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Le Petit Chose

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Le Petit Chose
Название: Le Petit Chose
Автор: Daudet Alphonse
Дата добавления: 16 январь 2020
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Le Petit Chose - читать бесплатно онлайн , автор Daudet Alphonse

'Le Petit Chose' para?t en feuilleton en 1867. Daudet s'inspire des souvenirs d'une jeunesse douloureuse: humiliations ? l'?cole, m?pris pour le petit provencal, exp?rience de r?p?titeur au coll?ge et enfin coup de foudre pour une belle jeune femme. L'?crivain manifeste une tendresse, une piti? et un respect remarquables ? l'?gard des malchanceux et des d?sh?rit?s de la vie.

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LE PAPILLON

Est-ce que tu me hais, toi, comme tous ces drôles?

LA BETE À BON DIEU

Moi… Je t'adore; on est si bien. sur tes épaules! Et puis, tu me conduis toujours chez les Muguets.

C'est amusant!… Dis donc, si je te fatiguais, Nous pourrions faire encore une petite pause Quelque part… Tu n'es pas fatigué, je suppose?

LE PAPILLON

Je te trouve un peu lourd, ce n'est pas l'embarras.

LA BETE À BON DIEU, montrant des Muguets.

Alors, entrons ici, tu te reposeras.

LE PAPILLON

Ah! merci!… des Muguets, toujours la même chose J'aime bien mieux à côté…

LA BETE À BON DIEU, toute rouge.

Oh! non, jamais…

Chez la Rose?…

LE PAPILLON, l'entraînant.

Viens donc! on ne nous verra pas.

(Ils entrent discrètement chez la Rose.) – La toile tombe.

Au troisième acte…

Mais je ne voudrais pas, mes chers lecteurs, abuser plus longtemps de votre patience. Les vers, par le temps qui court, n'ont pas le don de plaire, je le sais. Aussi j'arrête là mes citations, et je vais me contenter de raconter sommairement le reste de mon poème.

Au troisième acte, il est nuit tout à fait… Les deux camarades sortent ensemble de chez la Rose… Le Papillon veut ramener la Bête à bon Dieu chez ses parents; mais celle-ci s'y refuse; elle est complètement ivre, fait des cabrioles sur l'herbe et pousse des cris séditieux… Le Papillon est obligé de l'emporter chez elle. On se sépare sur la porte, en se promettant de se revoir bientôt… Et alors le Papillon s'en va tout seul, dans la nuit. Il est un peu ivre, lui aussi; mais son ivresse est triste: il se rappelle les confidences de la Bête à bon Dieu, et se demande amèrement pourquoi tant de monde le déteste, lui qui jamais n'a fait de mal à personne… Ciel sans lune, le vent souffle, la campagne est toute noire… Le Papillon a peur, il a froid; mais il se console en songeant que son camarade est en sûreté, au fond d'une couchette bien chaude… Cependant, on entrevoit dans l'ombre de gros oiseaux de nuit qui traversent la scène d'un vol silencieux. L'éclair brille. Des bêtes méchantes embusquées sous des pierres, ricanent en se montrant le Papillon. «Nous le tenons!» disent-elles. Et tandis que l'infortunité va de droite et de gauche, plein d'effroi, un Chardon au passage le larde d'un grand coup d'épée, un Scorpion l'éventre avec ses pinces, une grosse Araignée velue lui arrache un pan de son manteau de satin bleu, et, pour finir, une Chauve-Souris lui casse les reins d'un coup d'aile. Le Papillon tombe, blessé à mort… Tandis qu'il râle sur l'herbe, les Orties se réjouissent, et les Crapauds disent: «C'est bien fait!» À l'aube, les Fourmis, qui vont au travail avec leurs jaquettes et leurs gourdes, trouvent le cadavre au bord du chemin. Elles le regardent à peine et s'éloignent sans vouloir l'enterrer. Les Fourmis ne travaillent pas pour rien… Heureusement une confrérie de Nécrophores vient à passer par là. Ce sont, comme vous savez, de petites bêtes noires qui ont fait vœu d'ensevelir les morts… Pieusement, elles s'attellent au Papillon défunt et le traînent vers le cimetière…

Une foule curieuse se presse sur leur passage, et chacun fait des réflexions à haute voix…, Les petits Grillons bruns, assis au soleil devant leurs portes, disent gravement: «Il aimait trop les fleurs! – Il courait trop la nuit!» ajoutent les Escargots, et les Scarabées à gros ventre se dandinent dans leurs habits d'or en grommelant: «Trop bohème! trop bohème!» Parmi toute cette foule, pas un mot de regret pour le pauvre mort; seulement, dans les plaines d'aleptour, les grands lis ont fermé et les cigales ne chantent pas.

