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La Reine Margot Tome I

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La Reine Margot Tome I
Название: La Reine Margot Tome I
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 261
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La Reine Margot Tome I читать книгу онлайн

La Reine Margot Tome I - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

Sur fond de guerres sanglantes, de Saint Barth?l?my ainsi que de la lutte entre Catherine de M?dicis et Henri de Navarre, la premi?re ?pouse de ce dernier, Marguerite de Valois, appel?e la reine Margot, entretient des intrigues amoureuses notoires et violentes… Roman historique qui reste avant tout un roman, ce livre nous fait sentir l'atmosph?re de cette ?poque et appr?hender l'histoire de notre pays!

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Au milieu de tout cela, comme Henri était réellement amoureux, il était rêveur. De son côté madame de Sauve, qui avait fini par adopter de tout son cœur cet amour commandé par Catherine, regardait beaucoup Henri pour voir si ses yeux étaient d’accord avec ses paroles.

– Voyons, Henri, disait madame de Sauve, soyez franc: pendant cette nuit passée dans le cabinet de Sa Majesté la reine de Navarre, avec M. de La Mole à vos pieds, n’avez-vous pas regretté que ce digne gentilhomme se trouvât entre vous et la chambre à coucher de la reine?

– Oui, en vérité, ma mie, dit Henri, car il me fallait absolument passer par cette chambre pour aller à celle où je me trouve si bien, et où je suis si heureux en ce moment.

Madame de Sauve sourit.

– Et vous n’y êtes pas rentré depuis?

– Que les fois que je vous ai dites.

– Vous n’y rentrerez jamais sans me le dire?

– Jamais.

– En jureriez-vous?

– Oui, certainement, si j’étais encore huguenot, mais…

– Mais quoi?

– Mais la religion catholique, dont j’apprends les dogmes en ce moment, m’a appris qu’on ne doit jamais jurer.

– Gascon, dit madame de Sauve en secouant la tête.

– Mais à votre tour, Charlotte, dit Henri, si je vous interrogeais, répondriez-vous à mes questions?

– Sans doute, répondit la jeune femme. Moi je n’ai rien à vous cacher.

– Voyons, Charlotte, dit le roi, expliquez-moi une bonne fois comment il se fait qu’après cette résistance désespérée qui a précédé mon mariage, vous soyez devenue moins cruelle pour moi qui suis un gauche Béarnais, un provincial ridicule, un prince trop pauvre, enfin, pour entretenir brillants les joyaux de sa couronne?

– Henri, dit Charlotte, vous me demandez le mot de l’énigme que cherchent depuis trois mille ans les philosophes de tous les pays! Henri, ne demandez jamais à une femme pourquoi elle vous aime; contentez-vous de lui demander: M’aimez-vous?

– M’aimez-vous, Charlotte? demanda Henri.

– Je vous aime, répondit madame de Sauve avec un charmant sourire et en laissant tomber sa belle main dans celle de son amant.

Henri retint cette main.

– Mais, reprit-il poursuivant sa pensée, si je l’avais deviné ce mot que les philosophes cherchent en vain depuis trois mille ans, du moins relativement à vous, Charlotte?

Madame de Sauve rougit.

– Vous m’aimez, continua Henri; par conséquent je n’ai pas autre chose à vous demander, et me tiens pour le plus heureux homme du monde. Mais, vous le savez, au bonheur il manque toujours quelque chose. Adam, au milieu du paradis, ne s’est pas trouvé complètement heureux, et il a mordu à cette misérable pomme qui nous a donné à tous ce besoin de curiosité qui fait que chacun passe sa vie à la recherche d’un inconnu quelconque. Dites-moi, ma mie, pour m’aider à trouver le mien, n’est-ce point la reine Catherine qui vous a dit d’abord de m’aimer?

– Henri, dit madame de Sauve, parlez bas quand vous parlez de la reine mère.

