-->

Les Possedes

На нашем литературном портале можно бесплатно читать книгу Les Possedes, Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch-- . Жанр: Классическая проза. Онлайн библиотека дает возможность прочитать весь текст и даже без регистрации и СМС подтверждения на нашем литературном портале bazaknig.info.
Les Possedes
Название: Les Possedes
Дата добавления: 16 январь 2020
Количество просмотров: 332
Читать онлайн

Les Possedes читать книгу онлайн

Les Possedes - читать бесплатно онлайн , автор Dosto?evski Fedor Mikha?lovitch

«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.

Внимание! Книга может содержать контент только для совершеннолетних. Для несовершеннолетних чтение данного контента СТРОГО ЗАПРЕЩЕНО! Если в книге присутствует наличие пропаганды ЛГБТ и другого, запрещенного контента - просьба написать на почту [email protected] для удаления материала

Перейти на страницу:

– Mangez, si vous pouvez.

– Je vous remercie; ensuite je vous demanderai du thé.

Il s’assit aussitôt à l’autre bout du divan, en face de la table, et se mit à manger avec un appétit extraordinaire, mais en même temps il ne perdait pas de vue sa victime. Kiriloff ne cessait de le regarder avec une expression de haine et de dégoût; il semblait ne pouvoir détacher ses yeux du visage de Pierre Stépanovitch.

– Pourtant, il faut parler de notre affaire, dit brusquement celui-ci, sans interrompre son repas. – Ainsi nous persistons dans notre résolution, hein? Et le petit papier?

– J’ai décidé cette nuit que cela m’était égal. J’écrirai. Au sujet des proclamations?

– Oui, il faudra aussi parler des proclamations. Du reste, je dicterai. Cela vous est égal. Se peut-il que dans un pareil moment vous vous inquiétiez du contenu de cette lettre?

– Ce n’est pas ton affaire.

– Sans doute, cela ne me regarde pas. Du reste, quelques lignes suffiront: vous écrirez que conjointement avec Chatoff vous avez répandu des proclamations, et que, à cet effet, vous vous serviez notamment de Fedka, lequel avait trouvé un refuge chez vous. Ce dernier point, celui qui concerne Fedka et son séjour dans votre logis, est très important, le plus important même. Voyez, je suis on ne peut plus franc avec vous.

– Chatoff? Pourquoi Chatoff? Pour rien au monde je ne parlerai de Chatoff.

– Vous voilà encore! Qu’est-ce que cela vous fait? Vous ne pouvez plus lui nuire.

– Sa femme est revenue chez lui. Elle s’est éveillée et a envoyé chez moi pour savoir où il est.

– Elle vous a fait demander où il est? Hum! voilà qui ne vaut rien. Elle est dans le cas d’envoyer de nouveau; personne ne doit savoir que je suis ici…

L’inquiétude s’était emparée de Pierre Stépanovitch.

– Elle ne le saura pas, elle s’est rendormie; Arina Prokhorovna, la sage-femme, est chez elle.

– Et… elle n’entendra pas, je pense? Vous savez, il faudrait fermer en bas.

– Elle n’entendra rien. Et, si Chatoff vient, je vous cacherai dans l’autre chambre.

– Chatoff ne viendra pas; vous écrirez qu’à cause de sa trahison et de sa dénonciation, vous avez eu une querelle avec lui… ce soir… et que vous êtes l’auteur de sa mort.

– Il est mort! s’écria Kiriloff bondissant de surprise.

– Aujourd’hui, vers huit heures du soir, ou plutôt hier, car il est maintenant une heure du matin.

– C’est toi qui l’as tué!… Hier déjà je prévoyais cela!

– Comme c’était difficile à prévoir! Tenez, c’est avec ce revolver (il sortit l’arme de sa poche comme pour la montrer, mais il ne l’y remit plus et continua à la tenir dans sa main droite). Vous êtes étrange pourtant, Kiriloff, vous saviez bien vous-même qu’il fallait en finir ainsi avec cet homme stupide. Qu’y avait-il donc à prévoir là? Je vous ai plus d’une fois mis les points sur les i. Chatoff se préparait à dénoncer, j’avais l’œil sur lui, on ne pouvait pas le laisser faire. Vous étiez aussi chargé de le surveiller, vous me l’avez dit vous-même, il y a trois semaines…

– Tais-toi! Tu l’as assassiné, parce qu’à Genève il t’a craché au visage!

