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Fernande

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Fernande
Название: Fernande
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Fernande читать книгу онлайн

Fernande - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

La baronne de Barth?le attend son vieil ami et amant le comte de Montgiroux, pair de France. Son fils Maurice, mari? ? la ni?ce du comte, se meurt de fi?vre c?r?brale. Sur la suggestion du m?decin de Maurice, la baronne a accept? de faire venir ? son ch?teau Mme Ducoudray qui pourrait apaiser la fi?vre du mourant. ? son arriv?e, la dame apprend le but de sa visite, sauver Maurice – Maurice, pr?nom qui ne lui est pas inconnu. Le comte d?couvre lui que Mme Ducoudray n'autre que Fernande,la courtisane qu’il a pris pour ma?tresse. Arrive ensuite Mme de Neuilly, parente de la baronne, veuve envieuse qui reconna?t en Fernande une ancienne pensionnaire d’orphelinat et qui voudrait bien savoir comment elle s'y est pris pour faire ce riche mariage avec M. Ducoudray. Elle r?v?le que Fernande est de sang noble, fille de la famille de Mormant. Par son entremise, Fernande apprend ? son tour que Maurice est en fait le fils du baron…

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» Montez vingt marches larges et douces, en vous appuyant sur une massive rampe de fer, et vous vous trouverez au premier; c’est là que j’habite.

» En face de l’escalier, une grande porte de chêne, une première antichambre lambrissée, donnant sur une seconde antichambre dont j’ai fait ma salle à manger.

» Une petite table ronde, un poêle caché dans une espèce de cheminée gothique dont j’ai fait le dessin et que j’ai à peu près moulée moi-même, un papier vert velouté à grandes fleurs, tous ses charmants moines moulés sur ceux des tombeaux des ducs de Berri et posés sur des supports en harmonie avec eux, voilà tout l’ameublement de cette petite pièce.

» À gauche, un salon, mon piano, ma harpe, ma musique; la Somnambule et les Puritains, Guillaume Tell, Moïse et le Comte Ory; tout Weber.

» À droite, mon atelier, dans la même position et dans le même jour où il était rue Saint-Nicolas, avec cette différence que, lorsque j’ouvre la fenêtre, au lieu de voir la maison en face, je découvre, à travers les massifs du parc, un admirable paysage, et, si je n’avais pas peur de vous donner des renseignements trop précis, je dirais la mer à l’horizon.

» La mer, c’est-à-dire l’infini, c’est-à-dire l’immensité, c’est-à-dire la seule chose qui donne complètement l’idée de Dieu.

» Dans cet atelier, Maurice, mon chevalet, mes couleurs, mes esquisses, mes vieilles étoffes de brocart volées aux tableaux de Paul Véronèse, et mes statuettes.

» Puis, à l’angle de cet atelier, écoutez bien, Maurice, une petite porte cachée que l’on ouvre grâce au même secret qui ouvrait l’autre, et qui donne entrée à la petite chambre blanche, à la petite cellule virginale que vous savez; le même lit dans l’alcôve, la même mousseline le long des murs, la même lampe d’albâtre au plafond, les mêmes ornements sur la cheminée, et, en face de mon lit, Maurice, le tableau que j’ai achevé le second jour où je vous ai vu, et qui représente le Christ pardonnant à la Madeleine.

» Ce tableau est toujours le même, seulement, j’ai retouché la tête de la femme à genoux.

» Voilà tout, Maurice. Ce premier étage, c’est mon monde, à moi, c’est mon univers, mon passé, mon avenir; mes trésors de joie et de douleur, tout est là.

» Maintenant que vous savez où je vis, regardez-moi vivre.

» À sept heures du matin, je me lève, je passe un peignoir, je descends dans le parc; les arbres, les fleurs, les oiseaux, le gazon, le soleil, la brise, tout cela est occupé à saluer le matin et à prier Dieu. J’ai une espèce de petite chapelle comme celle qu’on rencontre sur les chemins en Italie, je m’arrête devant elle, et c’est là que, presque toujours, je fais ma prière avec tout ce qui prie.

» À neuf heures, je rentre, un déjeuner de fruits et de laitage m’attend dans la petite salle à manger du premier.

