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Les Possedes

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Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

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– Tu t’es évadé du bagne?

– J’ai changé de carrière. J’ai renoncé aux affaires ecclésiastiques, parce qu’on en attrape pour trop longtemps quand on est placé; j’avais déjà pris cette résolution étant au bagne.

– Qu’est-ce que tu fais ici?

– Vous voyez, je me promène nuit et jour. Mon oncle est mort la semaine dernière dans la prison de la ville, il avait été arrêté comme faux-monnayeur; voulant faire dire une messe à son intention, j’ai jeté une vingtaine de pierres à des chiens: voilà toute mon occupation pour le moment. En dehors de cela, Pierre Stépanovitch doit me procurer un passeport de marchand que me permettra de voyager dans toute la Rassie, j’attends cet effet de sa bonté. Autrefois, dit-il, papa t’a risqué comme enjeu d’une parte de cartes au Club Aglois [11] et t’a perdu; je trouve sa manière d’agir injuste et inhumaine. Vous devriez bien, monsieur, me donner trois roubles pour que je puisse me réchauffer avec un peu de thé.

– Ainsi tu t’étais posté sur ce pont pour m’attendre, je n’aime pas cela. Qui te l’avait ordonné?

– Personne, seulement je connaissais votre générosité que nul n’ignore. Dans notre métier, vous le savez vous-même, il y a des hauts et des bas. Tenez, vendredi, je me suis fourré du pâté jusque-là, mais depuis trois jours je me brosse le ventre… Votre Grâce ne me fera-t-elle pas quelque largesse? Justement j’ai, pas loin d’ici, une commère qui m’attend, seulement on ne peut pas se présenter chez elle quand on n’a pas de roubles.

– Pierre Stépanovitch t’a promis quelque chose de ma part?

– Ce n’est pas qu’il m’ait promis quelque chose, il m’a dit que dans tel cas donné je pourrais être utile à Votre Grâce, mais de quoi s’agit-il au juste? Il ne me l’a pas expliqué nettement, car Pierre Stépanovitch n’a aucune confiance en moi.

– Pourquoi donc?

– Pierre Stépanovitch est astrolome et il connaît toutes les planèdes de Dieu, mais cela ne l’empêche pas d’avoir aussi ses défauts. Je vous le dis franchement, monsieur, parce que j’ai beaucoup entendu parler de vous, et je sais que vous et Pierre Stépanovitch, ça fait deux. Lui, quand il a dit de quelqu’un: C’est un lâche, il ne sait plus rien de cet homme sinon que c’est un lâche. A-t-il décidé qu’un tel est un imbécile, il ne veut plus voir en lui que l’imbécillité. Mais je puis n’être un imbécile que le mardi et le mercredi, tandis que le jeudi je serai peut-être plus intelligent que lui-même. Par exemple, il sait qu’en ce moment je soupire après un passeport, – vu qu’en Rassie il faut absolument en avoir un, – et il croit par là me tenir tout à fait entre ses mains. Pierre Stépanovitch, je vous le dis, monsieur, se la coule fort douce, parce qu’il se représente l’homme à sa façon et ensuite ne démord plus de son idée. Avec cela, il est terriblement avare. Il pense que je n’oserai pas vous déranger avant qu’il m’en ait donné l’ordre, eh bien, vrai comme devant Dieu, monsieur, voilà déjà la quatrième nuit que j’attends Votre Grâce sur ce pont, car je n’ai pas besoin de Pierre Stépanovitch pour trouver mon chemin. Il vaut mieux, me suis-je dit, saluer une botte qu’une chaussure de tille [12].

– Mais qui t’a dit que je passerais nuitamment sur ce pont?

– Je l’ai appris indirectement, surtout grâce à la bêtise du capitaine Lébiadkine qui ne sait rien garder pour lui… Ainsi Votre Grâce me donnera, par exemple, trois roubles pour les trois jours et les trois nuits que je me suis morfondu à l’attendre. Je ne parle pas de mes vêtements qui ont été tout trempés par la pluie, c’est un détail que je laisse de côté par délicatesse.

– Je vais à gauche et toi à droite, nous voici arrivés au bout du pont. Écoute, Fédor, j’aime que l’on comprenne mes paroles une fois pour toutes: je ne te donnerai pas un kopek, à l’avenir que je ne te rencontre plus ici ni ailleurs, je n’ai pas besoin de toi et n’en aurai jamais besoin. Si tu ne tiens pas compte de cet avertissement, je te garrotterai et te livrerai à la police. Décampe!

– Eh! donnez-moi au moins quelque chose pour vous avoir tenu compagnie, j’ai égayé votre promenade.

– File!

– Mais connaissez-vous votre chemin par ici? Il y a tant de ruelles qui s’entrecroisent… Je pourrais vous guider, car cette ville, on dirait vraiment que le diable la portait dans un panier et qu’il l’a éparpillée ensuite sur le sol.

– Attends, je vais te garrotter! dit Nicolas Vsévolodovitch en se retournant vers Fedka d’un air menaçant.

– Oh! monsieur, vous n’aurez pas le courage de faire du mal à un orphelin.

– Tu parais compter beaucoup sur toi!

– Ce n’est pas sur moi que je compte, monsieur, c’est sur vous.

– Je n’ai aucun besoin de toi, te dis-je!

– Mais moi, monsieur, j’ai besoin de vous, voilà! Vous me retrouverez quand vous repasserez, je vous attendrai.

– Je te donne ma parole d’honneur que, si je te rencontre, je te garrotterai.

– Eh bien! en ce cas, j’aurai soin de me munir d’une courroie. Bon voyage, monsieur; en somme, vous avez abrité l’orphelin sous votre parapluie, rien que pour cela je vous serai reconnaissant jusqu’au tombeau.

Il s’éloigna. Nicolas Vsévolodovitch poursuivit son chemin en s’abandonnant à ses réflexions. Cet homme tombé du ciel avait la conviction qu’il lui était nécessaire, et il s’était empressé de le lui déclarer sans y mettre aucunes formes. En général, on ne se gênait guère avec lui. Mais peut-être tout n’était-il pas mensonges dans les paroles du vagabond, peut-être en effet avait-il offert ses services de lui-même et à l’insu de Pierre Stépanovitch; en ce cas, la chose était encore plus étrange.

II

La maison où se rendait Nicolas Vsévolodovitch était située dans un coin perdu, tout à l’extrémité de la ville; complètement isolée, elle n’avait dans son voisinage que des jardins potagers. C’était une petite maisonnette en bois qui venait à peine d’être construite et n’avait pas encore son revêtement extérieur. À l’une des fenêtres on avait laissé exprès les volets ouverts, et sur l’appui de la croisée était placée une bougie évidemment destinée à guider le visiteur attendu à cette heure tardive. Nicolas Vsévolodovitch se trouvait encore à trente pas de la maison quand il aperçut, debout sur le perron, un homme de haute taille, sans doute le maître du logis, qui était sorti pour jeter un coup d’œil sur le chemin.

– C’est vous? Vous! cria ce personnage avec un mélange d’impatience et de timidité.

Nicolas Vsévolodovitch ne répondit que quand il fut tout près du perron.

– C’est moi, fit-il tandis qu’il fermait son parapluie.

– Enfin! reprit en s’empressant autour du visiteur le maître de la maison qui n’était autre que le capitaine Lébiadkine; donnez-moi votre parapluie; il est tout mouillé, je vais l’étendre ici sur le parquet dans un coin; entrez, je vous prie, entrez.

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