-->

Les Possedes

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу Les Possedes, Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch-- . Жанр: Классическая проза. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 327
Читать онлайн

Les Possedes читать книгу онлайн

Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

Перейти на страницу:

– «Toi pourtant, il faudra que tu me payes cela», pensa à part soi Pierre Stépanovitch, «et pas plus tard que ce soir. Tu te permets beaucoup trop.»

Voilà ou à peu près ce que dut se dire Pierre Stépanovitch. Du reste, ils approchaient déjà de la maison de Virguinsky.

– Vous m’avez probablement fait passer auprès d’eux pour quelque membre arrivé de l’étranger, en rapport avec l’Internationale, pour un réviseur? demanda tout à coup Stavroguine.

– Non, le réviseur, ce sera un autre; vous, vous êtes un des membres qui ont fondé la société à l’étranger, et vous connaissez les secrets les plus importants – voilà votre rôle. Vous parlerez sans doute?

– Où avez-vous pris cela?

– Maintenant vous êtes tenu de parler.

Dans son étonnement, Nicolas Vsévolodovitch s’arrêta au milieu de la rue, non loin d’un réverbère. Pierre Stépanovitch soutint avec une tranquille assurance le regard de son compagnon. Celui-ci lança un jet de salive et se remit en marche.

– Et vous, est-ce que vous prendrez la parole? demanda-t-il brusquement à Pierre Stépanovitch.

– Non, je vous écouterai.

– Que le diable vous emporte! Au fait, vous me donnez une idée.

– Laquelle? fit vivement Pierre Stépanovitch.

– Soit, je parlerai peut-être là, mais ensuite je vous flanquerai une rossée, et, vous savez, une rossée sérieuse.

– Dites-donc, tantôt j’ai répété à Karmazinoff le propos que vous avez tenu sur son compte, à savoir qu’il faudrait le fesser, non pas seulement pour la forme, mais vigoureusement, comme on fesse un moujik.

– Mais je n’ai jamais dit cela, ha, ha!

– N’importe. Se non è vero…

– Eh bien, merci, je vous suis très obligé.

– Savez-vous ce que dit Karmazinoff? D’après lui, notre doctrine est, au fond, la négation de l’honneur, et affirmer franchement le droit au déshonneur, c’est le plus sûr moyen d’avoir les Russes pour soi.

– Paroles admirables! Paroles d’or! s’écria Stavroguine; – il a dit le vrai mot! Le droit au déshonneur, – mais, avec cela, tout le monde viendra à nous, il ne restera plus personne dans l’autre camp! Écoutez pourtant, Verkhovensky, vous ne faites pas partie de la haute police, hein?

– Celui qui se pose de pareilles questions les garde généralement pour lui.

– Sans doute, mais nous sommes entre nous.

– Non, jusqu’à présent je ne sers pas dans la haute police. Assez, nous voici arrivés. Composez votre physionomie, Stavroguine; moi, j’ai toujours soin de me faire une tête quand je vais chez eux. Il faut se donner un air un peu sombre, voilà tout; ce n’est pas bien malin.

CHAPITRE VII CHEZ LES NÔTRES.