– Et pour cela, et pour autre chose encore. Pour bien autre chose; du reste, sans aucune animosité. Pourquoi donc sauter en l’air? Pourquoi ces grimaces? O-oh! Ainsi, voilà comme nous sommes!…

Il se leva brusquement et se couvrit avec son revolver. Le fait est que Kiriloff avait tout à coup saisi le sien chargé depuis le matin et posé sur l’appui de la fenêtre. Pierre Stépanovitch se mit en position et braqua son arme sur Kiriloff. Celui-ci eut un sourire haineux.

– Avoue, lâche, que tu as pris ton revolver parce que tu croyais que j’allais te brûler la cervelle… Mais je ne te tuerai pas… quoique… quoique…

Et de nouveau il fit mine de coucher en joue Pierre Stépanovitch; se figurer qu’il allait tirer sur son ennemi était un plaisir auquel il semblait n’avoir pas la force de renoncer. Toujours en position, Pierre Stépanovitch attendit jusqu’au dernier moment, sans presser la détente de son revolver, malgré le risque qu’il courait de recevoir lui-même auparavant une balle dans le front: de la part d’un «maniaque» on pouvait tout craindre. Mais à la fin le «maniaque» haletant, tremblant, hors d’état de proférer une parole, laissa retomber son bras.

À son tour, Pierre Stépanovitch abaissa son arme.

– Vous vous êtes un peu amusé, en voilà assez, dit-il. – Je savais bien que c’était un jeu; seulement, il n’était pas sans danger pour vous: j’aurais pu presser la détente.

Là-dessus, il se rassit assez tranquillement et, d’une main un peu tremblante, il est vrai, se versa du thé. Kiriloff, après avoir déposé son revolver sur la table, commença à se promener de long en large.

– Je n’écrirai pas que j’ai tué Chatoff, et… à présent je n’écrirai rien. Il n’y aura pas de papier!

– Il n’y en aura pas?

– Non!

– Quelle lâcheté et quelle bêtise! s’écria Pierre Stépanovitch blême de colère. – D’ailleurs, je le pressentais. Sachez que vous ne me surprenez pas. Comme vous voudrez, pourtant. Si je pouvais employer la force, je l’emploierais. Mais vous êtes un drôle, poursuivit-il avec une fureur croissante. – Jadis, vous nous avez demandé de l’argent, vous nous avez fait toutes sortes de promesses… seulement, je ne m’en irai pas d’ici sans avoir obtenu un résultat quelconque, je verrai du moins comment vous vous ferez sauter la cervelle.

– Je veux que tu sortes tout de suite, dit Kiriloff allant se placer résolument vis-à-vis du visiteur.

– Non, je ne sortirai pas, répondit ce dernier qui saisit de nouveau son revolver, – maintenant peut-être, par colère et par poltronnerie, vous voulez différer l’accomplissement de votre projet, et demain vous irez nous dénoncer pour vous procurer encore un peu d’argent, car cette délation vous sera payée. Le diable m’emporte, les petites gens comme vous sont capables de tout! Seulement, soyez tranquille, j’ai tout prévu: si vous canez, si vous n’exécutez pas immédiatement votre résolution, je ne m’en irai pas d’ici sans vous avoir troué le crâne avec ce revolver, comme je l’ai fait au misérable Chatoff, que le diable vous écorche!

– Tu veux donc à toute force voir aussi mon sang?

– Ce n’est pas par haine, comprenez-le bien; personnellement, je n’y tiens pas. Je veux seulement sauvegarder notre œuvre. On ne peut pas compter sur l’homme, vous le voyez vous-même. Votre idée de vous donner la mort est une fantaisie à laquelle je ne comprends rien. Ce n’est pas moi qui vous l’ai fourrée dans la tête, vous aviez déjà formé ce projet avant d’entrer en rapport avec moi et, quand vous en avez parlé pour la première fois, ce n’est pas à moi, mais à nos coreligionnaires politiques réfugiés à l’étranger. Remarquez en outre qu’aucun d’eux n’a rien fait pour provoquer de votre part une semblable confidence; aucun d’eux même ne vous connaissait. C’est vous-même qui, de votre propre mouvement, êtes allé leur faire part de la chose. Eh bien, que faire, si, prenant en considération votre offre spontanée, on a alors fondé là-dessus, avec votre consentement, – notez ce point! – un certain plan d’action qu’il n’y a plus moyen maintenant de modifier? La position que vous avez prise vis-à-vis de nous vous a mis en mesure d’apprendre beaucoup de nos secrets. Si vous vous dédisez, et que demain vous alliez nous dénoncer, il nous en cuira, qu’en pensez-vous? Non, vous vous êtes engagé, vous avez donné votre parole, vous avez reçu de l’argent. Il vous est impossible de nier cela…

Перейти на страницу:
Комментариев (0)
название