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La main coupee (Отрезанная рука)

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La main coupee (Отрезанная рука)
Название: La main coupee (Отрезанная рука)
Дата добавления: 15 январь 2020
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La main coupee (Отрезанная рука) - читать бесплатно онлайн , автор Аллен Марсель

продолжение серии книг про Фантомаса

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Cela semblait impossible et pourtant il fallait bien l’admettre, car enfin on devait bien se douter que parmi les élégants et élégantes qui fréquentaient le Casino, se trouvaient des individus, des bandes d’individus même, pleins de témérité, d’audace et d’habileté, qui n’auraient reculé devant rien à condition d’avoir simplement l’impression, l’espoir même vague, de pouvoir parvenir à pénétrer dans ce lieu et à s’emparer des fortunes qu’il renfermait.

Oui certes, ces doubles portes qui, à l’extérieur avaient des lambris dorés, étaient considérées du matin au soir et du soir au matin par des milliers de regards qui convoitaient, non pas de les ouvrir, car par manière d’ironie ou de bravade, elles n’étaient jamais fermées à clef, mais bien de les franchir et de s’engager dans l’obscurité froide de la salle au sol sablé.

Mais nul ne l’osait.

N’y pénétrait qu’une seule personne :

Louis Meynan, le caissier.

À peu près régulièrement chaque soir à huit heures moins dix, on voyait le jeune employé s’approcher nonchalamment du grand escalier. Il le contournait, tantôt à droite, tantôt à gauche et comme si cela n’avait aucune importance, il pénétrait dans la pièce obscure, mystérieux vestibule des Coffres de Sûreté, soit par la porte donnant sur la galerie Nord, soit par la porte donnant sur la galerie Sud.

Jamais il ne ressortait par ces issues : il existait un autre passage pour regagner les bureaux de l’administration, sans doute.

***

Ce soir-là, comme d’habitude, mais à présent pour la dernière fois, Louis Meynan s’était introduit à l’heure accoutumée, dans la chambre secrète. Le jeune homme, ne comptait pas recommencer ce qu’il avait fait tous les jours pendant dix années consécutives. Le lendemain, il aurait un remplaçant, le surlendemain il serait parti.

Depuis sept heures du soir, à l’extrémité de la galerie Nord, installé dans un rocking-chair, se trouvait un homme qui fumait cigarettes sur cigarettes et qui, visiblement, ne s’amusait pas.

Le jeu était commencé et les promeneurs jusque-là assez nombreux dans la galerie l’avaient abandonnée, si bien que le fumeur s’y trouvait seul.

Ce fumeur n’était autre que Juve.

Le policier s’ennuyait ferme.

Depuis sa brouille avec Fandor, il n’avait pas rencontré le journaliste. Même, il ignorait totalement ce qu’il était devenu. Juve, d’ailleurs, nourrissait à l’égard de son compagnon une rage froide et raisonnée qui s’augmentait au fur et à mesure qu’il y réfléchissait. Certes, il connaissait le caractère primesautier de Fandor. Il savait qu’à maintes reprises le jeune homme avait agi d’une façon irréfléchie. Mais Juve estimait que cette fois Fandor avait dépassé la mesure, en laissant purement et simplement filer la fille de Fantômas.

Car elle était partie et bien partie.

Juve, dans l’après-midi, s’en était assuré par lui-même dans la maison Héberlauf.

Et dans l’esprit de Juve, revenait sans cesse, comme un leitmotiv, comme une véritable obsession, ce perpétuel commentaire de l’attitude de Fandor :

— C’est une imbécillité qui n’a pas de nom.

Au surplus la mauvaise humeur de Juve – mais cela, le policier ne l’avouait pas – provenait aussi de ce que Fandor lui avait fait des reproches, assurément mérités, sur la passion à laquelle il s’adonnait désormais. Car Juve se laissait aller à jouer.

Il éprouvait le vertige qui gagne, étourdit tous ceux qui s’approchent des séduisantes et effroyables tables de jeu.

Juve, malgré sa volonté, malgré son empire sur lui-même, se sentait pris et bien pris.

Cependant qu’il demeurait dans cette galerie, Juve luttait en lui-même contre un sentiment double :

Il ne voulait pas bouger, il prétendait demeurer là dans ce fauteuil, immobile, comme il l’était depuis deux heures. Il ne voulait pas se lever, car Juve savait que s’il se levait, ce serait pour se rendre à la salle de jeu.

