait pas un échec flagrant et définitif, il deviendrait plus vieux que Jane Strassen avant de devoir admettre qu’il fallait renoncer à tout espoir de réussite. Il pourrait même tout reprendre de zéro et, une fois arrivé à ce stade, il n’aurait plus besoin d’essayer d’augmenter sa puissance. Après Giraud, le Déluge. Il se fichait du reste.
Justin espérait voir échouer le Projet. Mais la pauvre gosse dont le généset était celui d’Ari deviendrait alors un cas psych. Elle aurait droit à un effacement mentalc ou pire. Peut-être ne serait-elle pas la seule. Un homme aussi habile et puissant que Giraud ne renoncerait pas si vite. Il ferait procéder à des études des études des études. Hormis s’il existait un moyen de divulguer la vérité au public.
Certaines de ses pensées le terrifiaient. Elles semblaient provenir d’Ari. Il ne pourrait jamais savoir s’il en était l’auteur – à cause d’une colère naturelle et profonde, du cynisme engendré par le fait de vieillir et de devoir se résigner aux dures réalités de ce monde – ou si cette femme exerçait toujours sur lui son emprise.
Un ver. C’était une vieille plaisanterie, entre eux.
Et il devait veiller à ne pas en parler, pour l’empêcher de se développer.
4
— Descends de là ! ordonna Jane.
La frayeur la fit gronder et ses entrailles se nouèrent. La petite fille de deux ans tentait d’atteindre le plan de travail de la cuisine. Elle se penchait et s’étirait, sans penser à ce qui se produirait en raison de son faible poids, du sol carrelé et des pieds métalliques de la chaise. Ari sursauta et le siège glissa en arrière. Elle saisit malgré tout la boîte de biscuits et se tourna. Son perchoir bascula et l’enfant tomba. Jane Strassen la rattrapa au vol.
Ari poussa un cri, de colère ou de frayeur.
— Si tu veux des gâteaux, tu les demandes ! ajouta Jane qui dut se contenir pour ne pas secouer la fillette. Tu tiens à te faire encore bobo au menton ?
La douleur était sans doute le seul argument à même de faire réfléchir Ari. Et une célèbre généticienne en était réduite à parler comme un bébé et à bouillir de rage faute de pouvoir donner une tape sur une petite main. Olga avait toujours réprouvé les punitions corporelles.
Mais Ari avait vu se développer en elle de la colère, de la frustration et du ressentiment au contact de sa mère. À présent, c’était une généticienne qui éprouvait cela et qui eût aimé pouvoir conduire l’enfant jusqu’au fleuve et l’y noyer.
— Nelly ! cria Jane à la nourrice.
Puis elle se rappela qu’elle ne devait jamaisélever la voix. Elle était pourtant dans sonappartement, bon sang ! Elle ne redressa pas le siège. Non. Olga n’eût jamaislaissé une chaise sur le sol. Elle demeura sur place, pour tenir dans ses bras cette petite peste de deux ans qui gigotait comme une possédée. Nelly aurait intérêt à se dépêcher. Ari voulait être posée. Elle laissa glisser jusqu’au sol puis retint par la main la fillette qui tentait de s’asseoir et faisait un caprice.
— Reste debout !
Elle comprima la petite main dans la sienne et lui imprima une secousse, comme l’eût fait Olga.
— Debout ! Qu’est-ce qui te prend de te conduire de cette manière ?
Nelly apparut sur le seuil de la pièce. L’azie ouvrait de grands yeux et ne savait quoi faire.
— Redresse cette chaise.
Ari remarqua que les adultes l’avaient oubliée et en profita pour tirer la main de Jane et se pencher, afin de saisir la boîte de biscuits tombée par terre. Elle n’avait pas renoncé.
Dois-je lui donner un biscuit ? Non Un mauvais exemple. Il est préférable de ne pas lui céder. Sinon elle recommencera et risquera de se rompre le cou.
En outre, cette mégère d’Olga ne lui aurait pas pardonné si vite.
— Ne bouge pas. Nelly, range cette boîte làoù elle ne pourra pas l’atteindre. Tais-toi, Aric Occupe-toi d’elle, Nelly. Je me rends au bureau. Et si elle a une seule égratignure à mon retour, jec
L’azie la fixait, terrifiée et blessée dans son amour-propre.
— Merde, tusais. Que vais-je faire ? Je ne peux pas la surveiller à longueur de temps. Silence,Ari.
L’enfant qui avait décidé de se coucher par terre se suspendait à sa main de tout son poids.
— Tu ne sembles pas voir à quel point elle est turbulente, Nelly. Tu te laisses abuser par elle.
— Oui, sera.
L’azie se sentait dépassée, déclassée. On lui avait fourni des bandes où étaient répertoriés les méfaits que commettaient la plupart des CIT de deux ans : les ennuis que cette enfant pouvait s’attirer, les blessures qu’elle risquait de s’infliger. Ne pas être toujours près d’elle, Nelly. Ne pas la menacer. Ne pas ne pasla surveiller. Elle se sentait au bord d’une crise de nerfs. Elle aurait eu besoin qu’un superviseur la prît dans ses bras pour lui affirmer qu’elle s’en tirait mieux que la nourrice précédente. Ce n’était pas dans le style d’Olga, mais la froideur de la mère de la première Ari et le caractère emporté de Jane se conjuguaient pour plonger dans l’angoisse cette azie vulnérable. Et Jane devait passer une moitié de son temps à empêcher l’enfant de se tuer et l’autre à éviter que Nelly ne fît une dépression nerveuse.
— Et dis-leur d’installer un verrou sur la porte de cette maudite cuisine, ordonna Jane.
Ari hurlait comme une possédée, quand on l’enfermait dans la salle de jeu. Elle avait cette pièce en horreur.
— Arrête, Ari. Maman ne peut pas te tenir.
— Sera, est-ce quec
— Tu sais ce que tu dois faire, Nelly. Emmène Ari et fais-lui prendre un bain. Elle est en sueur.
— Bien, sera.
L’azie prit la main de la fillette, qui s’assit. Nelly dut la soulever dans ses bras, pour l’emporter.
Jane s’adossa au plan de travail et leva les yeux vers le plafond. Dans la direction où Dieu était censé se trouver, quelle que fût la planète.
Et Phaedra entra pour lui annoncer que sa fille Julia l’attendait dans le séjour.
Jane regarda à nouveau le plafond et prit une inspiration profonde, pour ravaler un hurlement.
— Malédiction. Je ne méritais tout de même pas ça, pas à cent trente-quatre ans.
— Sera ?
— Je m’en charge. Merci.
Elle s’écarta du comptoir.
— Et que Dieu protège Nelly.
Elle aurait voulu pouvoir aller à son bureau.
— Trouve Ollie. Dis-lui d’aller rassurer Nelly et de lui expliquer que je crie tout le temps. Quelle n’est pas en cause. Va !