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La main coupee (Отрезанная рука)

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La main coupee (Отрезанная рука)
Название: La main coupee (Отрезанная рука)
Дата добавления: 15 январь 2020
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La main coupee (Отрезанная рука) - читать бесплатно онлайн , автор Аллен Марсель

продолжение серии книг про Фантомаса

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Du côté opposé à la fenêtre qui donnait sur le parc se trouvait un vaste lavabo d’onyx dans lequel les robinets argentés amenaient à volonté l’eau chaude et l’eau froide. La garniture de toilette se composait d’innombrables flacons de toutes tailles, en verre, surmontée de capuchons d’or ciselé.

Sur une petite coiffeuse étaient rangés, dans une symétrie élégante, les peignes, les limes, les brosses, Dans une vitrine fixée au mur était l’assortiment des parfums, des pommades, des fards.

Un angle de la pièce comportait une grande baignoire en marbre rose dans laquelle on descendait par trois marches, que remplissaient instantanément deux prises d’eau invisibles, cependant qu’en face de cette baignoire, dans un renfoncement, s’édifiait encore un appareil à douche du modèle le plus complet et le plus compliqué permettant à la personne qui s’en servait de s’adonner aux ablutions les plus diverses, de recevoir la douche en jet, en pluie, en cercle, ou simplement de s’asperger de légers filets d’eau.

Enfin, à proximité de cet appareil était une grande psyché, ou pour mieux dire un miroir à trois faces, dont deux panneaux mobiles permettaient à la personne qui s’y regardait de s’y voir de tous les côtés.

C’était assurément l’installation la plus élégante et la plus confortable, la plus délicate aussi que l’on pût imaginer.

Elle convenait de façon absolue à sa propriétaire : Isabelle de Guerray, demi-mondaine lancée, astreinte à de nombreuses obligations que l’on pouvait qualifier de « professionnelles », se devait d’avoir un cabinet de toilette admirablement agencé au même titre qu’un homme d’affaires doit avoir un bureau de nature à inspirer confiance et à bien impressionner la clientèle.

La domesticité d’Isabelle de Guerray était trop prétentieuse et trop habituée à ses aises pour consentir à habiter dans les mansardes qui constituaient le deuxième étage de la villa.

Le personnel habitait donc une conciergerie bâtie à l’entrée de la propriété.

***

Ce soir-là, le soir qui succédait à l’après-midi qu’Isabelle de Guerray avait passé en compagnie de Louis Meynan sur la route de la Turbie, la demi-mondaine avait dîné seule, rapidement, puis était remontée de bonne heure dans ses appartements, renvoyant ses gens dont elle n’avait que faire.

Mais au lieu de se coucher, Isabelle de Guerray était passée dans son cabinet de toilette.

La porte close et rideaux tirés, ayant allumé toutes les ampoules électriques de la pièce, elle s’était paisiblement dévêtue, puis livrée à une toilette minutieuse. En jupon simplement, n’ayant sur le haut du corps qu’une chemise aux dentelles largement échancrées, Isabelle de Guerray considérait sans indulgence dans la vive lumière de l’électricité, les cruels ravages du temps. Face à face avec son miroir, elle se rendait compte de la vérité.

Elle n’en éprouvait pas une trop grande émotion, car elle appelait à son secours tout un assortiment de fards et de pommades qui, disposés habilement et selon une progression savante, réussissaient le plus souvent à lui rendre artificiellement l’éclat de sa jeunesse, la fraîcheur de ses vingt ans. Si quelques rides fâcheuses plissaient par endroits la commissure de ses lèvres et faisait lourdement retomber ses paupières, ses chairs étaient encore robustes et fermes. Isabelle de Guerray s’en assurait parfois en se plaquant les mains sur la poitrine, puis elle se souriait à elle-même :

La demi-mondaine avait tiré ses cheveux à la chinoise et fait un chignon provisoire au sommet du crâne. Après avoir promené la ouate hydrophile humectée de pommade sur son visage, elle s’efforçait à le sécher, sans y toucher, rien qu’avec le courant d’air qu’elle déterminait avec un éventail.

Isabelle poudra ensuite ses bras, ses épaules et sa poitrine, puis elle prit le crayon bleu pour poser un reflet sombre sur le voisinage de ses sourcils, mettait un peu de rose dans les ailes de son nez. L’élégante alors s’arrêta, contempla son œuvre, et, satisfaite, jeta un coup d’œil sur un cartel accroché au mur.