I

Virguinsky demeurait rue de la Fourmi, dans une maison à lui, ou plutôt à sa femme. C’était une construction en bois, à un seul étage, où n’habitaient que l’employé et sa famille. Une quinzaine de personnes s’étaient réunies là sous couleur de fêter le maître du logis; mais la soirée ne ressemblait pas du tout à celles qu’on a coutume de donner en province à l’occasion d’un anniversaire de naissance. Dès les premiers temps de leur mariage, les époux Virguinsky avaient décidé d’un commun accord, une fois pour toutes, que c’était une grande sottise de recevoir en pareille circonstance, vu qu’il n’y avait pas là de quoi se réjouir. En quelques années ils avaient réussi à s’isoler complètement de la société. Quoique Virguinsky ne manquât pas de moyens et fût loin d’être ce qu’on appelle un «pauvre homme», il faisait à tout le monde l’effet d’un original, aimant la solitude et, de plus, parlant «avec hauteur». Quant à madame Virguinsky, son métier de sage-femme suffisait pour la placer au plus bas degré de l’échelle sociale, au-dessous même d’une femme de pope, nonobstant la position que son mari occupait dans le service. Il est vrai que si sa profession était humble, on ne pouvait en dire autant de son caractère. Depuis sa liaison stupide et affichée effrontément (par principe) avec un coquin comme le capitaine Lébiadkine, les plus indulgentes de nos dames l’avaient elles-mêmes mise à l’index et ne lui cachaient pas leur mépris. Mais tout cela était bien égal à madame Virguinsky. Chose à noter, les dames même les plus prudes, quand elles se trouvaient dans une position intéressante, s’adressaient de préférence à Arina Prokhorovna (madame Virguinsky), bien que notre ville possédât trois autres accoucheuses. Dans tout le district, les femmes des propriétaires ruraux la faisaient demander, tant elle était renommée pour son habileté professionnelle. Comme elle aimait beaucoup l’argent, elle avait fini par limiter sa clientèle aux personnes les plus riches. Se sentant nécessaire, elle ne se gênait pas du tout, et, dans les maisons les plus aristocratiques, elle semblait faire exprès d’agiter les nerfs délicats de ses clientes par un grossier oubli de toutes les convenances ou par des railleries sur les choses saintes. Notre chirurgien-major Rosanoff racontait à ce propos un fait curieux: un jour qu’une femme en couches invoquait avec force gémissements le secours divin, Arina Prokhorovna avait tout à coup lâché une grosse impiété qui, en épouvantant la malade, avait eu pour effet d’activer puissamment sa délivrance. Mais, quoique nihiliste, madame Virguinsky savait fort bien, lorsque ses intérêts le lui commandaient, transiger avec les préjugés vulgaires. Ainsi, elle ne manquait jamais d’assister au baptême des nouveaux-nés dont elle avait facilité la venue au monde; dans ces occasions-là, elle se coiffait avec goût et mettait une robe de soie verte à traîne, alors qu’en tout autre temps sa mise était extrêmement négligée. Pendant la cérémonie religieuse, elle conservait «l’air le plus effronté», au point de scandaliser les ministres du culte; mais, après le baptême, elle offrait toujours du champagne, et il n’aurait pas fallu, en prenant un verre de Cliquot, oublier les épingles de l’accoucheuse.

La société (presque exclusivement masculine) réunie cette fois chez Virguinsky présentait un aspect assez exceptionnel. Il n’y avait pas de collation, et l’on ne jouait pas aux cartes. Au milieu d’un spacieux salon dont les murs étaient garnis d’une vieille tapisserie bleue, se trouvaient deux tables rapprochées l’une de l’autre de façon à n’en former qu’une seule; une grande nappe, d’ailleurs d’une propreté douteuse, couvrait ces deux tables sur lesquelles bouillaient deux samovars; au bout étaient placés un vaste plateau chargé de vingt-cinq verres et une corbeille contenant du pain blanc coupé par tranches, comme cela se pratique dans les pensionnats. Le thé était versé par la sœur d’Arina Prokhorovna, une fille de trente ans, blonde et privée de sourcils. Cette créature, taciturne et venimeuse, partageait les idées nouvelles; Virguinsky lui-même, dans son ménage, avait grand’peur d’elle. Trois dames seulement se trouvaient dans la chambre: la maîtresse de la maison, sa sœur dont je viens de parler, et la sœur de Virguinsky, étudiante nihiliste, tout récemment arrivée de Pétersbourg. Arina Prokhorovna, belle femme de vingt-sept ans, n’avait pas fait toilette pour la circonstance; elle portait une robe de laine d’une nuance verdâtre, et le regard hardi qu’elle promenait sur l’assistance semblait dire: «Voyez comme je me moque de tout.» On remarquait à côté d’elle sa belle-sœur qui n’était pas mal non plus; petite et grassouillette, avec des joues très colorées, mademoiselle Virguinsky était encore, pour ainsi dire, en tenue de voyage; elle avait à la main un rouleau de papier, et ses yeux allaient sans cesse d’un visiteur à l’autre. Ce soir-là, Virguinsky se sentait un peu souffrant; néanmoins il avait quitté sa chambre, et maintenant il était assis sur un fauteuil devant la table autour de laquelle tous ses invités avaient pris place sur des chaises dans un ordre qui faisait prévoir une séance. En attendant, on causait à haute voix de choses indifférentes. Lorsque parurent Stavroguine et Verkhovensky, le silence s’établit soudain.

Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название