Certes, la nuit précédente, il avait perdu la petite fortune que le Casino lui avait généreusement octroyée. Mais le policier, en fouillant son portefeuille, y avait encore découvert quelques billets de banque. Et il se disait, pour se mettre d’accord avec sa propre conscience :

— Il ne me reste pas assez d’argent pour procéder dignement à mes enquêtes, il m’en faut d’autre. Où le trouver ? Il importe que je joue, je gagnerai. Je sens que je gagnerai ce soir.

Juve, comme mû par un ressort, bondit hors de son fauteuil. Mais le mouvement brusque qu’il venait de faire l’arracha d’un rêve, d’un cauchemar. Juve commandant à sa volonté, s’imposait aussitôt l’obligation de se rasseoir, de demeurer immobile, prisonnier de lui-même, refrénant sa passion.

Dans la galerie Sud, tout à l’extrémité, était aussi un homme qui loin de rester immobile comme Juve, allait et venait, faisant les cent pas, agité, incapable de tenir en place. S’il s’arrêtait de temps en temps c’était pour aller à la fenêtre et tambouriner de ses doigts nerveux sur les vitres, le rythme d’une marche accélérée.

Ce personnage regardait perpétuellement l’heure, semblant trouver le temps fort long, se désespérant à ne pas voir avancer les aiguilles.

Et cependant que lui importait, il n’avait aucun rendez-vous, il n’attendait personne.

Cet agité, dont l’attitude aurait fait, pour un observateur, une extraordinaire opposition avec celle de Juve, n’était autre que Jérôme Fandor. Le journaliste depuis la discussion avec le policier avait erré comme une âme en peine dans les rues de Monaco, Vers cinq heures, il était venu au Casino, ne sachant que faire, véritablement désœuvré, désemparé. D’enquêtes, il n’était plus question.

Juve sans Fandor, ou Fandor sans Juve, c’était un peu, surtout dans les circonstances actuelles, comme un corps sans tête. L’un et l’autre avaient partie trop liée pour pouvoir agir chacun de leur côté, utilement.

Fandor ne décolérait pas contre ce qu’il appelait : la scandaleuse conduite de Juve.

Était-il possible qu’un homme comme l’inspecteur de la Sûreté se fût laissé prendre à la griserie de la roulette monégasque ? Et Fandor aurait volontiers étranglé Juve pour l’empêcher de retourner dans le voisinage du tapis vert.

Fandor ne s’avouait pas que si Juve était dans son tort, lui-même avait été bien inconséquent, sinon coupable le matin même de ne pas s’assurer par tous les moyens de la fille de Fantômas.

Fandor n’avait qu’une seule raison, qu’un seul motif qui pouvait excuser son attitude : l’amour.

Fandor aimait-il la fille de Fantômas ? Le journaliste aimait mieux ne pas se le demander.

***

Tandis que Juve et Fandor occupaient respectivement les extrémités des galeries Nord et Sud du Casino de Monaco et y réfléchissaient l’un et l’autre sans se douter qu’ils étaient aussi rapprochés, car ils ne pouvaient se voir, étant séparés par la chambre secrète, un homme apparut soudain à l’entrée du hall et cela vingt minutes environ après que Louis Meynan, le caissier, eût pénétré dans le vestibule des coffres-forts.

L’homme qui venait ainsi, rapidement, n’était autre qu’Ivan Ivanovitch.

L’officier marchait à grands pas. Il parut tout d’abord vouloir s’engager sur l’escalier à double révolution, mais soudain il rebroussa chemin, s’étant aperçu que l’une des portes de la mystérieuse chambre noire était entrebâillée. Il s’en fut à cette porte, surpris, semblait-il, car par son entrebâillement fusait un pinceau de lumière inaccoutumé.

Ivan Ivanovitch écarta le battant, regarda un instant à l’intérieur du local puis, soudain, recula comme épouvanté et lâcha un cri terrible : un appel « au secours » qui attira aussitôt l’attention d’une quinzaine de personnes, les personnes les plus rapprochées qui se trouvaient à proximité dans le hall.

Quel spectacle avait donc frappé les yeux de l’officier pour le terrifier de la sorte ?

On entendit sonner une horloge. Neuf heures.

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