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Les trois mousquetaires

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Les trois mousquetaires
Название: Les trois mousquetaires
Автор: Dumas Alexandre
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les trois mousquetaires читать книгу онлайн

Les trois mousquetaires - читать бесплатно онлайн , автор Dumas Alexandre

On ne pr?sente pas Les Trois Mousquetaires. Ce roman, ?crit en 1844, est en effet le plus c?l?bre de Dumas. Rappelons simplement qu’il s’agit du premier d’une trilogie, les deux suivants ?tant Vingt ans apr?s et Le vicomte de Bragelonne.

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Et cependant, dans tout cela, le cardinal n’avait pas encore dit un mot du duc de Buckingham.

Ce fut alors que M. de Tréville entra, froid, poli et dans une tenue irréprochable.

Averti de ce qui venait de se passer par la présence du cardinal et par l’altération de la figure du roi, M. de Tréville se sentit fort comme Samson devant les Philistins.

Louis XIII mettait déjà la main sur le bouton de la porte; au bruit que fit M. de Tréville en entrant, il se retourna.

«Vous arrivez bien, monsieur, dit le roi, qui, lorsque ses passions étaient montées à un certain point, ne savait pas dissimuler, et j’en apprends de belles sur le compte de vos mousquetaires.

– Et moi, dit froidement M. de Tréville, j’en ai de belles à apprendre à Votre Majesté sur ses gens de robe.

– Plaît-il? dit le roi avec hauteur.

– J’ai l’honneur d’apprendre à Votre Majesté, continua M. de Tréville du même ton, qu’un parti de procureurs, de commissaires et de gens de police, gens fort estimables mais fort acharnés, à ce qu’il paraît, contre l’uniforme, s’est permis d’arrêter dans une maison, d’emmener en pleine rue et de jeter au For-l’Évêque, tout cela sur un ordre que l’on a refusé de me représenter, un de mes mousquetaires, ou plutôt des vôtres, Sire, d’une conduite irréprochable, d’une réputation presque illustre, et que Votre Majesté connaît favorablement, M. Athos.

– Athos, dit le roi machinalement; oui, au fait, je connais ce nom.

– Que Votre Majesté se le rappelle, dit M. de Tréville; M. Athos est ce mousquetaire qui, dans le fâcheux duel que vous savez, a eu le malheur de blesser grièvement M. de Cahusac. - à propos, Monseigneur, continua Tréville en s’adressant au cardinal, M. de Cahusac est tout à fait rétabli, n’est-ce pas?

– Merci! dit le cardinal en se pinçant les lèvres de colère.

– M. Athos était donc allé rendre visite à l’un de ses amis alors absent, continua M. de Tréville, à un jeune Béarnais, cadet aux gardes de Sa Majesté, compagnie des Essarts; mais à peine venait-il de s’installer chez son ami et de prendre un livre en l’attendant, qu’une nuée de recors et de soldats mêlés ensemble vint faire le siège de la maison, enfonça plusieurs portes…»

Le cardinal fit au roi un signe qui signifiait: «C’est pour l’affaire dont je vous ai parlé.»

«Nous savons tout cela, répliqua le roi, car tout cela s’est fait pour notre service.

– Alors, dit Tréville, c’est aussi pour le service de Votre Majesté qu’on a saisi un de mes mousquetaires innocent, qu’on l’a placé entre deux gardes comme un malfaiteur, et qu’on a promené au milieu d’une populace insolente ce galant homme, qui a versé dix fois son sang pour le service de Votre Majesté et qui est prêt à le répandre encore.

– Bah! dit le roi ébranlé, les choses se sont passées ainsi?

– M. de Tréville ne dit pas, reprit le cardinal avec le plus grand flegme, que ce mousquetaire innocent, que ce galant homme venait, une heure auparavant, de frapper à coups d’épée quatre commissaires instructeurs délégués par moi afin d’instruire une affaire de la plus haute importance.

– Je défie Votre Éminence de le prouver, s’écria M. de Tréville avec sa franchise toute gasconne et sa rudesse toute militaire, car, une heure auparavant M. Athos, qui, je le confierai à Votre Majesté, est un homme de la plus haute qualité, me faisait l’honneur, après avoir dîné chez moi, de causer dans le salon de mon hôtel avec M. le duc de La Trémouille et M. le comte de Châlus, qui s’y trouvaient.»

Le roi regarda le cardinal.

«Un procès-verbal fait foi, dit le cardinal répondant tout haut à l’interrogation muette de Sa Majesté, et les gens maltraités ont dressé le suivant, que j’ai l’honneur de présenter à Votre Majesté.

– Procès-verbal de gens de robe vaut-il la parole d’honneur, répondit fièrement Tréville, d’homme d’épée?