La dernière scène se passe dans le cimetière des Papillons. Après que les Nécrophores ont fait leur œuvre, un Hanneton solennel, qui a suivi le convoi, s'approche de la fosse, et, se mettant sur le dos, commence l'éloge du défunt, Malheureusement la mémoire lui manque; il reste là les pattes en l'air, gesticulant pendant une heure et s'entortillant dans ses périodes… Quand l'orateur a fini, chacun se retire, et alors dans le cimetière désert, on voit la Bête à bon Dieu des premières scènes sortir de derrière une tombe. Tout en larmes, elle s'agenouille sur la terre fraîche de la fosse et dit une prière touchante pour son pauvre petit camarade qui est là.

IX TU VENDRAS DE LA PORCELAINE

Au dernier vers de mon poème, Jacques, enthousiasmé, se leva pour crier bravo; mais il s'arrêta net en voyant la mine effarée de tous ces braves gens.

En vérité, je crois que le cheval de feu de l'Apocalypse, faisant irruption au milieu du petit salon jonquille, n'y aurait pas causé plus de stupeur que mon papillon bleu. Les Passajon, les Fougeroux, tout hérissés de ce qu'ils venaient d'entendre, me regardaient avec de gros yeux ronds; les deux Ferrouillat se faisaient des signes. Personne ne soufflait mot.

Pensez comme j'étais à l'aise…

Tout à coup, au milieu du silence et de la consternation générale, une voix – et quelle voix! – blanche, terne, froide, sans timbre, une voix de fantôme, sortit de derrière le piano et me fit tressaillir sur ma chaise. C'était la première fois, depuis dix ans, qu'on entendait parler l'homme à la tête d'oiseau, le vénéré Lalouette: «Je suis bien content qu'on ait tué le papillon, dit le singulier vieillard en grignotant son sucre d'un air féroce; je ne les aime pas, moi, les papillons!…» Tout le monde se mit à rire, et la discussion s'engagea sur mon poème.

Le membre du Caveau trouvait l'œuvre un peu trop longue et m'engagea beaucoup à la réduire en une ou deux chansonnettes, genre essentiellement français. L'élève d'Alfort, savant naturaliste, me fit observer que les bêtes. à bon Dieu avaient des ailes, ce qui enlevait toute vraisemblance à mon affabulation. Ferrouillat cadet prétendait avoir lu tout cela quelque part. «Ne les écoute pas, me dit Jacques à voix basse, c'est un chef-d'œuvre.» Pierrotte, lui, ne disait rien; il paraissait très occupé. Peut-être le brave homme, assis à côté de sa fille tout le temps de la lecture, avait-il senti trembler dans ses mains une petite main trop impressionnable ou surpris au passage un regard noir enflammé; toujours est-il que ce jour-là Pierrotte avait – c'est bien le cas de le dire – un air fort singulier, qu'il resta collé tout le soir au canezoul de sa demoiselle, que je ne pus dire un seul mot aux yeux noirs, et que je me retirai de très bonne heure, sans vouloir entendre une chansonnette nouvelle du membre du Caveau, qui ne me le pardonna jamais.

Deux jours après cette lecture mémorable, je reçus de Mlle Pierrotte un billet aussi court qu'éloquent:

«Venez vite, mon père sait tout.» Et plus bas, mes chers yeux noirs avaient signé: «Je vous aime.» Je fus un peu troublé, je l'avoue, par cette grosse nouvelle. Depuis deux jours, je courais les éditeurs avec mon manuscrit, et je m'occupais beaucoup moins des yeux noirs que de mon poème. Puis l'idée d'une explication avec ce gros Cévenol de Pierrotte ne me souriait guère… Aussi, malgré le pressant appel des yeux noirs, je restai quelque temps sans retourner là-bas, me disant à moi-même pour me rassurer sur mes intentions: «Quand j'aurai vendu mon poème.» Malheureusement je ne le vendis pas.

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