» Puis, après le déjeuner, je passe au salon et je cause une heure ou deux avec mon piano; il me dit les meilleures choses des grands maîtres, et je l’écoute toujours comme s’il me parlait pour la première fois.

» À midi, au moment où le jour est dans toute sa pureté, je passe à l’atelier; là je cause avec moi-même, là je reste jusqu’à quatre heures; et, presque toujours, tant je suis plongée profondément dans les rêveries auxquelles je donne un corps, on est obligé de me prévenir que le dîner m’attend.

» Après le dîner, je sors emportant vingt francs avec moi.

«C’est mon aumône journalière, Maurice, car je suis riche, je la répands tantôt dans un village, tantôt dans un autre, et je recueille des prières, dont je renvoie une moitié à vous et à votre famille.

» Puis, le soir venu, je rentre par cette allée d’ormes dont, je vous l’ai déjà dit, les formes fantastiques et tortueuses me font si grand‘peur.

» Le soir, je lis.

» Le dimanche, il se fait quelques changements dans ces habitudes.

» À onze heures, je quitte le château, et vais assister à la messe qu’on dit dans l’église du prochain village. C’est une grand‘messe accompagnée d’un orgue que je touche quelquefois dans les grandes solennités.

» Le curé avait proposé de venir dire la messe à la chapelle du château, mais je n’ai pas voulu permettre que l’homme de Dieu se dérangeât pour une pauvre pécheresse comme moi.

» À quatre heures, le parc s’ouvre, et les paysans, précédés de deux musiciens, y viennent danser.

» Il va sans dire que c’est moi qui paye la musique et qui offre les rafraîchissements.

» Et maintenant, Maurice, que je vous ai décrit le lieu que j’habite, et raconté la vie que j’y mène, vous connaissez l’un et l’autre aussi bien que moi.

» Seulement, à tout ceci, ajoutez le vœu éternel de ma pensée, celui par lequel j’achève ma prière du matin, et ma prière du soir, celui enfin par lequel je termine cette longue lettre:

» Maurice, soyez heureux.

» Votre Fernande.»

CHAPITRE XXVII

Trois ans s’étaient écoulés depuis que les événements que nous avons racontés étaient accomplis.

Chaque journée avait passé pour Fernande pareille à l’autre, et, au grand étonnement de son notaire en correspondance suivie avec elle, elle n’avait point reparu à Paris, et semblait disposée à suivre, jusqu’à la fin des jours que Dieu lui avait marqués en ce monde, le plan de conduite qu’elle avait exposé le jour de son départ. Depuis ces trois ans, aucun accident n’était venu jeter l’ombre d’une variété quelconque sur l’existence qu’elle menait dans le vieux château, lorsqu’en revenant un dimanche de la messe, elle trouva son intendant qui l’attendait sur la porte d’un air visiblement préoccupé.

– Eh bien, mon bon Jacques, lui dit-elle, qu’y a-t-il donc, et d’où vous vient ce visage effaré?

– Il y a, madame, répondit le vieux paysan, qu’il s’est passé quelque chose d’étrange pendant votre absence.

– Que s’est-il donc passé, mon ami? demanda Fernande en souriant.

– Je pourrais ne rien dire à madame, et les choses passeraient ainsi, répondit Jacques; mais, si j’ai mal fait, mieux vaut que je sois grondé tout de suite et que j’aie la conscience tranquille, au moins.

– Oh! mon Dieu! savez-vous que vous m’effrayez? dit Fernande de sa voix douce, se doutant bien qu’il s’agissait tout simplement de quelque infraction aux règles établies par elle pour la discipline de sa maison.

– Oh! il n’y a rien d’effrayant là dedans, car c’était un jeune homme bien comme il faut, un ami de MM. Savenay, les voisins de madame.

– Eh bien, après? Jacques.

– Eh bien, madame, ce jeune homme, qui était en chasse depuis sept heures du matin, ayant perdu, à ce qu’il paraît, ses compagnons et se trouvant à une lieue du rendez-vous, après avoir regardé avec une grande attention l’allée d’ormes, le château, et surtout les armoiries qui sont au-dessus de la porte, ce jeune homme a demandé à qui appartenait la propriété. Comme madame n’a fait aucune défense de dire son nom, j’ai répondu qu’il appartenait à madame Ducoudray.

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