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Les Possedes

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Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

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– Vous croyez maintenant à la vie éternelle dans l’autre monde?

– Non, mais à la vie éternelle dans celui-ci. Il y a des moments, vous arrivez à des moments où le temps s’arrête tout d’un coup pour faire place à l’éternité.

– Vous espérez arriver à un tel moment?

– Oui.

– Je doute que dans notre temps ce soit possible.

Ces mots furent dits par Nicolas Vsévolodovitch sans aucune intention ironique; il les prononça lentement et d’un air pensif.

– Dans l’Apocalypse, l’ange jure qu’il n’y aura plus de temps, observa-t-il ensuite.

– Je le sais. C’est très vrai. Quand tout homme aura atteint le bonheur, il n’y aura plus de temps parce qu’il ne sera plus nécessaire. C’est une pensée très juste.

– Où donc le mettra-t-on?

– On ne le mettra nulle part. le temps n’est pas un objet, mais une idée. Cette idée s’effacera de l’esprit.

– Ce sont de vieilles rengaines philosophiques, toujours les mêmes depuis le commencement des siècles, grommela Stavroguine avec une pitié méprisante.

– Oui, les mêmes depuis le commencement des siècles, et il n’y en aura jamais d’autres! reprit l’ingénieur dont les yeux s’illuminèrent comme si l’affirmation de cette idée eût été pour lui une sorte de victoire.

– Vous paraissez fort heureux, Kiriloff?

– Je suis fort heureux, en effet, reconnut celui-ci du même ton dont il eût fait la réponse la plus ordinaire.

– Mais, il n’y a pas encore si longtemps, vous étiez de mauvaise humeur, vous vous êtes fâché contre Lipoutine?

– Hum, à présent, je ne gronde plus. Alors je ne savais pas encore que j’étais heureux. Avez-vous quelquefois vu une feuille, une feuille d’arbre?

– Oui.

– Dernièrement j’en ai vu une: elle était jaune, mais conservait encore en quelques endroits sa couleur verte, les bords étaient pourris. Le vent l’emportait. Quand j’avais dix ans, il m’arrivait en hiver de fermer les yeux exprès et de me représenter une feuille verte aux veines nettement dessinées, un soleil brillant. J’ouvrais les yeux et je croyais rêver, tant c’était beau, je les refermais encore.

– Qu’est-ce que cela signifie? C’est une figure?

– N-non… pourquoi? Je ne fais point d’allégorie. Je parle seulement de la feuille. La feuille est belle. Tout est bien.

– Tout?

– Oui. L’homme est malheureux parce qu’il ne connaît pas son bonheur, uniquement pour cela. C’est tout, tout! Celui qui saura qu’il est heureux le deviendra tout de suite, à l’instant même. Cette belle-mère mourra et la petite fille restera. Tout est bien. J’ai découvert cela brusquement.

– Et si l’on meurt de faim, et si l’on viole une petite fille, – c’est bien aussi?

– Oui. Tout est bien pour quiconque sait que tout est tel. Si les hommes savaient qu’ils sont heureux, ils le seraient, mais, tant qu’ils ne le sauront pas, ils seront malheureux. Voilà toute l’idée, il n’y en a pas d’autre!

– Quand donc avez-vous eu connaissance de votre bonheur?

– Mardi dernier, ou plutôt mercredi, dans la nuit du mardi au mercredi.

– À quelle occasion?

– Je ne me le rappelle pas; c’est arrivé par hasard. Je me promenais dans ma chambre… cela ne fait rien. J’ai arrêté la pendule, il était deux heures trente-sept.

– Une façon emblématique d’exprimer que le temps doit s’arrêter?

Kiriloff ne releva pas cette observation.

– Ils ne sont pas bons, reprit-il tout à coup, – parce qu’ils ne savent pas qu’ils le sont. Quand ils l’auront appris, ils ne violeront plus de petites filles. Il faut qu’ils sachent qu’ils sont bons, et instantanément ils le deviendront tous jusqu’aux dernier.

– Ainsi vous qui savez cela, vous êtes bon?

– Oui.

– Là-dessus, du reste, je suis de votre avis, murmura en fronçant les sourcils Stavroguine.

– Celui qui apprendra aux hommes qu’ils sont bons, celui-là finira le monde.

– Celui qui le leur a appris, ils l’ont crucifié.

– Il viendra, et son nom sera: l’homme-dieu.

– Le dieu-homme?

– L’homme-dieu, il y a une différence.

– C’est vous qui avez allumé la lampe devant l’icône?

– Oui.

– Vous êtes devenu croyant?

– La vieille aime à allumer cette lampe… mais aujourd’hui elle n’a pas eu le temps, murmura Kiriloff.

– Mais vous-même, vous ne priez pas encore?

– Je prie tout. Vous voyez cette araignée qui se promène sur le mur, je la regarde et lui suis reconnaissant de se promener ainsi.

Ses yeux brillèrent de nouveau; ils étaient obstinément fixés sur le visage de Stavroguine. Ce dernier semblait considérer son interlocuteur avec une sorte de dégoût, mais son regard n’avait aucune expression moqueuse.

Il se leva et prit son chapeau.

– Je parie, dit-il, que quand je reviendrai, vous croirez en Dieu.

– Pourquoi? demanda l’ingénieur en se levant à demi.

– Si vous saviez que vous croyez en Dieu, vous y croiriez, mais comme vous ne savez pas encore que vous croyez en Dieu, vous n’y croyez pas, répondit en souriant Nicolas Vsévolodovitch.

– Ce n’est pas cela, reprit Kiriloff pensif, – vous avez parodié mon idée. C’est une plaisanterie d’homme du monde. Rappelez-vous que vous avez marqué dans ma vie, Stavroguine.

– Adieu, Kiriloff.

– Venez la nuit; quand?

– Mais n’avez-vous pas oublié notre affaire de demain?

– Ah! je l’avais oubliée, soyez tranquille, je serai levé à temps; à neuf heures je serai là. Je sais m’éveiller quand je veux. En me couchant, je dis: à sept heures, et je m’éveille à sept heures, à dix heures – et je m’éveille à dix heures.

– Vous possédez des qualités remarquables, dit Nicolas Vsévolodovitch en examinant le visage pâle de Kiriloff.

– Je vais aller vous ouvrir la porte.

– Ne vous dérangez pas, Chatoff me l’ouvrira.

– Ah! Chatoff. Bien, adieu!

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