Isabelle de Guerray faisait une toilette minutieuse et pourtant elle ne comptait pas sortir, elle ne devait pas aller au Casino. Mais la demi-mondaine avait un rendez-vous, et un rendez-vous qui lui faisait battre le cœur…, un cœur tout neuf qu’elle se sentait dans la poitrine, un cœur de fillette, un cœur de pensionnaire.

À l’instar en effet de Marion Delorme, qui se refaisait une virginité, Isabelle de Guerray prétendait inaugurer prochainement une existence nouvelle.

Elle attendait ce soir-là, vers onze heures ou minuit, la venue de celui qu’elle ne craignait point d’appeler désormais son « fiancé ». Il était convenu que Louis Meynan, sitôt son service terminé au Casino, viendrait la rejoindre et qu’ils prendraient leurs dernières dispositions avant de quitter Monaco.

Une grosse préoccupation agitait en ce moment l’esprit de l’excellente femme.

Pour la première fois, elle allait recevoir Louis Meynan en tête à tête. Elle serait seule avec lui, c’est elle qui répondrait à son coup de sonnette, irait ouvrir la porte, le ferait monter dans ses appartements intimes qu’il ne connaissait pas encore, et où il s’installerait en amoureux avant d’y venir en maître incontesté.

Isabelle de Guerray se posait une question scabreuse, se demandant ce qu’il allait advenir à la fin de cette soirée ?

Jusqu’alors, ses relations avec Louis Meynan avaient été d’une pureté absolue, le caissier l’avait respectée comme une fiancée, mais allait-il en être de même et si Louis Meynan formulait trop nettement un désir, conviendrait-il de l’exaucer ?

Céderait-elle, ne céderait-elle pas ?

Assurément peu importait à sa pudeur, et si elle ne consultait que son cœur, elle n’hésiterait pas à dire « oui » à la première requête du fiancé.

Mais sa raison lui suggérait d’opposer, le cas échéant, une vigoureuse résistance. Du moment qu’il s’agissait du mariage il fallait jouer le jeu jusqu’au bout.

Tandis qu’Isabelle de Guerray se livrait à ces délicates réflexions, elle crut entendre un profond soupir.

— C’est lui, pensa-t-elle étourdiment, sans se demander comment le caissier aurait pu pénétrer dans la maison.

Puis, n’entendant plus rien, elle crut qu’elle avait été l’objet d’une illusion.

Par précaution, elle interrogea de nouveau son miroir pour s’assurer que sa beauté ne comportait aucun défaut et qu’elle pouvait recevoir son fiancé sans risquer de lui inspirer de fâcheuses réflexions. Nouveau soupir.

Isabelle de Guerray n’en éprouva aucune inquiétude, loin de là. Non seulement elle n’était pas peureuse, mais soudain, elle se souvenait que, vu la clémence de la température, la fenêtre de son cabinet de toilette était restée entrebâillée derrière les rideaux baissés.

Et il lui vint cette idée qu’à la manière des amoureux romantiques, Louis Meynan s’était peut-être hissé par le balcon jusqu’au premier étage et que, comprimant les battements de son cœur, il attendait entre la fenêtre et le rideau l’instant propice pour s’introduire dans la pièce où Isabelle vaquait à sa toilette.

Isabelle feignit ne pas s’être aperçue de ce qu’on l’épiait derrière ce rideau.

Encore quelques soins de toilette, puis, comme la discrétion de Louis de Meynan se prolongeait peut-être un peu trop au gré de sa fiancée et que celle-ci ne le voyait point surgir de derrière les rideaux, Isabelle de Guerray, lentement, le sourire aux lèvres, les yeux étincelants, traversa d’un pas majestueux la pièce et s’approcha de la fenêtre.

Isabelle de Guerray était alors une silhouette triomphante. Elle avait jeté sur ses épaules un déshabillé de dentelle qui lui seyait à ravir et chaussé ses pieds nus de mules de satin, d’une nuance délicate, assortie aux teintes rosées de sa chair.

Isabelle, de son bras rond et blanc, avec un geste gracieux qui mettait en valeur l’attache de son poignet et la finesse de ses doigts, souleva lentement le rideau, s’effaçant à demi.

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