Les Possedes

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Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
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Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

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– Mais personne n’a vu la dénonciation, objecta d’un ton ferme Chigaleff.

– Je l’ai vue, moi, cria Pierre Stépanovitch, – elle existe, et tout cela est terriblement bête, messieurs!

– Et moi, fit Virguinsky s’échauffant tout à coup, – je proteste… je proteste de toutes mes forces… Je veux… Voici ce que je veux: quand il arrivera, je veux que nous allions tous au-devant de lui et que nous l’interrogions: si c’est vrai, on l’en fera repentir, et s’il donne sa parole d’honneur, on le laissera aller. En tout cas, qu’on le juge, qu’on observe les formes juridiques. Il ne faut pas de guet-apens.

– Risquer l’œuvre commune sur une parole d’honneur, c’est le comble de la bêtise! Le diable m’emporte, que c’est bête, messieurs, à présent! Et quel rôle vous assumez au moment du danger!

– Je proteste, je proteste, ne cessait de répéter Virguinsky.

– Du moins, ne criez pas, nous n’entendrons pas le signal. Chatoff, messieurs… (Le diable m’emporte, comme c’est bête à présent!) Je vous ai déjà dit que Chatoff est un slavophile, c'est-à-dire un des hommes les plus bêtes… Du reste, cela ne signifie rien, vous êtes cause que je perds le fil de mes idées!… Chatoff, messieurs, était un homme aigri, et comme, après tout, il appartenait à la société, j’ai voulu jusqu’à la dernière minute espérer qu’on pourrait utiliser ses ressentiments dans l’intérêt de l’œuvre commune. Je l’ai épargné, je lui ai fait grâce, nonobstant les instructions les plus formelles… J’ai eu pour lui cent fois plus d’indulgence qu’il n’en méritait! Mais il a fini par dénoncer, eh bien, tant pis pour lui!… Et maintenant essayez un peu de lâcher! Pas un de vous n’a le droit d’abandonner l’œuvre! Vous pouvez embrasser Chatoff, si vous voulez, mais vous n’avez pas le droit de livrer l’œuvre commune à la merci d’une parole d’honneur! Ce sont les cochons et les gens vendus au gouvernement qui agissent de la sorte!

– Qui donc ici est vendu au gouvernement? demanda Lipoutine.

– Vous peut-être. Vous feriez mieux de vous taire, Lipoutine, vous ne parlez que pour parler, selon votre habitude. J’appelle vendus, messieurs, tous ceux qui canent à l’heure du danger. Il se trouve toujours au dernier moment un imbécile, qui saisi de frayeur, accourt en criant: «Ah! pardonnez-moi, et je les livrerai tous!» Mais sachez, messieurs, que maintenant il n’y a plus de dénonciation qui puisse vous valoir votre grâce. Si même on abaisse la peine de deux degrés, c’est toujours la Sibérie pour chacun, sans parler d’une autre punition à laquelle vous n’échapperez pas. Il y a un glaive plus acéré que celui du gouvernement.

Pierre Stépanovitch était furieux et la colère lui faisait dire beaucoup de paroles inutiles. Chigaleff s’avança hardiment vers lui.

– Depuis hier, j’ai réfléchi à l’affaire, commença-t-il sur un ton froid, méthodique et assuré qui lui était habituel (la terre se serait entr’ouverte sous ses pieds qu’il n’aurait pas, je crois, haussé la voix d’une seule note, ni changé un iota à son discours); après avoir réfléchi à l’affaire, je me suis convaincu que non seulement le meurtre projeté fera perdre un temps précieux qui pourrait être employé d’une façon plus pratique, mais encore qu’il constitue une funeste déviation de la voie normale, déviation qui a toujours nui considérablement à l’œuvre et qui en a retardé le succès de plusieurs dizaines d’années, en substituant à l’influence des purs socialistes celle des hommes légers et des politiciens. Mon seul but en venant ici était de protester, pour l’édification commune, contre l’entreprise projetée, et ensuite de refuser mon concours dans le moment présent que vous appelez, je ne sais pourquoi, le moment de votre danger. Je me retire – non par crainte de ce danger, non par sympathie pour Chatoff; que je ne veux nullement embrasser, mais uniquement parce que toute cette affaire est d’un bout à l’autre en contradiction formelle avec mon programme. Quant à être un délateur, un homme vendu au gouvernement, je ne le suis pas, et vous pouvez être parfaitement tranquilles en ce qui me concerne: je ne vous dénoncerai pas.

Il fit volte-face et s’éloigna.

– Le diable m’emporte, il va les rencontrer et il avertira Chatoff! s’écria Pierre Stépanovitch; en même temps il prit son revolver et l’arma. À ce bruit, Chigaleff se retourna.

– Vous pouvez être sûr que, si je rencontre Chatoff en chemin, je le saluerai peut-être, mais je ne l’avertirai pas.

– Savez-vous qu’on pourrait vous faire payer cela, monsieur Fourier?

