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La mort de Juve (Смерть Жюва)

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La mort de Juve (Смерть Жюва)
Название: La mort de Juve (Смерть Жюва)
Дата добавления: 15 январь 2020
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La mort de Juve (Смерть Жюва) - читать бесплатно онлайн , автор Аллен Марсель

продолжение серии книг про Фантомаса

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— Décidément, Juve, vous avez toujours, vous avez même plus que jamais une admirable perspicacité. Oui, j’allais vous poser cette question.

— Notre homme se contentait d’écouter aux portes.

— Aux portes ?

— C’est une façon de parler, poursuivit Juve, car, en réalité, le voleur, le criminel ne se tenait pas dans l’appartement d’Hervé Martel, mais bien dans le garage, à côté du moteur, ainsi que tu l’as découvert. Il écoutait ce que l’on disait dans le cabinet de travail de l’appartement de l’avenue Niel. Mieux encore, il entendait comme s’il se fût trouvé dans la pièce. Comment ?

— Comment ?

— Voyons, le téléphone.

— Mais le téléphone d’Hervé Martel n’est pas dans son cabinet, il est à l’autre bout de l’appartement.

— D’accord pour le téléphone d’Hervé Martel, mais celui de Fantômas est encore dans le bureau.

— Vous avez peut-être raison, fit soudain le journaliste, j’ai remarqué en effet dans le garage un poste téléphonique placé tout à côté du moteur, mais je ne vois pas où il pouvait aboutir.

— Hélas ! fit Juve, je l’avais pourtant indiqué à Léon, et le malheureux garçon aurait pu te le dire, s’il n’avait été victime du terrible accident qui lui coûte un œil. Vous avez fouillé tout l’appartement, sondé les murs du bureau de travail, je parie que vous n’avez pas démoli le plancher.

— Non.

— Eh bien, dit Juve, c’est ce qu’il fallait faire et vous auriez certainement trouvé la plaque réceptrice disposée par Fantômas entre le parquet de la pièce et le plafond de l’appartement du dessous. C’est pour cela, poursuivait Juve en s’animant, que j’avais recommandé à Léon et à Michel de prononcer à haute voix certaines phrases caractéristiques, de façon à prévenir, si je puis m’exprimer ainsi, l’adversaire inconnu. Mon procédé a réussi, puisqu’à peine venaient-ils de dire ce qu’il fallait que l’appareil d’aspiration s’est mis en mouvement et a traité si brutalement d’ailleurs mon infortuné collègue. Hein, qu’en penses-tu, Fandor ?

— Vous m’avez empêché de parler.

— Dis ce que tu veux dire :

— Il y a deux points qu’il faut élucider. Puisque vous êtes si merveilleusement renseigné sur ce que nous appelons les mystérieuses affaires de l’avenue Niel, et qu’en somme c’est vous qui, de votre lit, avez dirigé les enquêtes, pouvez-vous me dire si vous avez des renseignements sur la personnalité de cette jeune fille qui était dactylographe chez le pseudo courtier d’assurances, Hervé.

— Fandor, elle s’appelle Hélène.

— Eh bien ?

— Eh bien, poursuivit Juve, cramponne-toi au fauteuil, si tu ne veux pas tomber à la renverse, parce que je vais t’étonner.

— C’est fait, Juve.

— Cette jeune fille je la connais donc très bien, puisque, grâce à l’intervention de nos amis Nalorgne et Pérouzin, je dois l’épouser prochainement.

— Vous devez épouser la dactylographe ?

— Je pourrais d’ailleurs faire plus mal, car elle est fort jolie.

Le policier tira de dessous ses couvertures un portefeuille où il prit une photographie qu’il tendit au journaliste.

Fandor se précipita.

— Hélène, cria Fandor, c’est elle, la fille de Fantômas !

— Eh oui, Fandor, eh oui.

En proie à une émotion inexprimable, à une nervosité presque inquiétante, Fandor arpentait la chambre de Juve avec une extraordinaire fébrilité.

— Mais c’est une plaisanterie ? Vous n’allez pas épouser la fille de Fantômas ? Mais était-ce bien elle qui se trouvait avenue Niel en qualité de dactylographe ? Oh Juve, inutile d’essayer de me convaincre, c’est fait depuis longtemps. Si je doute absolument de votre projet de mariage, je suis convaincu que la malheureuse Hélène est bien la mystérieuse dactylographe qu’employait à son service le pseudo courtier Hervé Martel.

