-->

Les Possedes

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу Les Possedes, Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch-- . Жанр: Классическая проза. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 326
Читать онлайн

Les Possedes читать книгу онлайн

Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

Перейти на страницу:

– Oui, un cuisinier est plus utile, cria un séminariste, celui-là même qui s’était trouvé à la «séance» chez Virguinsky. Il régnait une certaine confusion dans la salle. Bon nombre d’individus avaient brusquement quitté leurs places pour se rapprocher de l’estrade où avait lieu la cérémonie du couronnement.

– Moi, maintenant, je donnerais bien encore trois roubles pour un cuisinier, ajouta un autre qui fit exprès de prononcer ces mots à très haute voix.

– Moi aussi.

– Moi aussi.

– Mais se peut-il qu’il n’y ait pas de buffet ici?

– Messieurs, c’est une vraie flouerie…

Je dois du reste reconnaître que la présence des hauts fonctionnaires et du commissaire de police imposait encore aux tapageurs. Au bout de dix minutes tout le monde avait repris sa place, mais l’ordre n’était pas rétabli. La fermentation des esprits faisait prévoir une explosion, quand arriva, comme à point nommé, le pauvre Stépan Trophimovitch…

IV

J’allai pourtant le relancer encore une fois dans les coulisses pour lui faire part de mes craintes. Au moment où je l’accostai, il montait les degrés de l’estrade.

– Stépan Trophimovitch, lui dis-je vivement, – dans ma conviction un désastre est inévitable; le mieux pour vous est de ne pas vous montrer; prétextez une cholérine et retournez chez vous à l’instant même: je vais me débarrasser de mon nœud de rubans et je vous accompagnerai.

Il s’arrêta brusquement, me toisa des pieds à la tête et répliqua d’un ton solennel:

– Pourquoi donc, monsieur, me croyez-vous capable d’une pareille lâcheté?

Je n’insistai pas. J’étais intimement persuadé qu’il allait déclencher une épouvantable tempête. Tandis que cette pensée me remplissait de tristesse, j’aperçus de nouveau le professeur qui devait succéder sur l’estrade à Stépan Trophimovitch. Comme tantôt, il se promenait de long en large, absorbé en lui-même et monologuant à demi-voix; ses lèvres souriaient avec une expression de malignité triomphante. Je l’abordai, presque sans me rendre compte de ce que je faisais.

– Vous savez, l’avertis-je, – de nombreux exemples prouvent que l’attention du public ne résiste pas à une lecture prolongée au-delà de vingt minutes. Il n’y a pas de célébrité qui puisse se faire écouter pendant une demi-heure…

À ces mots, il interrompit soudain sa marche et tressaillit même comme un homme offensé. Une indicible arrogance se peignit sur son visage.

– Ne vous inquiétez pas, grommela-t-il d’un ton méprisant, et il s’éloigna. En ce moment retentit la voix de Stépan Trophimovitch.

– «Eh! que le diable vous emporte tous!» pensai-je, et je rentrai précipitamment dans la salle.

L’agitation provoquée par la lecture de Karmazinoff durait encore lorsque Stépan Trophimovitch prit possession du fauteuil. Aux belles places, les physionomies se refrognèrent sensiblement dès qu’il se montra. (Dans ces derniers temps, le club lui battait froid.) Du reste, il dut encore s’estimer heureux de n’être pas chuté. Depuis la veille, une idée étrange hantait obstinément mon esprit: il me semblait toujours que l’apparition de Stépan Trophimovitch serait accueillie par une bordée de sifflets. Tout d’abord cependant, par suite du trouble qui continuait à régner dans la ville, on ne remarqua même pas sa présence. Et que pouvait-il espérer, si l’on traitait ainsi Karmazinoff? Il était pâle; après une éclipse de dix ans, c’était la première fois qu’il reparaissait devant le public. Son émotion et certains indices très significatifs pour quelqu’un qui le connaissait bien, me prouvèrent qu’en montant sur l’estrade il se préparait à jouer la partie suprême de son existence. Voilà ce que je craignais. Cet homme m’était cher. Et que devins-je quand il ouvrit la bouche, quand j’entendis sa première phrase!

– Messieurs! commença-t-il de l’air le plus résolu, quoique sa voix fût comme étranglée: – Messieurs! ce matin encore j’avais devant moi une de ces petites feuilles clandestines qui depuis peu circulent ici, et pour la centième fois je me posais la question: «En quoi consiste son secret?»

Instantanément le silence se rétablit dans toute la salle; tous les regards se portèrent vers l’orateur, quelques-uns avec inquiétude. Il n’y a pas à dire, dès son premier mot il avait su conquérir l’attention. On voyait même des têtes émerger des coulisses; Lipoutine et Liamchine écoutaient avidement. Sur un nouveau signe que me fit la gouvernante, j’accourus auprès d’elle.

– Faites-le taire, coûte que coûte, arrêtez-le! me dit tout bas Julie Mikhaïlovna angoissée.

Je me contentai de hausser les épaules; est-ce qu’on peut faire taire un homme décidé à parler? Hélas! je comprenais Stépan Trophimovitch.

– Eh! c’est des proclamations qu’il s’agit! chuchotait-on dans le public; l’assistance tout entière était profondément remuée.

– Messieurs, j’ai découvert le mot de l’énigme: tout le secret de l’effet que produisent ces écrits est dans leur bêtise! poursuivit Stépan Trophimovitch dont les yeux lançaient des flammes. – Oui, messieurs, si cette bêtise était voulue, simulée par calcul, – oh! ce serait du génie! Mais il faut rendre justice aux rédacteurs de ces papiers: ils n’y mettent aucune malice. C’est la bêtise dans son essence la plus pure, quelque chose comme un simple chimique. Si cela était formulé d’une façon un peu plus intelligente, tout le monde en reconnaîtrait immédiatement la profonde absurdité. Mais maintenant on hésite à se prononcer: personne ne croit que cela soit si foncièrement bête. «Il est impossible qu’il n’y ait pas quelque chose là-dessous», se dit chacun, et l’on cherche un secret, on flaire un sens mystérieux, on veut lire entre les lignes, – l’effet est obtenu! Oh! jamais encore la bêtise n’avait reçu une récompense si éclatante, elle qui pourtant a si souvent mérité d’être récompensée… Car, soit dit entre parenthèses, la bêtise et le génie le plus élevé jouent un rôle également utile dans les destinées de l’humanité…

– Calembredaines de 1840! remarqua quelqu’un.

Quoique faite d’un ton très modeste, cette observation lâcha, pour ainsi dire, l’écluse à un déluge d’interruptions; la salle se remplit de bruit.

L’exaltation de Stépan Trophimovitch atteignit les dernières limites.

– Messieurs, hourra! Je propose un toast à la bêtise! cria-t-il, bravant l’auditoire.

Je m’élançai vers lui sous prétexte de lui verser un verre d’eau.

– Stépan Trophimovitch, retirez-vous, Julie Mikhaïlovna vous en supplie…

– Non, laissez-moi, jeune homme désœuvré! me répondit-il d’une voix tonnante.

Je m’enfuis.

– Messieurs! continua-t-il, – pourquoi cette agitation, pourquoi les cris d’indignation que j’entends? je me présente avec le rameau d’olivier. J’apporte le dernier mot, car dans cette affaire je l’aurai, – et nous nous réconcilierons.

Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название