– Je vous prie de remarquer que je ne suis pas Fourier. En me confondant avec ce fade abstracteur de quintessence, vous prouvez seulement que mon manuscrit vous est totalement inconnu, quoique vous l’ayez eu entre les mains. Pour ce qui est de votre vengeance, je vous dirai que vous avez eu tort d’armer votre revolver; en ce moment cela ne peut que vous être tout à fait nuisible. Si vous comptez réaliser votre menace demain ou après-demain, ce sera la même chose; en me brûlant la cervelle vous ne ferez que vous attirer des embarras inutiles; vous me tuerez, mais tôt ou tard vous arriverez à mon système. Adieu.

Soudain on entendit siffler à deux cents pas de là, dans le parc, du côté de l’étang. Suivant ce qui avait été convenu la veille, Lipoutine répondit aussitôt à ce signal (ayant la bouche assez dégarnie de dents, il avait le matin même acheté dans un bazar un petit sifflet d’un kopek comme ceux dont les enfants se servent). En chemin, Erkel avait prévenu Chatoff que des coups de sifflet seraient échangés, en sorte que celui-ci ne conçut aucun soupçon.

– Ne vous inquiétez pas, à leur approche je me rangerai sur le côté et ils ne m’apercevront pas, dit à voix basse Chigaleff, puis tranquillement, sans se presser, il retourna chez lui en traversant le parc plongé dans l’obscurité.

On connaît maintenant jusqu’aux moindres détails de cet affreux drame. Les deux arrivants trouvèrent tout près de la grotte Lipoutine venu au-devant d’eux: sans le saluer, sans lui tendre la main, Chatoff entra brusquement en matière.

– Eh bien! où est donc votre bêche, fit-il d’une voix forte, – et n’avez-vous pas une autre lanterne encore? Mais n’ayez pas peur, nous sommes absolument seuls, et un coup de canon tiré ici et maintenant ne serait pas entendu à Skvorechniki. Tenez, c’est ici, voyez-vous, à cette place même.

L’endroit qu’il indiquait en frappant du pied se trouvait en effet à dix pas d’un des coins de la grotte, du côté du bois. Au même instant Tolkatchenko, jusqu’alors masqué par un arbre, fondit sur lui, et Erkel lui empoigna les bras; tandis que ceux-ci le saisissaient par derrière, Lipoutine l’assaillit par devant. En un clin d’œil Chatoff fut terrassé, et ses trois ennemis le tinrent renversé contre le sol. Alors s’élança Pierre Stépanovitch, le revolver au poing. On raconte que Chatoff eut le temps de tourner la tête vers lui et put encore le reconnaître. Trois lanternes éclairaient cette scène. Le malheureux poussa un cri désespéré, mais on le fit taire aussitôt: d’une main ferme Pierre Stépanovitch lui appliqua sur le front le canon de son revolver et pressa la détente. Sans doute la détonation ne fut pas très forte, car à Skvorechniki on n’entendit rien. Chigaleff ne se trouvait encore qu’à trois cents pas de là: naturellement il entendit et le cri de Chatoff et le coup de feu, mais, comme lui-même le déclara plus tard, il ne se retourna pas et continua son chemin. La mort fut presque instantanée. Seul Pierre Stépanovitch conserva la plénitude de sa présence d’esprit, sinon de son sang-froid; il s’accroupit sur sa victime et se mit à la fouiller; il accomplit cette besogne précipitamment, mais sans trembler. Le défunt n’avait pas d’argent sur lui (le porte-monnaie était resté sous l’oreiller de Marie Ignatievna): la perquisition opérée dans ses vêtements n’amena que la découverte de trois insignifiants chiffons de papier: une note de comptabilité, le titre d’un livre, enfin une vieille addition de restaurant qui datait du séjour de Chatoff à l’étranger, et qu’il conservait depuis deux ans, Dieu sait pourquoi. Pierre Stépanovitch fourra ces papiers dans sa poche, puis, remarquant l’inaction de ses complices qui, groupés autour du cadavre, le contemplaient sans rien faire, il entra en fureur et les invectiva grossièrement. Tolkatchenko et Erkel, rappelés à eux-mêmes, coururent chercher dans la grotte deux pierres pesant chacune vingt livres, qu’ils y avaient déposées le matin toutes préparées, c'est-à-dire solidement entourées de cordes. Comme il avait été décidé d’avance qu’on jetterait le corps dans l’étang le plus proche (le troisième), il s’agissait maintenant d’attacher ces pierres, l’une aux pieds, l’autre au cou du cadavre. Ce fut Pierre Stépanovitch qui se chargea de ce soin; Tolkatchenko et Erkel se bornèrent à tenir les pierres et à les lui passer. Tout en maugréant, Verkhovensky lia d’abord avec une corde les pieds de la victime, ensuite il y attacha la pierre que lui présenta Erkel. Cette opération fut assez longue, et, tant qu’elle dura, Tolkatchenko n’eut pas même une seule fois l’idée de déposer son fardeau à terre: respectueusement incliné, il tenait toujours sa pierre dans ses mains afin de pouvoir la donner à la première réquisition. Quand enfin tout fut terminé et que Pierre Stépanovitch se releva pour observer les physionomies des assistants, alors se produisit soudain un fait complètement inattendu, dont l’étrangeté stupéfia presque tout le monde.

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