— Fandor, interrompit Juve, voilà deux fois que tu viens de dire le « pseudo courtier ». Pourquoi ?

— Parce que Fantômas, c’est le courtier Hervé Martel.

— C’est idiot, Fandor. Hervé Martel existe réellement. C’est une personnalité connue à Paris, il est titulaire de sa charge depuis près de dix ans.

— Possible ! s’écria Fandor, mais nous savons que Fantômas n’en est pas à un crime près, et il est parfaitement capable d’avoir assassiné le véritable Hervé Martel, pour se substituer à lui. Juve, souvenez-vous du magistrat de Saint-Calais, tué, remplacé par l’Insaisissable.

— Tu te trompes, Fandor.

— Non, la meilleure preuve, c’est qu’après l’attentat dont vient d’être victime le malheureux Léon, le courtier, le « pseudo courtier » je maintiens mes dires, a brusquement quitté Paris et s’en est allé, soi disant, à Cherbourg.

— À Cherbourg, en effet, déclara Juve, rien n’est plus logique. Sa présence est nécessaire dans ce port de mer à l’entrée duquel est venu sombrer un cargo boat dont la cargaison l’intéresse au plus haut point.

— Juve, Hélène a disparu avec lui.

— Non, interrompit encore Juve, elle a simplement, en employée fidèle, suivi les instructions de son patron, c’est-à-dire qu’elle s’est rendue également à Cherbourg où le courtier maritime peut avoir besoin d’elle.

— En êtes-vous sûr, Juve ?

— Oui.

— Eh bien je pars pour Cherbourg. Je veux en avoir le cœur net. Demain, je saurai si Hervé Martel est bien Fantômas, comme j’en ai la conviction.

Juve n’essaya pas de retenir son ami, mais connaisseur de l’âme humaine, il dit simplement à son ami :

— La personnalité de Fantômas te préoccupe, Fandor, mais avoue-le, ce qui te préoccupe surtout, c’est de retrouver Hélène et de pouvoir la rejoindre, la voir, lui parler. Fandor, Fandor, tu l’aimes encore, tu l’aimes toujours, tu l’aimes plus que jamais.

Déjà le journaliste était sur le seuil de la porte, il hésita une seconde, puis, rebroussant chemin, il vint vers Juve, prit les mains glacées du policier dans les siennes, les serra chaleureusement et, d’une voix étouffée, presque confuse, comme un enfant qui confesse une faute, il reconnut avec des sanglots dans la voix :

— Eh bien, oui, je l’aime, Juve, je l’aime éperdument.

***

— Le Palace-Hôtel, s’il vous plaît ?

— Ah ! mon bon monsieur, si vous n’avez pas peur de marcher, vous pouvez vous y rendre à pied. Mais c’est tout à l’autre bout de la ville, en face la plage. Ici, vous n’êtes qu’à la gare, il y a près de deux kilomètres.

Fandor  se demanda  un  instant  s’il  n’allait  pas répondre aux suggestions intéressées que lui formulait le cocher auquel il demandait ce renseignement.

Le train avait eu quelque retard, il était déjà neuf heures du soir et le journaliste dominait difficilement son impatience.

— Allez, dit-il au cocher, et vivement ! Vous m’arrêterez à cent mètres de l’hôtel.

Le cocher exécuta les ordres de son client et Fandor, entré inaperçu, demanda timidement à un portier aux vêtements dorés :

— Pourriez-vous me dire si la dactylographe de M. Hervé Martel est visible en ce moment ?

Le portier, grave et majestueux, mit en branle plusieurs sonneries électriques, appela à différents postes téléphoniques et devant ce déploiement de forces mystérieuses, Fandor sentit son cœur battre à rompre, dans sa poitrine, car si on lui répondait par l’affirmative, qu’allait-il dire ? Sous quel nom devait-il se faire annoncer ? En présence de qui se trouverait-il ?

Assurément, si la jeune fille qu’il demandait était bien la fille de Fantômas, et si, comme il le croyait encore, Hervé Martel n’était autre que Fantômas lui-même, ces deux mystérieux personnages devaient se tenir perpétuellement sur leurs gardes.

Avec un fort accent tudesque, le portier aux allures de Saxon expliqua :

— La demoiselle est sortie depuis une heure et n’est pas encore rentrée, mais elle ne tardera sans doute pas car elle n’a pas encore pris son souper.

Fandor remercia, parcourut un instant le vaste hall de l’hôtel, mais il s’y trouvait trop visible, trop exposé, trop facilement reconnaissable dans l’éblouissement des lumières.

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