– Oh! dit Henri avec un abandon et une confiance à laquelle madame de Sauve fut trompée elle-même, c’était bon autrefois de me défier d’elle, cette bonne mère, quand nous étions mal ensemble; mais maintenant que je suis le mari de sa fille…

– Le mari de madame Marguerite! dit Charlotte en rougissant de jalousie.

– Parlez bas à votre tour, dit Henri. Maintenant que je suis le mari de sa fille, nous sommes les meilleurs amis du monde. Que voulait-on? que je me fisse catholique, à ce qu’il paraît. Eh bien, la grâce m’a touché; et, par l’intercession de saint Barthélemy, je le suis devenu. Nous vivons maintenant en famille comme de bons frères, comme de bons chrétiens.

– Et la reine Marguerite?

– La reine Marguerite, dit Henri, eh bien, elle est le lien qui nous unit tous.

– Mais vous m’avez dit, Henri, que la reine de Navarre, en récompense de ce que j’avais été dévouée pour elle, avait été généreuse pour moi. Si vous m’avez dit vrai, si cette générosité, pour laquelle je lui ai voué une si grande reconnaissance, est réelle, elle n’est qu’un lien de convention facile à briser. Vous ne pouvez donc vous reposer sur cet appui, car vous n’en avez imposé à personne avec cette prétendue intimité.

– Je m’y repose cependant, et c’est depuis trois mois l’oreiller sur lequel je dors.

– Alors, Henri, s’écria madame de Sauve, c’est que vous m’avez trompée, c’est que véritablement madame Marguerite est votre femme.

Henri sourit.

– Tenez, Henri! dit madame de Sauve, voilà de ces sourires qui m’exaspèrent, et qui font que, tout roi que vous êtes, il me prend parfois de cruelles envies de vous arracher les yeux.

– Alors, dit Henri, j’arrive donc à en imposer sur cette prétendue intimité, puisqu’il y a des moments où, tout roi que je suis, vous voulez m’arracher les yeux, parce que vous croyez qu’elle existe!

– Henri! Henri! dit madame de Sauve, je crois que Dieu lui-même ne sait pas ce que vous pensez.

– Je pense, ma mie, dit Henri, que Catherine vous a dit d’abord de m’aimer, que votre cœur vous l’a dit ensuite, et que, quand ces deux voix vous parlent, vous n’entendez que celle de votre cœur. Maintenant, moi aussi, je vous aime, et de toute mon âme, et même c’est pour cela que lorsque j’aurais des secrets, je ne vous les confierais pas, de peur de vous compromettre, bien entendu… car l’amitié de la reine est changeante, c’est celle d’une belle mère.

Ce n’était point là le compte de Charlotte; il lui semblait que ce voile qui s’épaississait entre elle et son amant toutes les fois qu’elle voulait sonder les abîmes de ce cœur sans fond, prenait la consistance d’un mur et les séparait l’un de l’autre. Elle sentit donc les larmes envahir ses yeux à cette réponse, et comme en ce moment dix heures sonnèrent:

– Sire, dit Charlotte, voici l’heure de me reposer; mon service m’appelle de très bon matin demain chez la reine mère.

– Vous me chassez donc ce soir, ma mie? dit Henri.

– Henri, je suis triste. Étant triste, vous me trouveriez maussade, et, me trouvant maussade, vous ne m’aimeriez plus. Vous voyez bien qu’il vaut mieux que vous vous retiriez.

– Soit! dit Henri, je me retirerai si vous l’exigez, Charlotte; seulement, ventre-saint-gris! vous m’accorderez bien la faveur d’assister à votre toilette!

– Mais la reine Marguerite, Sire, ne la ferez-vous pas attendre en y assistant?

– Charlotte, répliqua Henri sérieux, il avait été convenu entre nous que nous ne parlerions jamais de la reine de Navarre, et ce soir, ce me semble, nous n’avons parlé que d’elle.

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