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La Reine Margot Tome I

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La Reine Margot Tome I
Название: La Reine Margot Tome I
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 260
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La Reine Margot Tome I читать книгу онлайн

La Reine Margot Tome I - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Sur fond de guerres sanglantes, de Saint Barth?l?my ainsi que de la lutte entre Catherine de M?dicis et Henri de Navarre, la premi?re ?pouse de ce dernier, Marguerite de Valois, appel?e la reine Margot, entretient des intrigues amoureuses notoires et violentes… Roman historique qui reste avant tout un roman, ce livre nous fait sentir l'atmosph?re de cette ?poque et appr?hender l'histoire de notre pays!

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Aussitôt les fanfares retentirent de nouveau, et le roi sortit du Louvre suivi du duc d’Alençon, du roi de Navarre, de Marguerite, de madame de Nevers, de madame de Sauve, de Tavannes et des principaux seigneurs de la cour.

Il va sans dire que La Mole et Coconnas étaient de la partie.

Quant au duc d’Anjou, il était depuis trois mois au siège de La Rochelle.

Pendant qu’on attendait le roi, Henri était venu saluer sa femme, qui, tout en répondant à son compliment, lui avait glissé à l’oreille:

– Le courrier venu de Rome a été introduit par M. de Coconnas lui-même chez le duc d’Alençon, un quart d’heure avant que l’envoyé du duc de Nevers fût introduit chez le roi.

– Alors il sait tout, dit Henri.

– Il doit tout savoir, répondit Marguerite; d’ailleurs jetez les yeux sur lui, et voyez comme, malgré sa dissimulation habituelle, son œil rayonne.

– Ventre-saint-gris! murmura le Béarnais, je le crois bien! il chasse aujourd’hui trois proies: France, Pologne et Navarre, sans compter le sanglier.

Il salua sa femme, revint à son rang, et appelant un de ses gens, Béarnais d’origine, dont les aïeux étaient serviteurs des siens depuis plus d’un siècle et qu’il employait comme messager ordinaire de ses affaires de galanterie:

– Orthon, lui dit-il, prends cette clef et va la porter chez ce cousin de madame de Sauve que tu sais, qui demeure chez sa maîtresse, au coin de la rue des Quatre-Fils, tu lui diras que sa cousine désire lui parler ce soir; qu’il entre dans ma chambre, et, si je n’y suis pas, qu’il m’attende; si je tarde, qu’il se jette sur mon lit en attendant.

– Il n’y a pas de réponse, Sire?

– Aucune, que de me dire si tu l’as trouvé. La clef est pour lui seul, tu comprends?

– Oui, Sire.

– Attends donc, et ne me quitte pas ici, peste! Avant de sortir de Paris, je t’appellerai comme pour ressangler mon cheval, tu demeureras ainsi en arrière tout naturellement, tu feras ta commission et tu nous rejoindras à Bondy.

Le valet fit un signe d’obéissance et s’éloigna.

On se mit en marche par la rue Saint-Honoré, on gagna la rue Saint-Denis, puis le faubourg; arrivé à la rue Saint-Laurent, le cheval du roi de Navarre se dessangla, Orthon accourut, et tout se passa comme il avait été convenu entre lui et son maître, qui continua de suivre avec le cortège royal la rue des Récollets, tandis que son fidèle serviteur gagnait la rue du Temple.

Lorsque Henri rejoignit le roi, Charles était engagé avec le duc d’Alençon dans une conversation si intéressante sur le temps, sur l’âge du sanglier détourné qui était un solitaire, enfin sur l’endroit où il avait établi sa bauge, qu’il ne s’aperçut pas ou feignit ne pas s’apercevoir que Henri était resté un instant en arrière.

Pendant ce temps Marguerite observait de loin la contenance de chacun, et croyait reconnaître dans les yeux de son frère un certain embarras toutes les fois que ses yeux se reposaient sur Henri. Madame de Nevers se laissait aller à une gaieté folle, car Coconnas, éminemment joyeux ce jour là, faisait autour d’elle cent lazzis pour faire rire les dames.

Quant à La Mole, il avait déjà trouvé deux fois l’occasion de baiser l’écharpe blanche à frange d’or de Marguerite sans que cette action, faite avec l’adresse ordinaire aux amants, eût été vue de plus de trois ou quatre personnes.

On arriva vers huit heures et un quart à Bondy.

Le premier soin de Charles IX fut de s’informer si le sanglier avait tenu.

Le sanglier était à sa bauge, et le piqueur qui l’avait détourné répondait de lui.

Une collation était prête. Le roi but un verre de vin de Hongrie. Charles IX invita les dames à se mettre à table, et, tout à son impatience, s’en alla, pour occuper son temps, visiter les chenils et les perchoirs, recommandant qu’on ne dessellât pas son cheval, attendu, dit-il, qu’il n’en avait jamais monté de meilleur et de plus fort.

Pendant que le roi faisait sa tournée, le duc de Guise arriva. Il était armé en guerre plutôt qu’en chasse, et vingt ou trente gentilshommes, équipés comme lui, l’accompagnaient. Il s’informa aussitôt du lieu où était le roi, l’alla rejoindre et revint en causant avec lui.

À neuf heures précises, le roi donna lui-même le signal en sonnant le lancer, et chacun, montant à cheval, s’achemina vers le rendez-vous.

Pendant la route, Henri trouva moyen de se rapprocher encore une fois de sa femme.

– Eh bien, lui demanda-t-il, savez-vous quelque chose de nouveau?

– Non, répondit Marguerite, si ce n’est que mon frère Charles vous regarde d’une étrange façon.

– Je m’en suis aperçu, dit Henri.

– Avez-vous pris vos précautions?

– J’ai sur ma poitrine ma cotte de mailles et à mon côté un excellent couteau de chasse espagnol, affilé comme un rasoir, pointu comme une aiguille, et avec lequel je perce des doublons.

– Alors, dit Marguerite, à la garde de Dieu!

Le piqueur qui dirigeait le cortège fit un signe: on était arrivé à la bauge.

XXX Maurevel

Pendant que toute cette jeunesse joyeuse et insouciante, en apparence du moins, se répandait comme un tourbillon doré sur la route de Bondy, Catherine, roulant le parchemin précieux sur lequel le roi Charles venait d’apposer sa signature, faisait introduire dans son cabinet l’homme à qui son capitaine des gardes avait apporté, quelques jours auparavant, une lettre rue de la Cerisaie, quartier de l’Arsenal.

Une large bande de taffetas, pareil à un sceau mortuaire, cachait un des yeux de cet homme, découvrant seulement l’autre œil, et laissant voir entre deux pommettes saillantes la courbure d’un nez de vautour, tandis qu’une barbe grisonnante lui couvrait le bas du visage. Il était vêtu d’un manteau long et épais sous lequel on devinait tout un arsenal. En outre il portait au côté, quoique ce ne fût pas l’habitude des gens appelés à la cour, une épée de campagne longue, large et à double coquille. Une de ses mains était cachée et ne quittait point sous son manteau le manche d’un long poignard.

– Ah! vous voici, monsieur, dit la reine en s’asseyant; vous savez que je vous ai promis après la Saint-Barthélemy, où vous nous avez rendu de si signalés services, de ne pas vous laisser dans l’inaction. L’occasion se présente, ou plutôt non, je l’ai fait naître. Remerciez-moi donc.

– Madame, je remercie humblement Votre Majesté, répondit l’homme au bandeau noir avec une réserve basse et insolente à la fois.

– Une belle occasion, monsieur, comme vous n’en trouverez pas deux dans votre vie, profitez-en donc.

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