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Les Possedes

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Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

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– Il y sera certainement.

– Hé, hé!

Il y eut une minute de silence. Un sourire de colère et de mépris flottait sur les lèvres de Chatoff.

– Et votre misérable Personnalité éclairée dont j’ai refusé l’impression ici, elle est imprimée?

– Oui.

– On fait croire aux collégiens que Hertzen lui-même a écrit cela sur votre album?

– Oui, c’est Hertzen lui-même.

Ils se turent encore pendant trois minutes. À la fin, Chatoff quitta son lit.

– Allez-vous-en loin de moi, je ne veux pas me trouver avec vous.

Pierre Stépanovitch se leva aussitôt.

– Je m’en vais, dit-il avec une sorte de gaieté, – un mot seulement: Kiriloff, à ce qu’il paraît, est maintenant tout seul dans le pavillon, sans servante?

– Il est tout seul. Allez-vous-en, je ne puis rester dans la même chambre que vous.

– «Allons, tu es très bien maintenant!» pensa joyeusement Pierre Stépanovitch quand il fut hors de la maison; «tu seras aussi très bien ce soir, j’ai justement besoin que tu sois comme cela, et je ne pourrais rien désirer de mieux! Le dieu russe lui-même me vient en aide!»

VII

Il fit beaucoup de courses durant cette journée et sans doute ne perdit pas ses peines, car sa figure était rayonnante quand le soir, à six heures précises, il se présenta chez Nicolas Vsévolodovitch. On ne l’introduisit pas tout de suite: Stavroguine se trouvait dans son cabinet en tête-à-tête avec Maurice Nikolaïévitch qui venait d’arriver. Cette nouvelle intrigua Pierre Stépanovitch. Il s’assit tout près de la porte du cabinet pour attendre le départ du visiteur. De l’antichambre on entendait le bruit de la conversation, mais sans pouvoir rien saisir des paroles prononcées. La visite ne dura pas longtemps; bientôt retentit une voix extraordinairement forte et vibrante, immédiatement après la porte s’ouvrit, et Maurice Nikolaïévitch sortit avec un visage livide. Il ne remarqua pas Pierre Stépanovitch et passa rapidement à côté de lui. Le jeune homme s’élança aussitôt dans la chambre.

Je me crois obligé de raconter en détail l’entrevue fort courte des deux «rivaux», – entrevue que tout semblait devoir rendre impossible, et qui eut lieu néanmoins.

Après son dîner, Nicolas Vsévolodovitch sommeillait sur une couchette dans son cabinet, lorsque Alexis Égorovitch lui annonça l’arrivée de Maurice Nikolaïévitch. À ce nom, Stavroguine tressaillit, il croyait avoir mal entendu. Mais bientôt se montra sur ses lèvres un sourire de triomphe hautain en même temps que de vague surprise. En entrant, Maurice Nikolaïévitch fut sans doute frappé de ce sourire du moins il s’arrêta tout à coup au milieu de la chambre et parut se demander s’il ferait un pas de plus en avant ou s’il se retirerait sur l’heure. À l’instant même la physionomie de Nicolas Vsévolodovitch changea d’expression, d’un air sérieux et étonné il s’avança vers le visiteur. Ce dernier ne prit pas la main qui lui était tendue, et, sans dire un mot, il s’assit avant que le maître de la maison lui en eût donné l’exemple ou lui eût offert un siège. Nicolas Vsévolodovitch s’assit sur le bord de sa couchette et attendit en silence, les yeux fixés sur Maurice Nikolaïévitch.

– Si vous le pouvez, épousez Élisabeth Nikolaïevna, commença brusquement le capitaine d’artillerie, et le plus curieux, c’est qu’on n’aurait pu deviner, d’après l’intonation de la voix, si ces mots étaient une prière, une recommandation, une concession ou un ordre.

Nicolas Vsévolodovitch resta silencieux, mais le visiteur, ayant dit évidemment tout ce qu’il avait à dire, le regardait avec persistance, dans l’attente d’une réponse.

– Si je ne me trompe (du reste, ce n’est que trop vrai), Élisabeth Nikolaïevna est votre fiancée, observa enfin Stavroguine.

– Oui, elle est ma fiancée, déclara d’un ton ferme le visiteur.

– Vous… vous êtes brouillés ensemble?… Excusez-moi, Maurice Nikolaïévitch.

– Non, elle m’ «aime» et m’ «estime», dit-elle. Ses paroles sont on ne peut plus précieuses pour moi.

– Je n’en doute pas.

– Mais, sachez-le, elle serait sous la couronne et vous l’appelleriez, qu’elle me planterait là, moi ou tout autre, pour aller à vous.

– Étant sous la couronne?

– Et après la couronne.

– Ne vous trompez-vous pas?

– Non. Sous la haine incessante, sincère et profonde qu’elle vous témoigne, perce à chaque instant un amour insensé, l’amour le plus sincère, le plus excessif et… le plus fou! Par contre, sous l’amour non moins sincère qu’elle ressent pour moi perce à chaque instant la haine la plus violente! Je n’aurais jamais pu imaginer auparavant toutes ces… métamorphoses.

– Mais je m’étonne pourtant que vous veniez m’offrir la main d’Élisabeth Nikolaïevna! En avez-vous le droit? Vous y a-t-elle autorisé?

Maurice Nikolaïévitch fronça le sourcil et pendant une minute baissa la tête.

– De votre part ce ne sont là que des mots, dit-il brusquement, – des mots où éclate la rancune triomphante; je suis sûr que vous savez lire entre les lignes, et se peut-il qu’il y ait place ici pour une vanité mesquine? N’êtes-vous pas assez victorieux? Faut-il donc que je mette les points sur les i? Soit, je les mettrai, si vous tenez tant à m’humilier: j’agis sans droit, je ne suis aucunement autorisé; Élisabeth Nikolaïevna ne sait rien, mais son fiancé a complètement perdu la raison, il mérite d’être enfermé dans une maison de fous, et, pour comble, lui-même vient vous le déclarer. Seul dans le monde entier vous pouvez la rendre heureuse, et moi je ne puis que faire son malheur. Vous la lutinez, vous la pourchassez, mais, – j’ignore pourquoi, – vous ne l’épousez pas. S’il s’agit d’une querelle d’amoureux née à l’étranger, et si, pour y mettre fin, mon sacrifice est nécessaire, – immolez-moi. Elle est trop malheureuse, et je ne puis supporter cela. Mes paroles ne sont ni une permission ni une injonction, par conséquent elles n’ont rien d’offensant pour votre amour-propre. Si vous voulez prendre ma place sous la couronne, vous n’avez nul besoin pour cela de mon consentement, et, sans doute, il était inutile que je vinsse étaler ma folie à vos yeux. D’autant plus qu’après ma démarche actuelle notre mariage est impossible. Si à présent je la conduisais à l’autel, je serais un misérable. L’acte que j’accomplis en vous la livrant, à vous peut-être son plus irréconciliable ennemi, est, à mon point de vue, une infamie dont certainement je ne supporterai pas le fardeau.

– Vous vous brûlerez la cervelle, quand on nous mariera?

– Non, beaucoup plus tard. À quoi bon mettre une éclaboussure de sang sur sa robe nuptiale? Peut-être même ne me brûlerai-je la cervelle ni maintenant ni plus tard.

– Vous dites cela, sans doute, pour me tranquilliser?

– Vous? Ma mort doit vous être bien indifférente.

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