– Allons, allons, Tréville, taisez-vous, dit le roi.

– Si Son Éminence a quelque soupçon contre un de mes mousquetaires, dit Tréville, la justice de M. le cardinal est assez connue pour que je demande moi-même une enquête.

– Dans la maison où cette descente de justice a été faite, continua le cardinal impassible, loge, je crois, un Béarnais ami du mousquetaire.

– Votre Éminence veut parler de M. d’Artagnan?

– Je veux parler d’un jeune homme que vous protégez, Monsieur de Tréville.

– Oui, Votre Éminence, c’est cela même.

– Ne soupçonnez-vous pas ce jeune homme d’avoir donné de mauvais conseils…

– À M. Athos, à un homme qui a le double de son âge? interrompit M. de Tréville; non, Monseigneur. D’ailleurs, M. d’Artagnan a passé la soirée chez moi.

– Ah çà, dit le cardinal, tout le monde a donc passé la soirée chez vous?

– Son Éminence douterait-elle de ma parole? dit Tréville, le rouge de la colère au front.

– Non, Dieu m’en garde! dit le cardinal; mais, seulement, à quelle heure était-il chez vous?

– Oh! cela je puis le dire sciemment à Votre Éminence, car, comme il entrait, je remarquai qu’il était neuf heures et demie à la pendule, quoique j’eusse cru qu’il était plus tard.

– Et à quelle heure est-il sorti de votre hôtel?

– À dix heures et demie: une heure après l’événement.

– Mais, enfin, répondit le cardinal, qui ne soupçonnait pas un instant la loyauté de Tréville, et qui sentait que la victoire lui échappait, mais, enfin, Athos a été pris dans cette maison de la rue des Fossoyeurs.

– Est-il défendu à un ami de visiter un ami? à un mousquetaire de ma compagnie de fraterniser avec un garde de la compagnie de M. des Essarts?

– Oui, quand la maison où il fraternise avec cet ami est suspecte.

– C’est que cette maison est suspecte, Tréville, dit le roi; peut-être ne le saviez-vous pas?

– En effet, Sire, je l’ignorais. En tout cas, elle peut être suspecte partout; mais je nie qu’elle le soit dans la partie qu’habite M. d’Artagnan; car je puis vous affirmer, Sire, que, si j’en crois ce qu’il a dit, il n’existe pas un plus dévoué serviteur de Sa Majesté, un admirateur plus profond de M. le cardinal.

– N’est-ce pas ce d’Artagnan qui a blessé un jour Jussac dans cette malheureuse rencontre qui a eu lieu près du couvent des Carmes-Déchaussés? demanda le roi en regardant le cardinal, qui rougit de dépit.

– Et le lendemain, Bernajoux. Oui Sire, oui, c’est bien cela, et Votre Majesté a bonne mémoire.

– Allons, que résolvons-nous? dit le roi.

– Cela regarde Votre Majesté plus que moi, dit le cardinal. J’affirmerais la culpabilité.

– Et moi je la nie, dit Tréville. Mais Sa Majesté a des juges, et ses juges décideront.

– C’est cela, dit le roi, renvoyons la cause devant les juges: c’est leur affaire de juger, et ils jugeront.

– Seulement, reprit Tréville, il est bien triste qu’en ce temps malheureux où nous sommes, la vie la plus pure, la vertu la plus incontestable n’exemptent pas un homme de l’infamie et de la persécution. Aussi l’armée sera-t-elle peu contente, je puis en répondre, d’être en butte à des traitements rigoureux à propos d’affaires de police.»

Le mot était imprudent; mais M. de Tréville l’avait lancé avec connaissance de cause. Il voulait une explosion, parce qu’en cela la mine fait du feu, et que le feu éclaire.

«Affaires de police! s’écria le roi, relevant les paroles de M. de Tréville: affaires de police! et qu’en savez-vous, monsieur? Mêlez-vous de vos mousquetaires, et ne me rompez pas la tête. Il semble, à vous entendre, que, si par malheur on arrête un mousquetaire, la France est en danger. Eh! que de bruit pour un mousquetaire! j’en ferai arrêter dix, ventrebleu! cent, même; toute la compagnie! et je ne veux pas que l’on souffle mot.

– Du moment où ils sont suspects à Votre Majesté, dit Tréville, les mousquetaires sont coupables; aussi, me voyez-vous, Sire, prêt à vous rendre mon épée; car après avoir accusé mes soldats, M. le cardinal, je n’en doute pas, finira par m’accuser moi-même; ainsi mieux vaut que je me constitue prisonnier avec M. Athos, qui est arrêté déjà, et M. d’Artagnan, qu’on va arrêter sans doute.

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